Strategy Group
Mise à jour du 30 mars 2009
France : Quelques éléments pour l’appréciation de
la crise économique en cours
France : Quelques éléments pour l’appréciation de la crise économique en cours
Préambule
Le Strategy Group de Pricewaterhouse Coopers a regroupé et analysé quelques chiffres macroéconomiques majeurs, afin de
d’offrir à ses clients un point factuel sur la situation de l’économie française à aujourd’hui, et quelques pistes de réflexion pour
demain
Cette étude se focalise sur les manifestations de la crise dans l’économie réelle, sans reprendre les origines
financières de celle-ci. Il nous semble en effet que si la sphère financière a été le déclencheur de la crise, c’est sa
rapide propagation à l’économie réelle qui représente aujourd’hui la principale menace
Cette étude est également essentiellement focalisée sur la situation en France. Nous sommes conscients des
interdépendances entre les grandes économies, mais nous avons pris ce parti par souci de lisibilité pour le lecteur.
Nous avons indiqué au fil des pages les principales différences entre pays notamment par rapport aux USA
Les données présentées dans cette étude couvrent les grands indicateurs de conjoncture économique et industriels de la
France. Nous avons essayé de travailler sur des séries relativement longues, qui permettent de comparer la situation actuelle
aux crises des dernières décennies
Ces analyses et les commentaires qui les accompagnent sont présentées à titre illustratif, et PwC n’accepte pas de
responsabilité d’aucune sorte relative à ces éléments
France : Quelques éléments pour l’appréciation de la crise économique en cours
Synthèse : notre lecture de la crise – fin mars 09 (1/2)
La crise économique continue de s’étendre en France
Sans entrer dans les débats savants sur la nature de la crise actuelle (récession, dépression, déflation…), il ressort de nos analyses un
panorama inquiétant, sans comparable dans les vingt ou trente dernières années. La crise financière, détonnateur de la crise, s’est transmise
à la sphère réelle avec une violence et une rapidité sans précédent
Les indicateurs en France continuent de se détériorer ; aucun redressement objectif n’est observé depuis notre précédente note de
conjoncture de mi-février
Quel impact en particulier sur le commerce de détail ?
Les dépenses des ménages français sont en phase de ralentissement, mais restent encore dans une croissance faiblement positive, ce qui
soutient l’économie. Cependant, les dernières publications mensuelles de l’INSEE montre que les dépenses des ménages en produits
manufacturés sont en baisse, ce qui ne s’était pas produit depuis 10 ans
Si la baisse de la consommation est directement retranscrite dans l’évolution globale du commerce de détail et des biens de consommation,
l’impact est néanmoins différencié selon les secteurs. Nous avons analysé la crise de 90-95 qui est le plus proche précédent de baisse de
consommation des ménages :
En 90, les « achats lourds » comme l’électroménager, l’ameublement et l’automobile, avaient réagi très rapidement pour décliner
fortement dès le début de la crise. Ce phénomène a été a nouveau observé à l’automne 08.
Les secteurs discrétionnaires tels que l’habillement et les chaussures avaient également été fortement impactés, mais à l’époque
avec un temps de retard, ce qui apparemment n’est pas le cas cette fois-ci
Certains secteurs avaient échappé à la crise de 90 : les jeux de hasard, la presse (pour ses revenus non-publicitaires) et les produits
pharmaceutiques
Zoom du mois : le secteur de l’habillement
Un zoom sur les ventes de vêtements montre un clair décrochage depuis janvier 08. Les soldes de janvier 2009 ont été décevantes par
rapport aux années antérieures, elles n’ont eu qu’un effet éphémère sur les ventes, et la consommation s’est rétablie à -3% dès le mois de
février.
Tous les segments de l’habillement ne sont pas impactés de la même manière par cette baisse de la consommation: le segment des femmes
est touché de plein fouet alors que celui des hommes et des enfants résiste mieux.
Par ailleurs les réseaux de distribution sont inégalement impactés: alors que les hypermarchés et la vente à distance souffrent le plus de la
crise, les grands magasins et les chaînes de grande diffusion résistent mieux.
En termes d’impact géographiques, des résultats préliminaires pour l’année 2008 montrent un impact particulièrement violent dans le sud est
(-9%) alors que l’ouest, le sud ouest et l’est montrent une baisse de 6% et que la région parisienne se maintient à +1%
France : Quelques éléments pour l’appréciation de la crise économique en cours
Synthèse : notre lecture de la crise – fin mars 09 (2/2)
Quel impact sur l’activité industrielle ?
L’activité industrielle est l’aspect de l’économie le plus durement frappé par la crise à ce stade (si on exclut le secteur financier), avec
l’automobile en première ligne.
La rapidité du décrochage économique constaté est sans précédent : En 7 mois, la baisse de la production industrielle a effacé plus de
12 ans de progression
Ce décrochage ne devrait pas s’inverser dans les mois à venir ; plusieurs éléments semblent montrer que le point bas n’est pas encore atteint
Les stocks de l’industrie sont encore perçus comme très élevés, en dépit des arrêts de production des derniers mois
Les carnets de commandes sont perçus en mars 2009 comme historiquement bas, à un niveau inférieur à tout benchmark depuis plus
de 30 ans – il en est de même du moral des chefs d’entreprise – ce qui va peser sur les investissements
Les taux d’utilisation des capacités de production (données trimestrielles) ne sont pas en revanche au niveau du plus bas observé en 93.
A quoi s’attendre pour les prochains mois ? Pour les deux prochaines années ?
Aux USA, quelques indicateurs (notamment dans l’immobilier) semblent montrer que nous sortons de la période de « chute verticale » pour
entrer dans une nouvelle phase, probablement de déclin plus ralenti ou de stabilisation. Il nous semble imprudent de parler de rebond à ce
stade.
Les trois moteurs clés de l’économie Française (consommation des ménages, investissement et exportations) sont touchés simultanément. La
relance par la dépense publique sera insuffisante pour prendre le relai.
Les ménages subissent trois chocs parallèles, sur leur patrimoine immobilier, sur la bourse, sur l’emploi, (et aux USA sont de plus
fortement endettés, avec un taux d’épargne négatif il y a 1 an) : la consommation sera difficile à relancer
Les entreprises font face à une baisse brutale de la demande, ce qui va nécessairement conduire à un fort ralentissement des
investissements
Enfin cette crise s’étend simultanément dans toutes les économies de la planète, sans épargner les nouveaux pays en croissance ni
même les pays producteurs de pétrole, ce qui vient obérer les possibilités de relance par l’export
Certes les pouvoirs publics lancent des mesures d’une ampleur sans précédent afin de soutenir le système bancaire, l’investissement et
l’emploi. Au cours des 6 prochains mois, il est probable que les indicateurs se stabiliseront progressivement, mais parier sur un rebond fin 2009
ou début 2010 nous semble prématuré
Quels conseils pour nos clients ?
Nous considérons que l’hypothèse d’une période de plusieurs années de stagnation à un niveau faible d’activité ne doit pas être écartée. Par
prudence, nous conseillons à nos clients de préparer des variantes de business plans ou des scénarios sur ces bases, afin d’anticiper les
mesures nécessaires pour traverser ces années difficiles si l’absence de relance devait se concrétiser
Table of Contents
Page
1 Analyse du PIB et du comportement des ménages 1
2 Focus sur les biens de consommation et le retail 10
3 Focus sur l’évolution de l’activité industrielle 18
1 / 33 100%
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