
En supposant que les ménages souhaitent maintenir un rapport constant entre leur
stock d’épargne et leurs revenus, nous pouvons calculer les flux nets d’épargne des ménages
au sein de chaque période, relativement à la valeur de la production. Nous reprenons pour cela
l’exemple précédent et supposons que les ménages souhaitent maintenir un rapport de 1 entre
leur stock d’épargne et leurs revenus. Dans ce cas, une injection monétaire supplémentaire
représentant 4,7% de la valeur de la production
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serait nécessaire pour que la demande issue
des revenus générés par la production soit égale à la valeur de la production.
Une injection monétaire représentant 5,5%
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de la valeur de la production serait alors
nécessaire afin de contrebalancer les flux nets d’épargne et de permettre aux entreprises de
réaliser les profits anticipés.
Une surproduction généralisée, c’est-à-dire ici l’incapacité des entreprises dans leur
ensemble à vendre leur production avec une même marge d’une période sur l’autre,
surviendrait donc si cette injection monétaire supplémentaire était inférieure à (Y – D), donc
si elle représentait dans notre exemple moins de 5,5% de la valeur de la production.
La surproduction est désormais possible parce que l’économie est monétaire.
Néanmoins, la surproduction ne s’explique pas nécessairement par des causes monétaires. En
effet, dans une économie connaissant une croissance régulière et dans laquelle les ménages
souhaitent maintenir un ratio constant entre leur épargne détenue sous forme monétaire et
leurs revenus, l’écart entre la demande et la valeur de la production représente une part
constante de la valeur de la production. Une injection de monnaie proportionnelle à la valeur
de la production est donc requise au sein de chaque période pour égaliser la demande et la
valeur de la production. Par conséquent, si une crise de surproduction se développe au sein
d’une période, elle ne peut s’expliquer par la variation des injections monétaires requises,
puisque celles-ci sont constantes. Seule une modification du comportement des agents
économiques, se traduisant par exemple par une hausse de l’épargne ou une baisse des
investissements et de la consommation des capitalistes, peut expliquer que les injections
4
1 1 2
1
t t t t
t t t t t
t t t t t
W W
E D S E E
Y Y Y W
π π
π
− − −
−
+ − +
− ∆ −
= = = =
+
5
t t t t t t
t t t
Y D Y E E D
Y Y Y
= + = + =