
Éclairage
40 La Vie économique Revue de politique économique 3-4/2015
anticyclique. Les banques systémiques 
doivent en outre remplir des exigences sé-
vères en matière de qualité des fonds propres.
Avec une part de fonds propres de 16,6% 
à fin 2014, dont 14,6% de fonds propres de 
base, la ZKB se situe nettement au-des-
sus des exigences minimales. Par diverses 
mesures, elle a veillé très tôt à dépasser les 
directives et à rétablir ainsi sa flexibilité. 
De ce fait, elle compte désormais parmi les 
banques les plus sûres du monde, même 
sans la garantie d’État. 
Une dotation solide en fonds propres 
réduit aussi le risque afférent à la liquidité 
en cas de ruée sur les banques. Il s’agit là de 
la menace la plus immédiate qui pèse sur la 
stabilité d’une banque en cas de crise. Leh-
man Brothers, Northern Rock et  HRE sont 
de bons exemples de la façon dont le refi-
nancement insuffisant des actifs et la fai-
blesse du volant de liquidités peuvent mener 
en quelques jours à une crise existentielle.
La gestion du risque afférent à la liqui-
dité joue un rôle décisif pour empêcher une 
crise. Dès 2015, les banques systémiques 
suisses doivent satisfaire entièrement aux 
exigences de Bâle III concernant le volant 
de liquidités («Liquidity Coverage Ratio», 
LCR), soit un an avant l’Union européenne, 
par exemple, et trois ans avant les banques 
non systémiques. La ZKB a relevé très tôt 
son volant LCR et en remplit les exigences 
depuis 2013.
Plan de stabilisation et fonds officiels
À part ces exigences renforcées en ma-
tière de fonds propres et de liquidité, le 
plan de stabilisation comporte des mesures 
pour remonter les taux de fonds propres et 
de liquidité en cas de crise grave. Les pos-
sibilités pour la ZKB d’accroître ses fonds 
propres sont certes considérables, mais peu 
diversifiées.
L’un des instruments à sa disposition est 
le capital de dotation du canton de Zurich. 
Le cadre accordé par le législatif cantonal 
s’élève à plus de 1 milliard de francs, ce qui 
équivaut tout juste à 2% de part supplémen-
taire de fonds propres. En outre, la banque 
peut recourir à des emprunts de rang subor-
donné avec abandon de créance, dont elle 
est l’une des émettrices les plus solidement 
établies sur le marché. Réduire à grande 
échelle les actifs pondérés du risque n’est en 
revanche pas une option, étant donné que 
l’immense majorité des fonds propres sont 
liés aux opérations de crédit classiques, les-
quelles doivent être protégées en tant que 
fonctions systémiques.
Les mesures concernant la liquidité sont 
détaillées minutieusement dans le plan de 
stabilisation; elles ont été testées et accor-
dées aux plans de crise de la banque. La 
priorité va moins aux crises systémiques, 
dans lesquelles la ZKB serait plutôt avanta-
gée par sa garantie d’État, qu’à une crise très 
grave spécifique à l’établissement. Grâce 
à ces mesures, la banque ne s’en remet pas 
simplement à la garantie d’État, mais assure 
sa liquidité avec ses propres forces, même en 
cas de graves problèmes.
Les travaux concernant le plan de stabili-
sation sont largement achevés. Celui-ci sera 
mis à jour au moins une fois par an.
Plan d’urgence: plusieurs  
stratégies pour un même but
Le plan d’urgence doit, en outre, présen-
ter les bases sur lesquelles les fonctions sys-
témiques se poursuivront sans solution de 
continuité en cas d’insolvabilité imminente. 
À cet effet, les mesures qui y figurent doivent 
être applicables immédiatement, par exemple 
pendant le week-end. Cela n’est possible que 
si le plan d’urgence se fonde sur les caracté-
ristiques spécifiques de la banque concernée.
Quelles sont les caractéristiques de la 
ZKB? Tout d’abord son statut juridique, qui 
en fait une banque du Parlement. En effet, ce 
n’est pas le gouvernement cantonal (Regie-
rungsrat) qui prend les décisions pertinentes, 
mais le législatif (Kantonsrat). Ensuite, la 
ZKB se concentre fortement sur le marché 
national, d’où le peu d’intérêt à séparer les af-
faires suisses des affaires étrangères, comme 
le font les grandes banques. Enfin, la majeure 
partie des risques résident dans les fonctions 
systémiques elles-mêmes. En cas de crise, ces 
dernières seraient donc sans doute une partie 
du problème.
Étant donné ces particularités, il est peu 
probable qu’une seule stratégie puisse cou-
vrir tous les cas possibles. C’est pourquoi le 
plan d’urgence, conçu comme une «boîte à 
outils», comporte différentes stratégies et 
mesures. Il est en voie d’élaboration, avec le 
concours de la Finma.
Avec les stratégies retenues, la ZKB est 
convaincue d’avoir trouvé les voies permet-
tant d’assurer effectivement la poursuite des 
fonctions systémiques dans toutes les cir-
constances et de contribuer ainsi à la stabi-
lité du marché financier. N’oublions cepen-
dant pas que l’exigence décisive faite à une 
banque systémique est de gérer ses risques 
activement et de façon concentrée en temps 
«normal». Cette gestion doit maîtriser la 
complexité d’une grande banque et mettre 
en réserve des volants de fonds propres et de 
liquidités suffisants pour qu’il ne soit jamais 
nécessaire d’actionner les plans de stabilisa-
tion et d’urgence. 
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1  Message du Conseil fédéral concernant la révision de 
la loi sur les banques, 4392.