5
RESUME ET CONCLUSIONS
Cette étude, réalisée sous la direction du Collège « Entreprises » de Paris
EUROPLACE, présidé par Bruno LAFONT, Président directeur général du Groupe
Lafarge, et du Collège « Investisseurs Institutionnels » de Paris EUROPLACE,
présidé par Yves PERRIER, Directeur général d’Amundi, a pour objet de mettre en
perspective, dans le contexte des leçons de la crise et des nouvelles régulations
financières, les conditions du financement de l’économie et l’équilibre souhaitable
entre stabilité et croissance.
Ce rapport tend à définir la nécessaire cohérence des initiatives concernant les trois
piliers de l’économie : les besoins de financement des entreprises ; les conditions de
mobilisation de l’épargne et de l’investissement et les processus d’intermédiation
financière entre le crédit et le marché.
La démarche du rapport est fondée sur la cohérence recherchée entre le diagnostic qui
résulte d’une analyse approfondie de la situation des acteurs économiques et des
perspectives de l’économie française et les propositions. D’où le plan : caractéristiques du
financement de l’économie française (chapitre 1), analyse et perspectives
macroéconomique et macro financière fondées sur celles des agents économiques dans le
nouveau contexte de régulation prudentielle, identification des principales difficultés de
financement (chapitre 2), propositions visant à faire émerger les conditions de cohérence
nécessaires au meilleur bouclage possible du financement de l’économie et de ses
entreprises autour de trois piliers : besoin de financement des entreprises, capacité
d’intermédiation financière via le crédit, les marchés et les financements alternatifs et
capacité à trouver en contrepartie les investisseurs nécessaires (chapitre 3).
Pour quelques années (de 2011 jusqu’à environ 2015), la zone euro traverse une
période de transition difficile. Réduction des déficits publics, assainissement des bilans
bancaires, mise en œuvre de nouvelles normes prudentielles dans le secteur financier et
recherche d’une gouvernance adaptée, visent à corriger les erreurs et vulnérabilité du
« modèle » européen, matérialisées dans la crise depuis 2008. De cette correction, il
résulte malheureusement, mais inévitablement une faiblesse de la croissance, une
montée sensible du chômage et, par ailleurs, un creusement des écarts de croissance
entre pays du centre-nord et de la périphérie, entretenus par des écarts de taux d’intérêt
via les primes de risque : les investissements de portefeuille continuent de refluer des pays
de la périphérie vers ceux du centre-nord tandis que les crédits au secteur privé reculent
dans le premier groupe de pays et maintiennent une progression dans le second.
Mais des progrès sont en cours dans la gouvernance, la solidarité et la
convergence européennes : les mécanismes de partage des risques pour limiter les effets
dépressifs des plans de rigueur sont désormais opérationnels, la supervision bancaire de
l’union européenne prend tournure, les déficits jumeaux des pays périphériques se