L`accès au financement des PME/PMI : enjeux et perspectives

publicité
Trophées
des
Banques
et
Etablissements financiers des PME/PMI
===============================================
PREMIERE EDITION
===============================================
Communication sur le thème :
L’ACCES AU FINANCEMENT DES PME/PMI
ENJEUX ET PERSPECTIVES
PRESENTE PAR : Monsieur Yamsékré TIENDREBEOGO
Conseiller Technique du Ministre
De l’Economie et des Finances
Ouagadougou le, 6 Mai 2011
2
INTRODUCTION
Pour s'attaquer aux faiblesses structurelles qui entravent une relance vigoureuse de
la croissance économique dans les pays pauvres, la Conférence internationale sur le
financement du développement, tenue à Monterrey au Mexique en mars 2002, a
reconnu l'importance que revêt une stratégie de financement appropriée pour
atteindre les objectifs de développement du millénaire à l'horizon 2015.
Il ressort des expériences en Amérique Latine, en Asie et dans les pays développés
que les banques, comparativement aux marchés financiers, jouent un rôle
déterminant dans le financement du secteur privé, moteur de la croissance. Ce rôle
déterminant attendu des banques dans le financement souligne l’urgence pour le
Burkina de trouver un juste équilibre entre, d'une part, le besoin de renforcer la
solidité du secteur bancaire et, d'autre part, la nécessité de veiller à ce que ce
secteur contribue davantage à la couverture des besoins de développement des
entreprises, en particulier des PME/PMI.
Par ailleurs, la promotion des petites et moyennes entreprises, nécessaire pour
constituer des grappes industrielles afin d’assurer l’émergence d’un marché intégré
de produits industriels, est subordonnée à la réponse appropriée à la problématique
du financement.
Au regard de ces considérations, la présente note examine le cadre d’exercice des
activités financières et des PME/PMI au Burkina et met en exergue les principales
contraintes d’accès au financement. Tirant les leçons de ce diagnostic, la dernière
partie de cette communication propose un pacte entre l'ensemble des acteurs, dont
la mise en œuvre est de nature à donner une impulsion au financement des
PME/PMI au Burkina Faso.
I – LE CADRE D’EXERCICE DES ACTIVITES FINANCIERES ET DES PME/PMI
AU BURKINA
Deux catégories de réformes de politiques économiques ont été menées par le
Burkina Faso au cours des deux dernières décennies : la première catégorie de
réformes essentiellement d’ordre interne porte sur le secteur non financier ; la
seconde catégorie de reformes conduites à l’échelle communautaire sous l’impulsion
de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest, porte quant à elle sur le
Présenté par : Monsieur Yamsékré TIENDREBEOGO Conseiller Technique du Ministre De l’Economie et des
Finances lors de la 1
ère
édition des Trophées des Banques & Etablissements Financiers des PME/PMI
3
secteur financier.
1.1 Aperçu de quelques réformes portant sur le secteur non financier
Au plan interne, le Burkina a initié au début des années 90 une réforme en
profondeur de sa politique économique se traduisant par la libéralisation de
l'économie. Les réformes mises œuvre ont notamment porté sur la privatisation des
entreprises publiques, la libéralisation des marchés, l’assainissement des finances
publiques, des comptes extérieurs et la promotion du secteur privé.
Le développement économique et social du Burkina repose désormais sur le
dynamisme du secteur privé et partant celui des PME/PMI.
Avec le soutien du Patronat et de la Chambre de Commerce, l’Etat a mené des
actions visant à favoriser la création de plusieurs entités d’appui à ce secteur :
l’Office National du Commerce Extérieur, la Maison de l’entreprise du Burkina, le
Centre de Gestion Agréé, le Centre d’Arbitrage, de Médiation et de Conciliation de
Ouagadougou, le Bureau de Restructuration et de Mise à Niveau.
L’Analyse récente de l’environnement des affaires du secteur privé au Burkina laisse
apparaître une progression au classement des indicateurs « Doing Business » de la
Banque Mondiale en ce qui concerne l’année 2010 :
-
Au niveau de l’indice « création d’entreprise » qui identifie les obstacles
administratifs et légaux qu'un entrepreneur doit surmonter pour créer une
entreprise (procédures, délais, et coûts associés au lancement d’une société
commerciale ou industrielle), le Burkina Faso est classé à la 115ème place sur
183 pays. Le Sénégal figure au 102e rang, le Mali, 139e et le Bénin, 155e. Il
faut environ 14 jours pour créer son entreprise au Burkina Faso contre plus
d’une année au début des années 2000. Les plus importants efforts réalisés
par le Burkina se situent dans l’octroi du permis de construire et le transfert de
propriété ;
-
Au niveau de l’indice « protection des investisseurs » qui mesure le degré de
protection des actionnaires minoritaires contre la violation, par un dirigeant, de
l'intérêt social, le Burkina Faso est au 147ème rang contre 165ème pour le
Sénégal ;
Présenté par : Monsieur Yamsékré TIENDREBEOGO Conseiller Technique du Ministre De l’Economie et des
Finances lors de la 1
ère
édition des Trophées des Banques & Etablissements Financiers des PME/PMI
4
Tableau 1: Classement du Burkina Faso selon les Indicateurs « Doing Business » 2010
(nombre de pays : 183)
2009
2010
Variation dans le classement
+8
Classement général du Burkina
155
147
Création d’entreprise
Octroi de permis de construire
Embauche des travailleurs
Transfert de propriété
Obtention de prêts
Protection des investisseurs
Paiements des impôts
Commerce transfrontalier
Exécution des contrats
Fermeture d'entreprise
115
122
79
163
147
143
144
175
109
112
115
80
82
114
150
147
144
176
110
112
0
+ 42
-3
+ 49
-3
-4
0
-1
-1
0
Source: Banque mondiale
Le niveau de performance atteint a permis au Burkina de réduire significativement les
délais de création d’entreprises. Ainsi de 2007 à 2010, il s’est créé au Burkina,
environ 8 entreprises par jour soient près de 3000 entreprises par an.
1.2 Réformes du cadre d’exercice de l’activité bancaire et financière
Parallèlement à cette évolution du secteur réel, des réformes ont été mises en
oeuvre à partir de 1989 par la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest en
vue, d'une part, de la rénovation du cadre de la politique monétaire et, d'autre
part, de la libéralisation des conditions de banque. Ces réformes, qui visaient
plus généralement à libéraliser l'activité dans la sphère financière, ont consacré
l'abandon des procédures administratives d'encadrement du crédit au profit de la
promotion de la responsabilisation des acteurs dans le cadre du libre jeu des forces
du marché.
Le cadre rénové de gestion monétaire issu de cette réforme est organisé autour de
trois volets, à savoir le marché monétaire par voie d’appel d’offres, les guichets
permanents de refinancement de la BCEAO et le système des réserves obligatoires :
- le marché monétaire par voie d’appels d’offres doit permettre une
régulation indirecte de la liquidité par le marché, à travers l’organisation, par
la Banque Centrale, d’adjudications d’injection ou de reprise de liquidités
pour des durées d’une et quatre semaines respectivement. Le taux résultant
de ces appels d’offres devrait servir de taux de référence pour le marché
interbancaire, notamment pour l’échéance correspondant à la durée des
interventions de la BCEAO par voie d’adjudication ;
Présenté par : Monsieur Yamsékré TIENDREBEOGO Conseiller Technique du Ministre De l’Economie et des
Finances lors de la 1
ère
édition des Trophées des Banques & Etablissements Financiers des PME/PMI
5
- les guichets permanents de la BCEAO, organisés autour des procédures
de la pension et du réescompte, sont ouverts en permanence aux banques
et établissements financiers, sous réserve du respect des conditions
d’éligibilité des supports requis. L’usage de ces guichets est à l’initiative des
banques. Leurs taux sont donc en principe supérieurs à ceux des appels
d’offres et du marché interbancaire. Le guichet de la pension offre des
concours, d’une durée d’un à trente jours, au taux dit de pension de la
BCEAO. Quant au guichet du réescompte, il offre des concours au taux
d’escompte, supérieur au taux de pension, pour une durée maximum de 180
jours, prorogeable jusqu’à 270 jours pour les effets de campagne et à 360
jours pour les effets représentatifs de crédits à moyen ou long terme ;
- le système des réserves obligatoires : conçu comme un substitut à
l’encadrement du crédit, les coefficients de réserves obligatoires sont
déterminés en fonction de la liquidité bancaire et de l'orientation de la
politique monétaire.
Au plan de la réglementation de l'activité bancaire, les réformes mises en œuvre ont
consisté en la libéralisation des conditions de banque et le renforcement de la
supervision et du contrôle prudentiel des établissements de crédit.
Outre les banques classiques, le secteur de la microfinance se caractérise par un
dynamisme confirmé au plan de l’implantation géographique, des activités de collecte
d’épargne et d’octroi de crédit.
La Banque Ouest Africaine de Développement, est l’un des principaux acteurs du
marché financier de l’ensemble des Etats membre de l’UEMOA. Elle a ainsi contribué
à la création de société de capital risque, de fonds de garantis des investissements
privés, de guichets de financement d’organisations de producteurs et à la mise en
place de la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM). A ce jour, une seule
société burkinabè est cotée à cette bourse.
Par ailleurs, le marché de titres publics joue un rôle non négligeable dans la
mobilisation de financement au profit du secteur privé et du trésor.
Nonobstant l’amélioration significative de l’environnement des affaires au Burkina et
les réformes entreprises au niveau du secteur financier, force est de relever que les
contraintes et obstacles que rencontre le secteur privé du Burkina Faso sont
Présenté par : Monsieur Yamsékré TIENDREBEOGO Conseiller Technique du Ministre De l’Economie et des
Finances lors de la 1
ère
édition des Trophées des Banques & Etablissements Financiers des PME/PMI
6
nombreux. Parmi les plus cités par les opérateurs économiques, on peut retenir entre
autres les difficultés d’accès au crédit, la fiscalité et la faiblesse des infrastructures.
La problématique des infrastructures se pose en matière de qualité, de coût, de
fiabilité
et
de
disponibilité
des
infrastructures
de
transport,
d'électricité,
d'assainissement, d'eau et de télécommunications.
Pour ce qui est de l’accès au financement, l’indice « obtention de prêts » de Doing
Business qui renseigne sur les difficultés des entreprises du Burkina Faso à accéder
au crédit illustre un recul des performances du Burkina entre 2009 et 2010. Malgré la
diversification du paysage financier, les opérateurs économiques burkinabè
interpellent de plus en plus le système bancaire sur le financement de l’économie. Ils
jugent insuffisant le volume du financement pour les entreprises, en particulier
les petites et moyennes entreprises, et trouvent très élevé le coût du crédit.
II – CONTRAINTES D’ACCES DES PME/PMI AU FINANCEMENT
La principale source de financement des PME/PMI au Burkina, en raison du
caractère embryonnaire du marché financier, demeure le financement bancaire.
A l’analyse, il ressort que le système bancaire du Burkina n’octroie pas suffisamment
de crédit : En effet, le ratio du crédit à l’économie au PIB, s’établit à 17% au Burkina
contre 121,6% en Thaïlande, 158,4% en Afrique du Sud et 316,5% au Japon.
Au Burkina Faso, les taux d’intérêt débiteurs aux entreprises privées du secteur
productif est ressorti à 9,34% en 2010 en baisse de 0.07 point de pourcentage
comparativement à son niveau de 2009. Il n’était que de 8,55% en 2008. Ces taux
sont plus élevés que la moyenne de l’UEMOA qui s’établit à 7,63% en 2010 contre
7,83% en 2009. Pour les entreprises individuelles burkinabè, ce taux ressort à
10,72% contre un moyenne communautaire de 7.96%.
Toutefois, pour les crédits de moyens termes (> 2 ans mais <= 5 ans) le taux
d’intérêt débiteur du Burkina de 9.71% est le plus faible de l’Union à l’exception du
Sénégal (9.34%).
Au cours des années 2008, 2009 et 2010, les conditions de financement proposées
par les banques du Burkina se sont caractérisées par un durcissement. Il donc
apparaît que l’accès du secteur privé au financement bancaire est relativement limité
au Burkina et le coût du crédit demeure relativement élevés, en liaison avec les
contraintes auxquelles sont confrontées les entreprises et les banques.
Présenté par : Monsieur Yamsékré TIENDREBEOGO Conseiller Technique du Ministre De l’Economie et des
Finances lors de la 1
ère
édition des Trophées des Banques & Etablissements Financiers des PME/PMI
7
2.1 Obstacles auxquels sont confrontées les PME/PMI
Les PME/PMI du Burkina sont confrontées à diverses contraintes qui réduisent les
perspectives de rentabilité de leurs projets et diminuent d'autant la visibilité pour les
banques. En particulier, les petites et moyennes entreprises, dont l'activité se ressent
d'un accès difficile aux crédits bancaires, font face à des difficultés spécifiques qui
appellent un traitement particulier.
La première de ces contraintes réside dans l'absence ou l'insuffisance de fonds
propres et autres ressources longues, qui constituent un élément essentiel de la
solidité financière d'une entreprise. Le manque de fonds propres limite la capacité
d'endettement de l'entreprise et amplifie le risque encouru par les banques, car la
solvabilité de l'entreprise est assurée par la disponibilité de ressources stables à un
niveau suffisant pour faire face aux besoins ponctuels de trésorerie suscités par son
cycle d'exploitation. En outre, la faiblesse des fonds propres se traduit par des
difficultés pour les entreprises à présenter des garanties suffisantes, notamment les
actifs immobiliers. En particulier, elle explique l'impossibilité pour les petites et
moyennes entreprises burkinabè d'accéder au marché financier régional, sur lequel
des ressources longues peuvent être levées.
La faible rentabilité des entreprises constitue également une contrainte. Les coûts
élevés des facteurs de production grèvent la compétitivité des entreprises et affectent
leurs résultats. La faible capacité managériale des dirigeants, en particulier des
petites et moyennes entreprises, se traduit par l'inexistence ou le manque de fiabilité
des états financiers qui constituent le matériau de base de l'instruction par les
banques des dossiers de demande de crédit. Aussi, les banques ne sont pas
suffisamment outillées pour l'évaluation des projets et l'appui financier des
entreprises, en particulier des petites et moyennes entreprises.
Par ailleurs, les entreprises, notamment les petites et moyennes entreprises
connaissent des difficultés d'accès aux marchés publics dont les conditions
d'attribution, en particulier les garanties et les cautions bancaires exigées, paraissent
difficiles à réunir.
Présenté par : Monsieur Yamsékré TIENDREBEOGO Conseiller Technique du Ministre De l’Economie et des
Finances lors de la 1
ère
édition des Trophées des Banques & Etablissements Financiers des PME/PMI
8
2.2 Problèmes auxquels les banques burkinabè sont
confrontées
La principale contrainte à laquelle banques du Burkina sont confrontées réside dans
le recouvrement des créances. En l'absence de progrès dans ce domaine, le
financement de l'économie, y compris par le crédit-bail ou le capital risque, connaîtra
des difficultés. A titre d'exemple, en cas de défaillance de l'emprunteur bénéficiaire
d'un crédit-bail, la procédure de récupération du bien acquis grâce à l'opération peut
durer jusqu'à cinq ans au Burkina contre quelques semaines en France et quelques
jours aux Etats-Unis.
Le problème du recouvrement des créances est crucial dans la perspective de
l'amélioration de la contribution du financement bancaire à l'accélération de la
croissance, parce qu'il se situe en aval des difficultés liées à la qualité du portefeuille
des banques, et en amont de la cherté des conditions de crédits, notamment les taux
de sortie. En effet, les créances en souffrance, qui ne sont pas productives d'intérêts
mais doivent être provisionnées, immobilisent des ressources et induisent un surcoût
que les banques répercutent sur les conditions appliquées aux clients solvables.
A propos de la faiblesse du financement à moyen et long terme, les banques font
état des difficultés liées à la durée de leurs ressources et aux limites réglementaires
et pratiques à la transformation, ainsi que de la nécessité de préserver leur liquidité.
A cet égard, elles ont signalé les difficultés rencontrées pour lever des ressources
stables sur le marché financier, à savoir notamment les garanties exigées pour les
émissions d'emprunts obligataires et la lourdeur des procédures administratives.
Les banques sont également confrontées aux problèmes de leadership du secteur
privé, notamment des petites et moyennes entreprises, dont les promoteurs ne
s'impliquent pas suffisamment dans le succès de leurs entreprises. Ainsi, les
dossiers de demande de financement soumis par les entreprises présentent
beaucoup d'insuffisances et sont, de ce fait, difficilement recevables. En particulier, la
fiabilité des données financières et comptables des entreprises n'est pas établie.
En outre, les lacunes du cadre juridique et du système judiciaire concernant les
contrats commerciaux, les droit de propriété, les garanties et l’enregistrement des
titres de propriété entravent la visibilité à moyen et long terme de la qualité des
projets d’investissement soumis aux banques pour financement, augmentent les
Présenté par : Monsieur Yamsékré TIENDREBEOGO Conseiller Technique du Ministre De l’Economie et des
Finances lors de la 1
ère
édition des Trophées des Banques & Etablissements Financiers des PME/PMI
9
risques et les frais afférents au crédit et nuisent au règlement des créances en
souffrance. En conséquence, les banques se montrent généralement prudentes dans
leurs opérations de prêts et exigent d’importantes garanties que ne peuvent offrir
toutes les entreprises en l’occurrence les PME/PMI.
III – ACTIONS A METTRE EN ŒUVRE POUR AMELIORER L’ACCES DES
PME/PMI AU FINANCEMENT
Au regard des enjeux du financement de l’économie et des contraintes des différents
acteurs du développement, il apparaît indispensable de définir un pacte entre l’Etat,
les PME/PMI, le secteur bancaire et les institutions régionales. Cette stratégie devrait
permettre d’identifier les principales actions à conduire et les responsabilités à
partager pour assurer un financement approprié de l’économie.
3.1 Responsabilités de l’Etat
Le Burkina doit persévérer dans la mise en œuvre des actions visant
l’amélioration de l’environnement de l’entreprise et l’encadrement technique
des petites et moyennes entreprises pour faciliter leur accès au financement à
un moindre coût.
En vue d'accroître le financement du secteur privé et améliorer la rentabilité des
projets, les actions à conduire par l’Etat devraient viser la levée des contraintes
identifiées par les entreprises et les banques :
1. Pour améliorer l’encadrement du secteur privé et la qualité
des dossiers soumis aux banques, il apparaît nécessaire de moderniser les
institutions publiques et la qualité des prestations fournies aux
entreprises, en particulier les petites et moyennes entreprises. A cet égard,
l'éclosion d'une expertise locale (formation ou renforcement des capacités),
pour intervenir dans le montage et l’évaluation des projets d’investissement à
long terme, devra être favorisée afin que des dossiers répondant aux normes
puissent être soumis pour financement aux banques.
2. L’appui au PME/PMI pourrait mettre l’accent sur des
mesures destinées à faciliter la création, par les PME ou leurs
organisations professionnelles, de sociétés de caution mutuelle pour
améliorer le niveau et la qualité des garanties offertes aux banques.
Présenté par : Monsieur Yamsékré TIENDREBEOGO Conseiller Technique du Ministre De l’Economie et des
Finances lors de la 1
ère
édition des Trophées des Banques & Etablissements Financiers des PME/PMI
10
3. D’une manière générale, le Burkina pourrait conforter ses
cadres de concertation et des mécanismes propres à encourager le
partenariat entre le secteur public, le secteur bancaire et les entreprises
non financières, en vue de renforcer le climat de confiance entre les acteurs
et disséminer l’information économique et financière.
3.2 Actions à mettre en œuvre par les PME/PMI
Au regard des difficultés éprouvées par les banques pour avoir une bonne
évaluation financière et technique des entreprises et de leurs activités, il
apparaît indispensable que les entreprises améliorent la gouvernance privée,
à travers notamment un recours accru de leurs responsables aux procédures
formelles, le respect des règles de gestion, la transparence de la comptabilité
et la présentation de dossiers de bonne qualité aux banques.
Pour ce faire, elles pourraient encourager la création et le renforcement des
structures d’encadrement ou d’accompagnement des entreprises qui
prendraient en compte les différents aspects de leurs besoins en matière
technique, financière, administrative et comptable. Cette capacité de
management doit constituer le cheval de bataille d’une nouvelle génération
d’acteurs privés qui intègrent les mutations de l’environnement mondial et la
nécessité d’améliorer la compétitivité. Elle facilitera également l’accès à des
sources alternatives de financement sur le marché financier régional.
En particulier, un encadrement technique, comptable et administratif des
petites et moyennes entreprises est nécessaire pour permettre la disponibilité
d’états financiers fiables et une réduction des garanties actuellement exigées
par les banques. A cet égard, il convient de relever la nécessité d'une
sensibilisation accrue des dirigeants afin qu'ils aient recours aux services
proposés par les structures mises en place par les Etats à leur intention,
telles les centres de gestion agréés.
Par ailleurs, les organes dirigeants des entreprises pourraient innover, à
travers la création de fonds de garantie et de cautions mutuelles pour
sécuriser les prêts consentis par les banques aux petites et moyennes
entreprises.
Présenté par : Monsieur Yamsékré TIENDREBEOGO Conseiller Technique du Ministre De l’Economie et des
Finances lors de la 1
ère
édition des Trophées des Banques & Etablissements Financiers des PME/PMI
11
3.3 Actions à mettre en œuvre par le secteur bancaire pour
assurer un meilleur financement du secteur privé burkinabè
L’ampleur des besoins de financement des PME/PMI requiert
un système bancaire moderne et sain en vue de permettre l’allocation
optimale de l’offre de capitaux, notamment de long terme. En plus des
actions à mettre en œuvre par les autres acteurs économiques, certaines
mesures pourraient être envisagées par le secteur bancaire en vue d’élargir
l’offre de crédit et de réduire le coût du financement.
1. Pour
améliorer
le
recouvrement
des
créances,
les
établissements de crédit pourraient soutenir un marché hypothécaire
dynamique pour alléger leur bilan des immobilisations.
2. Les banques pourraient développer des instruments
d’épargne appropriés qui pourraient intéresser les détenteurs de liquidités
qui hésitent souvent à mettre leurs fonds à la disposition des investisseurs
potentiels parce qu’ils n’ont pas l’assurance de voir ces fonds redevenir
liquides au cas où ils en auraient besoin.
3. Dans le cadre de la diversification des instruments de
financement, les banques pourraient promouvoir des sociétés de capitalrisque pouvant intervenir sous forme de prêts participatifs et des institutions
de crédit-bail.
4. Pour ce qui est du coût du crédit, les banques pourraient
mettre fin à la capitalisation des intérêts sur les prêts et afficher, pour
plus de transparence, en plus du taux nominal, le taux effectif global du
crédit. Le taux d’usure pourrait être examiné au regard du coût du crédit.
CONCLUSION
Le paysage financier du Burkina s’est diversifié tant au plan des structures
qu’au plan des instruments. Il reste cependant marqué par une série de
dysfonctionnements qui limite sa contribution au financement des PME/PMI.
Il s’agit notamment des coûts élevés d’intermédiation, du faible taux de
pénétration du système bancaire, de l’exclusion d’une large partie de la
Présenté par : Monsieur Yamsékré TIENDREBEOGO Conseiller Technique du Ministre De l’Economie et des
Finances lors de la 1
ère
édition des Trophées des Banques & Etablissements Financiers des PME/PMI
12
population, notamment rurale, des services financiers, de la prépondérance
des crédits d’import-export et des crédits de campagne au détriment des
crédits d’investissement.
A ces entraves liées au système financier, il convient s’ajouter que les
conditions d’accès des petites et moyennes entreprises au financement
bancaire, jugées difficiles, s’expliquent en partie par le manque de
compétitivité des entreprises, lié aux coût élevé des facteurs et par l’absence
de visibilité à moyen et long terme des activités du secteur privé, du fait des
contraintes institutionnelles.
Le principal défi à relevé par le Burkina consiste à trouver un juste équilibre
entre d'une part, le besoin de renforcer la solidité du secteur financier et
d’autre part, veiller à ce que ce secteur contribue plus efficacement à
satisfaire les besoins de développement des entreprises.
Les actions à entreprendre pour relever ce défi reposent sur la mise en place
d’un pacte entre l’ensemble des partenaires pour donner
une nouvelle
impulsion à la dynamique de financement des PME/PMI.
Présenté par : Monsieur Yamsékré TIENDREBEOGO Conseiller Technique du Ministre De l’Economie et des
Finances lors de la 1
ère
édition des Trophées des Banques & Etablissements Financiers des PME/PMI
Téléchargement