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ANNONCE
Pauvre mais…
//__La belle-doche était partie avec ses deux filles à la soirée
house de DJ Antoine dans le club le plus classe de la ville.
Ashley, elle, n’avait pas été autorisée à les suivre. « De toute
façon, le portier ne te laissera jamais entrer avec tes tee-shirts
en batik, alors laisse tomber », ironisèrent- elles, toutes pom-
ponnées qu’elles étaient. Elles la laissèrent donc à la maison,
bien qu’Ashley eût réussi en un temps record à résoudre le
cube Rubik que sa belle-mère lui avait lancé – « tiens, si tu ar-
rives à le remettre en ordre, je verrai si je change d’avis »,
avait-elle ricané. Le jeune voisin sourd qui, comme d’habi-
tude, avait rejoint Ashley dans sa chambre en passant par le
soupirail, lui avait donné un coup de main en douce.
Ashley avait les cheveux blonds comme les blés. Les rap-
peurs qui squattaient devant chez Denner se retournaient sur
son passage. Ils avaient beau se moquer de ses fripes de bro-
cante, tous se doutaient que ses lèvres étaient aussi sucrées
que du Coca Cherry. Ashley speeda jusqu’à la gare. Direction
la teuf de DJ Antoine ! Sauf que, purée, cette histoire de por-
tier, c’était sûrement vrai : elle et son look de clodo, ça n’allait
probablement pas le faire… Qu’importe, elle sauta dans le
train, sans billet puisque, eh oui, elle était belle, mais elle
manquait de thunes.
Devant la boîte, Ashley se sentit un peu nouille jusqu’à ce
que – oups ! – Melanie Winiger lui rentre dedans. « Désolée ! »
fit Ashley. « T’inquiète ! » rigola Melanie. Et d’ajouter : « Hé, tu
veux mater mon nouveau tatouage ? Fait à l’encre bio », pré-
cisa l’ancienne miss qui, avant de disparaître dans un taxi, lui
balança un sac plein de fringues absolument mortelles. « Trop
cool, comme dans un conte de fées », jubila Ashley. Ainsi sa-
pée, elle passa tranquille devant le portier. La soirée déchirait.
Ebloui, DJ Antoine descendit rejoindre la belle sur la piste de
danse et se trémoussa à ses côtés sur des beats d’enfer. Mais
lorsqu’il chercha à tâter sa lingerie de plus près, elle l’envoya
paître illico. Ce n’est que sur le chemin du retour qu’elle nota
ce qui était écrit sur son tee-shirt : « Pauvre mais sexy ! » « Une
citation de Platon, se dit-elle. Il faut être timbré pour impri-
mer un truc pareil sur un top Gucci. »__//
Jürg Odermatt | odi@gmx.ch
Notre patrimoine est unique. Contribuez à sa sauvegarde! Pour
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Le patrimoine,
un lien.
des avantages sociaux au lieu de réfléchir
uniquement en termes de maximisation de
leur profit. Cessant de vouloir croître à tout
prix, les banques soutiendraient une écono-
mie ancrée dans la réalité et fondée sur
l’éthique. L’actionnariat également est remis
en question : de nombreux petits action-
naires appelés à exprimer leurs revendica-
tions sociales valent mieux que quelques
gros. La clientèle des banques devrait en
outre renoncer à percevoir un intérêt. Une
banque ancrée dans l’économie réelle a be-
soin d’un enracinement local et de bien
connaître son environnement immédiat.
Mais une saine concurrence entre banques
est nécessaire. Les structures de propriété et
les relations avec la clientèle devraient contri-
buer à ce que créer de la monnaie scripturale
soutienne une économie socialement et éco-
logiquement durable, aussi lente qu’il le fau-
dra. Certes, de telles banques existent déjà,
mais leur modèle d’affaires a encore du che-
min à parcourir pour se propager.
Mettons donc en place un système réunis-
sant de nombreuses petites banques coopéra-
tives, à orientation éthique et durable, enra-
cinées localement, se finançant exclusivement
à l’interne. Elles n’aboliraient pas pour autant
le processus actuel de création de monnaie,
mais elles le rendraient minime et efficace
pour l’économie réelle. Ces banques travail-
leraient aussi « monétativement » que pos-
sible, sans qu’il soit nécessaire de nationali-
ser la création de monnaie. Ne serait-ce pas
un compromis entre la situation d’au-
jourd’hui et l’objectif ambitieux d’une ré-
forme monétative ?__//
Christian Arnsperger | christian.arnsperger@uclouvain.be
L’auteur est économiste à l’Université de Louvain (Belgique).
Il est actuellement en année sabbatique au sein de la Banque
Alternative Suisse.
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