1. Balance des paiements et réserves de change
En sus de la chute des prix du pétrole, les quantités d’hydrocarbures exportées ont baissé
de 4,6% au 1er semestre 2015 en glissement annuel. La conjugaison des effets prix et
volumes a largement impacté à la baisse le montant des exportations d’hydrocarbures, à
18,1 Mds USD (-43,1% en glissement annuel). Les exportations hors hydrocarbures se
sont établies à 0,8 Mds USD. Les importations, qui ont connu une tendance haussière ces
dernières années, ont baissé à 27,1 Mds USD (contre 30,1 Mds USD au 1er semestre
2014). Au total, le solde global de la balance des paiements affiche un déficit de 14,4
Mds USD au 1er semestre 2015 (dont 10,7 Mds USD au 1er trimestre), contre un déficit
de 1,3 Mds USD au 1er semestre 2014. Par suite, on observe une contraction des réserves
de change à 159,0 Mds USD à fin juin 2015 (contre 179,0 Mds USD à fin décembre
2014).
2. Equilibre budgétaire et Fond de Régulation des Recettes (FRR)
La banque d’Algérie relève que l’impact du choc externe sur les finances publiques,
fortement tributaire de la fiscalité pétrolière, se reflète dans le creusement du déficit
budgétaire et l’érosion des ressources du FRR. Le solde global du Trésor s’est détérioré
à -902,8 Mds DZD à fin mai 2015, tandis que les ressources du FRR ont chuté à 3441,3
Mds DZD à fin juin 2015, soit une érosion de 1717,6 Mds DZD (-33,3%) en un an.
3. Masse monétaire et inflation
Au 1er semestre 2015, la situation monétaire s’est caractérisée par une stabilisation de
l’indicateur M2 (0,04%), après sa contraction au 1er trimestre (-1,0%). Cette évolution est
imputable à la progression de 5,5% des dépôts à terme et en devises (soit la part dite
quasi-monnaie de M2), alors que les dépôts à vue se sont contractés de 10,1%. La
monnaie fiduciaire progresse sensiblement (5,3%), représentant désormais 28,2% de M2
et permettant une moindre régression (-2,3%) de l’indicateur M1 (composé des dépôts à
vue et de la monnaie fiduciaire).
L’inflation s’est établie à 5,2% en moyenne annuelle à la fin du 1er semestre. L’inflation
sous-jacente (hors produits alimentaires), en moyenne annuelle, a atteint 3,7% à juin
2015. L’inflation structurelle poursuit sa tendance croissante pour le 9ème mois consécutif,
tout en restant inférieure à l’inflation globale. A noter également que l’impact du choc
externe sur les fondamentaux a induit une dépréciation de 22% du dinar face au dollar au
1er semestre et une appréciation de 0,6% face à l’euro.
4. Liquidités et crédits à l’économie
A la fin juin 2015, la liquidité globale des banques s’établit à 2105 Mds DZD (2187 Mds
DZD fin mars 2015) contre 2731 Mds DZD à fin décembre 2014. Ainsi, le 1er semestre
a enregistré une forte contraction de la liquidité bancaire principalement due à la forte
baisse des dépôts du secteur hydrocarbures. Face à l’amenuisement de l’excès de liquidité
et dans le but de dynamiser davantage le marché monétaire interbancaire, la Banque
d’Algérie a commencé à réduire graduellement ses reprises de liquidité. S’agissant des
crédits à l’économie, on observe une progression de 8,6% au 1er semestre 2015, qui
concerne aussi bien le secteur public que le secteur privé.