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1. Introduction
Depuis plusieurs années, l’ensemble des pays de l’Union européenne (UE), notamment ceux de
la zone euro, subissent directement ou indirectement des crises bancaire et souveraine qu’ils ne
parviennent pas à endiguer. Un certain nombre de pays doivent faire face à une situation qui semble
à priori sans issue. En enchaînant les plans de rigueur budgétaire, ils sont confrontés dans le court
terme à la récession, à la hausse insupportable du chômage, et souvent même à l’aggravation des
déficits publics là où on attend leur résorption. Sans ces plans, les opérateurs financiers ne veulent
plus détenir leurs dettes souveraines. La crise affecte surtout la zone euro, mais elle a le potentiel
d’affecter très négativement l’économie mondiale et inquiète donc les décideurs politiques dans le
reste du monde. Les opérateurs financiers doutent qu’il y ait une résolution rapide et efficace de
cette crise et imaginent des scénarios catastrophiques comme la faillite de pans entiers de banques,
l’insolvabilité de certains États et une dépression économique dans l’Union économique et
monétaire (UEM), et même une désintégration de cette dernière.
Dans ce contexte, l’expérience de la Suède au début des années 1990 est très instructive pour
ceux qui cherchent une solution à la crise de la dette souveraine qui sévit dans l’UEM. En effet, la
Suède a connu une situation semblable à celle que connaissent actuellement certains pays
européens : Une crise financière et immobilière au début des années 1990 qui a entraîné un quasi
doublement de la dette publique à 84,4% du PIB en 1995, à peine inférieur au niveau moyen de la
zone euro atteint en 2012 (88,7% du PIB). Néanmoins, après plusieurs années de récession, une
explosion du chômage et un système financier au bord de la faillite, la Suède a su appliquer les
mesures appropriées et entreprendre les réformes nécessaires pour échapper à une spirale négative
et pour devenir, en quelques années, un exemple à suivre en matière d’assainissement des finances
publiques.
Nous nous demandons ainsi si le modèle suédois peut apporter des pistes de solution, voire, LA
solution, pour sortir l’UEM du marasme économique et de sa crise de la dette souveraine. Pour