Semaine du 10 mars 2014
n
°
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RETROUVONS LA FIERTÉ D’ÊTRE FRANÇAIS
J’écoutais, mercredi dernier, sur la
Chaîne parlementaire LCP, la très
bonne émission de mon ami Patrick
Chêne, qui, pour la millième, avait
invité le président de l’Assemblée
nationale, Claude Bartolone. Loin de
proposer des analyses politiciennes
et de tenir des propos réducteurs,
Claude Bartolone avançait l’idée de
compromis sur des questions essen-
tielles dans les moments difficiles
que traverse notre pays. Il ajoutait :
quel grand parti républicain de gou-
vernement peut dire qu’il était dé-
positaire d’une vérité révélée qui a
marché ?
Dans un monde de plus en plus com-
plexe et qui demande, à chaque ins-
tant, un effort d’adaptation, ces pro-
pos me conviennent, car il n’existe pas
de vérité révélée, de vérité unique.
Cest pour cela que ceux qui récla-
ment, selon le camp auquel ils appar-
tiennent, un coup de barre à droite
ou un coup de barre à gauche s’ins-
crivent dans une logique de vérité
révélée.
Aujourd’hui, un programme de gou-
vernement est nécessairement libé-
ral et social.
Il est libéral, car l’âme du monde est
marchande et l’économie mondiali-
sée est d’essence libérale. Même à
gauche, si l’on excepte les derniers
collectivistes, rares sont ceux qui
remettent en cause l’économie de
marché. Malgré les postures « de
gauche » qu’ils affichent, les élus so-
cialistes ne remettent pas en cause
l’économie de marché. Ils en dé-
noncent, à juste titre, les excès.
Ce programme est aussi social, car,
comment peut-on imaginer qu’un
pays comme la France ne mette pas
en œuvre des politiques destinées à
aider les plus démunis, à assurer plus
de justice sociale. Un programme so-
cial n’est pas nécessairement socia-
liste, car il s’appuie d’abord sur la créa-
tion de richesses. Trop longtemps,
une partie de la gauche a vu dans
l’entrepreneur et dans l’entreprise
des ennemis de classe. Cette gauche
archaïque, imbibée de marxisme,
perdure, même si elle n’a plus d’élec-
teurs, car ses anciens électeurs
votent aujourd’hui FN, un parti dont
le programme économique antilibéral
est proche de celui de Mélenchon.
Le compromis dont parle Claude
Bartolone se situe dans le droit fil
de la pensée gaullienne au sens où
de Gaulle n’était ni un ultralibéral,
ni un partisan de la glaciation éta-
tique. Encore un effort, Monsieur le
Président de l’Assemblée Nationale,
pour défendre l’idée de la partici-
pation chère au Général de Gaulle.
Bien sûr, vous risquez d’être accusé,
par la gauche de la gauche, d’être un
« social-traître ».
Que ceux qui nous gouvernent fassent
preuve d’un peu de sérieux. Prenons
l’exemple du travail du dimanche. La
loi Macron propose d’ouvrir 12 di-
manches dans l’année au travail. Le
premier secrétaire du PS dit : « Non.
12 dimanches, c’est trop. Il faut s’ar-
rêter à 7. » Si je comprends bien, 12
dimanches, c’est ultralibéral, mais 7,
c’est de gauche ! Pendant ce temps,
notre pays meurt de tous ces débats
politiciens. Il recule, pendant que le
monde avance.
Parler de « coup de barre à droite »
ou de « coup de barre à gauche » ne
signifie plus rien dans le monde ac-
tuel, en particulier sur des questions
comme la sécurité, l’immigration ou
l’identité nationale.
La sécurité est la première des liber-
tés et ceux qui en sont privés habitent
le plus souvent dans les quartiers po-
pulaires.
La France a vocation à s’ouvrir au
grand large, à être une terre d’ac-
cueil, mais comme tous les grands
pays démocratiques, elle doit pou-
voir définir la politique d’immigration
qu’elle souhaite mettre en œuvre.
L’identité nationale se confond, dans
mon esprit, avec les valeurs de la Ré-
publique. En ce sens, « la loi du pays,
c’est la loi » et aucune loi ni aucune
croyance ne peuvent prétendre se
placer au-dessus des lois de la Répu-
blique.
En aucun cas, nous ne laisserons
mettre la République en accusation,
comme
Marc Fraysse
Ancien Député
Président de France Unie
www.france-unie.fr
La nouvelle
Lettre de France Unie
33 Semaine du 12 décembre 2014
LEDITO
de Marc Fraysse
BARRE À DROITE OU
BARRE À GAUCHE ?
« J
Aujourd’hui, un programme de
gouvernement est nécessairement
libéral et social »
LA CHINE, PREMIÈRE PUIS-
SANCE ÉCONOMIQUE MON-
DIALE
1,4 milliards d’habitants, une croissance
qui a longtemps été à deux chires, 4
000 milliards de dollars disponibles pour
les invesssements, la Chine, qui a long-
temps été l’atelier du monde, est devenue
la première puissance économique. Rien
d’étonnant à cela, même si la réalité est
plus complexe. Ce tremblement de terre
géoéconomique s’accompagne-t-il d’un
tremblement de terre géopolique ? Ou,
plus précisément, allons-nous assister,
après l’hégémonie anglo-saxonne (Angle-
terre et Etats-Unis), qui aura duré près de
200 ans, à une hégémonie chinoise sur le
monde ? L’hégémonie est le résultat d’une
quadruple puissance : puissance écono-
mique, puissance polique, puissance di-
plomaque, puissance culturelle. La Chine
dispose de la puissance économique. Elle
est en train de devenir une puissance po-
lique et diplomaque. Les Etats-Unis et
l’Angleterre ont incarné aussi les progrès
démocraques, les droits civiques et les
libertés constuonnelles. La Chine peut-
elle incarner autre chose qu’une forme au-
toritaire du pouvoir ?
LAÉROPORT DE TOULOUSE AUX
MAINS DES CHINOIS
J’ai discuté, il y a quelques années, avec
une « milliardaire rouge », membre du
par communiste chinois, qui me disait :
« Vous avez maintenant les restaurateurs
et les commerçants chinois. Dans quelques
années, vous aurez les invessseurs ». Cela
semble se réaliser aujourd’hui même si les
Chinois ne représentent encore qu’un très
faible pourcentage des invesssements
étrangers en France (0,9 %). Comme à Tou-
louse, peu nombreux seront les invess-
seurs qui pourront s’aligner sur les ores
chinoises. Décidément, le monde change.
Tous les peuples s’en aperçoivent, excepté
les Français, que la classe polique tradi-
onnelle mainent dans l’ignorance. En
augmentant le trac aérien sur Toulouse,
l’invessseur chinois va appauvrir Roissy,
donc Air France. Demain, les Français vo-
leront sur Air China, dont les avions seront
pilotés par des pilotes français, ceux qui
ont fait grève pour accélérer la disparion
d’Air France et favoriser l’arrivée des com-
pagnies chinoises. En réalité, les Chinois
sont certes des invessseurs ambieux,
mais ce sont des invessseurs classiques.
Le vrai problème, ce ne sont pas les inves-
sseurs, qu’ils soient américains, russes
ou chinois, mais ceux qui font croire aux
Français qu’ils peuvent connuer comme
avant, avec la promesse, quand une entre-
prise va mal, de sa naonalisaon.
CE QUE LETAT DONNE D’UNE
MAIN, IL LE REPREND DE
LAUTRE
L’Etat se rend compte que le CICE prote
aux grandes entreprises, en parculier aux
enseignes de la grande distribuon. Il est
vrai que la polique scale du gouverne-
ment ne manque pas de surprendre les
chefs d’entreprises. « On est chez les fous
», s’est écrié Michel-Edouard Leclerc, des
centres Leclerc. Les députés de la majorité
ont voté une hausse de 50 % de la Tascom
(Taxe sur les surfaces commerciales), ce
qui représente, pour les enseignes de la
grande distribuon 200 millions d’euros
d’impôts supplémentaires. Rappelons qu’il
n’existe pas de Tascom pour le commerce
en ligne. Avec cet impôt supplémentaire,
ce sont 8 000 emplois qui sont menacés
dans la grande distribuon. De plus, les
entreprises risquent de renoncer au recru-
tement de 30 000 personnes. Un député
comme Bruno Le Roux, au concours Lépine
de l’impôt supplémentaire, propose de
remplacer la taxe « Chirac » (taxe de soli-
darité sur les billets d’avion) par une taxe
nouvelle sur la distribuon. Le socialisme
ne connaît comme oul, pour nancer les
poliques sociales, que l’impôt consca-
toire.
LART DE LA SYNTHÈSE EN POLI-
TIQUE
Le seul par qui n’a pas à jouer sur l’art
de la synthèse est le Front Naonal. Elue
présidente avec 100 % des voix, Marine Le
Pen incarne à elle seule la ligne polique
du Front. Le par socialiste et l’UMP sont
dans une situaon diérente : le président
de l’UMP et le premier secrétaire du PS
doivent, avec habileté, manier l’art de la
synthèse. Nicolas Sarkozy est-il en train,
pour ne fâcher personne, de jouer sur l’art
de la synthèse en nommant aux postes de
responsabilité Laurent Wauquiez et Natha-
lie Kosciuco-Morizet, deux voix ou voies
supposées diérentes ? Les adhérents et
les sympathisants de l’UMP aendent en
réalité le programme de Nicolas Sarkozy.
Quant au PS, lors des Etats-Généraux qui
se sont tenus le 6 décembre, Cambadélis a
réussi à faire voter un non-texte écolo-so-
cialiste, c’est-à-dire un texte qui, parce qu’il
ne dit rien, ne fâche personne. Quelqu’un
avait dit : « Le PS, c’est la SFIO sans la
guerre d’Algérie ». Aujourd’hui, Cambadé-
lis est obligé de faire le grand écart entre
d’un côté, Hollande, Valls, Macron, et, de
l’autre, Hamon, Lienemann, Filoche. Ma-
rie-Noëlle Lienemann, Sénatrice PS de Pa-
ris qui incarne la gauche de la gauche, a
dénoncé la producon de ce non-texte qui,
pour elle, n’a rien de socialiste.
DURÉE LÉGALE DU TRAVAIL ET
ASSOUPLISSEMENT DES 35 H,
TRAVAIL DU DIMANCHE
La réducon du temps de travail est
considérée comme une avancée sociale.
De la même manière, le refus d’accepter
au plan naonal le travail du dimanche
est devenu un dogme socialiste. Cest ce
que la gauche appelle un choix de socié-
té. L’hypocrisie est totale, car, s’il n’est
pas queson de toucher à la durée légale
du travail, ni d’imposer, au plan naonal,
le travail du dimanche, le gouvernement
pousse les partenaires sociaux à se saisir
de ces deux sujets pour assouplir la légis-
laon en place. Quelles sont les postures
du gouvernement ? S’il est queson de
revenir sur les 35 heures, une telle loi ne
sera pas mise en œuvre en France ! S’il
est queson de travailler le dimanche,
sur tout le territoire, une telle loi ne sera
pas mise en œuvre ! Les totems socia-
lismes sont plantés. Mais, si des accords
de branche sont signés pour assouplir les
35 heures, alors… ! Mais, si des maires
décident d’accorder des dérogaons, et
si des salariés souhaitent travailler le di-
manche, alors… ! D’ici quelques années,
plus personne ne parlera de ces sujets.
La France ne sera plus la 5è puissance
du monde, peut-être la 15è ou la 20è, et
il faudra travailler le dimanche. Un seul
exemple, si la France est la 1ère desna-
on tourisque au monde, elle n’occupe
que le rang pour les recees que -
nère le tourisme. Cherchez l’erreur.
Chrisan Gambo
Agrégé de l’Université
Directeur des études
LA POLITIQUE... EN QUELQUES LIGNES !
Tous les sondages sont unanimes.
Lors des prochaines élections régio-
nales ou nationales, la gauche sera
balayée. On annonce une victoire
de la droite, aux régionales, en Ile-
de-France. LAssemblée Nationale
verra l’élection de 500 députés de
droite en 2017. Ces sondages ex-
priment-ils une envie de droite, un
besoin de droite ? La victoire an-
noncée de la droite républicaine est
d’abord une victoire par défaut. Le
rejet de la gauche est aujourd’hui
massif. La droite peut-elle alors se
contenter, en 2017, de gagner par
défaut ? Evidemment, non. Comme
elle ne peut prétendre se faire élire
sur un programme conservateur et
réactionnaire, qui conduirait à fra-
giliser encore plus les personnes
les plus fragiles. Avec France Unie,
nous pensons qu’entre l’écono-
mie et la société, il y a l’Etat, un
Etat-stratège, un Etat-régulateur et
un Etat-protecteur. Faut-il renoncer
à l’idée de l’Etat-providence ? Cest
en réalité le périmètre de l’Etat qu’il
faut redéfinir.
LE PROGRAMME, RIEN QUE LE
PROGRAMME
Sans vouloir figer l’action politique
dans un programme qui aurait tout
prévu à travers une liste de me-
sures, il est important que la droite
républicaine et le centre s’attèlent
dès à présent à la rédaction d’un
programme de gouvernement. Ce
programme ne doit pas rimer avec
un conservatisme étroit. Dans de
nombreux domaines, le besoin de
liberté est évident, mais un ordre
républicain. Dans d’autres, la soli-
darité est une nécessité. Cest donc
un libéralisme social qu’il convient
d’inventer, comme est en train de
naître, sous nos yeux, une sorte
de socialisme libéral, dont Manuel
Valls est le chef d’orchestre et Em-
manuel Macron, le soliste. Le pro-
gramme de Manuel Valls n’est dicté
ni par Marx, ni par Keynes. Le pro-
gramme de la droite républicaine et
du centre ne doit pas être écrit par
les ultralibéraux dans le domaine de
l’économie, ni par les ultraconser-
vateurs dans le domaine sociétal.
ASSUMER DES VALEURS
LIBÉRALES
Il ne peut y avoir d’alternative à
une politique libérale qui place l’en-
treprise au cœur des politiques de
l’emploi. Tout ce qui touche à la
simplification du code du travail, à
l’assouplissement des 35 heures,
l’abolition des seuils, afin de restau-
rer la compétitivité des entreprises,
doit être exploré. Léconomie n’ac-
cepte pas les carcans idéologiques.
Mais le libéralisme que nous défen-
dons est un libéralisme régulé à tra-
vers un dialogue constant entre les
partenaires sociaux. La loi est une
contrainte, le dialogue social peut
permettre de relancer l’économie.
ASSUMER DES VALEURS
D’ORDRE
Qui peut nier que depuis des an-
nées l’autorité de l’Etat est ba-
fouée, les institutions contestées.
Le besoin d’ordre s’affirme dans la
société, à l’école, dans les quartiers.
La République ne doit être ni faible,
ni naïve. Ségolène Royal avait parlé
d’« ordre juste ». Pourquoi pas ?
ASSUMER DES VALEURS DE
SOLIDARITÉ
La solidarité est l’un des marqueurs
de la République. Comment passer
d’une logique d’assistanat à une lo-
gique de solidarité ? Tel est l’enjeu
pour la droite républicaine. S’atta-
quer aux rentes de l’assistanat ne
doit pas aboutir à une aggravation
des inégalités.
ASSUMER DES VALEURS D’AC-
CUEIL
La France ne peut se replier sur
elle-même, sa vocation est de s’ou-
vrir au grand large, d’accueillir ceux
qui veulent étudier, travailler et
vivre en France, d’assimiler ceux
qui veulent devenir Français. L’un
des échecs de la francophonie est
l’incapacité de la France à accueillir
les étudiants africains. On voit les
enfants de ceux qui ont fait leurs
études en France partir pour les
Etats-Unis, l’Angleterre, le Canada,
la Chine. La droite confond souvent
immigration contrôlée et interdic-
tion d’entrer sur le territoire fran-
çais.
CONSOLIDER LE RAYONNE-
MENT DE LA FRANCE
La France est, historiquement, une
voix que le monde veut entendre.
Les Présidents de la Vè République,
de De Gaulle à Hollande, ont su
maintenir ce rayonnement de la
France à l’étranger.
Rien n’est plus complexe que le réel
aujourd’hui. Le monde nouveau qui
surgit devant nous bouleverse tous
nos repères. Historiquement, nous
sommes entrés dans l’ère des in-
certitudes. Si aucun parti politique
ne parvient à s’imposer dans les
urnes, c’est parce qu’il renonce à
s’adapter aux réalités changeantes,
qu’il préfère défendre des postures
idéologiques. Il existe une droite ar-
chaïque qui voit le social comme une
entrave. Dire « le libéralisme », c’est
aussi dire « le social », car le fossé
n’a cessé de se creuser, depuis 30
ans, entre les riches et les pauvres,
à l’échelle de la planète, mais aus-
si en France. La France, malgré les
amortisseurs sociaux, reste plus
inégalitaire que l’Allemagne. Dans
un programme cohérent qui serait
porté par la droite républicaine et
le centre, les mesures en faveur de
la croissance et de l’emploi vont
de pair avec les dispositifs de lutte
contre les inégalités. Il est temps de
renoncer aux oppositions entre ce
qui serait une « droite dure » et une
« droite molle ».
France Unie
LA DROITE PEUT-ELLE SE CONTENTER
DE GAGNER, EN 2017, PAR DEFAUT ?
POINT DE VUE...
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AUBRY CONTRE MACRON
Nous assistons, aujourd’hui, à une rupture idéologique historique au sein du PS, rupture que symbolise l’affron-
tement entre Martine Aubry, dépositaire de l’orthodoxie du vieux parti socialiste ouvrier, et Emmanuel Macron,
qui incarne « la deuxième gauche », une gauche plus pragmatique, qui ne s’embarrasse pas des vieux totems du
socialisme archaïque.
Il serait trop long d’analyser, dans le détail, cette rupture idéologique. Pour simplifier, l’ancienne gauche, imbibée
de marxisme, entretient l’idée d’une lutte des classes qui se traduit nécessairement par des avancées sociales,
dont la réduction du temps de travail. Cette gauche a longtemps construit des alliances avec le parti communiste.
Cette vision ne prend pas en compte l’évolution du monde, en particulier les guerres économiques, d’une violence
inouïe, qui voient, aujourd’hui, s’affronter des Etats et des zones géographiques. La « deuxième gauche », depuis
Michel Rocard, a renoncé aux vieilles utopies socialistes pour tenir compte des réalités économiques. Longtemps
interdite de parole, cette « deuxième gauche » est aujourd’hui au pouvoir avec François Hollande, Manuel Valls
et Emmanuel Macron. Les « frondeurs » incarnent une opposition molle à cette « deuxième gauche », car ils
n’ont pas de porte-parole et ils sont dans l’incapacité de proposer une véritable politique alternative de gauche.
Veulent-ils nationaliser ? Imposer encore plus les entreprises ? Les classes moyennes ? Laisser courir les déficits ?
Ne pas respecter les engagements pris au sein de l’Union Européenne ? Ne pas rembourser la dette de la France ?
Martine Aubry semble avoir fait le choix de devenir la porte-parole des « frondeurs », ce qui leur donne un peu
plus d’épaisseur politique, mais qui les relègue dans la cour du vieux socialisme. Martine Aubry a-t-elle un avenir
politique national ? Elle bénéficie d’un courant de sympathie au sein de la vieille gauche. Emmanuel Macron est
détesté par cette « vieille gauche ». Mais, les socialistes n’ont pas le choix. Ils ne pourront plus, comme en 1981
avec François Mitterrand et, en 2012, avec François Hollande, se faire élire sur un discours de gauche et mettre en
oeuvre une politique de rigueur. Emmanuel Macron ne surgit pas comme un OPNI (Objet Politique Non Identifié).
Il existe déjà dans le tournant de la rigueur de 1983, dans les déclarations lucides de Laurent Fabius, alors Premier
Ministre, dans celles d’un Lionel Jospin, selon qui l’Etat ne peut pas tout.
Longtemps, le parti socialiste a pu retarder l’échéance de sa disparition. Il n’existe plus aujourd’hui que comme
nom, un beau nom, je le concède, qui appartient à une histoire que je respecte, celle du mouvement ouvrier. Mais
quel est l’apport théorique du PS ces dernières années, plus précisément depuis l’entrée dans le XXIè siècle ? Seuls
François Hollande, Manuel Valls et Emmanuel Macron, des réformistes, avancent des idées nouvelles. Pourront-ils,
dans les deux ans qu’il leur reste, redresser la France ? Peut-être, s’ils ne parlent pas de crise ni de sortie de crise,
car le monde n’est pas en crise, il connaît une véritable mutation. Nier cette réalité, c’est se condamner à l’échec.
Laffrontement entre Martine Aubry et Emmanuel Macron ne se réduit pas à un affrontement entre deux courants
du PS. Il ne peut se dissoudre dans une synthèse qui, finalement, ne dit rien.
Le prochain congrès du PS verra s’affronter les courants traditionnels. Mais le vrai débat se situera dans l’affronte-
ment entre une ligne réformatrice et une ligne orthodoxe, qui croit encore à l’idéologie socialiste. Afin de renaître,
les socialistes seront privés du pouvoir pendant de nombreuses années.
En attendant, la guerre des gauches est ouverte.
France Unie
AGIR AVEC FRANCE UNIE
MISE EN PLACE DES GROUPES DE TRAVAIL
Sur Paris Groupe 1 : LAppareil producf Sur Lyon Groupe 1 : La Réforme territoriale
Groupe 2 : La Redistribuon des richesses Groupe 2 : La Réforme instuonnelle
Groupe 3 : Le Rôle de l’Etat Groupe 3 : La Réforme scale
Groupe 4 : La Place de la France à l’Internaonal Groupe 4 : La Réforme du système de santé
Groupe 5 : la Réforme des retraites
Si voulez parciper à un groupe de travail, ou créer un groupe de travail
sur un autre thème, prendre contact avec France Unie.
RAPPEL !
FRANCE UNIE A BESOIN DE VOUS
Nous lançons, avec France Unie, une campagne d’adhésions et un appel aux dons. Sans l’engagement du plus grand nombre,
nous ne pouvons rien faire. Or, nous voulons inuencer les décisions qui peuvent être prises, lorsqu’il s’agit de la vie quo-
dienne des Français et de l’avenir de notre pays.
ADHEREZ
Si vous n’avez pas encore adhéré à France Unie, il est temps de nous rejoindre, car nous entrons dans une période qui, poli-
quement, s’avère des plus confuses avec les fractures au sein du PS, l’arontement des chefs à l’UMP et la popularité grandis-
sante de Marine Le Pen. Votre adhésion nous permet de poursuivre un premier objecf : rendre à nouveau crédibles la parole
et l’acon poliques.
FAITES ADHEREZ AUTOUR DE VOUS
Les adhésions doivent se faire sur la base d’un programme clair, en parculier le refus du populisme. Nos convicons sont
républicaines. Et si nous acceptons les contraintes de l’économie marchande, nous refusons de nous soumere à « la main
invisible » du marché. Nous défendons l’idée d’une économie mondiale régulée. En même temps, nous voulons tenir un dis-
cours de vérité : la nécessaire adaptaon à la mondialisaon demande des eorts.
LAPPEL AUX DONS
Pour agir ecacement, nous avons besoin de ressources nancières. Cest pour cela que nous lançons un appel aux dons. Les
dons ou les adhésions faites à un par polique ouvrent droit à une réducon d’impôt (66 %).
Plafonnement : il est xé à 7 500 euros par personne physique et par an.
Nous tenons à disposion de ceux qui le souhaitent une che sur les dons faits aux pars poliques (cadre légal, plafonnement, déducon
d’impôt
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