4Bilan Compétitivité 2013
Préface
En octobre le STATEC a révisé à la hausse sa prévision de croissance
économique pour 2013, notamment à cause des perspectives positives
qui se présentent. Une hirondelle ne fait pas le printemps, mais cer-
tains signes laissent présager que conjoncturellement la situation éco-
nomique va prochainement se présenter sous des traits plus cléments.
Cependant ces perspectives de croissance restent depuis 2008, et
aujourd’hui encore, réduites à des niveaux largement inférieurs aux
taux que le Luxembourg connaissait par le passé. Et cet affaissement
de la croissance a eu des effets notables sur l’emploi et le chômage au
Luxembourg qui avoisine actuellement les 7 %. Les finances publiques
ont enregistré des déficits depuis 2009 et sans véritable reprise éco-
nomique, le retour à l’équilibre budgétaire sera difficile.
Le vrai défi est la croissance potentielle à long terme, celle qui résulte
de la combinaison des ressources humaines disponibles, de l’utilisa-
tion des équipements productifs et du progrès technologique. L’OCDE
comme la Commission ont révisé les projections de croissance poten-
tielle qui ne devraient plus atteindre que 2 % annuellement. Ces pers-
pectives à long terme sont trop faibles pour financer notre État provi-
dence. Si on veut éviter de s’engouffrer dans une logique de réduction
des prestations et de démantèlement des services publics et de réduc-
tion du pouvoir d’achat, il faut miser résolument sur la croissance et
s’interroger sur la manière de contrecarrer le ralentissement et d’aug-
menter notre compétitivité. Il faut cependant s’interroger sur la nature
de la croissance désirée. La stratégie Luxembourg 2020, qui décline la
stratégie européenne pour la croissance et l’emploi, s’est donnée pour
objectif une croissance inclusive, durable et intelligente. La croissance
n’est pas une fin en soi mais doit augmenter le niveau de vie de tous.
L’Observatoire de la compétitivité, un outil permanent d’observation de
la compétitivité que le gouvernement avait mis en place il y a mainte-
nant dix ans suite aux discussions au sein du Comité de coordination
tripartite en 2003, réalise annuellement dans le cadre du présent Bilan
le suivi de la compétitivité structurelle du Luxembourg. Notre pays se
positionne dans cette dixième édition du tableau de bord national de la
compétitivité à la 13e place parmi les États membres de l’UE, avec une
évolution en dents de scie affichant quand même une certaine tendance
à la dégradation depuis quelques années. Il s’avère cependant impor-
tant de ne pas seulement regarder le classement final, mais d’analy-
ser chaque indicateur un par un pour détecter les forces et faiblesses
du Luxembourg. Il s’avère dans ce cadre aussi opportun de suivre la
compétitivité-coût, du moins à court et moyen terme. On peut consta-
ter que cette compétitivité-coût, mesurée notamment à travers le coût
salarial unitaire nominal, s’est détériorée au fil des années.