1er trimestre 2010 - Centre d`Etudes de Politiques pour le

REPUBLIQUE DU SENEGAL
Ministère de l’Economie et des Finances
Centre d’Etudes de Politiques pour le Développement
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CCEE
EEPP
PPOO
OODD
DD
http://www.cepodsn.org
ISSN 0850 -1327 Premier trimestre 2010
ECONOMIE DES SPORTS ET LOISIRS : l’enjeu de l’équilibre compétitif et l’incertitude du sultat
Coûts et avantages économiques du sport
Taille et nature du marché des services de sports et loisirs
Institutions et glementation pour le veloppement du secteur des sports et loisirs
1ére PARTIE
Centre d’Etudes de Politiques pour le Développement
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Bulletin du CEPOD
I - Introduction
Au Sénégal, il est de plus en plus courant d’entendre
dans les médiats que la lutte sénégalaise est un puissant
facteur de développement. Une première raison à cela
est que plus d’un lutteur se considère désormais
comme un professionnel de la lutte. Ce qui revient à
dire que plus en plus de jeunes sénégalais (éventuelle-
ment des deux sexes) vont fréquenter des structures de
plus en plus formelles de formation à la lutte. Ensuite,
qu’une part croissante de ces jeunes vont connaître une
vie active de lutteur professionnel qu’ils voudront la
plus longue possible et auront donc à s’astreindre à une
hygiène de vie conséquente.
La plage, les abords des abreuvoirs de troupeaux, les
grands places, les mbapatt, les écoles de lutte actuelles
vont certainement connaître une évolution que leur
dicteront les besoins d’éducation et de formation d’un
lutteur professionnel qui se préoccupe de réussir sa vie
comme et même mieux que ses compatriotes qui ex-
ploitent des talents dans d’autres disciplines sportives
ou autres. Il en est de même pour « les écuries » ac-
tuelles qui semblent déjà amorcer une rupture dans le
système des relations qu’elles entretenaient avec une
ethnie ou un village ou un quartier.
Dans le présent rapport, le CEPOD entreprend de pas-
ser en revue les différents aspects de l’économie du
sport, en général et de, la lutte , en particulier ; notam-
ment l’offre, la demande et le marché de la lutte ainsi
que la réglementation et/ou la régulation qui pourront
permettre l’épanouissement des jeunes sénégalais qui
se reconnaissent les talents et la vocation de lutteur.
Pour ce faire, l’on passera en revue d’abord l’économie
du sport, celle des sports d’équipe comme des sports
individuels, en particulier les sports de combat comme
la boxe. Cette revue nous permettra de faire l’inven-
taire des différentes questions à prendre en considéra-
tion pour un développement équilibré de la lutte
comme activité économique à part entière.
Dans la prochaine section, l’on présente le secteur du
sport en général, un secteur composite qui comprend
des parties des secteurs d’activités qui fournissent les
chaussures et les tenues de sport, les services de trans-
port, d’hébergement et de restauration aux sportifs et
aux amateurs de sport, des services de santé pour spor-
tifs ; sans oublier le commerce des articles de sport.
En dehors des avantages directs liés aux grands évé-
nements sportifs et à la pratique de sports, l’on associe
à ces derniers une meilleure santé pour les pratiquants,
une réduction du coût de la santé publique et une plus
grande productivité au travail de la main d’œuvre pra-
tiquante.
D’autres avantages passent par les effets indirects ou
induits de la pratique du sport et l’organisation de
grands événements sportifs.
La section suivante est consacrée aux développements
qui ont suivi la contribution originale de Simon Rotten-
berg en 1956 sur l’économie du baseball, sport national
aux Etats-Unis. Une question centrale dans ces déve-
loppements relatifs aux fondements de l’économie du
sport et des loisirs se rapporte aux dispositions institu-
tionnelles à mettre en place afin d’assurer un équilibre
compétitif compatible avec un équilibre des intérêts
des différents intervenants : joueurs, propriétaires et
managers d’équipes, ligues ou fédérations ; mais aussi
promoteurs, amateurs, sponsors, sociétés de commu-
nicatons et Etat.
La troisième section présente les développements qui
ont suivi l’autre contribution originale, celle de Sherwin
ROSEN en 1981 sur la rémunération des superstars,
phénomène qui apparaît quand une minorité de per-
sonnes gagnent des montants importants et dominent le
secteur d’activités dans lequel elles sont présentes. Ce
phénomène est constaté dans les arts, mais aussi dans
les professions libérales et la communauté des mana-
gers de sociétés. Il est à prendre en considération dans
l’économie de la lutte, mais aussi globalement pour
toutes les activités qui sont en concurrence pour la part
des budgets des ménages consacrée aux loisirs et aux
activités récréatives.
CEPOD
CEPOD, renforcement de capacités
, renforcement de capacités
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Bulletin du CEPOD
Les prochaines sections du présent rapport sont donc
consacrées à l’économie du sport, son organisation,
son fonctionnement et sa régulation. Notamment,
quand il s’agit de la lutte, l’analyse porte sur la rému-
nération des sportifs et leur comportement stratégique
en cours de carrière, le rôle du promoteur et des parte-
naires, le comportement attendu des fans et des ama-
teurs,ainsi les éléments à prendre en compte en matière
de régulation et de développement de la lutte.
A partir de la quatrième section, l’on entreprend l’ana-
lyse de l’économie de la lutte en prenant comme réfé-
rence l’économie d’un sport de combat comme la
boxe : une aire délimitée, deux combattants, des arbi-
tres, des règles du jeu, des coaches, des managers, des
promoteurs, des sponsors toute une suite d’accompa-
gnateurs, d’intervenants, de fans, d’amateurs, l’orga-
nisations de promotion.
Les enseignements tirés de l’économie du sport et de
celle de la boxe sont mis à contribution pour analyser
le cas de la lutte sénégalaise et faire des recommanda-
tions pour sa structuration optimale, y compris en ca-
pitalisant les acquis sur les comportements des lutteurs,
et de leur entourage, des promoteurs et de leurs parte-
naires, le rôle des institutions centrales et locales et de
la politique de développement de la lutte.
II. Le secteur des sports et loisirs
Généralement, l’on prend conscience de la contribu-
tion d’une activité à l’économie à travers ses infra-
structures, ses équipements, les bâtiments qui abritent
les sièges de ses entreprises ou les messages publici-
taires relatifs à ses produits.
S’agissant du sport et des loisirs, l’on retiendra égale-
ment les événements sportifs (tournois, championnats,
galas, rallyes, réunions et conférences), les stars, les
voitures de sport, les stades et stadiums, les haras et les
arènes de lutte.
Le sport et les loisirs comme secteur d’activités écono-
miques est un secteur composite qui comprend les en-
treprises et institutions qui fournissent les services liés
à la pratique de sport.
Il s’agit de la partie du secteur de l’habillement et de la
chaussure qui satisfait à la demande d’articles pour
sportifs. Il s’agit des services de l’industrie du voyage
et de l’hospitalité (transport, hébergement, restauration
et cadeaux) rendus aux participants aux évènements
sportifs et aux spectateurs. Il s’agit, au total, d’une
large gamme d’activités qui fournissent des biens et
services liés au sport.
A cet égard, le secteur du sport et des loisirs est comme
celui du tourisme qui, également acquiert des biens et
services de plusieurs autres secteurs pour la plus
grande satisfaction que souhaitent éprouver les partici-
pants aux évènements sportifs ou touristiques. Ils sont
différents des activités manufacturières comme la
confection, l’automobile, ou l’huilerie, qui acquièrent
une gamme de produits et les transforment en d’autres
biens pour les vendre ensuite.
Apport du secteur des sports et loisirs à l’économie
Tout comme le tourisme, l’on évalue les ventes et les
achats liés aux activités que recouvre le secteur du
sport et des loisirs, à partir des ventes et achats des in-
dustries impliquées.
Les secteurs comme le tourisme et le sport ont conduit
les comptables nationaux à développer le concept de
compte satellite pour remédier aux insuffisances liées
au caractère composite de ces secteurs dans la confec-
tion de comptes sectoriels.
L’élaboration d’un compte satellite du sport et des loi-
sirs est d’autant plus complexe que, comme les sec-
teurs d’activités classiques, il intègre des activités
formelles comme des activités informelles.
Que l’on pratique la marche en compétition ou pour
son propre plaisir, l’on a besoin de chaussures et de vê-
tements de sport qui auront le même impact sur l’éco-
nomie domestique.
Les participants aux activités sportives et récréatives
ont besoin de vêtements et d’équipements appropriés
fabriqués localement ou importés et dont la vente re-
quiert la mise en place de canaux de distribution. Ils
Centre d’Etudes de Politiques pour le Développement
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ont aussi besoin d’infrastructures : des terrains vagues
aux gymnases et piscines aux grands stades internatio-
naux. Ils ont aussi besoin d’un éventail de services, no-
tamment des services d’instructeurs, de coaches, de
physiothérapeutes et de professionnels de la médecine.
Comme exemples d’équipements l’on peut citer les ra-
quettes de tennis, les gants de boxe, les clubs de golfe,
les yachts, les voitures de sport, vélos, motos, chevaux,
bates, balles et ballons, etc.
Une enquête exhaustive est nécessaire pour mieux cer-
ner les dépenses moyennes des ménages en sports et
loisirs.
Dans l’indice harmonisé des prix à la consommation,
le poste loisirs et cultures a une pondération de 132 sur
un total de 10.000, ce qui coresspond à une part de
1,32% du budgets des ménages représentés dans
l’échantillon.
Dans l’enquête de ESAM I et II, les dépenses de loisirs
et de spectacles occupent 0,6% des dépenses des mé-
nages. Les dépenses ainsi suivies par les enquêtes
ESAM se rapportent principalement à l’acquisition
d’appareils et d’accessoires de loisirs. La distinction
entre sports et loisirs n’a pas été faite par les enquêtes
ESAM pour les dépenses y relatives.
Schéma du secteur des sports et loisirs
Les dépenses des ménages en sports et loisirs ont ten-
dance à croître plus vite que le PIB, parce que le sport
présente les caractéristiques d’un produit de luxe. Les
sports et loisirs renforcent l’activité touristique princi-
palement de deux façons :
- les spectateurs et les participants aux événements
sportifs sont enregistrés comme touristes ;
- les touristes peuvent planifier leur séjour dans le pays
pour participer à des activités sportives ou récréatives
durant leur visite.
En particulier, les grands événements sportifs créent
des opportunités d’activités économiques et s à travers
la construction et la réhabilitation des infrastructures
de sport, et l’implication des personnels d’organisa-
tion, d’hébergement, de transport et de restauration.
Les grands événements sportifs offrent aussi au pays
une grande couverture médiatique.
En appui, l’on devrait également procéder à l’évalua-
tion des importations et des exportations de produits
de sports et loisirs.
Emploi dans le secteur des sports et loisirs
Une particularité du secteur des sports et loisirs par
rapport à la plupart des autres secteurs est l’importance
du volontariat. Mais l’emploi rémunéré augmente avec
la professionnalisation croissante du secteur et le ca-
ractère de plus en plus multinational des équipes.
Les principaux programmes publics d’appui aux sports
et loisirs sont les suivants :
- la construction, la réhabilitation et l’entretien des in-
frastructures ;
- la promotion générique des activités sportives et ré-
créatives ;
- la promotion spécifique de sports et de structures de
sports ;
- le soutien aux grands événements sportifs.
Les principales sources de financement des pro-
grammes publics d’appui aux sports et loisirs sont les
suivantes :
- le financement direct du budget de l’Etat aux minis-
tères et organisations en charge de sport ;
- les contributions des collectivités locales;
- les contributions des compétitions nationales et inter-
nationales;
- les dons et legs
- le sponsoring et le mécénat.
Recettes budgétaires assises sur les activités spor-
tives et récréatives :
CEPOD
CEPOD, renforcement de capacités
, renforcement de capacités
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Bulletin du CEPOD
- partie des recettes tirés des activités sportives et loi-
sirs ;
- la fiscalité sur les revenus des professionnels du sport ;
- les recettes tirées des activités des entreprises produi-
sent les biens et services de sport ou pour sportifs.
Coûts et avantages économiques indirectes des
sports et loisirs.
L’expansion de la demande de pratique de sports ou
d’activités de loisirs se traduit par l’accroissement de
l’acquisition de biens et services pour sports et loisirs
qui correspondent à l’accroissement direct du produit
PIB lié à l’expansion de la demande adressée au sec-
teur des sports et loisirs.
Cet accroissement du produit du secteur des sports et
loisirs va, à son tour, entraîner l’accroissement de la
production des secteurs qui ont une position de fournis-
seurs de biens et services au secteur de sports et loisirs.
Il s’agit-là de l’accroissement indirect du PIB à
l’expansion individuel de la demande de pratiques
sportives et récréatives. L’accroissement direct et in-
direct du PIB va entraîner la distribution de revenus
dont l’utilisation va entrainer une demande addition-
nelle à l’économie et se traduit ainsi par un accroisse-
ment induit du PIB.
Le passage de l’accroissement direct initial à l’accrois-
sement total (accroissement direct + accroissement in-
direct + accroissement induit) du PIB se mesure par le
quotient permettant de qualifier l’effet multiplicateur
applicable à l’accroissement direct initial. Cette ap-
proche de l’effet de multiplicateur à l’évaluation des
projets est aussi appliquée au secteur du tourisme.
Avantages associés aux sports et loisirs en termes
de gains de productivité
Avec la pratique du sport, la productivité augmente à
travers la réduction du nombre de jours d’absence des
travailleurs, avec le surcroît d’engagement que les tra-
vailleurs mettent à leurs occupations et l’amélioration
de la santé de la main d’œuvre.
L’on associe aussi à la pratique du sport la réduction
des dépenses de santé, compte bien tenu des coûts ad-
ditionnels liés aux blessures et accidents (parfois mor-
tels) enregistrés dans le cadre de la pratique sportive.
Au niveau national, l’on évoque également d’autres
avantages de la pratique de sport : le renforcement de
la cohésion sociale, la réduction de la délinquance ju-
vénile et une plus grande prise de conscience de l’iden-
tité nationale.
Taille et nature du marché des services de sports et loisirs
Quand le revenu moyen augmente, la demande de
biens et services de sports augmente rapidement.
L’existence d’une forte culture de la pratique de sport
ou de politiques publiques de promotion de cette pra-
tique contribue également à relever le taux national de
pratique du sport. Les arguments généralement avan-
cés pour ne pas pratiquer de sport sont le manque de
temps, le manque d’intérêt, un déficit de forme ou de
santé, l’âge, le travail, le manque de compagnon, un
handicap (physique ou mental).
III. Les fondements de léconomie des sports et des loisirs.
Dans la section précédente sur l’économie des sports et
des loisirs, l’on a surtout mis l’accent sur les facteurs
exogènes d’accroissement du marché des biens et ser-
vices pour sports et loisirs et de développement de la
pratique sportive et récréative. Au chapitre des facteurs
endogènes, l’on doit aussi s’attendre à ce que des ex-
ternalités positives (négatives) encouragent (découra-
gent) les personnes qui en ont les talents et les
dispositions à poursuivre la pratique d’un sport donné.
A cet égard, les économistes du sport ont retenu que la
demande de spectacle sportif était fortement condition-
née par l’incertitude du résultat. En d’autres termes,
une compétition équilibrée maintient l’intérêt du public
ainsi que sa propension à regarder le match au stade
ou à télévision.
La contribution originale de Simon Rottenberg en 1956
fait remarquer que l’intérêt du sport doit amener à faire
en sorte d’opposer des combattants de tailles égales.
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