Investissements publics et gouvernance en algerie : quelle relation?....SEDDIKI malika
1. L’intervention de l’Etat : les raisons d’un retour
L’Etat demeure un acteur incontournable dans toutes les économies,
son intervention est nécessaire notamment dans les économies en
transition comme c’est le cas de l’Algérie. Au début des années 2000 ,et
près un relatif désengagement au cours de la décennie 90, L’Etat retourne
en force sur la scène économique pour accompagner un secteur privé
naissant dans sa quête de transformation, et combler le retard accusé en
matière d’infrastructures et de biens publics.
1.1 Transition à l’économie de marché et rôle de l’Etat
L’Algérie s’est engagée depuis plus de vingt ans dans un
processus qui doit la conduire à passer d’un système économique dirigé
administrativement à un système de marché. Phénomène unique dans son
genre, la transition des ex-économies centralement planifiées à
l’économie de marché s’est révélé difficile, lente et semée d’entraves
pour certains pays comme l’Algérie. En effet, le changement était d’une
ampleur sans précédent, car touchant au politique, à l’économique et au
social. Les changements ont affecté le cœur même du système c'est-à-
dire l’Etat.
L’Etat, cet ensemble institutionnel, a été secoué, bouleversé,
remanié. Des questions ont été soulevées sur son rôle, ses missions, la
nature de son intervention dans la nouvelle configuration. Le débat a été
poussé jusqu’ parler de l’invention ou la réinvention d’un nouvel Etat,
d’où « la création d’un nouvel Etat en vient même à être parfois
présentée comme l’indicateur d’une transition réussie
».
La transition à l’économie de marché a constitué certes un
bouleversement majeur pour les ex-économies socialistes dont l’Algérie.
Ainsi s’interroge t’-on sur la place que pourrait prendre l’Etat dans cette
phase transitoire et au-delà, c’est à dire dans le nouvel ordre à construire,
Aussi, ce nouvel Etat, qui était naguère au cœur du régime socialiste, ne
voit-t’- il pas ses attributions diminuer ou disparaitre avec l’instauration
des nouveaux mécanismes du marché, ne va-t-il pas se replier devant les
nouveaux acteurs qui le bousculeront sur la scène économique.
Ce constat est venu du fait que la transition a été présentée
comme un phénomène de désétatisation, de désengagement et
d’effacement de l’Etat au profit du marché , tel que stipulé par le
consensus de Washington
et mise en application par les institutions
financières internationales dans les pays en développement et dans les
pays en transition. Ce consensus était fondé sur le tryptique
Dussine M. P. P « le rôle économique de l’Etat dans le post-socialisme, Thèse de
Doctorat, Université Nancy 2 1996, P. 8
Voir Williamson J, « le consensus de Washington : Un train de réformes devenu un
label galvaudé », Finances et développent, Septembre 2003