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réussirent à négocier des délais et des assouplissements avec les autorités à Bruxelles. Le PCS, souvent
accusé de rigidité et de dogmatisme se montre flexible en situation de crise.
Il faut toutefois regretter l’absence de coordination entre le PCS et les autres instances
européennes, notamment la Commission et la BCE. Si les décennies de désinflation stabilisatrice ont
aboutit à créer des banques centrales conservatrices et indépendantes (Jacques LE CACHEUX) la crise
actuelle nous montre les limites de ce schéma lorsque on voit aux USA, la FED agir comme le bras armé
du Trésor qui même du point de vue de la symbolique n’hésitent plus à se montrer coud à coud. En
Europe le dialogue se fait de façon cacophonique et non coordonnée entre la BCE et les politiques
budgétaires des Etats3. Cette absence de coordination est aussi un problème entre les Etats et la
Commission. En vue de respecter la concurrence et l’égalité entre les pays de l’UE, la Commission
pourrait orchestrer les plans de relance nationaux pour complémenter les efforts nationaux à l’échelle
communautaire. Or, la réalité nous montre un panorama assez différent. Tout ce qui reste ce sont des
politiques de relance nationales et indépendantes…
b. Le PSC permet des politiques de relance budgétaire.
Le PCS permet donc une flexibilité aux Etats membre de l’UEM pour pouvoir relancer la croissance
grâce à l’endettement et aux investissements parallèlement à une baisse des taux directeurs de la BCE.
L’Etat peut ainsi assumer son rôle d’assureur en dernier ressort grâce aux ressources du Trésor
public. La crise des subprimes est à l’origine financière et immobilière. Si la dispersion des actifs
toxiques remplit les Bilans des banques trash bons, elle entraîna dans un deuxième temps une perte de
confiance généralisée entre les banques. Lorsque les Banques ne se font plus confiance, le marché
interbancaire – là où les banques se financent au jour le jour – se sèche et on rentre dans une phase de
manque de liquidité. Les Banques ayant les Bilans les plus fragiles firent faillite (c’est l’exemple de
LEHMAN BROTHERS) face à l’impossibilité de trouver du liquide. Outre le problème monétaire qui
relève des injections de liquidité des Banques centrales (abaissement des taux directeurs et opérations
d’open market) l’économie a besoin d’une institution capable de freiner la spirale vers le bas. Une
institution ayant les capacités de relancer la dynamique de la confiance et de l’investissement et cette
institution ne saurait être autre que l’Etat.
Si les Etats dépassent le seuil de 3% de déficit c’est donc pour appuyer l’effort de la BCE en une
sorte de policy mix non coordonnée. Ces déficits permettront aux Etats d’augmenter les dépenses en
matière sociale (lutte contre le chômage des jeunes, etc) d’infrastructure (mises en chantier
d’autoroutes, de voies ferrées), réduction des charges fiscales (réduction de la TVA dans la
restauration) et surtout d’éviter l’effet domino dans le monde des entreprises. Voici déjà quelques
mois que malgré la politique volontariste de la BCE en matière de liquidité, les entreprises nationales
ne réussissent pas à assainir leurs trésoreries. Or, indépendamment des perspectives de ventes dans le
moyen terme, ces champions nationaux ne sauraient survivre sans des Fonds de Roulement
3 En 2003, face à l’abandon de la procédure de sanction de la Commission contre la France, les gouverneurs de la
BCE se manifestèrent en menaçant, très subtilement, d’augmenter les taux d’intérêt directeurs.