©UBIFRANCE – Irlande
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De nombreux atouts cependant pour relever les défis
Si l’économie irlandaise a subi une crise beaucoup plus marquée que la plupart des pays européens,
elle est cependant sortie plus vite de la récession que beaucoup d’autres pays. Ainsi, selon Davy
Stockbrokers, l’économie irlandaise a cru de 1% au premier trimestre 2010.
Fin juin, le Central Statistics Office confirmait que l’économie irlandaise était sortie de la récession
avec une croissance de 2,7% du PIB au premier trimestre, portée par les exportations, alors que le
PNB marquait encore un recul de 0,75%.
Début juillet, le ministre des Finances a revu à la hausse ses prévisions de croissance pour 2010. En
effet, Brian Lenihan a annoncé que l’Irlande était désormais passée en tête des pays de l’Union
européenne avec une prévision de croissance du PIB de 1% pour l’année 2010, contre une
perspective de récession de -1,3% prévue lors de l’élaboration du budget en décembre dernier.
La stratégie du gouvernement de consolidation budgétaire débutée il y a 18 mois semble
aujourd’hui porter ses fruits, hélas au prix d’un taux de chômage (13%) qualifié d’inacceptable par
le ministre des Finances lui-même, ajoutant que la meilleure stratégie en matière d’emplois était de
poursuivre la voie de la croissance en améliorant la compétitivité et en se dotant d’un système
bancaire assaini.
Dans ce contexte, les prix à la consommation continuent de baisser tandis que le volume des
ventes de détail progresse. Ainsi, l’indice des prix à la consommation a diminué de 0,9% sur les 12
derniers mois derniers mois.
La chute de prix la plus sensible a été celle du prêt-à-porter qui a reculé de 11,2%, tandis que
l’alimentaire a diminué de 5,6% et l’équipement de la maison de 4,6%. Dans le même temps, les
services d’éducation, les utilités et le transport a augmenté de 0,9%.
La crise a révélé de manière brutale la perte de compétitivité de l’économie irlandaise dans le
contexte spéculatif des années récentes, qui avait favorisé une inflation des actifs immobiliers, des
hausses exagérées des salaires, un endettement excessif du secteur privé. La correction
actuellement en cours à travers le désendettement des agents économiques, la reconstitution de
l’épargne, la baisse des prix immobiliers, des baisses de salaires dans le secteur privé, la baisse de
l’inflation des prix de détail, devrait permettre aux entreprises irlandaises de regagner des marges de
compétitivité externe.
Un consensus paraît exister entre les partenaires sociaux pour restaurer l’attractivité de l’île
pour les IDE, particulièrement dans le domaine de la R&D privilégié par les autorités (traitement fiscal
avantageux). Parmi ces éléments, un rapport de la Task Force Innovation Ireland, commandé par le
gouvernement, redonne confiance en l’avenir en annonçant 24 recommandations et 38 propositions
pour transformer l’Irlande en un Hub international de l’innovation qui pourrait créer 117 000
emplois d’ici 2020. On se souviendra qu’à la fin des années 80, une stratégie économique
courageuse avait permis l’avènement des années du tigre Celtique.
Des échanges commerciaux dynamiques qui résistent bien à la crise
Depuis les années 90, la balance commerciale irlandaise est régulièrement excédentaire. En 2008,
les exportations se sont élevées à 86,2 Mds EUR et les importations à 56,9 Mds EUR, traduisant un
fort excédent de 29,2 Mds EUR. On relèvera que jusqu’ici les exportations n’ont reculé que de 2,5%
grâce au dynamisme des ventes de produits pharmaceutiques (+14%), de certains produits chimiques
et d’appareils médicaux, les ventes de biens d’équipement et de TIC subissant au contraire le
contrecoup de la récession mondiale. Ces résultats sont principalement dus à l'activité des
multinationales étrangères, en particulier dans le domaine de l'informatique, de l'électronique
et de la chimie/pharmacie qui exportent plus de 90% de leur production vers l’Europe et les Etats-
Unis essentiellement.