avenir spécial L’immigration sous contrôle _ 5
À partir de , il
était usuel en Suisse
d’exiger des taxes
de naturalisation en
fonction du revenu.
formalités la liberté d’établissement aux étran-
gers. Seuls les Allemands devaient présenter un
certificat de bonnes mœurs
(DHS, )
. On estime
qu’entre et , quelque personnes
par année, venant de l’étranger, se sont établies
en Suisse, ce qui correspondait à , % de la po-
pulation. Déjà à l’époque, l’immigration se
concentrait sur les grandes villes. Par exemple,
en , la part des personnes nées à l’étranger
parmi
la population de la ville de Genève s’élevait
à , %.
Une législation sur l’immigration liée à
une activité lucrative ou à la fortune
Le régime de la libre circulation des personnes
pratiqué depuis / entre la Suisse et l’UE
garantit la liberté d’établissement, dans la mesure
où une personne exerce une activité lucrative
ou peut fournir la preuve de moyens susants.
Ainsi, le modèle de l’immigration libre datant du
XIXe siècle est partiellement adapté à l’État social
du
XX
e siècle avec son ré seau dense de prest at ions
sociales.
Un contingentement fondé sur l’offre
Dans ce modèle, le pays de destination fixe une
limite maximale des permis d’immigration, qui
dépend essentiellement de l’importance de la
demande des qualifications des immigrants. En
règle générale, le nombre des permis n’est pas
réglé sur la conjoncture. L’exemple le plus connu
à cet égard est représenté par le système d’immi-
gration complexe des États-Unis. Près de % des
permis sont accordés à des catégories de migrants
qui n’ont aucun rapport avec une occupation,
essentiellement pour le regroupement familial.
La plupart d’entre eux sont accordés selon le prin-
cipe «les premiers arrivés seront les premiers ser-
vis», et une partie en est tirée au sort, nécessitant
que de nombreux critères administratifs supplé-
mentaires soient remplis.
Système à points
Dans un système à points, le pays de destination
définit une liste de critères souhaitables, par
exemple des compétences linguistiques ou des
caractéristiques indiquant un capital humain im-
portant (instruction, expérience de travail). Plus
les candidats à l’immigration remplissent de cri-
tères, meilleures sont leurs chances d’obtenir un
permis d’immigration. Dans ce système non plus,
le nombre de permis n’est habituellement pas ré-
glé sur la conjoncture. Le Canada, la Nouvelle-
Zélande, l’Australie et
Hong Kong contrôlent
l’immigration au moyen
d’un système à points.
Contingentement basé sur
la demande
Dans un contingente-
ment basé sur la de-
mande, les entreprises
du pays de destination sélectionnent les immi-
grants selon leurs propres critères. Les autorités
posent à cet égard des conditions pour l’emploi,
telles que les qualifications ou les salaires mini-
mums. De nombreux pays appliquent ce système
– dont la Suède, l’Espagne, la Norvège pour l’im-
migration en provenance de pays hors UE et, pour
quelque % des migrants, les États-Unis.
Approches basées sur le marché
Pour les approches basées sur le marché, le méca-
nisme du prix est utilisé pour réaliser le ration-
nement de l’immigration. Le nombre de permis
d’établissement est fixé dans le cadre d’un proces-
sus politique. Ceux-ci sont alors – selon la va-
riante du système – «vendus» aux migrants ou
aux entreprises les plus orants dans le pays de
destination. Le prélèvement de taxes et de prix
tombe également dans cette catégorie. Mais
jusqu’ici, de tels «prix» n’ont été employés que
sporadiquement, plutôt dans le cas de la natura-
lisation, et non de la liberté d’établissement.
Ainsi, il était usuel en Suisse à partir de d’exi-
ger des taxes de naturalisation en fonction du
revenu, pouvant aller jusqu’à l’équivalent d’un
salaire annuel. Les approches modernes basées
sur le marché, proposées par de nombreux éco-
nomistes, prévoient une adjudication du droit
d’entrée, souvent en association avec d’autres
mécanismes. Elles sont traitées en détail dans la
présente publication. »