surfer sur la vague de liquidites

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Stratégie d’Investissement
- Deuxième Trimestre 2013 -
S U R F E R S U R L A VA G U E D E L I Q U I D I T E S
Conjoncture
Classes d’Actifs
Stratégies
Alternatives
Timide raffermissement
économique
Reflation / Normalisation,
un processus durable
Le Retour de la
Dispersion
Stimulation monétaire
contre frein budgétaire
Préférer les Actions
aux Obligations
Revenir vers
L/S Equity Market Neutral
L’économie américaine
sur de bons rails
Leadership des marchés
développés
L’Arbitrage pour s’exposer
aux Obligations d’Entreprise
Eurozone, de la récession
à la stagnation
Disparités croissantes
dans les Emergents
Solides fondamentaux
pour l’Event Driven
Lionel Erdely
Chief Investment Officer
Lyxor Asset Management
Jeanne Asseraf-Bitton
Responsable de la Recherche Cross Asset
Lyxor Asset Management
Jean-Marc Stenger
Responsable de la Gestion Alternative et Cross Asset
Lyxor Asset Management
Karl Eychenne
Recherche Cross Asset
Lyxor Asset Management
RECHERCHE
CROSS
ASSET
STRATÉGIE D’INVESTISSEMENT
STRATEGIE
SECOND TRIMESTRE 2013
Gestion Alternative et
Cross Asset
Lionel Erdely
Chief Investment Officer
+1-212-205-4010
[email protected]
Jean-Marc Stenger
Responsable de la Gestion
Alternative et Cross Asset
+33-1-42-13-70-08
[email protected]
Recherche Cross Asset
Jeanne Asseraf-Bitton
Responsable de la Recherche
Cross Asset
+33-1-58-98-10-98
[email protected]
Karl Eychenne
Recherche Cross Asset
+33-1-42-13-32-43
[email protected]
Conjoncture : la croissance mondiale est repartie sur un rythme modéré, soutenue par des politiques
monétaires sans précédent. Toutefois, à ce rythme plusieurs années seraient nécessaires avant que les
économies développées rattrapent leur retard. Dans cet environnement, les risques inflationnistes
resteraient limités, justifiant la poursuite des politiques monétaires accommodantes. Nos vues restent
globalement inchangées pour les mois à venir. La reprise économique devrait s’accélérer, la croissance
mondiale revenant à un niveau proche de sa tendance de long terme au cours du 4e trimestre 2013. Nous
anticipons une croissance modérée mais solide aux États-Unis, soutenue par la demande privée mais
avec des incertitudes concernant l’impact des mesures budgétaires. L’économie européenne pourrait de
nouveau se contracter au second trimestre 2013, puis se raffermirait progressivement sur fond de reprise
du crédit. Toutefois, des disparités importantes demeurent entre pays, et les risques politiques restent
élevés.
Classes d’actifs : Les efforts de reflation monétaire devraient perdurer et faciliter la normalisation en
cours des primes de risque encore trop élevées. Nous recommandons de surpondérer les actions et de
sous-pondérer les obligations d’État et de crédit bien notées. L’évolution des pays du G3 devrait continuer
de dominer les marchés financiers, ce qui nous incite à concentrer notre surpondération en actions sur les
marchés développés. Nous n’anticipons pas d’atténuation de la politique d’assouplissement quantitatif de
la Fed avant le 3e trimestre. Aussi, nous gardons une vision stratégique positive sur actions américaines
tout en étant prudent à court terme en raison de l’incertitude quant à l’impact du resserrement budgétaire
sur la croissance. En Europe, les risques systémiques semblent bien maîtrisés, ce qui nous conduit à
maintenir une surpondération sur les titres européens aux valorisations très attractives. Nous révisons de
nouveau à la hausse nos vues sur le Japon dont les perspectives de croissance s’améliorent avec la
changement radical de politique économique. Dans la mesure où les nouveaux dirigeants chinois
semblent promouvoir une transition vers une économie davantage orientée vers le marché intérieur, la
probabilité d’un assouplissement monétaire diminue. Nous abaissons à neutre notre position sur les
marchés émergents.
Oblig. Allemagne
+
Oblig. US
Crédit IG
USD - JPY - EUR
Crédit HY Europe
Actions Emergents
Matières 1ères
Actions US
Actions Euro
Actions R.-Uni
Actions Japon
Crédit HY US
Stratégies alternatives : nos vues stratégiques sur les placements alternatifs ont peu changé depuis la
dernière édition du Cross Asset. Les politiques de relance menées par les banques centrales continuent
de porter leurs fruits, entraînant un retour de la confiance des investisseurs et une normalisation globale
des marchés financiers. Ce phénomène devrait rester un puissant moteur de performance. Nous
maintenons nos positions sur les stratégies directionnelles, tant dans les segments L/S Equity qu’Event
Driven. En outre, dans la mesure où ils bénéficient de la différentiation croissante au sein des marchés
financiers, les fonds alternatifs devraient résister aux difficultés que les classes d’actifs traditionnelles sont
susceptibles de rencontrer à court terme. Nous révisons à la hausse nos vues sur les stratégies L/S Equity
Market Neutral et Stat. & Quant Arbitrage. Nous maintenons une légère surpondération sur les stratégies
L/S Credit. Nous passons neutres sur les stratégies Fixed Income Arbitrage dont le rendement potentiel
paraît moins intéressant que pour d’autres segments. Nous réduisons notre sous-pondération sur la
stratégie Convertible Arbitrage sur fond de reprise hésitante des émissions.
-
+
CTAs Short Term
CB Arb
CTAs Long Term
Merger Arb
FI Arb
Global Macro
Special Sits
L/S Credit
L/S Equity Long Bias
Distressed
L/S Equity Variable Bias
L/S Equity Neutral
Stat Arb & Quant Arb
NB : Les opinions inchangées sont indiquées en noir, les révisions haussières en bleu, les révisions baissières en rouge
Lyxor AM : points de vue stratégiques – Second trimestre 2013
Achevé le 22 mars 2013
Les opinions exprimées dans le présent document sont celles des auteurs et ne sont ni fournies, ni sanctionnées par l’entreprise. Le présent document ne constitue en
aucun cas une invitation ou une offre d’investissement ou d’achat d’un quelconque instrument financier. Les produits cités aux présentes sont soumis à diverses
restrictions légales ou réglementaires. Lyxor Asset Management et/ou les auteurs desdites opinions déclinent toute responsabilité fiduciaire concernant toute
conséquence financière ou autre résultant de la souscription ou de l’acquisition de ces produits.
STRATÉGIE D’INVESTISSEMENT
Second trimestre 2013
2
STRATÉGIE D’INVESTISSEMENT
INVESTISSEMENTS ALTERNATIFS
Second trimestre 2013
3
INVESTISSEMENTS ALTERNATIFS
SOMMAIRE
CONJONCTURE ............................................................................................................................................ 4
TIMIDE RAFFERMISSEMENT .................................................................................................................................................. 4

La dynamique s’améliore, modérément ........................................................................................................................ 4

Stimulation monétaire et frein budgétaire ..................................................................................................................... 5

L’économie américaine sur de bons rails...................................................................................................................... 5

L’austérité budgétaire : « sequestration » ..................................................................................................................... 6

Zone euro : encourageant, mais insuffisant .................................................................................................................. 7

Japon : l’« Abenomics » en action. ............................................................................................................................... 8

Reprise dans les émergents : un phénomène principalement asiatique pour l’instant ................................................. 9
CLASSES D’ACTIFS .................................................................................................................................... 10
SURFER SUR LA VAGUE DES LIQUIDITÉS......................................................................................................................... 10

Le thème de la reflation reste pertinent ...................................................................................................................... 10

Les problèmes de croissance demeurent ................................................................................................................... 11

L’Italie désarmera-t-elle le bazooka de la BCE ? ........................................................................................................ 12

Fed : « To exit or not to exit QE3 » ? .......................................................................................................................... 13

Devises sous influence des banques centrales .......................................................................................................... 14

Obligations souveraines de qualité : les rendements sont au plus bas ...................................................................... 15

Actions américaines : regarder plus loin ..................................................................................................................... 15

Actions de la zone euro : des titres décotés ............................................................................................................... 16

Actions japonaises : rejouons l’« Abenomics » ........................................................................................................... 17

Actions émergentes rétrogradées à « neutre » ........................................................................................................... 18

Matières premières : retour aux fondamentaux .......................................................................................................... 19

Les marchés du crédit offrent peu de valeur ............................................................................................................... 20
STRATÉGIES ALTERNATIVEs ................................................................................................................... 22
SUR LA BONNE VOIE ............................................................................................................................................................ 22

Hedge Funds : le ciel s’est dégagé ............................................................................................................................. 22

L/S Equity Long & Variable Bias : des stratégies pour le moyen terme ...................................................................... 24

Retour de l’alpha favorable aux L/S Equity Market Neutral et Stat. & Quant. Arbitrage ............................................. 25

Event Driven : préférence pour les Special Situations ................................................................................................ 26

Event Driven : moins d’opportunités pour les fonds Distressed.................................................................................. 27

L/S Credit : la valeur relative au premier plan ............................................................................................................. 27

Attitude moins défensive sur le Convertible Arbitrage ................................................................................................ 28

CTA : “is the trend our friend again?”.......................................................................................................................... 29

La sélectivité est fondamentale dans l’univers Global Macro ..................................................................................... 29
STRATÉGIE D’INVESTISSEMENT
Second trimestre 2013
4
INVESTISSEMENTS ALTERNATIFS
CONJONCTURE
TIMIDE RAFFERMISSEMENT
La croissance mondiale est repartie sur un rythme modéré, soutenue
par des politiques monétaires sans précédent. Toutefois, à ce rythme
plusieurs années seraient nécessaires avant que les économies
développées rattrapent leur retard. Dans cet environnement, les
risques inflationnistes resteraient limités, justifiant la poursuite des
politiques monétaires accommodantes. Nos vues restent globalement
inchangées pour les mois à venir. La reprise économique devrait
s’accélérer, la croissance mondiale revenant à un niveau proche de
sa tendance de long terme au cours du 4e trimestre 2013. Nous
anticipons une croissance modérée mais solide aux États-Unis,
soutenue par la demande privée mais avec des incertitudes
concernant l’impact des mesures budgétaires. L’économie
européenne pourrait de nouveau se contracter au second trimestre
2013, puis se raffermirait progressivement sur fond de reprise du
crédit. Toutefois, des disparités importantes demeurent entre pays, et
les risques politiques restent élevés.
 La dynamique s’améliore, modérément
Les indicateurs avancés s’améliorent
3
US
PMI: Z SCORES
EURO
2
JAPAN
1
CHINA
0
-1
-2
-3
-4
Source : Datastream, Lyxor AM
Une reprise modérée est en cours
10%
3
Methodology
G3: 50 % US + 35% EURO + 15 % JAPAN
G3 GDP QoQ
(LHS)
2
To exit crisis
in 2017
1
Les indicateurs d’activité et de confiance ont progressé
au cours du premier trimestre, sur des rythmes qui
restent toutefois modérés.
Les indicateurs d’activité à l’échelle mondiale ont progressé
en début d’année, hormis en Europe, la production industrielle
mondiale et les volumes de ventes au détail affichant un
rythme de croissance trimestriel proche de 4 %.
L’activité manufacturière mondiale a sensiblement progressé
en début d’année. Les dépenses d’équipement des
entreprises à l’échelle mondiale semblent être reparties à la
hausse, comme l’indique la forte progression des commandes
dans les pays du G3 en décembre. A l’origine de ces
mouvements, la résistance de la consommation malgré les
contraintes budgétaires. Ainsi, les entreprises ont été incitées
à accroître la production pour répondre à cette demande.
Jusqu’à présent, la politique monétaire ultra accommodante
menée dans les pays développés compense l’effet restrictif
des mesures d’austérités budgétaires. L’économie américaine
est stimulée par la demande privée, l’économie japonaise par
les politiques du nouveau gouvernement, et les économies
européennes montrent des signes timides d’amélioration.
0
8%
6%
4%
2%
0%
-2%
-1
G3 PMI
(LHS)
-2
-4%
-6%
-8%
-3
-10%
Source : Citigroup, Lyxor AM
Les PIB restent en dessous de leur niveau potentiel
240
220
200
G3 Potential
GDP growth 1.5 %
In real terms
Methodology
G3: 50 % US + 35% EURO + 15 % JAPAN
Potential GDP growth =
LT employment growth + LT productivity growth
G3 GDP needs to
grow above 1.5 %
180
160
IMF - OECD
forecast
140
120
100
1980
1990
2000
2010
Les indicateurs issus des dernières enquêtes suggèrent que
cette amélioration devrait se poursuivre, la confiance ayant
progressé dans l’ensemble des régions. Les signes les plus
tangibles continuent de provenir des économies asiatiques et
des États-Unis, tandis que les indicateurs européens
n’affichent qu’une amélioration modeste et que les
divergences subsistent entre les pays. La tendance est donc
positive, mais les niveaux actuels des indicateurs restent peu
élevés et signalent une accélération modeste de la
croissance.
Fondamentalement, un taux de croissance inférieur à la
tendance de long terme est compatible avec un niveau élevé
de ressources non utilisé, et a pour conséquence de faibles
tensions sur les prix. Depuis la crise des « subprimes », les
pays ayant affichés les excédents de ressources les plus
élevés sont également ceux ayant enregistrés le plus fort
recul de l’inflation.
L’inflation mondiale devrait se maintenir à un niveau peu
élevé d’un point de vue historique, en ligne avec des taux
de chômage durablement élevés.
Bien que les fondamentaux économiques jouent un rôle clef
dans la détermination de l’inflation à moyen terme, son
évolution à court terme est principalement définie par celle
STRATÉGIE D’INVESTISSEMENT
Source : IMF, OECD, Lyxor AM
Second trimestre 2013
5
des prix des matières premières et par les anticipations
d’inflation des agents économiques suite aux déclarations des
Banques centrales. Nous n’anticipons aucune évolution
significative du prix des matières premières ou du
positionnement monétaire dans les mois à venir. Nous
reconnaissons toutefois qu’une éventuelle déclaration
officielle suggérant une politique monétaire quantitative moins
agressive pourrait se traduire par une hausse des
anticipations d’inflation.
INVESTISSEMENTS ALTERNATIFS
Chômage élevé = risqué inflationnistes faibles
2.5%
-3.0%
IMF - OECD
forecast
G3 unemployment gap
(LHS)
2.0%
G3 core inflation
(one year variation,
RHS inverted)
1.5%
-2.0%
1.0%
-1.0%
0.5%
0.0%
0.0%
 Stimulation monétaire et frein budgétaire
-0.5%
1.0%
Les efforts menés par les Banques centrales pour
soutenir la croissance peinent à compenser les effets
restrictifs liés aux mesures d’austérité budgétaire.
Methodology
-1.0% G3: 50 % US + 35% EURO + 15 % JAPAN
-1.5%
Unemployment Gap = unemployment rate - NAIRU
1984
1988
1992
1996
2000
2.0%
2004
2008
2012
2016
Source : IMF, Lyxor AM
Dans de nombreuses économies développées, l’important
volume de liquidités fourni par les Banques centrales continue
de jouer un rôle essentiel compte tenu des mesures de
restriction budgétaire imposées par certains gouvernements.
Les Banques centrales des États-Unis, d’Europe et du Japon
ont déjà amené leurs taux directeurs proche des niveaux 0 %,
ce qui a motivé le déploiement de mesures non dites de
conventionnelles : elles ont accru leurs bilans de plus de 40 %
sur la période 2011-2012.
Dans l’hypothèse d’une normalisation complète des
conditions économiques en 2017 (FMI, OCDE), le
positionnement global devrait rester accommodant durant
toute la période. Toutefois, les banques centrales devraient
progressivement ajuster leurs politiques à mesure que se
manifesteront des signes d’amélioration de l’économie.
Globalement, depuis notre dernière édition, nous avons
constaté qu’un mouvement de reprise était en cours.
Notre scénario central demeure celui d’un raffermissement de
er
l’activité, engagé au 1 trimestre 2013 et mené par les ÉtatsUnis et l’Asie, tandis que les économies européennes
devraient se contracter dans une moindre mesure. La
politique monétaire globalement accommodante devrait rester
le facteur positif fondamental motivant ce scénario.
Toutefois, certains risques persistent, notamment aux ÉtatsUnis en raison des mesures de restrictions budgétaires mises
en œuvre. Dans la zone euro, les récents événements
survenus en Espagne, en Italie et à Chypre ont montré que
les risques politiques restaient élevés. Par ailleurs, la
demande privée reste anémique, sans aucune croissance du
crédit pour la soutenir. La croissance des économies
développées devrait être analogue à celle de 2012, avec
toutefois une accélération progressive de cette croissance de
trimestre en trimestre.
 L’économie américaine sur de bons rails
Une croissance modérée mais solide est attendue en
2013. La demande privée reste le principal facteur positif,
mais la contrainte budgétaire constitue un risque non
négligeable qui pourrait compromettre ce scénario.
L’économie américaine se raffermit. Pour l’instant, l’impact
négatif des premières mesures fiscales a eu des
STRATÉGIE D’INVESTISSEMENT
L’inflation devrait rester faible
20%
US Inflation core
18%
16%
EURO Inflation core
JP Inflation core
14%
IMF - OECD
forecast
12%
10%
8%
6%
4%
2%
0%
-2%
1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010 2015
Source : Datastream, Lyxor AM
Des politiques monétaires ultra accommodantes
6%
5%
30%
G3 MONETARY BASIS / GDP
(RHS)
25%
4%
20%
3%
15%
2%
10%
1%
5%
0%
0%
-1%
-5%
G3 REAL SHORT RATES (LHS)
-2%
-10%
-3%
-15%
Source : Datastream, Lyxor AM
conséquences limitées sur la croissance réelle de la
consommation : au premier trimestre, elle devrait se traduire
par une progression annualisée d’environ 2 %. Les biens de
consommation durables ont mené ce mouvement, à la faveur
d’un assouplissement des conditions de crédit et de signes
indiquant la fin du processus de désendettement. Parmi les
autres facteurs positifs figurent l’amélioration progressive du
marché de l’emploi et l’impact favorable de l’effet de richesse
(immobilier principalement). Cela étant, le taux de chômage
reste sur un niveau élevé (7,7% son plus bas niveau depuis 4
ans), malgré sa baisse progressive.
Second trimestre 2013
6
En ce qui concerne les indicateurs d’investissement, les
chiffres concernant tant les investissements des ménages que
ceux des entreprises sont encourageants. Le rebond de
l’immobilier continue de s’accélérer, stimulant la richesse
nette et l’activité du bâtiment. Le processus de
désendettement des ménages semble s’achever, le niveau
d’endettement ayant progressé pour la deuxième fois
seulement durant les 5 dernières années.
Pour les mois à venir, l’amélioration régulière des données
suggère une poursuite du raffermissement de l’activité.
L’indice flash PMI, première enquête nationale menée en
mars sur le secteur manufacturier, a affiché une hausse
d’environ un demi point. Suite au résultat du mois de mars,
er
l’indice moyen du 1 trimestre 2013 est nettement supérieur
e
au niveau du 4 trimestre 2012 et traduit l’accélération de la
production manufacturière enregistrée ce trimestre. Cet indice
est particulièrement précis lorsqu’il s’agit d’évaluer l’ampleur
du raffermissement du PIB durant les mois à venir.
Quant à la confiance des consommateurs, les chiffres
continuent d’indiquer une certaine fermeté face à l’impact
négatif de la baisse des réductions d’impôts sur le pouvoir
d’achat. Il est néanmoins trop tôt pour évaluer les
conséquences
éventuelles
des
prochaines
coupes
budgétaires sur la confiance des consommateurs, dans la
mesure où elles ne devraient intervenir qu’au second
semestre.
INVESTISSEMENTS ALTERNATIFS
L’économie US sur de bons rails
8.0%
6.0%
US GDP QoQ
annualized
4.0%
2.0%
0.0%
-2.0%
US PMI
-4.0%
-6.0%
-8.0%
Source : Datastream, Lyxor AM
L’impact négatif de l’austérité budgétaire
4
3
In %
Without fiscal restraint
GDP growth
Tax cut
Sequestration + tax cut
2
fiscal cliff
1
0
High Income
Payroll Tax Cut
Tax cuts
Spending Cuts
-1
-2
Other Bush Tax
cut & AMT
-3
Impact GDP
 L’austérité budgétaire : « sequestration »
La fin des réductions d’impôts votée début janvier et les
mesures d’austérité budgétaire prévues au second
semestre devraient réduire la croissance du PIB
d’environ 1.5 % en 2013.
-4
Source : Datastream, Lyxor AM
Les indicateurs fondamentaux suivis par la Fed
6.0%
Contrairement aux attentes, des coupes budgétaires
« automatiques » devraient finalement être implémentées en
2013. La réduction totale s’élèverait à environ 113 milliards de
dollars en 2013, soit environ 0,7 % du PIB.
Toutefois, ces mesures ne devraient pas constituer un frein
trop important sur l’activité pour deux raisons. Premièrement,
bien que ces mesures soient « brutalement » entrées en
er
vigueur le 1 mars, la réduction des dépenses fédérales
devrait en réalité être progressive. Par exemple, le Bureau du
Budget du Congrès (CBO) prévoit que les 85 milliards de
dollars de réduction du budget fédéral durant l’exercice ne se
traduiront qu’en une réduction de 44 milliards des dépenses
fédérales entre mars et septembre. Deuxièmement, après le
er
1 mars, le Congrès aura la possibilité d’accroitre les
dépenses par le biais de crédits d’urgence et d’autres
mécanismes législatifs.
Ensemble, ces éléments pour réduire d’environ 0,5 % les
prévisions concernant le PIB en 2013, la majeure partie de la
révision baissière intervenant dans la seconde moitié de
l’année. Cet impact négatif vient s’ajouter à celui issu de la
baisse des réductions d’impôts dont l’entrée en vigueur en
janvier devrait ôter 1 % au PIB.
STRATÉGIE D’INVESTISSEMENT
US unemployment gap
(LHS)
IMF - OECD
-8.00%
forecast
-6.00%
4.0%
US Output Gap
(one year variation,
RHS inverted)
-4.00%
2.0%
-2.00%
0.00%
0.0%
2.00%
-2.0%
4.00%
-4.0%
Unemployment Gap = unemployment rate - NAIRU
Output gap = (GDP - potential GDP) / potential GDP
6.00%
1978 1982 1986 1990 1994 1998 2002 2006 2010 2014
Source : CBO, Lyxor AM
Sur le plan monétaire, les minutes de la Fed ont motivé
des anticipations de moindre assouplissement quantitatif,
si l’amélioration du marché de l’emploi se confirmait au
cours des mois prochains.
Les comptes-rendus des réunions de janvier et mars des
Comités de politique monétaire de la Fed (FOMC) ont révélé
des discussions concernant un allègement éventuel des
mesures d’assouplissement quantitatif. Plusieurs participants
ont souligné que le Comité devrait envisager de varier le
rythme des acquisitions d’actifs, soit en réaction à l’évolution
des perspectives économiques notamment l’amélioration du
Second trimestre 2013
7
marché de l’emploi, soit à mesure que l’évaluation de
l’efficacité et du coût de ces acquisitions évolue.
Toutefois les commentaires du banquier central Ben
Bernanke étaient plus prudents, insistant sur la fragilité de
l’amélioration en cours et le long chemin à parcourir pour
normaliser le marché de l’emploi. Parmi les risques potentiels
menaçant le caractère durable de l’amélioration du marché de
l’emploi figurent les restrictions budgétaires. Il faudra
probablement encore attendre plusieurs mois avant de
disposer des données permettant de savoir si ces contraintes
entravent la croissance de l’emploi.
Nous pensons que la croissance de l’économie américaine
sera proche de sa tendance de long terme en 2013, comme
en 2012, avec toutefois une plus forte dynamique au second
semestre, sous réserve que l’impact budgétaire reste limité.
 Zone euro : encourageant, mais insuffisant
L’économie devrait se contracter au premier et second
trimestre 2013, avant d’entamer une sortie progressive de
récession durant les deux derniers trimestres. Toutefois,
les risques (disparités, politiques) restent élevés.
Contrairement aux États-Unis, les statistiques ne s’améliorent
pas en Europe. Avec un repli de 0,4 % sur 1 mois en janvier,
la production industrielle totale reste à un niveau équivalent à
e
la moyenne affichée au 4 trimestre 2012. L’emploi a
e
fortement reculé au 4 trimestre 2012, ce repli représentant
environ la moitié de la baisse totale enregistrée en 2012.
La demande privée reste anémique, tant globalement qu’à
l’échelle nationale. L’absence de croissance du crédit
continue de peser sur la consommation et les dépenses
d’investissement. Les conditions de crédit restent restrictives
malgré les mesures accommodantes prises par la BCE,
notamment le programme OMT (Outright Monetary.
Transactions) qui a permis d’apaiser les tensions sur les
rendements des obligations d’État périphériques sans
toutefois parvenir à relancer la croissance du crédit.
Jusqu’en mars, les enquêtes avaient dressé un tableau plus
encourageant. Le moral des investisseurs s’était quelque peu
e
amélioré depuis le 3 trimestre 2012, mais les chiffres récents
ont été décevants. L’indicateur de production de l’indice flash
PMI composite de la zone euro a fortement fléchi en mars.
Cet indicateur reflète principalement les conditions précédant
les difficultés qui ont surgi à Chypre. En conséquence, les
progrès enregistrés depuis le mois d’octobre dernier ont
quasiment été effacés.
Cette faiblesse est également largement répartie dans la
région : l’indice PMI allemand signale une moindre croissance
qu’en début d’année, son homologue français a atteint un
nouveau plancher cyclique (indiquant la poursuite du
mouvement de contraction) et l’indice composite de
production est repassé sous la barre des 45 points dans les
pays périphériques. Les indices PMI espagnols et italiens ont
également enregistré un repli inquiétant.
STRATÉGIE D’INVESTISSEMENT
INVESTISSEMENTS ALTERNATIFS
La BCE n’a pas assoupli davantage sa politique
monétaire, malgré le renchérissement de la devise euro et
les contraintes budgétaires.
En juin l’an passé, la BCE prévoyait « une hausse des risques
baissiers » menaçant la croissance et, en l’espace d’un mois,
avait annoncé la mise en place du programme OMT, assoupli
certaines exigences de garantie et réduit les taux d’intérêts de
25 pb à 0,75 %. Depuis le mois de juillet dernier, la BCE n’a
procédé à aucun nouveau changement dans sa politique.
L’amélioration des marchés financiers a certes été
impressionnante depuis le milieu de l’année dernière, laissant
espérer que la zone euro avait enfin passé le cap critique.
Mais la BCE a récemment révisé à la baisse ses prévisions
économiques. Cette révision est principalement liée au
raffermissement de la devise. D’après M. Draghi, ce
raffermissement de l’euro doit être considéré comme un signe
de normalisation et ne doit pas inciter les autorités à le
compenser par de nouvelles mesures accommodantes
(réduction du taux à court terme ou mesure quantitative).
En ce qui concerne les États, la faiblesse de la croissance a
remis en question les plans de réduction des déficits. La
Commission européenne a déjà annoncé que certains pays
(France, Espagne, Italie) ne rempliraient pas leurs objectifs en
matière de déficit/PIB en 2013, principalement en raison d’une
croissance du PIB inférieure aux attentes. L’ampleur des
déficits publics reste au cœur des préoccupations en Europe.
Pour que le niveau d’endettement soit viable sur l’ensemble
des pays de la zone euro, il est essentiel que les déficits
soient réduits encore davantage.
Cependant, étant donné la faiblesse de la croissance
constatée dans la majeure partie de la zone euro en 2012,
des inquiétudes ont surgi concernant « l’inefficacité » des
plans de réduction des déficits budgétaires, ces plans
semblant se traduire par une très faible réduction du déficit
global tout en pesant lourdement sur la croissance. Pour
l’heure, les objectifs en matière de déficit/PIB sont maintenus,
ce qui laisse entrevoir une poursuite des contraintes
budgétaires. Cela étant, nous avons déjà évoqué, dans notre
précédente édition, le fait que le ton des déclarations émanant
des autorités avait progressivement changé pour devenir
moins dogmatique. Ce changement de ton faisait suite aux
travaux du FMI démontrant que les conséquences négatives
des mesures d’austérité avaient été sous-estimées.
Globalement, nous anticipons une nouvelle contraction de
l’économie européenne au second trimestre 2013, mais de
moindre ampleur que celle qui devrait être enregistrée pour le
premier trimestre. A l’origine de cette nouvelle contraction,
une demande privée qui reste anémique sans soutien du
crédit, et des contraintes budgétaires. L’économie de l’UE
devrait ensuite se raffermir progressivement et sortir de la
récession au second semestre, sous réserve d’une reprise de
la demande privée et de la croissance du crédit.
Au Royaume-Uni, la Banque d’Angleterre devrait suivre la
Fed et faire preuve d’une plus grande tolérance vis-à-vis
de l’inflation, pendant que la politique budgétaire resterait
restrictive.
Second trimestre 2013
8
L’économie britannique a été fortement touchée par la crise
financière et, plus récemment, par la crise de la dette en
Europe. D’un côté, les autorités gouvernementales ont
activement cherché à réduire leur déficit budgétaire. Sur le
plan monétaire, la Banque d’Angleterre a cherché à mettre en
œuvre une politique monétaire extrêmement accommodante.
Au final, cette combinaison n’est pas parvenue à relancer
e
l’économie qui s’est contractée au 4 trimestre 2012.
Depuis le début de l’année, les statistiques économiques sont
plus encourageantes, notamment en ce qui concerne la
hausse des indices de confiance. La dégradation récente des
indicateurs européens pourrait néanmoins compromettre cette
amélioration. D’après les dernières prévisions du Bureau de
Responsabilité Budgétaire, le Royaume-Uni évitera de
justesse une récession cette année. Le Bureau n’anticipe
qu’une faible croissance en 2014 et en 2015.
Récemment, George Osborne (ministre des Finances) a
annoncé une mise à jour importante du positionnement de la
politique du gouvernement et du mandat du Comité de
politique monétaire (MPC) de la Banque d’Angleterre. Sur le
plan budgétaire, les contraintes devraient rester en place :
George Osborne prévoit d’accroître les dépenses
d’investissement de l’État, mais il souhaite les financer en
resserrant
les
dépenses
courantes.
Une
phase
d’assouplissement devrait intervenir plus tard dans l’année,
par le biais d’une réduction des cotisations sociales des
entreprises et d’une baisse de la taxe professionnelle.
Sur le plan monétaire, les marchés financiers pensaient que
George Osborne modifierait les instructions du gouvernement
adressées à la Banque d’Angleterre concernant la politique
monétaire et qu’il signalerait éventuellement une attitude plus
permissive à l’égard de l’inflation. Le document confirme une
plus grande tolérance vis-à-vis de l’inflation, mais le Ministre
des Finances a aussi souhaité clarifier les modes possibles
permettant au MPC de mettre en œuvre sa politique
monétaire. Un examen plus approfondi des règles de politique
monétaire suivra vraisemblablement la prise de fonction de
Mark Carney au poste de gouverneur plus tard dans l’année.
Pour l’heure, l’objectif de 2 % d’inflation reste inchangé.
INVESTISSEMENTS ALTERNATIFS
Les PMI Euro s’améliorent, mais restent bas
6.0%
EURO GDP QoQ
annualized
4.0%
2.0%
0.0%
-2.0%
EURO PMI
-4.0%
-6.0%
Source : Shiller, Lyxor AM
Dépenses gouvernementales à la baisse
Government spending / GDP
55%
US
UK
JAPAN
IMF - OECD
forecast
EU
50%
45%
40%
35%
30%
1992
1997
2002
2007
2012
2017
Source : Datastream, Lyxor AM
Japon: rebond significatif des indicateurs avancés
12.0%
10.0%
JAPAN GDP QoQ
annualized
8.0%
6.0%
4.0%
2.0%
0.0%
-2.0%
-4.0%
 Japon : l’« Abenomics » en action.
-6.0%
-8.0%
La reprise économique devrait s’accélérer à la faveur
d’un
vaste
plan
de
relance
budgétaire
et
d’assouplissement monétaire qui devrait soutenir la
demande privée et la balance commerciale.
Les indicateurs dressent un tableau encourageant concernant
l’activité. L’indice Reuters Tankan des grandes entreprises
manufacturières a enregistré sa quatrième hausse
consécutive en mars. À l’origine de cette amélioration figurent
l’impact favorable de l’affaiblissement du yen et le plan de
relance budgétaire. Toutefois, le dernier rapport contient
également des observations négatives concernant la lente
reprise de la demande intérieure et le ralentissement des
exportations vers l’Europe et la Chine. De fait, nous avons
constaté un affaiblissement des chiffres d’exportations en
février.
STRATÉGIE D’INVESTISSEMENT
JAPAN PMI
-10.0%
-12.0%
Source : Datastream, Lyxor AM
En ce qui concerne la politique budgétaire, le Cabinet du
premier ministre (M. Shinzo Abe) a approuvé un vaste plan de
relance budgétaire (10 000 milliards de yens, soit 2 % du PIB)
le 15 janvier, et il était question d’accroître de 200 000
milliards de yens (40 % du PIB) les investissements publics
au cours des 10 prochaines années. Quant à la politique
monétaire, Shinzo Abe a demandé à la Banque du Japon de
fixer une « cible » de 2 % d’inflation. Lors de leur conférence
de presse inaugurale, le Gouverneur Kuroda et ses deux
nouveaux adjoints ont confirmé qu’ils seraient déterminés à
Second trimestre 2013
9
faire tout ce qui est en leur pouvoir pour lutter contre la
déflation au travers d’une baisse du yen et d’un
accroissement des acquisitions d’actifs.
En 2013, l’économie japonaise devrait bénéficier d’une
relance des dépenses publiques, d’une amélioration de la
balance commerciale (grâce à la baisse du yen) et, plus tard,
d’un rétablissement progressif de la demande privée
(consommation et dépenses d’investissement). La sortie de la
déflation est un scénario envisageable pour 2013, suivant la
vigueur du redressement cyclique, mais l’objectif de 2 %
d’inflation ne devrait pas être atteint avant 2015 en raison des
contraintes structurelles.
INVESTISSEMENTS ALTERNATIFS
Raffermissement en cours de l’économie chinoise
16%
14%
CHINA PMI
12%
10%
8%
6%
CHINA GDP QoQ
annualized
4%
09-04
09-05
09-06
09-07
09-08
09-09
 Reprise dans les émergents : un phénomène
principalement asiatique pour l’instant
Les économies asiatiques retrouveraient leur taux de
croissance de long terme avec le soutien des politiques.
L’Amérique latine et l’Europe de l’Est devraient
s’accommoder de conditions de crédit restrictives.
Depuis la reprise de la croissance enregistrée au dernier
trimestre de l’an passé, la dynamique des marchés émergents
s’est quelque peu essoufflée depuis janvier.
À l’échelle régionale, les performances économiques ont été
très diverses. Bien que la croissance des pays asiatiques
émergents semble avoir ralenti, cette région reste néanmoins
celle qui affiche la croissance la plus rapide, notamment grâce
à l’amélioration des données économiques chinoises. En
Amérique latine, le taux de croissance s’est légèrement replié
en janvier. Parallèlement, bien que la croissance des pays
d’Europe de l’Est demeure particulièrement faible, elle semble
avoir franchi le creux de la vague.
Contrairement aux pays développés, le « policy mix » entre
politique monétaire et budgétaire est favorable à l’ensemble
de ces régions. Toutefois, l’impact de ces politiques
accommodantes est compensé par de strictes conditions de
crédit en Amérique latine et en Europe de l’Est, qui freinent la
demande privée intérieure. Pour les mois à venir, nous
pensons que les économies émergentes gagneront
progressivement en vigueur et que les taux de croissance du
PIB retrouveront leur niveau tendanciel de long terme.
STRATÉGIE D’INVESTISSEMENT
09-10
09-11
09-12
Source : Datastream, Lyxor AM
Les économies asiatiques en tête de file des EM
Real GDP growth
20
In %
IMF - OECD
forecast
Asia ex Japan
China
Emerging
Developed
15
10
5
0
-5
1978
1983
1988
1993
1998
2003
2008
2013
Source : IMF, Lyxor AM
La Chine devrait jouer un rôle prépondérant dans le
mouvement de reprise durable de la région asiatique. Comme
l’indique le rebond de l’indice flash PMI de mars, l’économie
semble engagée sur la voie d’une reprise modérée, soutenue
par l’impact des mesures favorables à la croissance prises
par les autorités et par la reprise du marché de l’immobilier.
Le taux de croissance annuel devrait s’établir à 8,2 % en
2013, un niveau proche de sa tendance à long terme.
Second trimestre 2013
10
INVESTISSEMENTS ALTERNATIFS
CLASSES D’ACTIFS
SURFER SUR LA VAGUE DES LIQUIDITÉS
Les efforts de reflation monétaire devraient perdurer et faciliter la
normalisation en cours des primes de risque encore trop élevées.
Nous recommandons de surpondérer les actions et de sous-pondérer
les obligations d’État et de crédit bien notées. L’évolution des pays du
G3 devrait continuer de dominer les marchés financiers, ce qui nous
incite à concentrer notre surpondération en actions sur les marchés
développés. Nous n’anticipons pas d’atténuation de la politique
d’assouplissement quantitatif de la Fed avant le 3e trimestre. Aussi,
nous gardons une vision stratégique positive sur actions américaines
tout en étant prudent à court terme en raison de l’incertitude quant à
l’impact du resserrement budgétaire sur la croissance. En Europe, les
risques systémiques semblent bien maîtrisés, ce qui nous conduit à
maintenir une surpondération sur les titres européens aux
valorisations très attractives. Nous révisons de nouveau à la hausse
nos vues sur le Japon dont les perspectives de croissance
s’améliorent avec la changement radical de politique économique.
Dans la mesure où les nouveaux dirigeants chinois semblent
promouvoir une transition vers une économie davantage orientée vers
le marché intérieur, la probabilité d’un assouplissement monétaire
diminue. Nous abaissons à neutre notre position sur les marchés
émergents.
 Le thème de la reflation reste pertinent
Ce mouvement de reprise diffère des périodes récentes de
regain d’appétit pour le risque, durant lesquelles la plupart des
actifs considérés comme « risqués » s’appréciaient aux
dépens des valeurs refuges. Cette fois, seuls les marchés
d’actions ont offert des performances significatives depuis
notre dernière édition de Cross Asset, qu’il s’agisse des 25 %
affichés par les actions japonaises ou des 4,5 % plus
modestes enregistrés par les actions de la zone euro.
Les investisseurs semblent avoir abandonné leur vision
binaire des marchés financiers, laissant apparaître une plus
grande différentiation entre actifs. Sans surprise, les
obligations d’État et d’entreprises bien notées ont enregistré
des performances légèrement négatives depuis le début de
l’année. Plus surprenant, les obligations à haut rendement ont
à peine et les matières premières ont reculé. De fait, la plupart
des mesures de corrélation des rendements ont baissé. Le
comportement des classes d’actifs se différencie de plus en
plus. Le même phénomène s’observe entre marchés d’actions
à l’échelle régionale, locales et entre matières premières.
Le grand mouvement de rotation des obligations vers les
actions semble engagé. Nous pensons que ce processus
ne se fera pas sans heurts et que des reculs ponctuels
sont à prévoir. Nous restons néanmoins convaincus que
le facteur sous-jacent qui soutient ce mouvement, la
compression des primes de risque, continuera à se
manifester avec force.
Le monde développé, avec le soutien massif et sans
précédent des banques centrales, s’éloigne progressivement
STRATÉGIE D’INVESTISSEMENT
Les actions au devant de la scène (rendements
dividendes réinvestis)
9.2%
Last IC
4.5%
12.9%
11.1%
25.8%
24.7%
YOY
9.7%
-0.1%
13.5%
3.5%
-0.5%
5.2%
0.8%
1.5%
7.1%
5.0%
-0.2%
9.7%
2.1%
0.4%
11.3%
6.7%
1.9%
12.6%
0.3%
-6.2%
-0.5%
-11.1%
-4.4%
-4.0%
-1.3%
-0.2%
12.8%
14.3%
-20%
-10%
0%
10%
20%
US Equities
Euro Equities
Japan Equities
UK Equities
MSCI emerging
Bonds US
Bonds Germany
Bonds Japan
US IG, TR
US HY, TR
Euro IG, TR
Euro HY, TR
CRB
Brent
Gold
EUR/USD
USD/JPY
30%
Source: Bloomberg, Lyxor AM
Surmonter les incertitudes
1.5
Equities over Bonds
1.4
S&P 500 vs US Gvt bond
(total return, rebased a year ago)
1.3
1.2
1.1
1.0
0.9
0.8
0.7
0.6
0.5
02
03
04
05
06
07
08
09
10
11
12
13
Source: Thomson Reuters, Lyxor AM
du contexte déflationniste d’après crise. Aux États-Unis, où
les politiques de reflation ont été les plus agressives, l’effet
dépressif lié au désendettement du secteur privé a été amorti
et l’économie bénéficie d’une reprise modérée mais solide. La
réticence de la BCE à monétiser la dette publique a laissé les
pays de la zone euro aux prises avec les marchés. Les
politiques privilégient depuis longtemps la voie de l’austérité
pour résoudre la crise de la dette, sous-estimant l’effet
multiplicateur des mesures de consolidation budgétaire. Cela
étant, les initiatives prises par M. Draghi (LTRO et OMT) ont
limité les risques systémiques et plafonné les rendements des
obligations d’État. Depuis, malgré l’absence de reprise de la
croissance du crédit, la défiance des entreprises s’atténue,
suggérant une récession moins sévère pour les mois à venir.
La dernière recrue au sein du camp « reflationiste » vient du
Japon où le nouveau Premier ministre Shinzo Abe a annoncé
un changement radical de politique économique afin de sortir
le pays de la déflation.
La réussite du processus de reflation, condition essentielle
pour que la normalisation des marchés financiers se
poursuive, réside dans la détermination des banques
Second trimestre 2013
11
INVESTISSEMENTS ALTERNATIFS
centrales et l’attention accrue des gouvernements vis-à-vis de
la croissance. Dans les deux cas, la situation semble évoluer
dans la bonne direction. Le raffermissement de la croissance
mondiale est suffisamment fragile pour que la politique
monétaire mondiale reste extrêmement accommodante. Les
autorités européennes se concentrer davantage sur le
manque de croissance dans la zone euro, source de risques
économiques et sociaux.
Le momentum économique favorise les actions
75
US PMI Survey Mfg
US Equity Excess Return over Bonds
(S&P 500, Sovereigns, total returns, 12M%)
65
50
60
25
55
0
50
45
-25
Nous anticipons la poursuite du mouvement de normalisation
des primes de risques des actions. Les actions devraient se
renchérir et les rendements se raffermir. Dans un contexte de
taux zéro où les valeurs refuges offrent des rendements réels
nuls voire négatifs, les primes de risque attractives devraient
entraîner des flux de capitaux vers les marchés actions.
Primes de risque et évolution à long terme
Actuel
Moyenne
70
40
-50
35
-75
30
97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09 10 11 12 13
Source: Thomson Reuters, Lyxor AM
Les risques extrêmes ont diminué
Minimum
3.0
2.5
États-Unis
6.2
3.9
1.2
Zone euro
4.9
3.8
1.1
Royaume-Uni
7.4
5.7
3.2
Stress Indicator*
2.0
1.5
1.0
Japon
4.1
2.2
0.2
Chine
12.3
9.8
6.4
0.0
4.4
-0.5
Inde
6.8
6.6
Brésil
4.4
2.4
-12.1
Russie
8.4
6.9
3.4
0.5
* Based on VIX, S&P implied correlation,
LIBOR-OIS spread, senior Financial CDS,
Spain CDS and EUR/USD basis swap
-1.0
08
09
10
11
12
13
Source: Thomson Reuters, Lyxor AM
Source : Societe Generale Cross Asset Research
Prêts pour la grande rotation
Les données sur les flux recueillies par la Deutsche Bank
suggèrent que le mouvement est déjà engagé. Entre le début
de l’année et début mars, les fonds d’actions ont profité de
flux de capitaux voisins de 1,7 % de leurs actifs contre à peine
1 % pour l’ensemble de l’année 2012. Il est intéressant de
noter que les fonds obligataires n’ont pas subi de sorties de
capitaux mais le rythme des afflux a beaucoup diminué.
L’ajustement des primes de risques et les flux associés
de capitaux vers les marchés d’actions devraient se
poursuivre. En conséquence, nous conservons une
surpondération stratégique vis-à-vis des actions.
17.5
S&P 500 Dividend Yield
US 10Y yield
15.0
12.5
10.0
7.5
5.0
2.5
0.0
62 65 68 71 74 77 80 83 86 89 92 95 98 01 04 07 10 13
Source: Thomson Reuters, Lyxor AM
Cela étant, nous estimons que des pauses sont possibles,
notamment à court terme. Nous avons identifié trois
principaux risques baissiers menaçant notre scénario
central : problèmes de croissance, nouvelle agitation
politique en Europe, et abandon prématuré par la Fed de
sa politique d’assouplissement quantitatif.
Taux réels négatifs ou nuls des valeurs refuge
3.5
Implicit Real 10Y Yield
3.0
2.5
2.0
 Les problèmes de croissance demeurent
1.5
Comme mentionné au chapitre « Conjoncture », l’expansion
mondiale devrait rester limitée en 2013, tirée principalement
par les États-Unis et la Chine. L’Europe, où les politiques
monétaire et budgétaire continuent d’être trop restrictives,
devrait voir son économie se contracter. Des signes hésitants
0.5
1.0
Germany, EUR
France, EUR
United States
United Kingdom, GBP
0.0
-0.5
-1.0
-1.5
03
04
05
06
07
08
09
10
11
12
13
Source: Thomson Reuters, Lyxor AM
STRATÉGIE D’INVESTISSEMENT
Second trimestre 2013
12
d’amélioration sont apparus au sein de l’Union monétaire où
des enquêtes signalent une moindre défiance des ménages et
des entreprises. Nous pensons néanmoins que les risques
restent orientés à la baisse. Les pays périphériques risquent
d’être pris dans une spirale récessive alors que les économies
du « cœur » ne sont pas immunes à la récession de leurs
partenaires.
Cela étant, nos préoccupations concernant l’économie de
la zone euro ne sont pas nouvelles et la situation est
vraisemblablement meilleure qu’il y a un an. Nous avons
souvent souligné le potentiel haussier de l’économie
américaine mais à présent il nous faut évoquer les doutes
liés au resserrement budgétaire. A priori, l’économie
américaine résiste et les consommateurs semblent tolérer
relativement bien la fiscalité accrue. La croissance de l’emploi
qui se traduit par des revenus du travail supplémentaires,
reste favorable, tandis que les ménages sont tentés de
réduire leurs efforts d’épargne. Autre aspect positif, la
reprise du marché de l’immobilier est clairement
engagée, les excès antérieurs étant en grande partie effacés.
INVESTISSEMENTS ALTERNATIFS
Les excès passés sont purgés
5.0
US Housing units vacant for rent (million)
4.5
4.0
3.5
3.0
2.5
2.0
1.5
1.0
0.5
US Housing units vacant for sale only (million)
0.0
70
75
80
85
90
95
00
05
10
Source: Thomson Reuters, Lyxor AM
Le marché des « mortgages » à la peine
9
550
Housing transactions
(new & existing, annualized, million units)
500
8
450
400
7
350
Le dynamisme de l’immobilier reste contraint par la
disponibilité des prêts immobiliers. Jusqu’à présent, les
conditions de crédit demeurent extrêmement strictes et les
volumes de prêts immobiliers n’ont pas progressé malgré
des taux d’intérêt historiquement bas. Les prêteurs
craignent principalement d’être contraints de racheter des
prêts en défaut auprès des agences fédérales de
refinancement hypothécaire (GSE), ce qu’on appelle le risque
de reprise de prêts. N’étant pas certains des conditions dans
lesquelles ils seront contraints de racheter les prêts vendus
aux GSE, ils hésitent à distribuer de nouveaux prêts. Les
dernières initiatives de la Federal Housing Finance Agency
n’ont apparemment pas suffi à rassurer les prêteurs.
L’incertitude concernant l’environnement réglementaire à
terme explique également leur prudence.
Les coupes budgétaires automatiques qui sont entrées
en vigueur début mars pourraient constituer un obstacle
supplémentaire à la création de prêts immobiliers. La
réduction des effectifs pourrait en effet ralentir le processus
d’autorisation des prêts par la Federal Housing Administration
(FHA) qui est à l’origine d’environ un quart des nouveaux
prêts. Si le volume de prêts de la FHA diminue dans les
mêmes proportions que son budget, les ventes immobilières
pourraient chuter de 2 %.
Au total, le CBO prévoit que les coupes à venir dans les
dépenses gouvernementales associées à la fin des réductions
d’impôts pourraient freiner l’activité économique à hauteur de
1,5 % du PIB. Reste à savoir si le momentum économique
actuellement positif sera suffisamment fort pour surmonter les
effets de ce resserrement budgétaire.
Nous pensons qu’une certaine prudence est de mise, tout
au moins à court terme, compte tenu de l’incertitude
supplémentaire
concernant
les
perspectives
de
croissance américaine.
STRATÉGIE D’INVESTISSEMENT
6
300
250
5
200
150
4
Mortgage applications for purchase
(1990 Mar16=100, advanced 1M)
3
90
100
50
92
94
96
98
00
02
04
06
08
10
12
Source: Thomson Reuters, Lyxor AM
Les conditions de crédit restent tendues
450
400
US Mortgage For Purchase
Quarterly Originations ($ billion)
350
300
250
200
150
100
50
90
92
94
96
98
00
02
04
06
08
10
12
Source: Thomson Reuters, Lyxor AM
 L’Italie désarmera-t-elle le bazooka de la
BCE ?
L’autre risque menaçant notre scénario central concerne le
retour possible de la crise de l’euro. A l’évidence, les tensions
politiques et sociales peuvent dégénérer en crise. Mais nous
pensons que les craintes suscitées par l’impasse politique
italienne sont excessives pour plusieurs raisons.
Tout d’abord, l’Italie a presque achevé son lourd
processus d’assainissement budgétaire. D’après la
Commission européenne, le déficit public italien a chuté de
5,4 % du PIB en 2009 à 2,9 % en 2012 et il devrait atteindre
Second trimestre 2013
13
INVESTISSEMENTS ALTERNATIFS
2,1 % cette année. Par ailleurs, le pays est en passe
d’enregistrer un excédent primaire (hors intérêts) supérieur à
3 % du PIB en 2013, le plus élevé au sein de l’Union. En
conséquence, la principale tâche du gouvernement à venir
consiste à défendre la consolidation déjà obtenue et à
prendre d’autres mesures pour stimuler la croissance.
Impasse politique en Italie, et alors?
350
Yield Curve 10-2Y (bps)
300
250
200
150
Étant donné l’ampleur des intérêts payés par l’Italie
(supérieurs à 5 % du PIB), il est néanmoins essentiel que le
pays conserve la maîtrise des rendements de ses obligations
d’État. Des doutes concernant le mécanisme d’intervention de
la BCE, dit OMT (Outright Monetary Transactions), sont
apparus. Toutefois, nous pensons que l’option de vente
de la BCE demeure, même si elle semble un peu plus « hors
de la monnaie ». Le coût politique lié à l’acceptation des
conditions préalables imposées par l’OMT a en effet
augmenté. Dernier point, mais non des moindres, si de fortes
tensions revenaient sur les marchés de la dette souveraine, la
BCE pourrait ressusciter son précédent programme SMP
(Securities Markets Programme).
100
Spain
Italy
50
0
-50
08
09
10
11
12
13
Source: Thomson Reuters, Lyxor AM
Des politiques monétaires toujours accommodantes
11
10
9
 Fed : « To exit or not to exit QE3 » ?
8
La question serait fondamentale pour les décisions
d’investissement, un changement de régime politique de la
Fed pourrait nuire au mouvement de reflation des actifs.
7
6.5% Unemployment rate
6
US Fed's Forecast - Unemployment Rate
US Unemployment Rate
5
Diverses raisons pourraient inciter la Fed à revoir sa politique
de soutien extraordinaire :
-
-
-
-
L’économie américaine reprend et n’a plus besoin d’un
tel soutien. Les dépenses privées augmentent et le
marché de l’emploi s’améliore.
Les conditions d’offre et de demande sont idéales pour
susciter une forte hausse de l’activité immobilière
Les prix de l’immobilier ont déjà augmenté, dopant la
richesse des ménages.
Les anticipations d’inflation semblent bien ancrées,
mais elles pourraient progresser en réaction à une
création monétaire excessive et prolongée.
Les taux anormalement bas peuvent inciter les
investisseurs en quête de rendement à prendre
davantage de risques (qualité du crédit, échéance et
effet de levier), menaçant ainsi la stabilité financière.
Les versements au Trésor peuvent chuter. L’expansion
du bilan de la Fed lui a permis de recevoir d’importants
intérêts créditeurs issus de sa détention de titres à long
terme. Ainsi, les versements au Trésor américain ont
considérablement augmenté pour atteindre un niveau
record d’environ 90 milliards de dollars en 2012. Ces
versements pourraient tomber à zéro en cas d’abandon
de la politique d’assouplissement quantitatif.
Mais d’autres
prématurée :
-
éléments
plaident
contre
une
sortie
L’économie américaine ne tourne pas encore à pleine
capacité. Le taux de chômage reste excessif.
Le marché de la dette immobilière ne fonctionne pas
normalement.
STRATÉGIE D’INVESTISSEMENT
4
07
08
09
10
11
12
13
14
15
Source: Thomson Reuters, Lyxor AM
Paiements de la Fed au Trésor américain
90
Federal Reserve Distributions to the U.S. Treasury
80 ($ billion)
70
60
50
40
30
20
10
86
88
90
92
94
96
98
00
02
04
06
08
10
12
Source: Thomson Reuters, Lyxor AM
-
-
Une hausse brutale du dollar menacerait la reprise
économique. Un changement de politique de la Fed
précipiterait l’appréciation du dollar, en particulier à un
moment où la Banque d’Angleterre et la Banque du
Japon mènent des politiques de soutien agressives.
Les contraintes budgétaires freinent déjà la croissance
et sont sources d’incertitude.
La Fed continuera d’influencer progressivement les
attentes des marchés, mais nous n’anticipons aucune
atténuation de la politique d’assouplissement quantitatif
avant l’été, et seulement si l’expansion résiste au
resserrement budgétaire.
Second trimestre 2013
14
 Devises sous influence des banques
centrales
Depuis la crise, la parité de change EUR/USD a montré sa
sensibilité aux évolutions relatives des bilans de la Fed et de
la BCE.
Les opérations de refinancement à long terme (LTRO) de la
BCE, réglées en décembre 2011 et en mars 2012 pour un
montant total d’environ 1000 milliards d’euros, étaient
assorties d’une option de remboursement exerçable après un
an. Mi-mars 2013, les banques européennes ont choisi de
rembourser environ 250 milliards d’euros, déclenchant ainsi
une contraction du bilan de la BCE. Les remboursements se
poursuivront et pourraient atteindre 320 à 400 milliards
d’euros d’ici à la fin du premier semestre, réduisant encore
davantage le total des actifs de la Banque centrale. Pendant
ce temps, le programme d’acquisition d’actifs de la Réserve
Fédérale (85 milliards de dollars par mois) continue
d’accroître son bilan. Le positionnement monétaire relatif
pourrait pousser l’euro à la hausse par rapport au dollar.
INVESTISSEMENTS ALTERNATIFS
La politique monétaire en faveur de l’euro
1.50
1.5
Fed Total Assets / ECB Total Assets (rhs)
1.45
1.4
EURUSD (lhs)
1.40
1.3
1.35
1.2
1.30
1.1
1.25
1.0
1.20
0.9
Mar May Jul Sep Nov Jan Mar May Jul Sep Nov Jan Mar
11
12
13
Source: Thomson Reuters, Lyxor AM
LTRO : poursuite des remboursements
1500
1250
Free Reserves - Deposit facility
Free Reserves - Fixed-term Deposits
Current Account incl. Required Reserves
ECB's Lending to Banks (€ billion)
1000
Cependant, d’autres facteurs sont susceptibles de limiter la
hausse. La BCE dispose d’une marge de manœuvre en
termes de réduction des taux, alors que la Fed n’en a plus.
Mais surtout, le comportement de l’euro est étroitement lié à
la situation économique de la zone. Au niveau actuel de 1,30,
le taux de change tient compte d’une légère dégradation de
l’économie. Comme nous l’avons souligné précédemment,
nous pensons que les risques menaçant la croissance de la
zone euro restent orientés à la baisse. Toute déception
majeure pèserait vraisemblablement sur la devise de l’UE.
Symétriquement, le dollar devrait se raffermir en cas de
surprise positive sur la croissance américaine et il se repliera
si le mouvement de reprise s’essouffle. Convaincus que les
fondamentaux sont plus solides aux États-Unis qu’en Europe,
nous restons haussier sur le dollar à long terme. Pour les
mois à venir, nous n’anticipons pas de mouvements majeurs.
Le tableau est très différent lorsqu’on examine la livre sterling
et le yen. Ces deux devises se sont repliées d’environ 10 %
depuis le début de l’année par rapport au dollar dans l’espoir
d’un assouplissement supplémentaire de la part de leurs
Banques centrales respectives.
L’abaissement de la note de crédit du Royaume-Uni fin février
a contribué au sentiment baissier à l’égard de la livre sterling.
Toutefois, la principale source de pression baissière sur la
devise britannique est la politique de la Banque d’Angleterre,
dont 3 membres dont le Gouverneur King sont favorables à
un relèvement des achats d’actifs. Nous n’anticipons pas de
renversement de tendance à court terme. La Banque
d’Angleterre semble disposée à tolérer une plus forte inflation
(supérieure à son objectif pendant 2 ans), prolongeant ainsi
sa politique accommodante afin de soutenir la croissance.
Les auditions préalables du nouveau gouverneur de la
Banque du Japon, M. Kuroda, ont montré sa volonté de
modifier le régime de politique monétaire. Les achats
d’obligations d’État ne seront plus limités aux échéances
inférieures à 3 ans. Le rythme et l’ampleur de
750
500
250
0
10
11
12
13
Source: Thomson Reuters, Lyxor AM
Le manque de croissance: une menace durable
1.375
EURUSD (lhs)
100
Eurozone Economic Surprise (Citigroup)
75
1.350
50
1.325
25
1.300
0
1.275
-25
1.250
-50
1.225
1.200
Jan
-75
-100
Mar
May
Jul
12
Sep
Nov
Jan
Mar
13
Source: Thomson Reuters, Lyxor AM
Le Japon sortira t’il de la déflation?
130
Yen effective exchange rate
Nominal
120
110
100
90
Real
80
70
60
95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09 10 11 12 13
Source: Thomson Reuters, Lyxor AM
STRATÉGIE D’INVESTISSEMENT
Second trimestre 2013
15
l’assouplissement politique dicteront le comportement du yen
à court terme et nous pensons que la dévaluation n’est pas
terminée. Les perspectives à plus long terme dépendront de
la capacité du Japon à sortir de la déflation. À cet égard, nous
pensons que l’objectif d’inflation de 2 % fixé par les autorités
japonaises est trop optimiste.
Globalement, nos convictions actuelles à l’égard des devises
ne sont pas suffisamment fortes pour justifier la prise de
risque associée. Notre positionnement surpondéré vis-à-vis
des marchés d’actions locaux tient déjà compte de la
dépréciation potentielle des devises.
INVESTISSEMENTS ALTERNATIFS
Emprunts d’Etats : la qualité est chère
17.5
15.0
US 10Y Yield
12.5
US Nominal GDP growth
10.0
7.5
5.0
2.5
0.0
-2.5
-5.0
80 82 84 86 88 90 92 94 96 98 00 02 04 06 08 10 12
 Obligations souveraines de qualité : les
rendements sont au plus bas
Croissance inférieure à la moyenne, inflation modérée et
politiques de taux zéro impliquent de faibles rendements des
obligations d’État dans les pays développés. Toutefois, nous
maintenons une position stratégique négative sur les
obligations d’État de qualité pour des raisons de
valorisation. Les rendements américains à 10 ans évoluent
autour de 2 % tandis que les Bunds allemands rapportent
environ 1,5 %, un niveau nettement inférieur à la croissance
nominale du pays dans les deux cas. Les détenteurs
d’obligations américaines et allemandes acceptent des
rendements réels nuls ou négatifs.
À mesure que le mouvement de reflation gagne du terrain, les
fondamentaux des titres souverains de premier plan devraient
se fragiliser. La politique monétaire a apaisé les tensions
déflationnistes, limité les risques systémiques, facilité la
normalisation des marchés interbancaires, rétabli la confiance
des investisseurs et continue à fournir un soutien actif à
l’activité économique réelle. Le rôle de refuge des obligations
d’État américaines ou allemandes semble surévalué.
Source: Thomson Reuters, Lyxor AM
Pas de pari marqué à court terme
500
300
200
100
0
-100
-200
-300
82 84 86 88 90 92 94 96 98 00 02 04 06 08 10 12
Source: Thomson Reuters, Lyxor AM
Le processus de convergence en zone euro devrait
peser sur les obligations allemandes
7.0
6.5
6.0
5.5
Le processus de normalisation nous semble engagé et une
hausse des rendements est probable au cours des prochains
trimestres. Toutefois le risque de baisse des obligations
américaines est limité à court terme par les perspectives de
croissance médiocre et l’attitude prudente de la Fed qui veille
à maintenir les taux bas pour promouvoir l’activité.
La correction des Bunds allemands pourrait être plus
prononcée, ce qui nous incite à maintenir une position
très sous-pondérée. Les inquiétudes sur l’avenir de l’Union
et l’absence de croissance dans la région continuent de
profiter aux obligations souveraines allemandes. Certes, les
Bunds restent la couverture ultime contre le risque
d’éclatement de l’euro. Mais il est probable que l’Allemagne
devra faire preuve de solidarité vis-à-vis de ses voisins, une
hypothèse non prise en compte dans la valorisation actuelle.
 Actions américaines : regarder plus loin
Les perspectives à court terme d’une économie américaine
confrontée à un resserrement budgétaire suscitent des
inquiétudes. Les données récentes montrent une bonne
résistance mais nous pensons que la prudence à court terme
STRATÉGIE D’INVESTISSEMENT
US Yield Curve - 10Y-Fed Fund (bps)
400
EMU 10Y yield % (weighted average with GG Debt)
U.K. 10Y yield %
U.S. 10Y yield %
5.0
4.5
4.0
3.5
3.0
2.5
2.0
1.5
1.0
Jan Apr Jul Oct Jan Apr Jul Oct Jan Apr Jul Oct Jan Apr
10
13
11
12
Source: Thomson Reuters, Lyxor AM
est de mise tant que les incertitudes sur la croissance ne se
seront pas dissipées.
Nous restons convaincus de la pertinence du scénario de
reflation/normalisation. Le système bancaire est consolidé et
la Fed inonde les marchés de liquidités. La compression des
primes de risque devrait rester un moteur de performance des
actions à moyen terme.
Les estimations de croissance de BPA sur le S&P 500 en
2013 semblent optimistes, mais moins que d’ordinaire.
Les attentes des analystes évoluent autour de 10 % tandis
que les prévisions macro s’établissent en deçà de 6 %, un
Second trimestre 2013
16
niveau proche de notre scénario. Le risque baissier nous
paraît limité. La croissance des chiffres d’affaires devrait être
analogue à celle du PIB nominal (environ 3,5 % à 4 %).
Certes, les marges sont historiquement élevées, mais leur
érosion éventuelle devrait rester limitée : Le taux de chômage
élevé maintient la pression sur les coûts salariaux ; les taux
d’intérêt bas et les solides bilans des entreprises devraient
empêcher la hausse du service de la dette.
INVESTISSEMENTS ALTERNATIFS
Erosion possible des marges bénéficiaires
13
1.06
12 NF Corporation - Price deflator over Unit Labor Cost (RHS)
NF Corporate Margin (% GVA, LHS)
11
1.04
10
1.02
9
1.00
8
0.98
7
0.96
6
L’évolution des profits est peu susceptible de doper les
marchés mais elle ne devrait pas affecter le processus de
normalisation. Un rallye tiré une hausse des multiples est plus
difficile à évaluer qu’un mouvement de reprise motivé par les
bénéfices. Les niveaux de valorisation intrinsèques du
S&P 500 commencent à devenir élevés. Le PER a atteint
24 fois les bénéfices ajustés de 2012. De même, le ratio Q de
Tobin se maintient à 0,9, ce qui indique un marché pleinement
valorisé.
0.94
5
0.92
4
3
70
0.90
75
Au cours des mois à venir, l’expansion des multiples
serait alimentée par une inversion des flux. L'aversion des
investisseurs pour les actions commence à se dissiper et les
fonds communs de placement en actions enregistrent à
présent des afflux de capitaux. Les marchés financiers sont
moins tendus et les investisseurs se laissent attirer par les
primes de risques attrayantes.
85
90
95
00
05
10
Source: Thomson Reuters, Lyxor AM
La hausse des PE du S&P 500 peut-elle continuer?
2500
S&P 500 and Forward EPS
20x 12MF EPS
18x 12MF EPS
16x 12MF EPS
14x 12MF EPS
12x 12MF EPS
10x 12MF EPS
S&P 500 Index
2250
Cependant, les valorisations relatives aux liquidités ou aux
obligations dessinent un tableau très différent. Les forces
déflationnistes et les mesures de reflation inhabituelles ont
maintenu taux d’intérêt et rendements obligataires
artificiellement bas et les primes de risque anormalement
élevées. Comme nous l’avons souligné précédemment, le
long processus de normalisation devrait s’étendre.
L’ajustement se traduira vraisemblablement par des
mouvements des deux côtés : hausse des rendements
obligataires et baisse du rendement des bénéfices.
80
2000
1750
1500
1250
1000
750
500
250
0
88
90
92
94
96
98
00
02
04
06
08
10
12
14
Source: Thomson Reuters, Lyxor AM
Les valorisations relatives restent attractives
17.5
S&P 500 Earnings Yield Adjusted (Shiller)
US 10Y yield
15.0
12.5
Les facteurs techniques deviennent également plus porteurs.
Les entreprises riches en liquidités ont à peine freiné les
rachats d’actions. Les patrons, moins inquiets, sont plus
enclins à procéder à des opérations de fusion et d’acquisition.
10.0
La hausse de Wall Street pourrait ralentir mais les actions
américaines nous semblent garder un potentiel haussier,
d’où notre position légèrement surpondérée.
2.5
7.5
5.0
0.0
56
60
64
68
72
76
80
84
88
92
96
00
04
08
12
Source: Thomson Reuters, Lyxor AM
 Actions de la zone euro : des titres décotés
Pour plus de clarté et de cohérence, nous avons modifié notre
système de notation qui reflète désormais les performances
anticipées ajustées du risque. Le trimestre dernier, nous
avions attribué aux actions européennes une forte
surpondération en déclarant qu’elles surperformeraient
vraisemblablement les actifs américains, mais pas sur une
base ajustée du risque. Notre opinion reste inchangée, ce
qui dans le nouveau système se traduit par une légère
surpondération.
Les arguments en faveur des actions européennes sont liés à
leurs valorisations. Les titres semblent sous-évalués
historiquement, par rapport aux obligations et par rapport aux
Les flux sur les actions redeviennent positifs
50
40
30
20
10
0
-10
-20
-30
-40
U.S. Net New Monthly Flows
into Mutual Funds (ICI, $ billion)
-50
-60
Bond Funds
Stock Funds
-70
-80
08
09
10
11
12
Source: Thomson Reuters, Lyxor AM
STRATÉGIE D’INVESTISSEMENT
Second trimestre 2013
17
actions américaines. Le ratio cours sur bénéfice anticipé à 12
mois de l’Euro Stoxx 300 s’est à peine repris à 11x, très en
deçà de la moyenne des 10 dernières années. Alors que Wall
Street atteint de nouveaux sommets, les actions de la zone
euro sont inférieures d’environ 40 % de leurs pics de 2007.
Le processus de normalisation est entravé par les
déceptions persistantes des bénéfices des entreprises.
e
La saison des résultats du 4 trimestre 2012 a été médiocre et
la révision en baisse des bénéfices continue de s’accélérer en
zone euro. Ailleurs en Europe, et en particulier au RoyaumeUni, la tendance s’est inversée grâce à la faiblesse de la livre
sterling. Le glissement récent de l’euro est clairement
insuffisant pour soutenir la croissance des bénéfices dans la
zone euro.
Cela étant, les autorités européennes semblent enfin
recentrer leurs efforts et privilégier la croissance aux dépens
de l’austérité. Le délai de remboursement des prêts de
sauvetage sollicité par l’Irlande et le Portugal a rencontré peu
d’opposition. La Commission européenne a déjà concédé que
l’Espagne, la France et les Pays-Bas ne rempliraient pas leurs
objectifs budgétaires cette année. Les autorités n’envisagent
plus de mesures d’austérité supplémentaires. Certes, cela
n’est pas suffisant pour promouvoir la croissance mais c’est
une étape pour freiner le repli de la demande intérieure.
Le regain de confiance des entreprises et, dans une moindre
mesure, des consommateurs est encourageant. Il suggère
que la récession pourrait s’atténuer, ce qui aurait des
conséquences positives sur les bénéfices. Nous anticipons
une stabilisation des bénéfices à l’été qui permettra
l’expansion des multiples.
Les transactions boursières des dirigeants d’entreprises
renvoient des signaux rassurants. D’après les données
Deutsche Bank, le volume d’achat, excellent indicateur de
l’état du marché ces deux dernières années, augmente
légèrement tandis que les volumes de vente chutent, et ce
malgré la médiocrité des résultats publiés.
 Actions japonaises : rejouons
l’« Abenomics »
Les fondamentaux économiques japonais restent fragiles et
l’amélioration structurelle visée par le nouveau Premier
ministre sera vraisemblablement longue à se concrétiser.
Cela étant, nous relevons à nouveau notre position sur
les actions japonaises à légèrement surpondéré.
En plus des éléments récents qui suggèrent un mieux
économique, nous constatons une évolution de la politique
japonaise. Le rebond du marché, supérieur à 30 % depuis minovembre, a été principalement animé par les révisions
haussières des bénéfices, qui ont à leur tour reflété la
dépréciation du yen. Les actions japonaises ont joué le rôle
d’effet de levier sur la devise.
Le mouvement de reprise est-il en train de s’essouffler ?
Après une reprise aussi brutale, nous ne recommandons pas
d’augmenter fortement l’exposition. Pour autant, nous
pensons que compte tenu du changement d’orientation
STRATÉGIE D’INVESTISSEMENT
INVESTISSEMENTS ALTERNATIFS
Actions de la zone euro « value trapped » ?
700
EURO STOXX 300 Index
EURO STOXX and Forward EPS
20X12MF EPS
600
18X12MF EPS
500
16X12MF EPS
14X12MF EPS
400
12X12MF EPS
10X12MF EPS
300
200
100
0
Source: Thomson Reuters, Lyxor AM
Une forte décote par rapport aux US
160
Equity Relative Performance : EuroZone over U.S.
150
140
130
120
110
100
90
80
70
60
90
92
94
96
98
00
02
04
06
08
10
12
Source: Thomson Reuters, Lyxor AM
Actions japonaises, un jeu de levier sur le yen
40
Nikkei 225 (3M %)
20
USDJPY (3M %)
30
15
20
10
10
5
0
0
-10
-5
-20
-10
-30
Jan
-15
Apr
Jul
11
Oct
Jan
Apr
Jul
12
Oct
Jan
13
Source: Thomson Reuters, Lyxor AM
politique, du rythme d’évolution des bénéfices et ded
niveaux de valorisation actuels, le Japon mérite le même
classement que les États-Unis ou l’Europe.
Comme détaillé au chapitre « Conjoncture », l’ « Abenomics »
revêt de multiples formes. Après un plan de relance de 10 000
milliards de yens, le Premier ministre Shinzo Abe s’est
engagé à participer aux négociations sur le Partenariat TransPacifique. L’accord commercial avec les États-Unis est un
changement structurel susceptible d’accroître la production
économique annuelle du pays de 0,5 %. Au-delà de ces
initiatives, l’intervention de Shinzo Abe auprès de la Banque
Second trimestre 2013
18
du Japon, l’incitant à mener une politique monétaire plus
agressive a été particulièrement appréciée.
Le nouveau gouverneur de la Banque du Japon (BoJ) Kuroda
a clamé haut et fort la capacité de la banque centrale à sortir
le pays de la déflation. Nous pensons que cet objectif sera
difficile à atteindre. Néanmoins, les mesures de reflation
maintiendront une pression baissière sur le yen.
Vu leurs importants leviers d’exploitation, les entreprises
japonaises devraient continuer de bénéficier de la
faiblesse de la devise. Jusqu’à présent, les analystes ont
révisé à la hausse les estimations de BPA sur la base d’une
parité dollar/yen de 85-90. On peut anticiper une nouvelle
révision haussière d’environ 20% si la parité de change se
maintient au niveau actuel de 96.
La révision en hausse des bénéfices s’accompagne de
niveaux de valorisation raisonnables. Les marchés
d’actions japonais et américains affichent des PER anticipés à
12 mois analogues comme depuis 10 ans, à l’exception de
deux périodes durant lesquelles le Japon a bénéficié d’une
prime non négligeable.
De fin octobre 2008 à mi-novembre 2010, la révision baissière
des estimations de BPA avait largement dépassé le recul du
cours des actions, gonflant ainsi les ratios cours/bénéfice. Un
an plus tard, les estimations de BPA s’étaient stabilisées et le
ratio cours/bénéfice avait rejoint son homologue américain.
La période de 2005 à 2007 paraît plus pertinente dans le
contexte actuel. À l’automne 2005, les révisions haussières
des analystes s’avèrent moins dynamiques que le marché qui
bénéficie d’un mieux conjoncturel et d’espoirs de voir la
politique d’assouplissement quantitatif de la BoJ maintenue
jusqu’à ce que la déflation soit vaincue. Les résultats seront
décevants et le marché d’actions s’ajustera à la baisse à partir
de juillet 2007.
INVESTISSEMENTS ALTERNATIFS
Les flux reviennent sur le marché japonais
14000
(cumul 4W, $ billion)
20
10
10000
0
-10
8000
-20
6000
-30
Source: Thomson Reuters, Lyxor AM
Valorisations équilibrées
35
S&P 500 COMPOSITE 12MTH FWD P/E RTIO
30
MSCI JAPAN - 12MTH
FWD P/E RTIO
25
20
15
10
5
Source: Thomson Reuters, Lyxor AM
La hausse du dollar pèse sur les émergents
1300
1200
65.0
MSCI Emerging Markets
67.5
70.0
1100
72.5
1000
75.0
900
77.5
800
80.0
USD Effective Exchange Rate
(reversed scale)
700
82.5
600
85.0
500
87.5
400
 Actions émergentes rétrogradées à
« neutre »
90.0
09
10
11
12
13
Source: Thomson Reuters, Lyxor AM
EM : des banques centrales moins accommodantes
qu’escompté
13
Central banks policy rates
12
Les actions émergentes ont plutôt résisté à l’appréciation du
dollar qui ne reflète pas un regain d’aversion pour le risque
mais la faiblesse du yen et de la livre sterling dont les
Banques centrales accentuent leurs efforts de reflation des
actifs financiers et de l’économie. Pour l’avenir, nous pensons
que la vigueur du dollar pourrait continuer de freiner les
performances des marchés émergents. Toutefois, ce n’est
pas la principale raison justifiant notre positionnement plus
réservé.
30
12000
Sommes-nous à l’aube d’une période similaire ? Notons que
Shinzo Abe était Chef de Cabinet d’octobre 2005 à septembre
2006 et Premier ministre jusqu’en septembre 2007… Nous
doutons que cette politique monétaire sorte effectivement le
Japon de la déflation, mais les déceptions devraient attendre.
Depuis le début de l’année les gains des marchés émergents
n’ont pas été à la hauteur des performances des grandes
places, malgré le regain d’appétit pour le risque et les signes
d’une reprise cyclique mondiale.
40
Foreign Institutional Flows
NIKKEI 225 (lhs)
11
10
9
Russia
India
Brazil
China
Hungary
Chili
Peru
Colombia
Poland
South Korea
Thailand
Taiwan
8
7
6
5
4
3
2
1
Apr
11
Jul
Oct
Jan
12
Apr
Jul
Oct
Jan
13
Apr
Jul
Oct
Source: Thomson Reuters, Lyxor AM
STRATÉGIE D’INVESTISSEMENT
Second trimestre 2013
19
Le trimestre dernier, nous estimions que ces marchés
méritaient une légère surpondération pour deux raisons :
l’amélioration de la conjoncture en Chine et les perspectives
d’assouplissement des Banques centrales émergentes dans
un contexte d’inflation modérée.
INVESTISSEMENTS ALTERNATIFS
EM : incertitudes persistantes sur la croissance
48000
30
MSCI Emerging Markets
47000
20
EM Economic Surprise (Citigroup)
10
46000
0
45000
Mais la reprise chinoise tarde à se concrétiser. Certes, la
période du Nouvel An perturbe souvent les données et il est
possible qu’un mieux soit imminent. Ailleurs, en Amérique
latine et en Europe de l’Est, la conjoncture resterait atone.
-10
44000
-20
43000
Dans ce contexte, la probabilité que la politique de la PBoC
devienne plus favorable a considérablement diminué, privant
les actions des marchés émergents d’un puissant moteur de
performance. Nous pensons que les facteurs idiosyncrasiques
continueront à jouer un rôle accru. Les valorisations peu
élevées seront un soutien, tandis que l’extension des quotas
stimulerait les flux de capitaux vers les marchés chinois.
Globalement, nous recommandons une position neutre sur la
classe d’actifs.
 Matières premières : retour aux
fondamentaux
-40
41000
Quant au second facteur, certaines autorités monétaires ont
répondu aux attentes, comme les Banques centrales de
Pologne, Hongrie et Colombie. Mais la Banque centrale de
Chine (PBoC) n’a donné aucun signe d’assouplissement.
Les nouveaux dirigeants chinois ont annoncé des mesures
structurelles positives. Ils ont confirmé la transition du pays
vers une économie davantage axée sur le marché intérieur.
Leur objectif de croissance fixé à 7,5 % n’a pas surpris mais
le nouvel objectif d’inflation de 3,5 % pourrait signifier un
retard supplémentaire dans la détente monétaire. De fait,
l’inflation des prix de l’immobilier est de retour, poussant le
Cabinet à resserrer les conditions de prêts immobiliers.
-30
42000
-50
40000
-60
Mar
May Jun Jul Aug Sep Oct Nov Dec Jan Feb
12
13
Source: Thomson Reuters, Lyxor AM
Matières premières : normalisation des corrélations
50%
45%
40%
Intra-commodity correlation
Rolling 3M average pairwise correlation
of daily commodities returns (GSCI)
35%
30%
25%
20%
15%
10%
5%
0%
Source: Bloomberg, Lyxor AM
Pétrole: demande mondiale modérée
4400
60
OECD Oil Stock levels (EIA, million barrel, LHS)
4300 OECD Oil Consumption
(EIA, million barrel/day, RHS)
58
56
4200
54
4100
Dans la lignée des actions émergentes, les marchés de
matières premières ont affiché des évolutions décevantes ces
trois derniers mois. Les performances n’ont reflété ni le regain
d’appétit pour le risque ni le raffermissement de l’activité.
Or durant cette période, la corrélation entre les
performances des matières premières a chuté, suggérant
que la classe d’actifs ne peut plus être considérée
globalement comme un pari directionnel. Il faut désormais
s’attendre à une plus grande différentiation, selon les
fondamentaux spécifiques à chaque matière première.
52
4000
50
3900
48
3800
46
3700
44
42
3600
96
98
00
02
04
06
08
10
12
14
Source: Thomson Reuters, Lyxor AM
Les prix du pétrole devraient rester relativement stables
et nous maintenons une position neutre. Au-delà de l’effet
structurel modérateur généré par l’industrie du « schiste », les
fondamentaux du secteur pétrolier semblent peu attractifs.
d’augmenter au cours des prochaines années, mais à un
rythme plus lent. Comme déclaré par l’Agence internationale
de l’énergie, « la faible croissance de la demande de pétrole
semble à présent enracinée sr fond de niveau élevé des cours
pétroliers et d’une croissance globale médiocre».
Les niveaux des stocks pétroliers de l’OCDE sont élevés,
alors que la consommation devrait rester faible dans un avenir
proche. En outre, les perspectives concernant la demande
émergente sont mitigées. Comme l’indiquent les données de
la Banque mondiale, l’intensité énergétique de la croissance
économique diminue rapidement, en particulier dans les
nouvelles économies. Leur consommation continuera
Le marché du pétrole peut être perturbé par des difficultés
d’approvisionnement du fait de tensions géopolitiques. Le
problème le plus pressant est vraisemblablement lié à l’Iran.
Alors que les exportations de pétrole iraniennes avaient chuté
en deçà d’un million de barils par jour (bpj) pendant plusieurs
mois en 2012, elles ont repassées cette année la barre du
million de bpj. Les nouvelles sanctions américaines entrées
STRATÉGIE D’INVESTISSEMENT
Second trimestre 2013
20
en vigueur en février, qui interdisent à l’Iran de rapatrier les
revenus de ses exportations de pétrole, semblent avoir eu
peu d’effet jusqu’à présent et pourraient peser sur les
livraisons de mars. Des distorsions à court terme sont
possibles et risquent de se traduire par un regain de volatilité.
Les cours actuels reflètent une prime de risque
géopolitique et pourraient évoluer sans tendance.
La demande chinoise en métaux et minerais devrait rester
déterminante dans l’évolution des cours dans la mesure où la
Chine représente près de 50 % de la consommation
e
mondiale. Les messages politiques émanant du 12 Congrès
National du Peuple, qu’il s’agisse de macroéconomie ou
d’objectifs budgétaires, s’avèrent prudents. La hausse
probablement modeste des dépenses d’infrastructure de la
Chine nous incite à revoir en baisse nos prévisions sur la
demande de métaux industriels. Nous n’anticipons à présent
qu’une faible progression en 2013, ce qui limiterait le potentiel
de hausse des cours, déjà plafonnés par la vigueur du dollar.
Nous abaissons à neutre nos vues sur les matières
premières industrielles, à l’instar de notre position sur les
actions émergentes.
Nous ne voyons aucun motif justifiant l’abandon de notre
position réservée sur l’or. Certes, l’or reste soutenu par les
achats des pays émergents dont les banques centrales
estiment qu’il joue un rôle croissant dans le système financier.
Les politiques de reflation sans précédent des pays du G3 ne
cessent d’affaiblir les grandes devises. Mais d’autres facteurs
pesant sur la demande physique seraient moins favorables.
En particulier, la demande pour la joaillerie resterait limitée
par la conjoncture précaire de l’Inde, la faiblesse de la roupie
(qui enflamme le prix local de l’or) et les hausses des taxes à
l’import de 2 % à 4 %, et à présent 6 %.
Plus encore, la demande spéculative n’a peut-être pas
atteint son niveau plancher. Malgré les taux d’intérêt
proches de 0%, les risques de dévalorisation des devises et
d’inflation à moyen terme, les investisseurs retiennent la
réduction des risques systémiques et la faible probabilité que
la Fed renforce sa politique accommodante. Ils hésitent à
accumuler des valeurs refuges n’offrant aucun rendement et
leur manque d’appétit s’est traduit par des sorties de capitaux
record des ETP aurifères en février, d’après les données
recueillies par Barclays Research. Une baisse des cours
pourrait entraîner de nouveaux rachats. Nous restons
sous-pondérés sur l’or.
 Les marchés du crédit offrent peu de valeur
L’argumentation en faveur du marché du crédit n’est plus
aussi évidente. Certes, notre scénario central – faible
croissance, faible inflation et liquidités abondantes à l’échelle
mondiale – est favorable à la classe d’actifs. Les banques
centrales ont détruit le rendement sur la partie courte de la
courbe et de nombreux institutionnels ne peuvent augmenter
leurs placements en actions. La quête et le besoin de
rendement restent de solides moteurs pour le marché global
du crédit. Toutefois, les spreads et les rendements ont chuté
à des niveaux qui suscitent des interrogations légitimes.
INVESTISSEMENTS ALTERNATIFS
Métaux industriels liés aux actions émergentes
60
125
Change over 12M %
50 CRB Raw Industrials Sub Index (LHS)
MSCI Emerging Markets Index (RHS)
40
100
75
30
50
20
10
25
0
0
-10
-25
-20
-50
-30
-40
-75
02
03
04
05
06
07
08
09
10
11
12 13
Source: Thomson Reuters, Lyxor AM
Les achats des banques centrales ne suffisent pas
33000
Gold Reserves (Tons)
31000
29000
27000
25000
Industrial Countries
23000
21000
6250
5750
5250
4750
4250
Developing Countries
00
01
02
03
04
05
06
07
08
09
10
11
12
Source: Thomson Reuters, Lyxor AM
Or : inquiétudes sur les sorties des ETP
80
30
-20
Gold ETP net Flows (Tonnes)
-70
-120
Source: Barclays, Lyxor AM
Actions contre crédit. Un point de retournement
14
13
US Corporate Baa LT yield
12
S&P 500 Earnings Yield
11
10
9
8
7
6
5
4
3
2
86
88
90
92
94
96
98
00
02
04
06
08
10
12
Source: Thomson Reuters, Lyxor AM
STRATÉGIE D’INVESTISSEMENT
Second trimestre 2013
21
Les émissions de qualité Investment Grade se négocient sur
des spreads très serrés, légèrement supérieurs à 100 pb en
Europe et inférieurs à 80 pb aux États-Unis, ce qui n’offre pas
de protection en cas de correction.
INVESTISSEMENTS ALTERNATIFS
High Yield : compression des spreads bien avancée
2500
Euro Zone Merrill Lynch HY OAS
U.S. Merrill Lynch HY OAS
Europe MARKIT HY CDS
North America Markit HY CDS 5Y
2250
2000
Nous maintenons la sous-pondération des titres
Investment Grade. Les spreads et les rendements des
émissions de catégorie spéculative se sont également réduits,
mais nous pensons qu’il reste encore de la valeur parmi
les titres à haut rendement américains.
1750
Les titres spéculatifs américains offrent environ 5,85 % de
rendement mi-mars (indice de rendement effectif Merrill Lynch
US High Yield Master II). Avec une approche prudente basée
sur un taux de défaut de 4 % (contre 2,3 % en février d’après
BofA Merrill Lynch) et un taux de recouvrement de 40 %, le
rendement actuel se traduit par une performance anticipée de
3 % à 3,5 %.
500
1500
1250
1000
750
250
08
09
10
11
12
13
Source: Thomson Reuters, Lyxor AM
Des entreprises US « cash rich »
14
US Corporate Cash Flow % GDP
Ce chiffre soutient mal la comparaison avec la performance
anticipée des actions américaines. La croissance de 3,5 % du
PIB nominal associée à un rendement du dividende de 2 %
signale une performance moyenne d’au moins 5,5 % pour les
titres américains (et plus si le processus de normalisation se
poursuit). Si l’on ajuste ces chiffres en tenant compte du
moindre profil de risque des obligations (volatilité inférieure à
5 %, contre plus de 10 % pour le S&P 500), on peut conclure
que les deux classes d’actifs méritent la même notation
ajustée du risque, légèrement surpondérée.
Nous sommes moins positifs à l’égard des titres
européens à haut rendement auxquels nous attribuons
une pondération neutre. Les bilans des entreprises
américaines sont solides et les taux de défaut devraient rester
bas. D’après Standard & Poor’s, le taux de défaut américain
passerait de 2,3 % en février à seulement 3,4 % en fin
d’année. En revanche, l’agence prévoit que le taux de défaut
des entreprises européennes de catégorie spéculative
atteindra 6,1 % au cours des 12 prochains mois.
STRATÉGIE D’INVESTISSEMENT
13
12
11
10
9
8
7
80 82 84 86 88 90 92 94 96 98 00 02 04 06 08 10 12
Source: Thomson Reuters, Lyxor AM
De plus, la quête de rendement devrait être nettement plus
porteuse aux États-Unis, où l’assouplissement quantitatif de la
Fed a un effet d’éviction sur les marchés obligataires, alors
qu’en Europe les émissions d’entreprises se heurtent à la
concurrence féroce des émetteurs souverains périphériques.
Second trimestre 2013
22
INVESTISSEMENTS ALTERNATIFS
STRATÉGIES ALTERNATIVES
CHANGEMENTS DE RECOMMANDATION
SUR LA BONNE VOIE
Nos vues stratégiques sur les placements alternatifs ont peu changé
depuis la dernière édition du Cross Asset. Les politiques de relance
menées par les banques centrales continuent de porter leurs fruits,
entraînant un retour de la confiance des investisseurs et une
normalisation globale des marchés financiers. Ce phénomène devrait
rester un puissant moteur de performance. Nous maintenons nos
positions sur les stratégies directionnelles, tant dans les segments
L/S Equity qu’Event Driven. En outre, dans la mesure où ils
bénéficient de la différentiation croissante au sein des marchés
financiers, les fonds alternatifs devraient résister aux difficultés que
les classes d’actifs traditionnelles sont susceptibles de rencontrer à
court terme. Nous révisons à la hausse nos vues sur les stratégies
L/S Equity Market Neutral et Stat. & Quant Arbitrage. Nous
maintenons une légère surpondération sur les stratégies L/S Credit.
Nous passons neutres sur les stratégies Fixed Income Arbitrage dont
le rendement potentiel paraît moins intéressant que pour d’autres
segments. Nous réduisons notre sous-pondération sur la stratégie
Convertible Arbitrage sur fond de reprise hésitante des émissions.
L/S Equity Neutral:
Relevé à légère surpondération
Stat. & Quant Arbitrage:
Relevé en hausse à légère surpondération
Fixed Income Arbitrage:
Abaissé à neutre
Convertible Arbitrage:
Relevé à légère sous-pondération
Ratio des stratégies gagnantes (Indices Lyxor)
 Hedge Funds : le ciel s’est dégagé
100%
Depuis notre dernière édition mi-décembre, les marchés
financiers ont été confrontés à diverses tensions, comme le
début du resserrement budgétaire aux États-Unis, la
polarisation des débats à Washington entraînant l’introduction
er
de coupes budgétaires automatiques le 1 mars, l’impasse
politique italienne, les objectifs budgétaires non atteints dans
la zone euro, la demande de Chypre concernant le sauvetage
de ses banques etc.… Pourtant, jusqu’à présent, aucune de
ces tensions n’a entravé la hausse des actifs risqués,
notamment des actions.
80%
70%
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0%
2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013
Source : Lyxor AM
Performances des stratégies alternatives 1
Stratégie
Précédent
Cross Asset (%)
YTD
Ratio of up
strategies (%)
90%
Sur 12 mois
(%)
La volatilité des fonds alternatifs en hausse
7%
Convertible Arbitrage
1,5%
3,2%
CTA – Long Term
2,3%
-5,3%
6%
CTA – Short Term
-1,4%
-4,5%
5%
0,9%
4,1%
Distressed
45%
Lyxor Hedge Fund Index
6M rolling volatility (lhs)
40%
35%
30%
25%
4%
Merger Arbitrage
2,2%
20%
4,8%
Special Situations
4,0%
3,3%
3%
Fixed Income
1,4%
7,4%
2%
Global Macro
0,9%
2,1%
L/S Credit
1,9%
9,3%
L/S Equity Long Bias
5,9%
9,6%
L/S Equity Variable Bias
5,1%
2,0%
L/S Equity Market Neutral
7,5%
9,6%
L/S Equity Statistical Arb.
3,4%
5,9%
Indice Lyxor Hedge Fund
2,6%
3,0%
Source : Lyxor AM, Bloomberg.
1
Les données reflètent les performances de l’indice Lyxor jusqu’au 12
March 2013 depuis le 24 décembre 2012 pour les performances depuis
l’édition précédente de Cross Asset et depuis le 13 mars 2012 pour les
performances sur 12 mois.
STRATÉGIE D’INVESTISSEMENT
15%
10%
1%
Mar-05
MSCI World
6M rolling volatility (rhs)
5%
0%
Mar-07
Mar-09
Mar-11
Mar-13
Source : Bloomberg, Lyxor AM
Durant cette période, les actions (indice MSCI Tous Pays) ont
progressé de plus de 6 % en dollars alors que les
performances globales de l’industrie alternative, évaluées par
l’indice Lyxor Hedge Fund et l’indice HFRX Global Hedge
Fund, ont atteint 2,6 % et 3,3 % respectivement. Les fonds
alternatifs se sont bien comportés, et plus encore si l’on
considère la performance ajustée du risque. La volatilité
des performances des fonds alternatifs (indice Lyxor Hedge
Second trimestre 2013
23
Fund) est restée inférieure à 3 %, contre 10 % pour les
marchés d’actions.
INVESTISSEMENTS ALTERNATIFS
Retour sur un niveau normal de budget de risque
2.0
1.5
Il convient de noter que bien qu’elle reste faible, la volatilité
des placements alternatifs s’est redressée par rapport aux
niveaux plancher qu’elle affichait et s’est normalisée par
rapport aux actions. Les gérants de fonds, excessivement
prudents durant la majeure partie de l’année 2012, ont
conservé un faible niveau d’exposition nette aux actions et
enregistré des résultats décevants. En fin d’année, les fonds
ont augmenté leur budget de risque afin d’accroître les
performances. Depuis, le bêta action médian sur la plateforme
Lyxor est resté globalement élevé, suggérant qu’une rotation
stratégique pourrait s’amorcer en 2013.
A l’instar des marchés financiers, l’industrie alternative
semble abandonner la vision binaire appétit / aversion
pour le risque. Les gérants, moins sensibles aux aléas
politiques, sont revenus vers une approche d’investissement
plus classique. Le processus de reflation/normalisation, au
cœur de notre scénario central depuis quelques
trimestres, a pris de l’ampleur, provoquant un repli des
primes de risque action, un raffermissement des rendements
obligataires (encore artificiellement bas) et atteignant les
actifs implicites, volatilité, corrélation et dispersion.
Relative volatility - Lyxor HFI
to MSCI world (Z-score)
1.0
0.5
0.0
-0.5
-1.0
-1.5
-2.0
-2.5
Source : Bloomberg, Lyxor AM
Disparition du mode binaire “risk on/off” en 2013 ?
40%
Lyxor MAP - Median Equity Beta
35%
30%
25%
20%
15%
10%
5%
0%
L’impact doublement positif sur les fonds alternatifs semble
clair lorsqu’on considère leurs performances. Les stratégies
directionnelles, L/S Equity Long Bias ou Special Situations,
ont bénéficié de leur fort bêta, et obtenu de solides résultats
(5,9 % et 4 % respectivement). Les stratégies L/S Equity
Market Neutral, portées par la normalisation de
l’environnement de marché qui renforce la capacité des
gérants à produire de l’alpha, ont enregistré des
performances exceptionnelles (7,5 %). Quant aux stratégies
CTA long terme qui bénéficient du recul des corrélations, elles
ont commencé à se reprendre, affichant un gain de 2,3 %
après avoir perdu plus de 5 % en 2012.
Source : Lyxor AM
Les conditions financières très favorables
-3.0
Financial Conditions
-1.0
1.0
3.0
Lyxor index
5.0
Morgan Stanley index
Comme détaillé au chapitre « Classes d’actifs », nous restons
positifs vis-à-vis des actifs risqués, la normalisation en cours
des marchés restant le principal moteur de performance à
moyen terme. Dans ce contexte, nous conseillons de
laisser le budget de risque global inchangé au sein des
portefeuilles et de maintenir une position très
surpondérée sur les stratégies directionnelles.
Bloomberg index
7.0
9.0
Source : Bloomberg, Lyxor AM
Baisse de la corrélation entre classes d’actifs
70%
Correlation between major risky assets
Toutefois, ayant identifié divers problèmes susceptibles
d’interrompre la reprise des marchés financiers, nous
renforçons les stratégies de valeur relative. Elles
continueront de bénéficier du recul des corrélations et
sont des véhicules appropriés pour s’exposer aux
marchés les plus difficiles. Nous continuons donc de
surpondérer légèrement L/S Credit Arbitrage et nous relevons
d’un cran les stratégies L/S Equity Market Neutral et Stat. &
Quant. Arbitrage à légère surpondération.
Average pairwise 3M rolling correlation of daily returns between
SPX, MSCI EM, GSCI, US HY Credit, DXY inverted and US Govies inverted
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0%
-10%
-20%
Source : Bloomberg, Lyxor AM
STRATÉGIE D’INVESTISSEMENT
Second trimestre 2013
24
 L/S Equity Long & Variable Bias : des
stratégies pour le moyen terme
INVESTISSEMENTS ALTERNATIFS
L/S Equity funds en position de capter la hausse des
actions…
100%
L/S Equity Long Bias : inchangé (forte surpondération)
80%
L/S Equity Variable Bias : inchangé (forte surpondération)
60%
Dans les chapitres « Conjoncture » et « Classes d’actifs »,
nous avons expliqué en détail les raisons pour lesquelles le
contexte actuel devrait être favorable aux marchés d’actions.
Equity NET Exposure
Lyxor L/S Equity Long Bias
Lyxor L/S Equity Variable Bias
40%
20%
0%
En résumé, la croissance mondiale resterait modérée, avec
une faible contribution des pays développés et une timide
reprise des économies émergents. Les risques ont diminué
avec les efforts entrepris pour résoudre la crise de l’euro et
les mesures d’assainissement budgétaire aux Etats-Unis. Les
principales banques centrales devraient maintenir leurs
politiques expansionnistes. Certes, la croissance pourrait
décevoir, tant aux États-Unis où la consolidation budgétaire
pourrait être plus sévère que prévu, que dans la zone euro qui
risque de s’enliser dans l’austérité. Des problèmes d’ordre
politique pourraient refaire surface, comme ce fut le cas en
février avec le résultat incertain des élections italiennes ou en
mars avec le sauvetage problématique de Chypre.
Après la hausse significative des actions ce début d’année,
des phases de consolidation deviennent probables. En outre,
nous anticipons une croissance limitée des bénéfices,
insuffisante pour justifier une envolée des actions. Cela étant,
nous pensons que les primes de risque anormalement
élevées continueront d’attirer les investisseurs vers les
actions.
Les fonds L/S Equity à biais long ou variable sont bien
placés pour capitaliser, avec un risque contrôlé, sur cette
tendance haussière de moyen terme.
Les gérants de la plateforme Lyxor affichent de solides
convictions. En mars, les niveaux nets d’exposition aux
actions des deux segments évoluent autour de 60 %, tandis
que les niveaux bruts d’exposition ont fortement progressé
pour atteindre des sommets d’après crise de 160 % pour les
fonds à biais long et 230 % pour leurs homologues à biais
variable. Le niveau de confiance des gérants, qui se
reflète également dans leurs prises de position
sectorielles, varie selon les régions.
-20%
Source : Lyxor AM
…avec un profil de risque plus faible
30% 60%
Lyxor L/S Equity Long Bias Index
6M rolling volatility
25% 50%
MSCI World index
6M rolling volatility
20% 40%
15% 30%
10% 20%
5%
10%
0%
0%
Source : Bloomberg, Lyxor AM
L/S Equity funds: expositions nettes aux US
Industrials
Financials
Communications
Energy
Technology
Consumer NonCyclicals
L/S Equity
Net Exposure
Consumer Cyclicals
Basic Materials
Mar-13
Nov-12
Aug-12
May-12
Utilities
Diversified
-5%
0%
5%
10%
15%
20%
Source : Lyxor AM
L/S Equity funds: expositions nettes en Europe
Les gérants américains profitent de l’embellie économique
confirmée par les récents indicateurs au travers de leurs
positions longues sur les valeurs industrielles et financières,
tout en réduisant leur exposition aux titres liés à la
consommation vulnérable à l’augmentation de la pression
fiscale sur les ménages. Les élections italiennes ont poussé
les gérants européens à solder une partie de leurs positions.
Toutefois, une structure de marché plus favorable a permis
aux gérants spécialisés dans la sélection de titres d’afficher
d’excellents résultats. Nos récentes discussions avec les
gérants japonais révèlent leur optimisme quant au virage
politique amorcé par le Premier ministre Shinzo Abe. Ils
Consumer Cyclicals
Consumer NonCyclicals
Financials
Industrials
Technology
Basic Materials
L/S Equity
Net Exposure
Communications
Diversified
Mar-13
Nov-12
Aug-12
May-12
Energy
Utilities
-10%
-5%
0%
5%
10%
15%
20%
Source : Lyxor AM
STRATÉGIE D’INVESTISSEMENT
Second trimestre 2013
25
restent confiants quant au potentiel de hausse du marché,
alimenté par l’amélioration des perspectives bénéficiaires sur
fond de baisse du yen.
INVESTISSEMENTS ALTERNATIFS
Chute de la corrélation entre indices actions
70%
Correlation between major Equity indices
Average pairwise 3M rolling correlation of daily
returns between SPX, SXXE, NKY and MSCI EM
60%
50%
Notre forte surpondération des stratégies L/S longues et
variables ne constitue pas uniquement une prise de
position directionnelle. Elle reflète notre conviction que
l’amélioration de l’environnement de marché permettra
aux gérants d’ajouter de l’alpha au bêta.
40%
30%
20%
10%
0%
 Retour de l’alpha favorable aux L/S Equity
Market Neutral et Stat. & Quant. Arbitrage
-10%
Source: Bloomberg, Lyxor AM
L/S Equity Market Neutral : relevé (légère surpondération)
L/S Equity Stat. & Quant. Arb. : relevé (légère surpondération)
Corrélation au sein des marchés d’actions en repli
Ce qui est vrai pour les fonds L/S Equity à biais long ou
variable l’est encore plus pour les stratégies neutres, tant
discrétionnaires que systématiques : l’environnement de
marché se normalise progressivement, ce qui offre aux
arbitragistes un nombre accru d’opportunités.
Les corrélations entre marchés d’actions ont chuté et atteint
des niveaux inégalés depuis 2005. À l’échelle des titres
individuels, les corrélations ont également diminué,
notamment en Europe où elles retrouvent leurs niveaux
d’avant crise. La volatilité, mesurée par l’indice VIX, s’est
repliée dans une fourchette plus favorable de 13 % à 16 %.
Certes, la dispersion transversale des actions reste faible,
mais elle semble amorcer un processus de normalisation.
Notre indicateur de performance privilégié pour la stratégie
L/S Equity Market Neutral, le ratio dispersion sur volatilité,
reprend progressivement.
100%
Realized Correlation (average of S&P100 stock to Index correlations)
90%
80%
70%
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0%
Source: Bloomberg, Lyxor AM
Davantage d’opportunités pour les arbitragistes
8%
Dispersion to Volatility
Favorable environment
Cross sectional dispersion to average
stock volatility (S&P100, 1MMA)
Les gérants de stratégies Market Neutral sont
intéressants en tant que générateurs d’alpha. Ils ont
récemment porté l’effet de levier à de nouveaux sommets afin
d’optimiser les performances dans un contexte de faibles taux
d’intérêt et de rendement modeste. Nous sommes convaincus
qu’ils continueront à identifier et à exploiter les opportunités
liées aux distorsions de valorisation relative.
7%
6%
5%
4%
3%
Unfavorable environment
2%
Notre attitude plus offensive reflète également des
considérations d’ordre régional. Dans le chapitre « Classes
d’actifs », nous avons indiqué notre réticence à conserver des
positions purement directionnelles sur les marchés émergents
et nous avons rétrogradé à neutre la classe d’actifs
traditionnelle. Toutefois, nous préconisons une exposition
marquée aux actions émergentes par le biais des fonds
Market Neutral afin de profiter de la différenciation
croissante à mesure que les facteurs idiosyncrasiques
prennent le devant de la scène. Malgré un même classement
des stratégies discrétionnaires et systématiques, nous
pensons que les fonds d’arbitrage statistique et quantitatif
sont
susceptibles
d’enregistrer
de
moins
bonnes
performances. Ils continuent d’être confrontés à de faibles
volumes auxquels ils tentent de s’ajuster en concentrant leur
univers sur les titres plus liquides. Par ailleurs, les « inputs »
discrétionnaires pourraient doper les performances dans des
marchés parfois pollués par les décisions politiques.
Source : Bloomberg, Lyxor AM
Market neutral & Statistical Arbitrage strategies:
davantage de risques pris
450%
400%
350%
Gross Exposure
Statistical Arbitrage
Market Neutral
300%
250%
200%
150%
100%
50%
Source : Lyxor AM
STRATÉGIE D’INVESTISSEMENT
Second trimestre 2013
26
 Event Driven : préférence pour les Special
Situations
Merger Arbitrage : abaissé à neutre
Special Situations : inchangé (forte surpondération)
Les fondamentaux des stratégies Event Driven sont
favorables. Malgré l’incapacité du Congrès Américain à
trouver un compromis et éviter les coupes budgétaires, la
confiance des chefs d’entreprises a bien résisté. Toutefois, les
perspectives d’amélioration semblent limitées en période de
frein budgétaire. La santé financière des entreprises reste
solide et les niveaux de trésorerie confortables : les liquidités
accumulées par les entreprises du S&P 500 avoisineraient
1 000 milliards de dollars. En fait, ce contexte positif déjà en
place l’an passé, n’a pas déclenché le mouvement de
fusions/acquisitions tant attendu. L’année 2012 s’est avérée
médiocre en ce qui concerne les grandes opérations, les
entreprises se concentrant sur des transactions de taille
moyenne moins risquées en termes de changements
opérationnels. En moyenne, environ 2 100 opérations
totalisant 180 milliards de dollars étaient menées chaque mois
l’an passé, et seule l’une d’entre elles a dépassé les 10
milliards. L’année 2013 sera-t-elle différente ?
INVESTISSEMENTS ALTERNATIFS
CEO: moins d’enthousiasme que le marché…
9
1800
8
1600
7
1400
6
1200
5
1000
4
800
3
600
2
400
CEO Confidence Index
1
200
S&P 500
0
0
Source :Bloomberg, Lyxor AM
Des entreprises en bonne santé financière
60
US NF non farm corporate
Debt to net worth (%)
55
50
45
40
35
30
Si l’on en juge par les unes des journaux publiés en janvier et
février, la réponse est oui. Parmi les opérations annoncées
figurent de larges transactions (Dell, US Airways, Heinz).
Toutefois, les opérations récentes étaient souvent motivées
par des événements spécifiques qui n’indiquent en rien
l’émergence d’une vague de fusions et certaines d’entre elles
n’étaient pas publiquement négociables.
25
60
65
70
75
80
85
90
95
00
05
10
Source : Thomson, Reuters, Lyxor AM
M&A: signes de rebond des transactions (en valeur)
350
M&A Transaction value ($ billion)
De plus, une reprise des fusions acquisitions pourrait n’avoir
qu’un impact limité sur les résultats des arbitragistes. De
fait, les opérations simples dites « vanille » se négocient sur
des spreads annualisés très serrés de 3% à 4%. Par
conséquent, les gérants Merger Arbitrage recherchent des
deals plus complexes comme les OPA hostiles ou les
opérations incertaines quant à la législation anti-trust. Compte
tenu des risques associés, les spreads bruts sur ces deals
peuvent atteindre 10% à 15%. Les opérations complexes sont
plus fréquentes, mais les opportunités restent trop rares. Le
spectre d’opportunités semble plus prometteur pour nos
gérants européens qui se concentrent sur les transactions
moyennes. Toutefois, les spreads devraient rester volatils,
avec davantage de risques politiques pour les opérations
transfrontalières. En résumé, l’environnement resterait difficile
et les stratégies Merger Arbitrage devraient afficher des
performances modérées mais stables dans le cadre d’un
budget de risque prudent, justifiant notre neutralité.
Nous continuons de préférer les fonds Special Situations, un
meilleur véhicule pour profiter de la normalisation du
marché. Les gérants Special Situations de la plateforme
Lyxor ont fortement accru leurs expositions depuis l’été. La
réorganisation des bilans leur offre davantage d’opportunités
et l’activisme s’accentue. Nous privilégions les équipes
capables de différencier leurs portefeuilles par une sélectivité
source de de profit.
STRATÉGIE D’INVESTISSEMENT
300
US
Europe
Asia
250
200
150
100
50
0
Source : Bloomberg, Lyxor AM
Special Situations : davantage de tendance
80%
Net Equity Exposure
70%
Special Sits
60%
50%
40%
30%
Merger Arbitrage
20%
10%
0%
Source : Lyxor AM
Second trimestre 2013
27
 Event Driven : moins d’opportunités pour les
fonds Distressed
INVESTISSEMENTS ALTERNATIFS
Distressed strategies: moins d’opportunités
100
Distress Ratios
90
Distressed : inchangé (légère surpondération)
(OAS > 1000)
United States
Europe
Emerging Markets
80
70
Les risques de faillite se sont réduits depuis le dernier Cross
Asset. Aux États-Unis, la probabilité de défaut diminue avec le
raffermissement de l’économie et l’assouplissement continu
des conditions de crédit des banques. Et malgré un volume
d’émissions de dette considérable, la charge d’intérêt
moyenne (intérêts payés en % de l’EBITDA) reste stable à
environ 11 % d’après Standard & Poor’s.
Le ratio « Distress », qui mesure la proportion des émissions
spéculatives affichant un spread par rapport aux obligations
gouvernementales supérieur à 1 000 pb, parait avoir atteint un
point bas mais ne présente qu’un faible potentiel de hausse.
Pour l’essentiel, les nouvelles opportunités continueraient de
provenir d’opérations de refinancement, de restructurations,
ou d’autres opérations liées à la gestion de la dette.
60
50
40
30
20
10
0
Source : BofA Merrill Lynch, Lyxor AM
Distressed strategies: un accès différent au crédit
60%
Distressed Strategies
50%
Net Credit Exposure
30%
Le nombre limité d’opportunités est un défi permanent pour
les gérants Distressed américains. La plupart ont positionné
leurs fonds en fonction de cet environnement atone. D’autres
s’orientent vers les situations spéciales equity, échangeant
des titres à haut rendement contre des actions. Ce n’est pas
l’unique raison pour laquelle nous n’avons pas abaissé
cette stratégie à neutre.
Globalement, les gérants gardent une exposition importante
sur le crédit. Nous avons exprimé nos doutes sur cette classe
d’actifs, mais maintenu une légère surpondération. En outre,
la quête de rendement conduit les investisseurs à davantage
de risque de maturité et de qualité. Les stratégies Distressed
offrent un accès différent aux segments du crédit les plus
attractifs.
40%
20%
Net Equity Exposure
10%
0%
-10%
-20%
Source : Lyxor AM
Crédit : des émissions record, une qualité mitigée?
7.0
U.S. Issuance
(3M average daily issuance, $ billion)
6.0
5.0
La situation est légèrement plus favorable en Europe et dans
les Emergents. Bien que les ratios d’entreprises en difficulté
soient moins attractifs, ils laissent entrevoir un plus grand
nombre d’opportunités pour les gérants capables de
surmonter les obstacles locaux, comme la lourdeur des
systèmes juridiques ou l’hostilité à l’égard des banques.
 L/S Credit : la valeur relative au premier plan
Investment Grade
4.0
3.0
2.0
High Yield
1.0
0.0
01
02
03
04
05
06
07
08
09
10
11
12
13
Source : Bloomberg, Lyxor AM
L/S Credit : inchangé (légère surpondération)
L’argumentation en faveur des placements en obligations
d’entreprise est devenue moins évidente. Nous pensons que
l’univers du crédit continuera à présenter des opportunités,
mais dans des niches de marché, hors des segments de
référence.
Les valorisations des marchés du crédit américains et
européens sont élevées. Aux niveaux de spreads actuels, le
profil rendement / risque s’est dégradé depuis le début de
l’année. Nous continuons de privilégier les fonds qui limitent
leur exposition directionnelle et se concentrent sur des
opportunités spécifiques.
L/S Credit funds : exposition nette
80%
Lyxor L/S Credit Arbitrage
Credit Net Exposure
70%
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0%
-10%
Source : Lyxor AM
STRATÉGIE D’INVESTISSEMENT
Second trimestre 2013
28
Des signes de nervosité apparaissent sur les marchés du
crédit. Les volumes d’émissions restent proches de leurs plus
hauts, suscitant des doutes sur la qualité des titres émis. À
cet égard, notons que le taux de migration des notations de
Merrill Lynch est quasi-nul aux États-Unis, mais à la baisse en
Europe et dans les marchés émergents.
INVESTISSEMENTS ALTERNATIFS
Crédit : taux de migration des ratings
12
Credit Rating Migration Rate (3M trailing, % issuers)
8
4
0
-4
Les craintes que les taux sans risque amorcent un nouveau
cycle haussier se sont traduites par des sorties de capitaux
des obligations à haut rendement, et des afflux vers les prêts
à effet de levier offrant des taux variables. Les investisseurs
sont en quête de protection contre les risques de duration.
Face à cet environnement plus difficile, les gérants L/S
Credit examinent les couvertures de taux d’intérêt et limitent
leur exposition directionnelle, tout en renforçant leur
exposition brute afin de doper les performances générées par
les opérations d’arbitrage. D’autres opportunités résident dans
le crédit structuré qui continue d’offrir un rendement plus
élevé et une plus grande marge de progression par rapport
aux obligations d’entreprise traditionnelles.
La situation est très différente en Asie où le crédit en tant
que classe d’actifs gagne en pertinence pour des motifs
tant fondamentaux que de valorisation. La santé des
entreprises est solide et les taux de défaut devraient rester
bas. Le portage, la compression des spreads et la sélection
des titres devraient continuer à soutenir les performances des
marchés de crédit. Sur la plateforme Lyxor, un important
gérant L/S Credit axé sur l’Asie a récemment réduit ses
couvertures, ce qui témoigne d’un fort niveau de conviction.
Globalement, nous maintenons une légère surpondération sur
la stratégie L/S Credit.
-8
US High Yield
Europe High Yield
EM High Yield
-12
-16
-20
Source : BofA Merrill Lynch, Lyxor AM
Convertibles: rebond encourageant des émissions
2.0
1.8
U.S. Convertible Issuance
(3M average of daily issuance, $ billion)
1.6
1.4
1.2
1.0
0.8
0.6
0.4
0.2
0.0
Source : Bloomberg, Lyxor AM
Convertibles : des valorisations équilibrées
130
0.3
Convertibles rich
Cheapness Index
 Attitude moins défensive sur le Convertible
Arbitrage
125
Lyxor CB Arb Index (left
scale)
0.2
0.1
120
0
Convertible Arbitrage : relevé (légère sous-pondération)
115
-0.1
Le trimestre dernier, notre décision d’abaisser la stratégie à
« forte sous-pondération » ne traduisait pas une opinion
baissière sur les actifs sous-jacents mais l’anticipation de
performances moindres que d’autres stratégies alternatives.
Nous continuons de penser que d’autres stratégies sont
mieux positionnées, mais l’écart s’est réduit. Nous relevons
d’un cran le segment Convertible Arbitrage.
Le volume d’émissions, source majeure de revenus pour
les fonds Convertible Arbitrage, montre des signes
hésitants de reprise après quatre années de repli jusqu’à 20
milliards de dollars en 2012.
Comme l’a indiqué notre analyste spécialisé sur les fonds de
convertibles, la stratégie tend à performer en phase. Les
périodes où les investisseurs sont frustrés après de piètres
résultats, sont souvent annonciatrices de franche
amélioration. La stratégie a fait l’objet d’importantes sorties de
capitaux, ce qui pourrait signifier paradoxalement, qu’une
forte performance s’annonce.
STRATÉGIE D’INVESTISSEMENT
110
-0.2
105
-0.3
Convertibles cheap
100
Jan-09
-0.4
Jan-10
Jan-11
Jan-12
Jan-13
Source : Barclays Research, Lyxor AM
Le problème de liquidité est-il toujours d’actualité ? D’un
côté, la faible participation des fonds alternatifs sur le marché
des convertibles, le peu de levier utilisé et les incertitudes
règlementaires imposées aux « broker dealers » suggèrent un
environnement de faible liquidité. De l’autre, dans la mesure
où les investisseurs institutionnels représentent à présent la
majorité des intervenants, le marché est moins spéculatif et
les risques de ventes massives ont nettement diminué.
Enfin, les valorisations ont repris par rapport à fin 2012 et
ne signalent dorénavant ni décote, ni surcote. Certes,
elles ne permettent pas de couvrir un éventuel scénario
baissier, mais notre scénario central est positif.
Second trimestre 2013
29
INVESTISSEMENTS ALTERNATIFS
 CTA : “is the trend our friend again?”
CTA: amélioration progressive des fondamentaux
10%
40%
CTA Long Terme : inchangé (neutre)
Favorable backdrop
30%
15%
CTA Court Terme : inchangé (légère sous-pondération)
20%
20%
10%
Notre recommandation sur les CTAs reste neutre pour les
modèles long terme et légèrement sous-pondérée pour
les stratégies à fréquence plus élevée. L’embellie que
nous envisagions fin 2012 pour les fonds systématiques
s’amorce mais la route est encore longue.
L’environnement de taux d’intérêt quasi nuls continuera
vraisemblablement à nuire aux performances : en l’absence
de tendance sur les marchés de taux et sans intérêts versés
sur les liquidités disponibles, générer du rendement est plus
difficile. Les CTA devraient néanmoins bénéficier de la
normalisation du marché, qui s’accompagne notamment
d’une moindre corrélation entre les actifs financiers et de
tendances plus persistantes.
25%
0%
30%
-10%
35%
40%
-20%
Market Interdependence indicator
reversed lh scale
Trend indicator (rhs)
-30%
Unfavorable backdrop
45%
-40%
Source : Bloomberg, Lyxor AM
CTA : Margin to Equity
Currency
Interest Rates
Le processus a débuté et après les résultats décevants de
nombreux CTAs en 2012, les fonds à long terme ont affiché
des performances satisfaisantes ces 3 derniers mois. Deux
facteurs détermineront le contexte fondamental des prochains
mois :
-
-
Les corrélations entre classes d’actifs et au sein des
classes d’actifs reculent. L’indice d’interdépendance
de Lyxor s’est fortement replié par rapport à son pic
de 2009, mais n’a pas encore rejoint les niveaux
d’avant crise. Au niveau actuel, les gérants CTA
peuvent déjà profiter d’avantages accrus en termes
de diversification.
En revanche, l’amélioration de l’indicateur de
tendance ne s’est guère concrétisée jusqu’à présent.
L’indicateur a quitté ses plus bas de mi-2011, mais
s’est récemment affaibli, ce qui suggère des
marchés évoluant dans un intervalle réduit. Nous
pensons que l’appétit des investisseurs pour le
risque renforcera les tendances à l’avenir.
Equity
Metals
Margin to Equity
Mar-13
Nov-12
Aug-12
May-12
Agriculturals
Energy
0%
1%
2%
3%
4%
5%
Source : Lyxor AM
CTA : positionnés pour la grande rotation
45%
Lyxor CTA Risk allocation
40%
Equity
Bond
35%
30%
25%
20%
15%
Pourquoi ne pas aller plus loin et relever les fonds CTA en
leur attribuant une légère surpondération ?
Les données issues de la plateforme Lyxor indiquent que les
CTA sont devenus acheteurs en actions. Ils ne sont plus
une source de diversification ou de protection dans
l’élaboration des portefeuilles. Au contraire, ils doivent être
considérés comme consommant une partie du budget de
risque. À ce stade de la reprise, nous préférons les fonds L/S
Equity capables de générer de l’alpha. De plus, bien que
justifiées par les fondamentaux, les positions vendeuses sur
les matières premières agricoles, larges et consensuelles,
pourraient peser sur les performances à court terme. A la
différence des positions sur le yen et la livre sterling,
couramment vendeuses dans les CTAs à court et long terme,
les
positions
obligataires
varient
considérablement.
Globalement, les CTAs long terme conservent des
positions acheteuses réduites sur les taux d’intérêt,
tandis que les modèles à fréquence plus élevée sont en
général passés vendeurs. Cette différence explique notre
STRATÉGIE D’INVESTISSEMENT
10%
Source : Lyxor AM
réserve sur les fonds à court terme. Le maintien de politiques
monétaires accommodantes milite pour l’absence de positions
vendeuses sur les obligations, même surévaluées.
 La sélectivité est fondamentale dans
l’univers Global Macro
Global Macro : inchangé (légère surpondération)
Fixed Income Arbitrage : rétrogradé à neutre
Les gérants de stratégies Global Macro bénéficient d’un
spectre d’opportunités intéressant, tant au sein des marchés
développés qu’émergents. Le contexte économique post-crise
Second trimestre 2013
30
sans précédent continue de produire de nombreux thèmes
d’investissement. Au Japon, le changement de politique
suscite des opportunités comme la dépréciation du yen ou la
revalorisation des actions japonaises.
Pour les mois à venir, les idées à monétiser ne devraient pas
manquer. Tout d’abord, nous anticipons une plus grande
différentiation en termes de politique monétaire, la Fed et la
BCE privilégiant le statu quo tandis que la BoJ et la Banque
d’Angleterre accentuent le soutien monétaire ou envisagent
de le faire. Le paysage concurrentiel devrait évoluer au sein
de la zone euro où l’austérité fait chuter le coût du travail dans
les pays périphériques, ce qui stimulerait leurs exportations.
Les marchés émergents constitueront également une solide
source d’opportunités. En ce qui concerne les actions, la
récente dé-corrélation par rapport aux marchés développés
illustre l’importance croissante des facteurs locaux dans les
performances. De même, des déterminants spécifiques
dicteront les mouvements des marchés obligataires et de
changes. Un retour de l’alpha sur les marchés des matières
premières est également prévisible, en ligne avec celui des
fondamentaux d’offre et de demande comme input principal
de décision.
Nous conservons une légère surpondération à l’égard de la
stratégie dans son ensemble. Toutefois, investir dans les
stratégies Global Macro exige avant tout une grande expertise
en termes de sélection de fonds.
Les distorsions résultant de l’assouplissement quantitatif de la
Fed constitueront à un moment donné une source
d’opportunités pour les arbitragistes positionnés sur les titres
à revenu fixe. Toutefois, à court terme, le potentiel de hausse
de la stratégie Fixed Income Arbitrage nous semble limité
dans un environnement caractérisé par de faibles niveaux de
volatilité et un aplatissement des courbes de taux d’intérêt.
STRATÉGIE D’INVESTISSEMENT
INVESTISSEMENTS ALTERNATIFS
Global macro: des thèmes en abondance
110
Currencies against USD
(spot rates rebased)
BRL
105
100
RUB
EUR
95
GBP
90
JPY
85
28 4
Dec-12
11 18 25
Jan-13
1
8
15 22
Feb-13
1
8
15 22
Mar-13
29
Source : Thomson Reuters, Lyxor AM
Global Macro: hausse de l’exposition en actions
Global Macro
gross exposures
Mar-13
Dec-12
Sep-12
Jun-12
Commodity
200%
150%
100%
Forex
50%
Equity
0%
Interest
Rate LT
Interest
Rate ST
Source : Lyxor AM
Nous recommandons une position neutre sur la stratégie et
estimons que d’autres stratégies alternatives devraient
afficher des profils rendement / risque plus attractifs.
Second trimestre 2013
31
STRATÉGIE D’INVESTISSEMENT
INVESTISSEMENTS ALTERNATIFS
Second trimestre 2013
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