Les théories économiques modernes révèlent de façon probante que nos économies de marché
s’écartent de leur existence de l’acceptabilité de la monnaie comme intermédiaire nécessaire
des échanges, fondamentalement décentralisés.
L’introduction de cette dernière a deux effets sur l’économie.
Le premier, la réduction des coûts de transaction stimule les échanges qui, à leur tour,
permettent la division du travail et la spécialisation.
Telle est l’origine de la croissance selon Adam Smith.
La seconde, la séparation de l’acte d’achat à l’acte de vente introduit une incertitude quant à la
correspondance automatique de l’offre et de la demande : le producteur doit anticiper a priori
la demande qui lui sera adressée, et ses prévisions peuvent s’avérer invalidées dès lors que
l’économie n’est pas stationnaire.
Ainsi les économies sont retrouvent sujettes à des crises et ce du fait des caractéristiques
propres d’une économie marchande par opposition à des crises provenant de chocs trouvant
leur source en dehors de l’économie.
Le marché s’est avéré fort efficace pour organiser les échanges de marchandises tels que les
matières premières, les produits intermédiaires, les biens de consommation.
En revanche, sa puissance a été plus problématique en ce qui concerne l’organisation des
échanges en matière de travail, de monnaie et de relations avec la nature, faisant ainsi
apparaître ses limites.
C’est dans le domaine de la finance que les limites du marché apparaissent le plus.
En effet, sur le marché financier, sur lequel se confrontent offre et demande au travers de
cotation, s’échangent des promesses et des anticipations d’une valeur future marquée par
toutes les incertitudes nées de la conjonction, de comportements stratégiques, mais aussi de
l’incapacité des acteurs à calculer les conséquences de leurs décisions présentes sur leur
revenu futur.
Sur ce marché, de la conjonction des anticipations émerge une convention, un sentiment
partagé, qui sert de référence à la révision des évaluations privées.
Or quand l’incertitude se multiplie, les acteurs du marché sont alors davantage incités à se fier
à la convention du marché, au lieu de faire confiance à leurs propres évaluations.
Dans ce cas, le marché converge soit vers une évaluation très optimiste, soit vers une
évaluation extrêmement pessimiste.
Le basculement de l’une à l’autre se manifeste souvent par une crise financière.
Ces crises périodiques peuvent se diffuser au reste de l’économie, précipitant le passage du
krach financier à la récession économique, voire à la dépression.
Or depuis quelques décennies, les crises financières se sont multipliées et secouent presque
sans interruption, l’économie mondiale, prenant souvent la forme de crises « jumelles »
(conjugaison de crises bancaires et de crises de change).
Entre 1971 et 2008, l’économie mondiale a enregistré pas moins de vingt-quatre crises
financières, soit en moyenne une crise toutes les années et demie.
Ce qui représente un record historique.
Elles ont été spécialement fréquentes et profondes pour les économies les plus récemment
intégrées aux mouvements financiers internationaux, alors que les économies qui s’inscrivent
dans une longue tradition d’intermédiation financière ont été moins sévèrement touchées.
Certaines de ces crises ont frappé nombre de pays émergents et affectent aussi les pays
développés, pourtant ces crises bancaires avaient quasiment disparu dans la période de forte
et régulière croissance de l’après-Seconde Guerre mondiale.
Mais, quelle que soit leur nature, la majorité des crises restent difficiles à prévoir, et même
leur interprétation après coup est sujette à débats.
Pour comprendre ce phénomène qui touche particulièrement les économies mondiales, depuis
quelques temps, nous nous interrogerons sur la typologie des crises financières qui ont marqué
ces vingt dernières années et les mesures mises en œuvre dans le but de les gérer voire les
prévenir.
Nous avons donc dans un premier temps, analyser les crises financières (I), puis, nous avons
mis en évidence les différentes institutions qui ont pour rôle de gérer ces crises (II), et pour
finir, nous avons exposé une crise d’actualité : la crise des subprimes (III).
L’analyse des crises financières
Pour analyser les crises financières, il convient de les caractériser, de les classifier et de les
définir.
Afin de nous éclairer un peu plus, nous allons également donner quelques exemples de crises
qui ont marqué ces vingt dernières années.
Typologie et caractéristiques des crises
Nous avons ainsi distingué et défini les crises locales des crises systémiques ; les crises de
marchés des crises bancaires ; les crises de change et les crises boursières des krachs
boursiers.
Crises locales / Crises systémiques
Une crise de la globalisation financière devient systémique dès lors que le problème qui est au
départ local, c’est-à-dire propre à un pays (ou une banque), finit par s’étendre à l’ensemble
d’un système.
Par exemple, la faillite d’une banque qui finit par toucher l’ensemble du système bancaire.
Une crise locale s’étend à tout un système (ou région) quand ce dernier, suite à la crise, est
sujet à un certain nombre de risques : les risques systémiques.
Deux idées principales permettent de caractériser les risques systémiques :
L’immense incertitude dans laquelle on se trouve pour évaluer les prix d’équilibre
des actifs financiers,
L’aveuglement au désastre.
La notion de crise systémique fut utilisée entre les deux guerres mondiales, particulièrement
par les marxistes.
Les crises systémiques sur le marché financier sont effroyables, à la fois du point de vue de
l’impact sur la confiance et de celui de l’impact sur l’économie réelle.
La meilleure illustration en a été fournie par la crise de 1929.
Les crises locales sont généralement passibles de solutions par le marché contrairement aux
crises systémiques, qui elles, appellent souvent l’intervention de la banque centrale et /ou de
l’Etat.
Dans l’histoire moderne, il n’y eut que deux crises systémiques :
La première fut la grande crise de 1929, crise économique et sociale du système
capitaliste.
Ce fut une crise cyclique dévastatrice et l’une des causes de la montée au pouvoir des
nazis en Allemagne.
La seconde fut l’implosion du système socialiste soviétique et des démocraties
« populaires ».
Crises de marchés / Crises bancaires
Il existe un certain clivage entre les crises de marchés financiers et les crises bancaires, et
ceci, si l’on s’intéresse à l’origine des crises.
En effet, certaines crises illustrent précisément des crises de marchés, tandis que d’autres sont
les conséquences de la dégradation des banques.
Les crises de marchés illustrent l’instabilides dynamiques de prix sur les marchés financiers
et les manques de liquidité qui peuvent s’y révéler brutalement.
Les crises de marchés sont multiples.
Les principales crises se sont produites sur les marchés des actifs financiers et réels tels que :
Le marché boursier (en 1987 et en 2000-2002)
Le marché immobilier (au tournant des années 1990 et 2007)
Depuis les années 1990, l’économie mondiale fut frappée par une vague de crises de marchés
qui affectèrent tant les pays développés que les pays émergents.
Ces crises touchaient particulièrement le marché de change.
Les crises bancaires, quant à elles, sont des situations dans lesquelles les banques ont une
situation financière très dégradée.
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