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FICHE PAYS
- 4 - © 2013 – UBIFRANCE
Des tensions persistantes sur les prix induites par les prix internationaux et la politique fiscale gouvernementale
L’inflation hongroise a grimpé à 5,5% en janvier 2012 contre 4,1% en décembre 2011, alors même que l’évolution du taux de
change du forint était plus favorable qu’au trimestre précédent. Cette forte hausse résultait en grande partie de la hausse du
taux de TVA de 25% à 27% et celle des droits d’accise. La politique fiscale du gouvernement influe de façon non négligeable
sur l’indice des prix à la consommation, puisque l’IPC, corrigé de l’impact de la fiscalité, s’établit à 3,1% fin mai 2012 contre
5,3% pour l’indice général. L’inflation sur l’année entière 2012 s’établit à 5,7% contre 3,9% en 2011, cependant l’inflation
devrait diminuer en 2013, la hausse de la TVA introduite l’année dernière ne faisant plus partie de la base de comparaison.
Sur la période récente, les hausses des prix plus élevées que la moyenne concernent les carburants, l’électricité, gaz et autres
combustibles. Compte tenu des informations actuellement disponibles, c’est-à-dire sans autres taxes que celles déjà
annoncées, l’IPC ne devrait converger vers la cible de 3% qu’à l’horizon fin 2013, ce qui suppose néanmoins que le taux de
change HUF/EUR reste durablement en deçà de 300 HUF pour 1 EUR. Cette conclusion du dernier rapport trimestriel sur
l’inflation est largement partagée par les analystes de banque.
Politique monétaire : volatilité et risques persistants
Le 30 novembre et le 21 décembre 2011, la Banque Centrale Hongroise (MNB) a relevé son taux d’intérêt principal de 100
points de base, le portant à 6% et 7%, afin de soutenir le forint, soumis à de fortes pressions baissières depuis septembre
2011 (le forint avait perdu près de 20% de sa valeur contre l’euro en 6 mois). La Banque centrale de Hongrie (MNB), comme
celle des autres économies majeures de la région (Pologne, République tchèque) met à profit la détente des conditions de
marché pour baisser ses taux directeurs afin de contrecarrer le ralentissement de l’activité. Le 19 décembre 2012, la banque
centrale hongroise a abaissé pour la 5ème fois consécutive son taux d’intérêt directeur de 25 points de base, le portant à
5,75%. Les cinq baisses, dont la première date du 29 août 2012, ont porté sur 25 points de base à chaque fois. Compte tenu
des capacités de production inutilisées dans l'économie, les chocs de coûts (fiscalité) qui frappent l'économie hongroise ne
devraient pas détériorer les perspectives d'inflation à moyen terme.
La Hongrie n’est pas à l’abri d’une nouvelle détérioration des conditions de marché, ces dernières subissant à la fois les
fluctuations de l’aversion du risque pour les actifs des économies émergentes, celles des tensions dans la zone euro et de la
perception d’un risque spécifique hongrois. Ce dernier facteur est très directement influencé par l’évaluation par les
investisseurs des progrès des négociations du Gouvernement hongrois avec l’UE et le FMI.
Un redressement significatif des finances publiques dont les modalités restent controversées
En 2010, le déficit public avait finalement atteint 4,2% du PIB, contre un objectif de 3,8%. En 2011, le budget des
administrations publiques a atteint un excédent de 4,3% du PIB, grâce aux recettes exceptionnelles dégagées par l'abolition,
de facto, du second pilier de retraite (9,7% du PIB) et un résultat, meilleur que prévu, du budget des collectivités locales. En
2012, le gouvernement enregistre un déficit public de 2,8%. Dans le cadre de ses prévisions du 11 mai 2012, la Commission a
estimé que cet objectif était tenable, sur la base des économies adoptées dans le cadre du budget 2012. Cette amélioration
des prévisions budgétaires de la Commission est liée principalement à l’annonce de nouvelles mesures (0,5% du PIB), qui
portent sur les recettes (nouvelle taxe sur les services de télécommunications et TVA inversée dans l'agriculture) et les
dépenses (réduction des crédits des ministères de tutelle et nouvelle réduction des subventions pharmaceutiques). Par
ailleurs, la Commission considère que la réserve extraordinaire additionnelle de 0,4% du PIB devrait être intégralement
épuisée en raison de dérapages des dépenses à hauteur environ de 0,5% du PIB.
En 2013, le gouvernement prévoit de réduire le déficit budgétaire de 155 Mds HUF (535 M EUR) et de 665 Mds HUF (2,3 Mds
EUR), pour l’essentiel grâce à des mesures fiscales. Les nouvelles taxes devraient ainsi compenser la perte de revenus induite
par la disparition en 2013 des taxes « spéciales » sur l’énergie, les ventes de détail et les entreprises de télécommunications.
Le Gouvernement escompte notamment lever 280 Mds HUF (930 M EUR) de la nouvelle taxe sur les transactions financières,
soit plus du double de l'objectif initial.
Du côté des dépenses, les mesures comprennent des réductions des crédits aux ministères de tutelle et aux entreprises
d'Etat, le gel nominal des dépenses de biens et services du gouvernement central, la réduction des subventions au secteur
des transports publics et les produits pharmaceutiques. Le ministre de l'Economie, György Matolcsy, a par ailleurs indiqué
que le gouvernement voudrait imposer un âge obligatoire de départ à la retraite à 62 ans dans le secteur public l'an prochain,
ce qui permettrait de supprimer 11000 postes et de dégager une économie budgétaire de 20 Mds HUF (66 M EUR).