ملحق االقتصاد اللبناين والعريب 558 عدد 201٣ كانون الثاين ECONEWS L’ÉCONOMIE LIBANAISE &ARABE ÉDITO Quand les cris n’ont plus d’échos… Mohamed Choucair TABLE DES MATIÈRES P1. éDITO Quand les cris n’ont plus d’échos... P2. PERSPECTIVES 2013 P3. MOT DU COMITé éditorial P4. Rétrospective CCIA-BML 2012 P7. STRUCTURE COMPéTITIVE Les multiples réunions de «cris d’alarme» des organisations économiques du 20 octobre 2011 et des 4 juin, 1er août, 24 septembre et 10 décembre 2012 avaient pour objectif d’alerter le gouvernement sur la gravité de la situation économique… Compte tenu du niveau sans précédent du marasme économique dans lequel notre pays et notre peuple sont plongés, il ne suffit plus aujourd’hui de nous réunir pour parler dans le vide. Le secteur privé n’entamera ce dialogue proposé par le gouvernement qu’à condition que ce dernier annule la mesure de la nouvelle grille des salaires du secteur public. Parceque toute augmentation des salaires conjuguée à une baisse de la croissance aurait des répercussions négatives au niveau macro-économique. Si cette mesure est soumise au Parlement, elle va déclencher une grève ouverte, point de non retour qui risque de faire échec à toute tentative de recouvrement économique. Nous appelons donc le gouvernement à se mettre au travail pour tenter de trouver des solutions efficaces à cette crise qui sévit jour après jour davantage dans le pays. Car si l’objectif de l’État est de mettre en péril l’économie du pays, il est sur le bon chemin! Pourtant, certains de nos ministres sont des hommes d’affaires aguerris et au fait des effets négatifs pouvant ré- sulter de l’adoption de certaines mesures telles qu’une réévaluation à la hausse de la grille des salaires. De plus, comment ignorer l’avis des institutions internationales, de la Banque centrale, des organisations économiques ou encore du secteur privé dans son ensemble? Évidemment, nous ne sommes pas contre le principe légitime d’une augmentation des salaires des fonctionnaires du secteur public mais nous sommes opposés aux décisions qui appauvriraient davantage un secteur privé qui croule déjà sous l’effet des taxes et souffre d’un manque cruel d’investissement. À cette situation des plus fragiles, viennent s’ajouter les répercussions de la crise syrienne, notamment sur l’export, ainsi qu’une instabilité sécuritaire redevenue chronique et qui affecte la confiance des investisseurs étrangers et l’affluence des touristes en provenance des pays du Golfe et d’ailleurs. geants que si l’économie s’effondre, nous serons tous plongés dans le chao et tout le monde y perdra. Nous assistons avec désolation à la régression de notre pays, à tous les niveaux. Entre 2005 et 2010, le montant des IDE au Liban était approximativement de 5 milliards de dollars par an, il est passé à presque 0% en 2011 et 2012. La croissance peine à atteindre la barre des 1% et nous en sommes actuellement à quatre heures d’approvisionnement électrique par jour, contre quatre heures de rationnement il y a quelques années. Qu’a fait notre gouvernement pour attirer les investisseurs, pour limiter les dépenses inutiles et pour mettre fin à la corruption? Des questions que nous laisserons ouvertes en cette fin d’année et que nous espérons ne plus avoir à poser! - PME: stratégie de développement et de création d’emplois. P8. INTERVIEW AVEC Angelina Eichhorst P10. ENQUÊTE - Ralentissement du secteur immobilier et espoirs de relance en 2013. P12. PROJET - La Chambre de Beyrouth et du Mont-Liban à l’écoute des entreprises sur Hotline 1314 - PACOME et TEMPUS: deux projets ambitieux se lancent. P14. Modes alternatifs de résolution des conflits (MARC) - L’irrésistible avancée de l’arbitrage. P15. ÉVÉNEMENTS - Les organisations économiques réitèrent leur refus de la grille des salaires. - Le Liban agricole privé et public participe à la foire Fresh Produce en Ukraine. - Lancement de la Journée du vin libanais à Paris en mai 2013. - La Résidence des Pins accueille le lancement du champagne Nicolas Feuillatte au Liban. Dans ces conditions difficiles, bâtissons ensemble un plan de sauvetage de notre économie et relançons la productivité. Il n’est pas nécessaire de rappeler que nous sommes prêts, comme par le passé, à mettre notre expérience et notre potentiel au service du redressement de la situation économique. Néanmoins, il est de notre devoir de mettre en garde nos diri- Numéro Seize, janvier 2013 - Publication «CCIA-BML» Directeur responsable Mohamad LAMAA Immeuble CCIA-BML, Responsable de la coordination Elham RAHAL Rue 1 Justinien, Sanayeh Rédaction Marilyne JALLAD PO Box 11 1801 Beyrouth, Liban Conseiller économique Roger [email protected] Maquette Integrated communications T: 01 353 390 ext: 162 ECONEWS est disponible sur: www.ccib.org.lb P18. Modes alternatifs de résolution des conflits (MARC) - Colloque autour de la médiation commerciale au Liban. P20. PROCHAINS ÉVÉNEMENTS - Expositions - Conférences P20. OPPORTUNITÉS D’AFFAIREs Page.2 Numéro Seize PERSPECTIVES 2013 Perspectives pour l’année 2013 Dans ses colonnes, Econews donne la parole aux différentes personnalités qu’elle a interrogées depuis sa création. Dans nos prochains numéros, vous pourrez découvrir encore bien d’autres points de vues, souhaits et perspectives économiques. CHAPEAU... Par Nabil de Freige, député En ce début d’année 2013, et en tant que président de la commission parlementaire de l’Économie, j’aimerais tirer mon chapeau pour le travail remarquable fourni par les instances économiques en général et la Chambre de commerce, d’industrie et d’agriculture en particulier. En effet, ces organisations ont fait le travail que le gouvernement et le Parlement auraient dû faire! Mon souhait pour l’année 2013 est que les élections législatives se déroulent dans les délais prévus par la constitution et qu’une majorité puisse constituer un gouvernement qui aurait pour principal objectif la relance économique du pays. Je suis convaincu que la résistance la plus efficace reste la croissance économique et non les missiles. Je suis aussi convaincu que seul le secteur privé peut relancer l’économie du pays mais pour y arriver, il a besoin de stabilité et de confiance. Un dernier souhait: les chambres devraient donner plus d’importance au secteur agricole car quelques partis politiques veulent essayer de le séparer du commerce et de l’industrie en proposant de nouveau la création de chambres d’agriculture, ce qui serait très néfaste pour l’avenir de ce secteur au Liban. Bonne année 2013. 2013: vers un dévissage généralisé de l’économie libanaise? Par Nicolas Chammas, président de l’Association des commerçants de Beyrouth La page de l’année 2012 se tourne sur un constat désastreux concernant l’état de l’économie national. Tous les clignotants - macro et micro, financiers, sectoriels et sociaux - ont viré au rouge après la dangereuse détérioration de la situation régionale et ses retombées catastrophiques sur la scène intérieure libanaise. L’imprévoyance, l’amateurisme et l’incompétence étatiques aidant, l’économie nationale sort véritablement essorée de l’année calendaire écoulée. Première victime de la crise, le secteur commercial est à bout de souffle après sept années de vaches maigres, marquées successivement par l’assassinat du Président Rafic Hariri, la guerre de juillet, les accrochages de Nahr el-Bared, le sit-in au centre-ville de la capitale, la crise financière mondiale et, pour (ne pas) finir, le blocus économique arabe. Ce dernier, implacable, a brisé les reins des commerçants en leur faisant rater les rendez-vous sacro-saints de l’été, du Fitr, de l’Adha et de Noël. Quid de 2013? Tout économiste sérieux ne saurait répondre qu’en termes de scénario, tant la visibilité reste réduite pour les mois à venir. Le scénario le plus souhaitable (mais est-il seulement envisageable?) serait une reprise vigoureuse de l’activité qui compenserait, un tant soit peu, les pertes cumulées. Un scénario médian maintiendrait, à quelque chose près, le statu-quo actuel à un niveau très bas. Le scénario le plus pessimiste, mais celui qui semble, hélas, tenir la corde, verrait une dégradation supplémentaire des indicateurs économiques, eu égard au volcan syrien, à la faible immunité du corps social libanais, et à la démoralisation généralisée des agents économiques du pays. 2013, l’année du capital humain Par Stéphane Attali, directeur général de l’ESA L’année 2013 risque d’être une année de très faible croissance pour le Liban, voire de récession. Certes, il faut garder confiance en cette résilience hors du commun dont les Libanais ont toujours su faire preuve, en particulier dans le secteur privé. Il n’est pourtant parfois pas inutile de l’aider. Les temps de faible croissance sont une belle opportunité pour prendre du recul et investir, en particulier dans ce qui fait la force des entreprises libanaises, leur unique «valeur refuge» en temps de crise: le capital humain. Ce n’est que par lui que les entreprises retrouveront le chemin de la compétitivité et de la croissance, par sa motivation, son partage des valeurs, sa créativité. Alors en 2013, faisons preuve plus que jamais de courage et d’innovation, pour faire du capital humain l’axe majeur de la reprise économique au Liban. Je suis confiant, notre sec- Réflexion sur le teur privé relèvera tousecteur textilejours les défis quelques habillement pour 2013 soient les obstacles! Par Fouad Zmokhol, président du Rassemblement des dirigeants et chefs d’entreprises libanais (RDCL) En tant que chef d’entreprise, il faut rester objectif et réaliste: malheureusement, la plupart des indicateurs et les chiffres économiques nous poussent à prévoir une année 2013 épineuse. La récession mondiale touche l’ensemble de nos secteurs, l’inflation ne fait qu’attiser la gronde sociale. Les révolutions arabes, notamment la guerre en Syrie, pèsent lourd sur notre économie et risquent encore de perdurer. Les dissensions internes augmentent, essentiellement car les dirigeants sont aveuglés par les prochaines élections parlementaires… À l’ombre de ce paysage sombre qui se dévoile à l’horizon, notre objectif est de survivre, persévérer et surtout user de notre plus grand atout, celui de savoir identifier les opportunités à travers les crises. Notre secteur privé s’est développé durant les années de guerre les plus dures, je suis confiant qu’il relèvera toujours le défi quelques soient les obstacles! Un choc politique est nécessaire pour retourner la vapeur! Par Sami Nader, économiste Les perspectives de croissance pour 2013 ne sont pas roses. Un déficit budgétaire croissant associé à une balance de paiement négative n’est pas de bon augure. Un choc est nécessaire pour retourner la vapeur. Il doit être de nature politique. Il passe nécessairement par un nouveau gouvernement, compétent et crédible. Un gouvernement qui rétablit la stabilité, fixe une vision claire pour relancer la croissance, et engage les réformes structurelles nécessaires. Celles-ci doivent nécessairement inclure le partenariat secteur public-secteur privé. Par Naji Mouzannar, secrétaire du Syndicat des industriels textile et habillement libanais, ingénieur Du moment que l’être humain, à l’image des autres êtres vivants, ne se dote d’une protection corporelle innée, le secteur du textile et de l’habillement ne peut que continuer à croître, proportionnellement à la croissance démographique et à l’évolution du niveau de vie des populations, de leurs goûts et de leur tendance naturelle au changement. Concernant la croissance nationale en 2013 du secteur textile et habillement, je doute qu’elle retrouvera une situation favorable tant que l’instabilité régionale perdurera car à l’inverse de ce qui s’est passé dans les années cinquante, la situation s’est répercutée négativement sur l’économie, le tourisme et le pouvoir d’achat des citoyens. Tout n’est pas terne pour autant, et le créneau de la Haute couture devrait pour sa part continuer à échapper au marasme ambiant, grâce à l’image de marque qu’il s’est taillé, depuis déjà plusieurs décennies, et qu’il continue à maintenir et à améliorer, principalement auprès des ressortissantes nanties des pays du golfe et d’une Diaspora fière de se distinguer à travers une tenue vestimentaire à cheval sur les sensibilités occidentales et orientales. Est-ce que 2013 serait une année faste pour la Franchise? Par Nicolas Faure, NF Consultants ® www.nf-consultants.com La Franchise au Liban et dans la région a encore de très beaux jours devant elle malgré une conjoncture politique et économique peu favorable. Le secteur du commerce de détail et des services en franchise conserve, en effet, une très belle marge de progression qui profitera à n’en pas douter aux franchiseurs, qu’ils soient Libanais ou originaires d’autres horizons. Numéro Seize Page.3 Mot du comité éditorial Souhaitons que le Liban connaisse enfin l’été… Que pourrait-on souhaiter à nos lectrices et lecteurs du Liban et d’ailleurs, membres et représentants de la Chambre de commerce, d’industrie et d’agriculture de Beyrouth et du Mont-Liban et des chambres du Liban, présidents et membres des chambres de commerce des pays méditerranéens, ambassadeurs, ministres, députés, économistes, investisseurs, chefs d’entreprises, industriels et agriculteurs, hôteliers? Que vous soyez du secteur privé ou public, homme ou femme, vous espérez tous des lendemains meilleurs pour vos familles et vous voudriez éviter de léguer à vos enfants davantage de dettes et de tracas sécuritaires et politiques. Il ne suffirait pas de vous souhaiter tout simplement de bonnes fêtes de fin d’année. Car la relance économique ne vient pas d’un coup de baguette magique. Mais souhaitons plutôt que sur le terrain, nos hommes politiques parviennent à se mettre enfin d’accord sur une feuille de route qui amènerait la stabilité et la paix: deux conditions indispensables à une relance économique, à un retour des investissements étrangers, à la sécurité du pays et surtout à la confiance. Une confiance que vous et moi perdons jour après jour davantage. Mais il serait tout de même dommage de clore cette année 2012 sur une note pessimiste; l’abattement et la lassitude n’ont jamais permis de construire un pays. Tant que des hommes et des femmes continueraient de se réveiller tous les matins avec le désir d’un Liban meilleur, l’espoir resterait au rendez-vous. Car que serait-il resté de notre pays, si cher à nos cœurs, sans son secteur privé qui n’a cessé, et ne cesse encore, de se battre pour sa survie? En effet, les crises successives ne l’ont pas empêché de croître et de s’exporter dans le monde entier. Si bien que, si notre économie est encore résiliente, c’est bien grâce à vous. Alors quels sont nos souhaits pour l’année 2013? Celui, d’abord, d’une prise de conscience collective de la part de nos politiques face au danger qui nous guette tous, et une volonté d’empêcher le bateau de s’échouer dans les sables mouvants de la conjoncture régionale et des querelles de clochers. Souhaitons aussi que cette nouvelle année ramène les Libanais de la diaspora à leur terre natale, ainsi que les investisseurs étrangers et les touristes. Souhaitons que les Printemps arabes se muent en étés, pour que le Liban pâtisse un peu moins des conflits environnants. Souhaitons une résolution de la crise en Syrie pour le bien de nos deux peuples voisins. Souhaitons, qui sait, l’avènement d’une «Union des pays arabes» à l’image de l’Union européenne… peut-être vaut-il mieux laisser ce souhait de côté pour l’instant. N’en demandons pas trop. Il s’agit de souhaiter des choses simplement réalisables, et donc concrètes. Que les Libanais qui innovent dans les différents secteurs professionnels soient soutenus dans leurs projets pour empêcher l’émigration crois- sante de nos jeunes cerveaux. «Ne demandes pas ce que ton pays peut faire pour toi, demandes ce que tu peux faire pour ton pays!» Car à l’heure où demander, exiger, faire pression sur le pouvoir en place pour obtenir ce que l’on désire est légion, changeons la donne si elle ne donne pas les résultats escomptés. Et que le secteur privé continue à faire confiance au pays, afin qu’ensemble, nous mettions en œuvre un plan de sauvetage, en vue de relancer notre économie et la faire fleurir à nouveau. Alors 2013, souhaits de souffle et d’amour sans lesquels aucune bataille ou chemin ne sont possibles. Bonne année à tous et surtout continuons d’espérer l’été libanais, économique et politique! Il finira bien par arriver non? ECONEWS Page.4 Numéro Seize Rétrospective Rétrospective CCIA-BML 2012 Par Elham Rahal Une année s’achève et une nouvelle pleine de défis commence… Malgré l’ampleur de la crise dans la région, la Chambre de commerce, d’industrie et d’agriculture de Beyrouth et du Mont Liban continue à résister et réussit à faire face aux circonstances difficiles et à surmonter les difficultés énormes en coopération avec les organisations publiques et privées, préservant ainsi la pérennité de l’activité économique et favorisant son développement dans les divers secteurs. L’année en bref La Chambre est le premier défenseur du secteur privé et des intérêts de ses membres. Elle est l’œil vigilant qui veille sur l’économie. Mohamed Choucair chercha, dès le début de son mandat à la tête du conseil d’administration de la Chambre, à éviter toute politisation. «La politique sépare alors que l’économie réunit. Les bénéficiaires de la prospérité sont le citoyen et le pays». D’où son fameux slogan: La politique au service de l’économie et non le contraire. Entre la restructuration des locaux du siège de la Chambre et la mise en place d’une Chambre électronique (e-chamber), divers autres nouveaux services ont été lancés. Ci-dessous les plus importants accomplissements réalisés au cours de l’année 2012. Lancements de nouveaux services La Chambre électronique (e-chamber) Dans le but de renforcer et de développer les services qu’offre la Chambre à ses membres, la Chambre de Beyrouth et du Mont-Liban a lancé son projet ambitieux de «chambre électronique» qui vise à moderniser ses départements et leurs activités. Ce projet représente un défi «stratégique» vu la communication et l’interaction qu’assure la Chambre avec la communauté des affaires, sans oublier la transparence des transactions et l’efficacité des procédures que cela procure. La création d’un Centre d’Appel La CCIA-BML à votre écoute sur Hotline 1314 l’adhésion des membres, l’authentification des factures, les certificats d’origine, la formation par alternance, la diffusion du barcode, les expositions, les séminaires, les études économiques, l’information commerciale et légale, et un ensemble de services rendus à l’entreprise ou aux investisseurs. Le Call Center fut lancé lors d’une conférence de presse au Rotana-Géfinor en novembre 2012 pour faire connaître le centre à la communauté des affaires. Création d’un premier centre privé de médiation commerciale à Beyrouth, THE Lebanese Mediation Center (LMC) Le premier centre privé de médiation commerciale à Beyrouth, The Lebanese Mediation Center (LMC), a vu le jour cette année à l’initiative de la CCIA-BML. Ce centre est né grâce à un don du gouvernement suisse géré par l’IFC, et dont la CCIA-BML a été l’un des bénéficiaires. Ce centre a rejoint The Lebanese Arbitration Center (LAC) qui fonctionne à la Chambre depuis 16 ans et a rendu de grands services à la communauté des affaires. La CCIA-BML a réalisé ainsi un véritable Alternative Dispute Resolution Center (ADR) qui en plus du service qu’il rend aux affaires, met un terme à l’hésitation des investisseurs qui craignent les lenteurs de la justice, et favorise l’investissement direct étranger. Le soutien des Petites Et Moyennes Entreprises Dans le cadre de ses actions visant à renforcer le secteur privé libanais et notamment l’innovation, la CCIA-BML a mis en place un fonds d’appui aux entreprises innovantes, le FARO Liban. Ce fonds offre aux entreprises qui le méritent une assistance technique à titre gracieux, et un petit capital de démarrage à intérêt bonifié. Le FARO est une organisation méditerranéenne qui se monte pays après pays, avec la souplesse nécessaire pour atteindre les objectifs pour lesquels elle a été créée. Au Liban, les instances les plus concernées par la PME ont constitué par cooptation un «Board of Trustees» avec la mission d’organiser et de gérer le FARO. La CCIA-BML lui a accordé sa personnalité morale et a cédé au «Board» toutes les prérogatives de gestion. Elle a en outre constitué, dans le cadre de son Centre d’études, une équipe capable de gérer les dossiers. La CCIA-BML a également créé une commission technique, en charge de conseiller le «Board of Trustees» sur la politique à suivre dans le domaine de l’innovation et de l’internationalisation de l’entreprise, et de trancher les problèmes qui pourraient se poser dans l’étude des dossiers par la CCIB. Deux institutions ont été chargées de l’audit à postériori: KAFALAT SAL et BERYTECH. Projets de développement Pour toujours mieux répondre aux attentes du public et être au niveau des structures internationales, la CCIA-BML a lancé le Call Center, résultat de plusieurs mois de travail afin d’améliorer la communication entre la Chambre et la communauté des affaires. Un centre d’appels a été créé, dans lequel des opérateurs informés des diverses activités de la Chambre répondent directement aux demandes du public, ou les transfèrent aux divers départements et services pour les demandes plus pointues. Ce centre, qui fut créé en coopération avec l’Agence allemande de développement (G.I.Z.), couvre tous les services fournis par la Chambre, notamment La CCIA-BML a participé à plusieurs projets en tant que leader ou membre de consortium internationaux dans le cadre des programmes d’aide au développement de l’Union européenne et d’autres bailleurs de fonds. Ces projets portent principalement sur la modernisation agricole et industrielle, l’énergie renouvelable, la gestion des déchets, et divers projets dans le domaine de l’environnement, de la productivité et de la qualité. La coopération régionale est l’une des priorités de la CCIA-BML, qui se positionne comme un tremplin pour l’internationalisation de l’entreprise. Les projets européens, outre leur impact favorable sur l’économie, favorisent l’internationalisation de l’entreprise. Numéro Seize Mohamed Choucair, nouveau Président de l’ASCAME En 2012, Mohamed Choucair, président de la CCIA-BML, a été élu nouveau président de l’ASCAME, l’Association des Chambres de Commerce et d’Industrie de la Méditerranée. À ce titre, l’ASCAME est le représentant majeur du secteur privé de la Méditerranée. Mohamed Choucair a été élu sur la base d’un programme qu’il avait publié avant l’élection. Les grandes lignes de ce programme se rapportent au nouveau rôle des chambres qui va de plus en plus vers une représentation du secteur privé et une contribution aux poliChoucair et Yalcintas (élection ASCAME) tiques économiques. Pour M. Choucair, «il s’agit pour l’Association des Chambres de la Méditerranée de travailler de concert au développement harmonieux de la région en facilitant le transfert de technologies et en modernisant les législations du travail; d’assurer une plus grande stabilité économique génératrice de bien-être et de progrès social; les échanges commerciaux et les investissements entre les pays du Sud sont très insuffisants pour faire décoller la région et doivent être largement améliorés; l’emploi est la priorité absolue; le soutien des start-up et des petites entreprises peut apporter la solution la plus rapide et la moins onéreuse au sous-emploi». L’ASCAME a consolidé sa volonté de sceller son sort à l’Union pour la Méditerranée et de contribuer au lancement des projets qui furent à la base de l’institution, notamment l’ASCAME représentant le pont entre les investisseurs du Golfe et les entreprises du Nord à technologie avancée. Mohamed Choucair, PrÉsident de la CCIA-BML, devient Chevalier de l’Ordre national du Mérite L’ambassadeur de France au Liban remettant les insignes de l’Ordre National du Mérite à Mohamed Choucair. Le 16 novembre 2012, à la Résidence des Pins, Mohamed Choucair, s’est vu remettre les insignes de l’Ordre National du Mérite par l’ambassadeur de France au Liban, Patrice Paoli. «L’Ordre National du Mérite a été institué le 3 décembre 1963 par le général de Gaulle pour récompenser les mérites pour services rendus à la France», a déclaré Patrice Paoli, ambassadeur de France à l’ouverture de la cérémonie. C’est entouré de nombreux représentants et personnalités du monde des affaires et du secteur public, ainsi que des membres de la Fédération des chambres de commerce du Liban, que Mohamed Choucair s’est vu remettre l’Ordre National du Mérite par l’ambassadeur de France au nom du Président de la République française, François Hollande. Mohamed Choucair a été qualifié par l’ambassadeur de France de personnalité incontournable et marquante du monde des affaires au Liban. Page. 5 Les délégations et les expositions économiques Lex Bartlem, Mohamed Choucair, Sabounjian et Faddy Zouky. Vrej La Chambre œuvre au Liban comme à l’étranger pour mettre en valeur les différents aspects de l’économie libanaise en recevant et organisant des délégations et des missions à l’étranger et des expositions et des conférences. Visites effectuées en France, en Italie, en Espagne, en Turquie. Réunions avec les chambres locales. Discussions sur les moyens de faciliter les échanges des biens et services, et surtout le tourisme. Le renforcement des liens avec les autres Chambres et organisations économiques locales et internationales La Chambre a reçu au cours de l’année 2012 plusieurs délégations officielles et économiques venant de plusieurs pays comme la délégation d’hommes d’affaires iranienne présidée par le président de la Chambre de Yazd (février 2012), la délégation égyptienne (mars 2012), la délégation turque présidée par le président de la Chambre de Çanakkale (mars 2012), la délégation de l’Autorité de l’investissement en Irak (mars 2012), la délégation du Parlement indonésien (avril 2012), la délégation de Mohamed Choucair, l’ambassadeur de Suisse et le la Chambre de la Côte d’Ivoire (avril vice-président Gaby Tamer. 2012), la délégation chypriote (mai 2012), la délégation de la Chambre du Kazakhstan présidée par Sabr Yessenbekov (juillet 2012), la délégation australienne (octobre 2012). Dans ce cadre, des réunions bilatérales entre les hommes d’affaires ont été organisées par la Chambre de commerce de Beyrouth et du Mont-Liban. En 2012, et en vue d’affirmer les dimensions arabe et internationale de la Chambre et de renforcer son ouverture aux partenaires économiques du Liban dans la région et à travers le monde, la CCIA-BML s’est évertuée Le Président Choucair et le vice Président de à recevoir les diplomates arabes et la de la BEIM, M. De Fontaine Vive. étrangers en mission au Liban. La Chambre a par ailleurs signé des protocoles d’entente visant à promouvoir la coopération avec la Chambre de Chypre, la Chambre du Kazakhstan, la Chambre australo-libanaise, la Chambre arabo-brésilienne. La Chambre organise et soutient actuellement les travaux des conseils d’affaires et des chambres mixtes. La Chambre de Beyrouth et du Mont-Liban a participé également au Forum de l’investissement à Paris, à la Semaine économique de la Méditerranée à Marseille. Elle a parrainé plusieurs salons et conférences locales traitant du tourisme, des biens immobiliers, des franchises commerciales, de l’informatique et d’autres sujets (Horeca, In Shape, le salon de l’immobilier Dream 2012, etc.) A L’ouverture du salon Dream 2012. Page.6 Numéro Seize Rétrospective La CCIA-BML au Forum économique et Financier pour la méditerranée à Milan: 12-13 Novembre 2012 durable de l’industrie touristique méditerranéenne. «Le tourisme est le pétrole de la Méditerranée», a déclaré Mohamed Choucair, le nouveau président de l’ASCAME, qui s’est exprimé à l’ouverture ainsi qu’ à la clôture du Forum. La CCIA-BML à la 6ème semaine Méditerranéenne des leaders économiques à Barcelone Le Président Mohamed Choucair a participé avec une délégation d’une vingtaine de cadres et d’hommes d’affaires les plus concernés par les PME et le travail avec l’Italie au Forum euro-méditerranéen organisé par la Chambre de commerce de Milan. En marge des ateliers et conférences, il y a eu la signature d’importants accords de coopération entre les deux chambres avec le lancement officiel du Conseil d’affaires italo-libanais. Lancement officiel du Conseil d’Affaires Italo-libanais C’est au cours d’une séance spécialement consacrée au Liban, et en présence du ministre de l’Économie Nicolas Nahas et de Walid Haidar, Consul général de la république libanaise à Milan que le président de la CCIA-BML a lancé avec son homologue italien Bruno Ermolli le Conseil d’affaires italo-libanais. Un Conseil qui réunit des sociétés italiennes multinationales très connues au Liban et des sociétés libanaises de premier plan. L’objectif principal de ce Conseil est de faciliter les relations économiques entre les deux pays. Il s’agit en effet d’une plateforme permanente de rencontres et de discussions sur les questions stratégiques, et qui entend émettre des recommandations de politique économique en vue de favoriser les relations d’affaires. Cette Semaine méditerranéenne des leaders économiques est l’un des événements économiques majeurs de la région méditerranéenne. Organisé par la Chambre de commerce de Barcelone et l’Association des Chambres de Commerce et d’Industrie de la Méditerranée (ASCAME), ce rendez-vous des leaders économiques représente une plateforme unique propice à l’échange d’expériences et à la réflexion. Il a pour objectif de défendre et de consolider l’intégration et la coopération euro-méditerranéenne comme moteur du développement social et économique de la région. Mohamed Choucair s’efforce de promouvoir le rôle de la Chambre en tant que partenaire essentiel du gouvernement sur plusieurs questions économiques prioritaires, notamment celles liées aux procédures et législations qui affectent la performance du secteur privé. Dans ce contexte, la Chambre a une position claire qu’elle partage avec les organismes économiques sur les problèmes majeurs de la politique économique tels que la Sécurité sociale, la Caisse de retraite, l’indexation des salaires ou encore le soutien de l’export. Signature de deux accords de coopération EMDC Cet accord consacre la participation de la Chambre de Beyrouth et du Mont-Liban au Centre euro-méditerranéen pour le développement, réseau géré par PROMOS, l’organisation internationale de la Chambre de Milan pour la mise à niveau de la Petite et Moyenne Entreprise. Ce réseau est sponsorisé par l’Union pour la Méditerranée et a l’appui de la Commission européenne et de la Banque européenne d’investissement. Cet accord de coopération encourage le développement d’un environnement favorable à la croissance et à l’échange du savoir-faire entrepreneurial des MPME dans la région euro-méditerranéenne, en vue de la création d’emplois, avec un accent particulier mis sur l’entreprenariat des jeunes. ISPRAMED L’accord d’adhésion à ISPRAMED formalise la participation du Centre libanais d’arbitrage à ISPRAMED, Institut pour la Promotion de l’Arbitrage et de la Médiation en Méditerranée. La philosophie d’ISPRAMED consiste à élever le niveau des centres méditerranéens d’arbitrage et de médiation pour les préparer à leur mission future de centres régionaux, capables d’attirer des entrepreneurs de différents pays de la région. Ceci est assuré par des conférences, tables rondes, et formations adéquates. La CCIA-BML à la cinquième édition de Méditour, à Marseille les 26 et 27 novembre derniers MEDITOUR, le rendez-vous annuel qui rassemble les chambres de commerce et d’industrie et les professionnels du tourisme en Méditerranée pour trouver des solutions communes et constructives pour une croissance Nouveaux défis En effet, la CCIA-BML cherche à promouvoir le dialogue entre le secteur des affaires et les institutions publiques, afin d’assurer un environnement propice au développement dans les divers secteurs de l’économie libanaise, et pour relever les défis croissants de l’économie libanaise, et la volatilité de la conjoncture régionale. Les conséquences économiques du Printemps arabe sont lourdes: le coût de la démocratie est élevé, l’incertitude politique se répercute sur l’économique et grève lourdement les investissements. La reprise économique prendra du temps, Il est donc urgent d’amorcer des réformes économiques et sociales raisonnables, mais immédiates. Développer une vision et une action stratégique pour faire face aux nouveaux défis • La mise à niveau et le soutien des PME tempère le chômage, plaie endémiques de la région; • Le support de l’innovation et de l’internationalisation de l’entreprise peut consolider la productivité; • Résolution alternative des conflits pour donner confiance aux investisseurs; • La mise en œuvre des systèmes de bonne gouvernance; • Consolider la Responsabilité Sociale; • Promouvoir l’économie verte et le développement durable. Numéro Seize Page. 7 STRUCTURE COMPÉTITIVE PME: stratégie de développement et de création d’emplois 1- L’appellation la plus populaire demeure celle de Petite et Moyenne Entreprise (PME), entités dont l’emploi est respectivement de 10 à 49 et 50 à 249 dépendants. La Très Petite Entreprise (TPE) pouvant comprendre de 1 à 9 personnes, dont le chef d’entreprise et les membres de sa famille, fait partie intégrante de la catégorie suivante quant il s’agit de définir une politique économique et/ou de prendre des mesures favorables à ce segment. En revanche, le créneau supérieur de l’entreprise de moyenne dimension, avec les progrès de l’informatique, atteint beaucoup plus vite son seuil optimal de production, et se développe selon un modèle proche de la grande entreprise. 2- Depuis le début du processus de Barcelone, en 1995, la PME a occupé une place prépondérante dans la réflexion et la promotion des agences de développement. Cependant cet intérêt était plus empirique que scientifique. Un chômage moyen de 14% dans les pays du Sud, durant la dernière décennie, a mis en relief la capacité d’emploi des PME. La PME comprenait une dimension transversale qui devait accompagner la promotion de l’agriculture, de l’industrie, du tourisme, des services, des secteurs technologiques et autres, dont le levier sur le développement paraissait significatif. La crise mondiale en 2008 devait faire du soutien aux PME une priorité de la politique économique. En Europe, elle s’est traduite par l’adoption du Small Business Act à l’instar de ce qui avait été fait aux États-Unis il y a une vingtaine d’années, et rendu maints services à l’entreprise américaine. 3- La PME en général souffre d’un défaut de productivité. Quatre études parallèles commanditées par The Economic Research Forum et présentées à la conférence annuelle du Caire en 2007 ont donné les mêmes conclusions en Égypte, au Liban, au Maroc et en Turquie. Trois raisons principales: (i) La faiblesse de l’investissement par employé (ii), le manque de spécialisation et (iii) la faiblesse des économies d’échelle. Dans les années 60, J.K. Galbraith, dans The Industrial State prévoyait la disparition de la petite entreprise et l’avènement d’entreprises géantes dont le budget serait à la hauteur de certains États, et non des moindres. Curieusement, la PME contribue de nos jours entre 70% et 80% à la production nationale dans l’ensemble des pays du monde, avec le ratio supérieur dans les pays les plus avancés. 4- À ce jour, c’est l’économie de marché qui a guidé avec plus ou moins de bonheur l’expansion des PME. Les États et les agences de développement, malgré leur bonne volonté et des efforts louables, n’ont pas fait beaucoup dans ce domaine, la durée moyenne de vie d’une startup en Méditerranée ne dépassant pas les cinq ans. Le plus souvent, l’aide à la mise à niveau a tourné autour du financement. Or le financement d’une opération non productive s’avère être un poison. Il facilite la production, et partant les pertes, et il faut de plus en plus de financements pour couvrir les déficits, sans espoir de pouvoir rembourser un jour. Ce schéma tient la route environ cinq ans en moyenne et se traduit par une perte sèche pour l’entrepreneur, la banque et l’économie nationale. 5- Pour inverser la tendance et rendre la start up productive, il y a trois conditions, qui ont toujours existé et donné des résultats. Il faut que l’entreprise: - 5.1 soit franchement orientée vers un marché porteur; i.e. grâce à une innovation ou une nouvelle application; - 5.2 domine au mieux ses coûts, même au prix de grands sacrifices i.e. l’entrepreneur accepte un salaire inférieur à ce qu’il obtiendrait, aux vues de ses compétences, sur le marché; - 5.3 recherche une croissance suffisante pour atteindre son seuil de productivité optimum. Il est évident que l’entreprise qui remplit ces conditions et assure une croissance harmonieuse va à terme échapper à la catégorie des PME, mais c’est justement le résultat recherché. Cinq piliers stratégiques pour la promotion des PME 6- Cette stratégie se fonde sur 5 piliers complémentaires qui représentent le moyen rationnel d’assurer les objectifs de coûts, de chiffres d’affaires et de croissance: -6.1 La mise à niveau de la PME. C’est le rôle essentiel des pôles technologiques, des chambres de commerce, des centres de formation, de l’école technique, des programmes orientés vers la promotion de l’entreprise. Ceci existe sans doute dans tous les pays de la Méditerranée, il s’agit de le perfectionner et de le mettre en réseau, pour partager le savoir et l’expérience. -6.2 Le support de l’innovation et de l’internationalisation. À moins de sacrifices énormes, la PME n’a pas de chance de concurrencer l’entreprise qui travaille à partir d’un seuil plus optimal de productivité. La voie royale est l’innovation. Dans les pays du Sud, toute application avantageuse aux procédés de production peut être considérée comme «innovatrice» du fait même qu’elle améliore la productivité, ou répond mieux à la demande du marché. Dans les pays avancés, les critères d’innovation sont plus exigeants puisque les procédés de production sont censés déjà bénéficier d’une longue expérience. Le soutien à l’innovation doit en quelque sorte compenser les dépenses en recherche et développement qui sont l’apanage de la grande entreprise. Les efforts en R&D sont ainsi démultipliés dans le pays, c’est pourquoi les avancées sur le plan technologique sont d’autant plus réalisables. Par ailleurs, la source privilégiée d’optimisation des ressources est l’ouverture au marché international. L’entreprise doit pouvoir survivre dans cet environnement pour être à même de développer des avantages compétitifs. - 6.3 Fonds de garantie des crédits. Instrument développé dans le cadre d’un secteur et/ou d’une région qui permet d’assainir le crédit et d’accorder en même temps le fonds de roulement le plus large aux entreprises capables de l’exploiter dans des conditions rentables. Le Fonds assume d’abord la notation des membres selon des critères sévères, constamment mis à jour, et agit à la fois comme garant et comme conseiller de ses membres/ clients dans le développement de leurs affaires grâce à la capitalisation de l’expérience dans le domaine professionnel spécifique auquel le Fonds est attaché. Les fonds de garantie ont été le facteur essentiel de l’internationalisation de l’entreprise en Italie dans les années 1960. Leur rôle est à ce jour irremplaçable pour la discipline et l’expansion du crédit. - 6.4 Résolution alternative des conflits. La pratique commerciale souffre des délais de la justice et de la complexité des procédures. L’arbitrage s’est imposé ces deux dernières décennies comme la solution la plus adaptée aux conflits issus de la violation ou des manquements aux contrats. Il y a plus de 100 centres formels d’arbitrage en Méditerranée qui s’ajoutent à l’arbitrage ad hoc pratiqué en dehors des centres, selon la volonté des parties. Ces centres répondent généralement aux conflits survenus entre des entreprises d’un même pays. Pour les conflits importants, souvent l’objet de grands travaux commandités par l’État et entrepris par des sociétés étrangères, les partis ont recours à l’ICC ou à l’un des centres internationaux, tels que New York, Londres ou Genève. La Méditerranée est appelée à devenir le champ de plus en plus de grands projets d’infrastructure qui nécessitent une armée de sous-traitants ou de co-traitants du Sud. Ce qui est à la fois une opportunité pour l’entrepreneur du Nord et du Sud, à défaut de quoi les contrats leurs échappent sous l’égide attentive de l’OMC. D’où la nécessité de mettre à niveau les centres d’arbitrage et de médiation pour que l’entrepreneur international accepte d’y recourir, tandis qu’ils demeurent abordables au sous-traitant du Sud. À défaut, la coopération pourrait difficilement s’amorcer. - 6.5 Small Business Act. La petite entreprise, et particulièrement la micro entreprise et la startup, ont besoin d’un environnement favorable qui se traduit par un cadre juridique adéquat. Une législation spéciale devrait être adoptée dans les pays du Sud. Cette législation peut tirer profit de l’expérience européenne des dernières années qui a donné lieu à une législation appropriée pour la PME. L’adaptation devrait tenir compte de certaines réalités du Sud, d’autant qu’une grande partie des petites entreprises et la majorité des très petites entreprises demeurent dans le secteur informel. Un cadre réaliste doit les amener à opter pour l’enregistrement régulier des entreprises pour leur permettre d’opérer au grand jour, de réduire la concurrence déloyale, et surtout de leur ouvrir les possibilités de sous-traitance à l’international. 7- L’ASCAME, en tant que réseau des chambres de commerce de la méditerranée, et d’autres plateformes méditerranéennes peuvent recommander les «instruments et/ou réseaux» les plus à même de mettre en application cette stratégie. Il revient aux institutions régionales de les adopter pour assurer leur cohérence et leur efficacité. Théoriquement, le « package » est nécessaire et suffisant non seulement pour soutenir la PME, mais aussi pour la transformer en instrument de développement et en champion de l’emploi. Il en découle que les divers points d’achoppements majeurs auxquels se heurte habituellement la PME et qui limitent son horizon de vie ont été écartés, et que l’opportunité de croissance et l’acquisition de sa masse critique vont la mettre définitivement à l’abri des aléas. Une fois le consensus des autorités et institutions régionales obtenu, l’ASCAME mettrait à disposition son réseau et son influence auprès des chambres méditerranéennes pour les encourager à mettre en place cette stratégie et créer la synergie capable de transformer le soutien des PME en développement harmonisé des pays et de la région, et résoudre définitivement le problème du chômage endémique qui la caractérise. Page.8 Numéro Seize ECONEWS L’ÉCONOMIE LIBANAISE &ARABE interview Angelina Eichhorst, première femme ambassadrice de l’UE au Liban Angelina Eichhorst : Les différents acteurs politiques libanais ont pu éviter le pire car ils ont un intérêt commun de calmer les choses. Je les appelle au dialogue, et surtout à la sagesse. Econews pour inaugurer cette nouvelle année est allée à la rencontre d’une femme hors normes. Angelina Eichhorst n’est pas seulement la première ambassadrice de la Délégation de l’Union européenne au Liban mais elle est avant tout une femme entière et juste qui défend la parité hommes-femmes dans les postes du secteur privé et public. Elégante, extrêmement chaleureuse, humaine et très humble, la Chef de la Délégation de l’UE, en poste au Liban depuis deux ans déjà, fait de son mieux pour transmettre avec grâce et poigne, les valeurs d’une Europe dont l’arme principale est le dialogue, la défense des droits de l’homme, la lutte contre la discrimination faite aux femmes et la protection des réfugiés. Également femme de défis, Angelina Eichhorst connaît si bien cette région du monde et c’est son intuition dit-elle qui l’a menée au début de sa carrière professionnelle au Moyen-Orient en Egypte où elle a travaillé pendant sept ans pour l’ONU et pour des ONG. Poursuivant ensuite sa connaissance psychologique, politique et surtout humaine de cette région en perpétuelle ébullition à travers les différentes missions diplomatiques qu’elle a menées avec cœur et persévérance en Jordanie, en Syrie, en Somalie et au Yémen. C’est la première fois que le poste de Chef de la Délégation de l’Union européenne est occupé par une femme à Beyrouth. Quel sentiment cela vous procure-t-il? C’est un fait avéré et regrettable qu’en tant que femme, nous sommes considérées différemment. Quand la Haute Représentante de l’UE, Madame Catherine Ashton, m’a informé qu’elle allait me nommer à ce poste, j’étais surprise et à la fois très fière et très contente. Effectivement cela fait partie de sa politique au sein de l’Union européenne d’essayer de faire avancer les femmes au sein du service diplomatique. De plus je connais bien cette région pour y avoir travaillé de nombreuses années, et en toute modestie je pense avoir suffisamment d’expérience et une compréhension du terrain et des gens de cette région du monde. Mais ce n’est pas le fait d’être un homme ou une femme qui compte. Il s’agit de savoir qui vous êtes. C’est un fait avéré et regrettable qu’en tant que femmes, nous sommes considérées différemment. Vous faites face à des stéréotypes. Une femme doit être belle, bien habillée, et doit de préférence être aussi une bonne épouse, une bonne mère. En tant que patron, elle ne doit être ni trop dure, ni trop exigeante, etc. Tous les aspects sont considérés différemment, avec des normes différentes de celles utilisées pour un homme. C’est un fait, et vous devez y faire face. Comment? En étant vous-même, en le montrant par votre travail. Pour moi, travailler avec des hommes ou des femmes est identique, seule la personne compte. Personnellement, je ne me sens pas traitée différemment par mon institution parce que je suis une femme. Encore une fois, les gens ont tendance à regarder les femmes pour la façon dont elles apparaissent, et non pas pour ce qu’elles disent. Je préfère aller directement à la «substance» quel que soit le genre. Mais malheureusement au Liban, je constate qu’il n’y a pas encore suffisamment de femmes dans la vie publique et à des postes de décision alors que dans le secteur privé j’ai rencontré beaucoup de femmes remarquables et qui sont très éduquées et qui font de grandes choses. Je souligne néanmoins qu’il y a encore beaucoup de femmes qui n’ont pas le choix. Et en tant que femme je peux aider ces femmes et je demande toujours qui est le Kassem Amin libanais ? L’homme mythique qui a défendu il y a près de 100 ans les droits de la femme égyptienne. Je cherche cet homme libanais qui le fera également pour les droits des femmes libanaises. Je souligne également que je suis ravie que nous soyons 16 femmes diplomates au Liban. Je suis une femme qui ne se conforme pas aux règles et j’essaye toujours de montrer qu’on peut faire différemment en cherchant un consensus. Je suis également très fière d’avoir une équipe paritaire au sein du bureau de la Délégation de l’UE, nous sommes 25 femmes et 25 hommes. Cela fait presque deux ans que vous êtes au Liban, que pouvez-vous nous dire sur votre mission diplomatique et sur les objectifs et programmes de l’UE au Liban? En premier lieu, notre objectif est celui d’avancer et de renforcer notre partenariat avec le Liban dans le cadre de la Politique européenne de voisinage, prenant en compte les événements dans la région et dans le pays. Nous oeuvrons aussi à ce que notre coopération bénéficie au plus grand nombre de citoyens libanais. La Délégation s’assure régulièrement que tous les instruments dont nous disposons - et ils sont nombreux - sont utilisés d’une façon cohérente et débouchent sur de vrais résultats. Nous avons aussi le devoir d’attester auprès du contribuable européen de la gestion saine et transparente des fonds que nous accordons au Liban. Par ailleurs, nous cherchons à promouvoir l’image de l’Union européenne en tant que l’un des principaux partenaires du Liban. L’UE et le Liban entretiennent une relation forte depuis 1977, mais le renforcement de nos liens politiques, économiques, et en matière de sécurité, ainsi que les liens entre nos peuples est un objectif principal de notre politique. Enfin, nous avons un objectif important qui est celui de renforcer la coordination européenne entre les Etats membres de l’UE accrédités au Liban, en élaborant des messages communs en ce qui concerne le Liban et à les mettre en pratique. Notre objectif est de faire passer «des messages communs avec des voix différentes». La coordination entre les Etats membres sur le Liban est à renforcer et ne vise pas à remplacer les relations bilatérales entre chaque Etat membre avec le Liban. La coordination avec les pays membres fonctionne bien dans un très bon esprit d’équipe. L’engagement européen est un engagement fort envers le peuple libanais dans son ensemble. La Délégation de l’Union européenne continuera à rencontrer régulièrement des personnalités libanaises de tous les bords. Nos partenaires doivent savoir que nous sommes là pour eux. Notre politique vis à vis du Liban est très claire et nos priorités tournent autour des trois objectifs : d’abord la sécurité et assurer la protection des droits des réfugiés que ce soit les Syriens, les Palestiniens et les Irakiens. Deuxièmement, les élections législatives en trouvant une loi électorale rassembleuse et dans laquelle au moins la majorité des Libanais se reconnaitront et qui les poussera à aller voter. Notre troisième objectif est bien entendu l’économie car les besoins de base sont nombreux : électricité, emploi, éducation, eau, santé etc… Dans tous les entretiens que vous avez donnés, j’ai pu distinguer votre féminisme et votre fervente défense des injustices et des victimes de discrimination. Pourquoi un tel engagement? Ce n’est pas un engagement personnel, cette question de défense des injustices est je pense ancrée dans nos gènes d’Européens et cela vient de notre histoire et des guerres que nous avons vécues et du sentiment de culpabilité qui nous a poussés à aider au mieux au développement des pays du monde dans le besoin. Ce sont plutôt des valeurs européennes. La question de violence ou de harcèlement est une question de pouvoir et je déteste le pouvoir et je le refuse, ce sont des questions morales et c’est intolérable qu’un homme dise à une femme, j’ai le pouvoir sur ton corps. La démocratie et les droits de l’homme sont une priorité absolue pour l’Union euro- Numéro Seize péenne. Les revendications pour plus de pluralisme, de liberté, de justice et de dignité sont légitimes car ces droits sont universels. Les droits de l’homme sont ceux de tous : de la femme, du détenu, du journaliste, du travailleur migrant… La société civile, si active au Liban, est souvent un véhicule efficace dans ce domaine. Quant à la démocratie, elle suppose un vrai travail de renforcement institutionnel, par exemple pour établir une justice indépendante et un Parlement renforcé dans ses capacités, ou pour éradiquer la corruption. Il est donc essentiel dans ce domaine d’avoir une pluralité d’outils, de travailler sur la complémentarité entre les institutions et la société civile, et surtout de promouvoir haut et fort les valeurs de l’UE. L’UE fournit aussi une assistance aux institutions étatiques à la fois au niveau de l’élaboration de politiques et pour promouvoir la mise en œuvre de réformes dans le domaine de la démocratie et des droits de l’homme. Un financement est aussi alloué à travers l’Instrument européen pour la démocratie et les droits de l’homme à la société civile pour agir comme catalyseur pour la réforme politique et la défense des droits de l’homme. Actuellement, nous avons plus de 25 millions d’euros pour des projets en cours au Liban dans les domaines des droits de l’homme, de la démocratie et de la justice. Notre coopération va au-delà de l’organisation d’ateliers de travail, de conférences et de séminaires. En effet, elle a réalisé des résultats tangibles : par exemple, les victimes d’abus bénéficient maintenant d’un soutien légal et psychologique, les travailleurs migrants sont plus conscients de leurs droits et de la manière de les revendiquer, les membres du corps judiciaire libanais sont mieux formés afin d’assurer le bonne conduite des procédures, les électeurs sont mieux informés, les parlementaires ont amélioré leurs compétences pour faire adopter des lois, des femmes dans le Hermel connaissent mieux leurs droits pour se défendre, des enfants palestiniens ont vu leurs conditions de vie s’améliorer dans le camp de Nahr el Bared… Toutefois, de nombreux défis restent à relever : l’abolition de la peine de mort, l’égalité des genres, les conditions de vie des réfugiés, l’efficacité et l’indépendance de la justice, la conformité des conditions dans les prisons avec les normes internationales, la protection des migrants et l’éradication de toutes les formes de discrimination. Les relations économiques avec l’Union européenne sont régies par l’Accord d’Association. Pensez vous que cet accord a donné ses pleins effets pour les deux parties ? Commençons par dire que lorsque nous avons signé cet Accord d’Association nous avons été ambitieux et qu’il faut le rester ; et que nous avons rêvé d’un échange commercial et économique libre et très profond ainsi que de questions très importantes pour le Liban, telles que la transparence, l’indépendance et la lutte contre la corruption. Je pense que nous pouvons aller de l’avant ; mais il reste beaucoup de travail à faire pour ce pays plein de promesses. Or, les relations entre l’Union européenne et le Liban ne sont pas seulement régies par l’Accord d’Association puisque, depuis que la Politique européenne de voisinage a été instituée, les relations entre l’UE et ses partenaires sont également encadrées par des Plans d’Action. Ces Plans d’Action sont le résultat d’une négociation entre l’UE et le pays partenaire. Ils définissent les domaines dans lesquels le pays partenaire s’engage à mettre en œuvre des réformes qui aillent dans le sens de l’Acquis Communautaire européen et définissent les actions prioritaires à entreprendre. C’est sur la base de ces Plans d’Action que l’UE développe ses projets d’assistance au pays partenaire. Le Liban a signé un premier Plan d’Action en janvier 2007. Nous sommes actuellement dans la phase de finalisation d’un deuxième Plan d’Action pour une période qui s’étendra de 2013 à 2015 inclus. Le succès du partenariat dépend du respect des engagements des deux parties: engagement du pays partenaire à mettre en œuvre les réformes auxquelles il s’engage, engagement de l’UE à apporter son savoir-faire à travers l’envoi d’experts. Malheureusement, la période 2007-2012 a été marquée, pour le Liban, par de longues périodes d’instabilité politique et de vacance gouvernementale qui ont ralenti le processus d’adoption et de mise en œuvre des réformes auxquelles le pays s’était engagé et ont donc ralenti l’apport par l’UE de son expertise. Les nombreux changements ministériels et le climat politique tendu que le pays a connus durant cette période ne sont pas de nature à favoriser l’introduction de réformes dont certaines ont besoin d’un consensus large et stable entre acteurs politiques. Les faibles progrès du Liban dans la mise en œuvre des réformes se sont reflétés dans le fait que l’UE n’a pas pu dépenser toute l’enveloppe budgétaire qu’elle avait consacrée au Liban. Cela ne remet toutefois pas en cause la manière avec laquelle fonctionne le partenariat entre l’UE et le Liban ni la volonté de l’UE d’aider le Liban à aller de l’avant dans la modernisation de ses institutions et le développement de son économie. C’est au paroxysme de la crise économique que les pays du Sud ont eu le plus besoin de l’aide européenne. Pensez vous que cette aide serait maintenue? Le Liban peut il compter dessus? L’UE a rapidement pris conscience du besoin d’accompagnement politique, écono- Page.9 mique et financier qu’auraient les pays du sud de la Méditerranée qui ont vécu des changements importants au cours de l’année 2011. Dès le mois de mai 2011, les contours d’une Politique européenne de voisinage nouvelle et ambitieuse étaient dessinés et une enveloppe budgétaire additionnelle était consacrée à titre exceptionnel aux pays de la rive sud de la Méditerranée. L’enveloppe annuelle prévue pour le Liban, qui était de l’ordre de EUR 50 millions par an depuis 2007 (hors aide d’urgence), a été augmentée de EUR 30 millions supplémentaires en 2012 à titre exceptionnel. C’est au Liban qu’il appartient de faire en sorte que l’aide de l’UE soit maintenue à son niveau actuel. Pour cela, il est nécessaire que le gouvernement actuel travaille avec détermination à la mise en œuvre des réformes prévues dans le nouveau Plan d’Action et qu’il construise un consensus aussi large que possible autour de ces réformes afin qu’elles ne soient pas remises en question dans les années à venir. La diplomatie européenne représente surtout des valeurs : la dignité humaine, la liberté, la démocratie, l’État de droit. Sont-elles selon vous suffisamment respectées au Liban ? Comme je l’ai dit dans une réponse précédente, de nombreux défis restent à relever au Liban. Mais j’insiste sur la situation de la femme. J’accorde une grande importance à l’égalité des chances et des opportunités, et à la participation active et la prise de décision aux niveaux politique, économique, sociale et autres. Il est décourageant de voir que le gouvernement – dans un pays aussi moderne que le Liban - ne comporte pas de femmes. Le nombre de femmes au Parlement devrait augmenter et j’espère que la nouvelle loi électorale parviendra à ce résultat. J’estime qu’il serait opportun dans un premier temps d’imposer un quota pour les femmes dans la prochaine loi afin de les encourager à se présenter aux élections. Toutes les lois qui portent en elles un germe de discrimination devraient être reformées notamment celles contre lesquelles la société civile lutte depuis très longtemps, à savoir la loi sur la nationalité, la loi sur la violence familiale, etc. J’ai appris que vous étiez spécialisée en langues et cultures du MoyenOrient. Pourquoi un tel attrait pour cette région ? Je n’ai pas vraiment de réponse à cette question c’est mon intuition et ma curiosité qui étaient à l’origine de mon intérêt pour cette région. Quand j’ai plus tard appris l’histoire politique de la région, et quand j’ai pu connaître les gens, en commençant par mieux comprendre la langue et la culture, la situation est devenue excitante, remplie d’événements inattendus et de personnages fascinants: des gens charmants, des gens tout simplement merveilleux. En outre, ce qui se passe dans cette région aujourd’hui, et ce qui s’est passé auparavant, représentent véritablement les événements politiques et sécuritaires les plus importants des temps modernes. Et puis il y a la réflexion en Europe. J’espère un jour, lorsque je retournerai en Europe, faire beaucoup plus afin de montrer combien nous avons en commun, l’Europe et les pays voisins au sud. Je voudrais contribuer à dissiper cette «peur» qu’ont certains Européens quand ils pensent au Moyen-Orient, face aux stéréotypes. L’Europe est devenue très introvertie. Quelle est votre vision et perspective pour l’année 2013 au MoyenOrient, dans la conjoncture du printemps arabe, et les difficultés socio-économiques auxquels se heurtent les pays du Sud et les risques de déstabilisation ? Je n’aime pas parler de printemps arabe, car je ne crois pas à la notion de saison, je préfère parler d’un soulèvement des peuples car ce n’était pas un soulèvement national ou arabe. C’est une région qui est actuellement en transition, qui est en marche et personne ne pouvait s’attendre à ce qui s’est produit. Pour moi ce ne sont pas des difficultés socio-économiques ; prenons l’exemple de l’Egypte, ce sont des défis auxquels font face les Egyptiens et de nouveaux débats s’ouvrent notamment sur la question de la séparation des pouvoirs. Cette année mon message de fin d’année m’est difficile car nous sommes dans une phase de réflexion et il y a beaucoup d’inconnus car l’histoire des cent dernières années dans cette région est incroyable. Et ceux qui comme moi aiment les défis sont très attirés par cette région. Evidemment on souhaite la paix car ce qui se passe est humainement inacceptable notamment en Syrie. Au Liban également beaucoup de gens ont besoin d’espoir et d’aide, de travail, de moyens décents pour vivre et d’épanouissement. Il y a aussi un immense besoin de justice et montrer que l’on peut faire autrement. On ne peut pas simplement dire que le monde est ainsi et que nous ne pouvons rien faire. Montrer que nous pouvons faire autrement. Je souhaite surtout la paix et pour le Liban en particulier un dialogue et une sagesse de tous les bords politiques qui jusqu’à ce jour ont calmé les choses en évitant l’escalade militaire car ils ont tous un intérêt commun celui ci. Page.10 Numéro Seize ECONEWS L’ÉCONOMIE LIBANAISE &ARABE Enquête Ralentissement du secteur immobilier et espoirs de relance en 2013 Le secteur immobilier est en perte de vitesse tout comme l’est notre économie et notre pays. La crise se fait fortement ressentir depuis 2011 et la baisse des achats de biens immobiliers par les étrangers et les Libanais de la diaspora en est une des principales causes. Les promoteurs et constructeurs, quant à eux, doivent répondre à de nouveaux besoins comme les appartements de plus petite superficie vendus à des prix plus abordables. Le marché de la location semble quant à lui en meilleur santé notamment en raison de l’afflux de dizaines de milliers de Syriens ayant fuit la guerre dans leur pays, et dont l’exil, espéré momentané au Liban, semble perdurer. Quels sont les autres raisons de ce ralentissement du secteur immobilier au Liban? Qu’en pensent les gens du métier? Et quels sont leurs perspective et souhaits pour 2013? Pour mieux comprendre le ralentissement actuel du secteur immobilier et les nombreux chantiers en arrêt, il faut revenir à la source et aux raisons de ce déclin. Mais pour cela il est nécessaire de comprendre l’essor qu’a connu ce secteur avant l’année 2011. De la croissance fulgurante du secteur immobilier à l’impasse actuelle En effet, la croissance rapide a été stimulée par les dépenses de reconstruction à la suite de la guerre de juillet 2006, la hausse rapide des recettes pétrolières régionales et l’abondance des liquidités, le rétablissement de la confiance suite à l’accord de Doha suivi de l’élection d’un nouveau président, la formation d’un gouvernement d’unité nationale, et la reprise de l’activité législative du Parlement libanais. Tous ces facteurs ont en effet créé un climat d’affaires favorable et ont réduit les incertitudes et alimenté par conséquent les entrées de capitaux étrangers et la demande globale, qui a été principalement conduite par le tourisme et le secteur de l’immobilier. Selon les estimations des Comptes économiques du Liban (2007-2011) et celles du FMI (2012-2013), le Liban a connu une croissance économique exceptionnelle et solide à partir de 2007 jusqu’en 2010, le produit intérieur brut réel ayant augmenté à un taux moyen de 8,25%. Beyrouth était devenu un « véritable chantier » tant les bruits des constructions faisaient concurrences aux klaxons stridents de la capitale et de ses environs ! Au cours de ces mêmes années et selon divers rapports de l’article IV du FMI concernant le Liban, le commerce de détail et de gros, le tourisme et la construction/immobilier ont été les principaux moteurs de cette croissance rapide, représentant plus de la moitié du PIB. Or, depuis cette date et toujours de même source la donne a changé et ce notamment en raison des tensions politiques locales et les troubles dans la région qui ont fortement touché l’activité économique dès 2011 et 2012 et ont conduit à un ralentissement du taux de croissance estimé à 4,1%; celui-ci reste toutefois considéré comme acceptable lorsqu’il est comparé aux pays de la région MENA. Depuis 2012 construction en stagnation et diminution des ventes immobilières Selon le rapport économique publié par la Bank Audi pour le troisième trimestre 2012, les transactions immobilières sont en contraction mais les prix restent toujours inélastiques à la baisse. «Le secteur de construction, à l’image de la macroéconomie, a continué de connaître une stagnation depuis le début de 2012, et ce pour la deuxième année consécutive. La demande sectorielle a connu elle aussi un ralentissement tel que le révèle la diminution du nombre de ventes immobilières de 9%, entrainant ultimement un ajustement à la baisse de l’offre immobilière reflété par la contraction des nouveaux permis de construire et des livraisons de ciment (-14,3% et -7,9% respectivement)», souligne ce rapport. Mais cette étude va plus loin pour justifier le chute du secteur immobilier affirmant «que les prix sont restés relativement plats dans le contexte de facteurs structurels tels que la quasi-absence de spéculation, le faible effet de levier des entrepreneurs et des investissements et des investisseurs, et la disponibilité limitée de terrains». «Quant à la répartition des ventes immobilières par région, il est également montré que la plupart de ces dernières ont enregistré une augmentation annuelle au cours des neuf premiers mois de 2012. Parmi ces régions, Beyrouth a connu la progression la plus faible (+1,5%), ce qui reflète la tendance des acheteurs à se concentrer sur les zones relativement moins chères ou les prix sont plus alignés sur leur pouvoir d’achat», ajoute le rapport. Du coté de l’offre, un ralentissement est aussi observé parallèlement à la stagnation de la demande. En effet, la tendance terne du marché a poussé les entrepreneurs à prendre davantage de temps avant de lancer de nouveaux projets. En plein cœur de Beyrouth, l’essor du quartier de Mar Mikhaël Par ailleurs, on assiste au développement de nouveaux quartiers comme la corniche du Fleuve de Beyrouth qui semble moins touchée par cette crise du secteur immobilier ; selon The Quarterly, le bulletin de la société Ramco Real Estate Advisers, «l’incidence foncière à Mar Mikhaël a été multipliée par cinq ou six depuis 2005». Cette région fort bruyante au flux continu d’automobiles semble davantage attirer les locataires et propriétaires qui ont la trentaine que les gros investisseurs car la morphologie urbaine faite de petits immeubles anciens lui donne un charme apprécié par une classe sociale en mal d’authenticité ou encore ceux qu’on appelle les «bobos». Selon ce même bulletin de la société Ramco, «en fonction des emplacements et du potentiel des parcelles, les incidences foncières à Mar Mikhaël varient de 1 200 à 1 700 dollars le m2. Les terrains les plus chers se trouvent le long de l’avenue Charles Hélou avec des prix de 1 500 à 1 700 dollars le m2. À l’opposé, les parcelles dans le secteur de la rue Pharaon sont exclusivement destinées à une vocation résidentielle. Étant donné que les prix des appartements y commencent entre 3 000 et 3 200 dollars le m2, l’incidence y est estimée de 1 200 à 1 300 dollars le m2», selon The Quarterly. Numéro Seize Répercussions de la crise financière de 2008 «L’immobilier a commencé à décliner en 2009, suite à la crise financière de 2008 (…) Nous sommes entrés dans la crise sans nous en rendre compte directement et c’est aujourd’hui qu’on en ressent les répercussions». C’est ainsi que Joe Kanaan, président directeur-général de Sodeco Gestion, résume la situation du marché de l’immobilier au Liban. Pour l’expert, «en conséquence des répercussions de cette crise financière, les acheteurs de la diaspora libanaise et les ressortissants des pays du Moyen-Orient ont eu moins de trésorerie à placer en dépenses affectives et de luxe». Un des autres facteurs justifiant ce ralentissement du secteur immobilier, l’instabilité locale et régionale qui «effraie les expatriés et étrangers souhaitant investir dans l’immobilier libanais et ce après une période de très forte croissance entre 2005 et 2009». Un avis que partage Xavier Nobecourt, partenaire de la société JSK Real Estate. Entre 2005 et 2009, il n’était pas rare de voir la totalité des appartements vendus avant même la fin des travaux. Aujourd’hui, de plus en plus d’appartements restent invendus au Liban. Si ce phénomène n’existait pas auparavant, Joe Kanaan l’attribue à la perte de dynamisme du secteur. Pour lui, il faut aujourd’hui un à deux ans pour écouler le stock, ce qui laisse le choix et le temps au promoteur de baisser son prix avec de plus grandes marges. «Actuellement l’acheteur avant de passer à l’acte souhaite une remise qui peut aller de 10% jusqu’à 15% alors qu’auparavant on arrondissait le prix au maximum à 4% ou 5%». Même son de cloche du côté de Xavier Nobecourt ; «aujourd’hui c’est plutôt un marché d’acheteurs, c’est-a-dire que si une personne a un apport significatif, certains promoteurs sont enclins à lui donner une remise contrairement à ce qui se passait durant les années précédentes», souligne-t-il. De plus, «depuis 2009, le prix du mètre carré a renchéri passant de 3000 dollars à plus de 5000 dollars, et avec la chute de l’euro, l’achat est devenu moins attrayant qu’avant pour les détenteurs d’euros», signale Joe kanaan. Il a également reproché aux Libanais d’avoir mal appréhendé les répercussions de la crise financière de 2008 constatant amèrement qu’en 16 ans d’existence sur le marché de l’immobilier, «c’est la première fois que le groupe Sodeco-Gestion a eu des contrats de réservations de vente et même de location annulés». A cette situation s’ajoute ce que Joe Kanaan qualifie de «coup de grâce» qui a touché de plein fouet le secteur de l’immobilier suite à l’attentat d’Achrafieh d’octobre dernier. les promoteurs devraient avant tout répondre aux besoins et demandes des citoyens habitant le pays, ce qui n’est pas le cas Page.11 cerise sur le gâteau» et non le gâteau, insinuant par cette image que les promoteurs devraient avant tout répondre aux besoins et demandes des citoyens habitant le pays, ce qui n’est pas le cas. «Si cela avait été fait, cette crise aurait pu être ressentie d’une façon plus atténuée (…) sans oublier la conjoncture politique, sécuritaire et économique instable qui n’a pas arrangé les choses», poursuit le directeur-général de Sodeco Gestion. Aussi, selon Xavier Nobecourt, afin de répondre à la demande locale, les promoteurs sont en train d’ajuster leurs projets immobiliers en proposant des appartements de plus petites superficies. Mais pour ce dernier «bien que le secteur immobilier soit dans un cycle de ralentissement étant donné le contexte politique et économique délicat que traversent le Liban et la région MENA, il faut voir néanmoins l’investissement immobilier comme un placement à long terme». Pour Georges Sioufi, PDG de Sioufi GRE properties, «bien que le secteur immobilier soit dans une phase stationnaire après la frénésie des années 2005-2010, on va avoir une petite reprise au courant de l’été 2013 mais moins forte que celle des années précédentes». Il ajoute qu’en tant que promoteur il a revendu les terrains qu’il avait achetés en raison de l’incidence foncière et le coût de la construction qui donne moins de marge et rend de ce fait l’opération moins intéressante». Selon l’ensemble des personnes rencontrées, le secteur immobilier de la location se porte mieux que les ventes. Cela serait dû à une demande croissante de la part de Syriens à la recherche de locations dans la capitale, et pour de longues durées, en raison de la persistance du conflit en Syrie. Au début, ces derniers louaient dans les montagnes et en bord de mer pour de très courtes durées espérant un retour rapide dans leur pays. Le secteur immobilier est donc actuellement tiraillé entre des vendeurs qui ne baissent pas leurs prétentions et des acheteurs qui attendent depuis des mois que les prix diminuent. Pour l’instant, l’ajustement entre les deux ne s’est toujours pas fait. Mais cette situation ne pourra pas durer éternellement. Si les prix ne vont pas pour autant s’effondrer en 2013, il pourra y avoir un ajustement dans les mois à venir. Reste à savoir dans quel sens il se fera? Néanmoins, les prévisions économiques du FMI des perspectives pour les années à venir restent positives, avec des prévisions de croissance modérée (3 à 4%) et reposent sur la stabilité régionale et l’amélioration de l’environnement local des affaires. Il est bien connu et il a été prouvé que le secteur des services demeure le principal moteur de la croissance au Liban. AVEC VOTRE IDEE ET NOTRE ASSISTANCE, TOUT PARAIT POSSIBLE Si vous êtes un jeune entrepreneur avec une idée innovante et une ouverture à l’international, le FARO, géré par la CCIA de Beyrouth et du Mont-Liban, peut vous offrir une assistance technique gracieuse et un petit fond à taux d’intérêt assisté pour mettre en pratique votre projet. Des demandes d’appartements de petites superficies Mais si la demande étrangère revenait, «les promoteurs devraient en attendant parier sur la demande locale qui a moins de disponibilités financières et qui désire acquérir des appartements de plus petites superficies à des couts moins onéreux», selon Joe Kanaan. En effet, pour ce dernier, les biens immobiliers achetés par les expatriés et par les étrangers devraient être «la CENTRE DE RECHERCHE ECONOMIQUE Call Center 1314 ext 14 (Center for Economic Research) FARO Page.12 Numéro Seize ECONEWS L’ÉCONOMIE LIBANAISE &ARABE PROJET La Chambre de Beyrouth et du Mont-Liban à l’écoute des entreprises sur Hotline 1314 Mohamed Choucair a lancé officiellement, le 3 décembre dernier à l’hôtel Rotana-Gefinor, le Call Center de la Chambre de commerce de Beyrouth et du Mont-Liban (CCIA-BML). L’événement a eu lieu en présence de Ahmad Diab, directeur général du ministère de l’Éducation supérieure, de Michael Bierhoff, chef de mission à l’Ambassade d’Allemagne au Liban, de Sonia Fontaine, directrice du programme DSME (Promotion of Vocational Education for Small & Medium Entreprise) financé par le GIZ Allemand, des membres du conseil d’administration de la Chambre, de son directeur général, de nombreux responsables et hommes d’affaires libanais ainsi que des représentants de la presse. Le Call Center est un nouveau service offert par la CCIA-BML depuis mai 2012 en collaboration avec le GIZ, un programme de coopération libano-allemand dont le but est de faciliter les formalités aux membres de la Chambre, et d’offrir une information administrative et commerciale à toutes les entreprises libanaises. Un instrument très important dans l’économie de la connaissance et de l’information. Ce Call Center est également un instrument d’orientation technique pour les étudiants qui découvriront le «Dual System», ou système allemand de formation technique, réalisé en collaboration entre la Fédération des Chambres de Commerce du Liban, le ministère de l’Éducation supérieure et le GIZ. Mohamed Choucair: la chambre à travers le Hotline 1314 est désormais à votre écoute Dans son allocution, le président de la CCIA-BML a d’emblée lancé: «La Chambre, à travers le Hotline 1314, est désormais à votre écoute». Il a ensuite salué les intervenants et le public présent à cette conférence de presse. «Nous nous réunissons aujourd’hui pour lancer le Call Center de la CCIABML, qui est le résultat de plusieurs mois de travail afin d’améliorer la communication entre la Chambre de commerce de Beyrouth d’une part, et la communauté des affaires de l’autre», a affirmé Mohamed Choucair. Il a également tenu à préciser que la CCIA-BML, après 113 années d’existence, «combine l’histoire et la profondeur de l’expérience avec la modernité et sa poursuite de l’innovation, qui est aujourd’hui un véritable chantier que la Chambre de commerce de Beyrouth accomplit pour être un acteur dynamique et moderne». Et cela grâce au développement de nouveaux services qui ont vu le jour sous le mandat du président; tels que les nouveaux équipements du siège de la Chambre, le lancement du premier Centre de médiation commerciale au Liban, du Call center et d’un centre de communication en ligne. «Ce dernier constitue une plateforme pour activer les services offerts par les entreprises et les institutions pour faire face à la modernité technologique et aux progrès réalisés dans le monde», a-t-il ajouté. La CCIA-BML dispose également d’un large panier de services de soutien pour rester en phase avec les besoins des entreprises modernes et faciliter la communication entre la Chambre et ses membres. Mohamed Choucair s’est ensuite penché sur les spécificités de ce Call Center en affirmant «que la dimension stratégique de ce nouveau service est d’accroître la communication entre les membres, les entreprises et les éventuels membres, par le maintien de communications centralisées au sein d’une identité unifiée, avec une grande efficacité professionnelle et sécuritaire et de vitesse en fournissant des informations précises et exactes dans un court laps de temps». Mohamed Choucair a égale- ment tenu à remercier Sonia Fontaine et le groupe de travail de l’Agence allemande pour la coopération internationale GIZ et tous les autres partenaires qui ont permis la réalisation de ce projet et qui l’ont soutenu. Le président a enfin souhaité que «le gouvernement soit à l’écoute du secteur privé, dans le profond marasme que nous vivons, comme la Chambre est à l’écoute de ses membres». De son côté, Michael Bierhoff, le chef de mission de l’Ambassade d’Allemagne au Liban a axé son intervention sur le «Dual System» existant depuis de nombreuses années en Allemagne et a mis en lumière ses nombreux avantages et accomplissements. Sonia Fontaine: Le «Dual System» est déjà appliqué dans 28 écoles publiques et privées Pour sa part, Sonia Fontaine, directrice du programme DSME (Promotion of Vocational Education for Small & Medium Entreprise), financé par le GIZ allemand, a d’abord tenu à saluer sa collaboration avec le ministère libanais de l’Enseignement supérieur qui a permis, dès 1996, la mise en place du programme de formation professionnelle «Dual System» au Liban. Elle a ensuite affirmé qu’elle était très heureuse de la collaboration qui date de 2007 avec la Fédération des Chambres de Commerce du Liban (FCCIAL), et en particulier avec la CCIA-BML, car cela a permis au Liban d’entrer dans une ère innovante. Selon elle, ce partenariat a permis le lancement du Call Center qui s’est également chargé d’informer le public sur la formation professionnelle pratique. «Cela contribuera à rapprocher les deux secteurs, celui des entreprises du secteur privé d’une part et du secteur éducatif d’autre part» a-t-elle expliqué. «L’orientation professionnelle ne répond pas toujours aux besoins des jeunes qui ne connaissent pas toujours les besoins du marché en choisissant leur cursus universitaire ou professionnel», a-telle poursuivi. Sonia Fontaine est certaine que le «Dual System» permettra une meilleure communication des besoins entre les deux secteurs. Le «Dual System» est déjà appliqué dans 26 écoles publiques et deux écoles privées. La demande en formations professionnelles grandit et devrait s’élargir à d’autres écoles encore. «Le rôle de la Chambre est d’orienter les étudiants et à longterme nous souhaitons que le secteur privé contribue lui aussi à la formation professionnelle», a indiqué la directrice du programme DSME (Promotion of Vocational Education for Small & Medium Entreprise), précisant que le «Dual System» a été mis en place au Liban en 1996 mais que les écoles qui adhérent à ce programme de formation professionnelle ont augmenté depuis que la collaboration avec la Chambre de commerce de Beyrouth s’est resserrée». Sonia Fontaine espère que la collaboration avec la CCIA-BML devienne de plus en plus directe et que le nombre de formations augmente. «Nous en sommes à huit, et cela doit évoluer selon les besoins du marché et encore augmenté», conclut-elle. Enfin, Ahmad Diab, directeur général du ministère de l’Enseignement supérieur a fait part de l’expérience des étudiants allemands qui juste après leur brevet font un choix d’orientation professionnelle. L’expérience allemande selon lui d’aller vers un apprentissage et une formation pratique a fait ses preuves. Le directeur général du ministère de l’Enseignement supérieur a également souligné l’importance de l’orientation des étudiants après la classe de troisième, l’année du brevet, et a salué l’apprentissage allemand qui a un grand rôle à jouer dans la spécialisation estudiantine au Liban grâce au «Dual System». Membres ou futurs adhérents de la Chambre de commerce de Beyrouth, étudiants intéressés par la formation professionnelle du «Dual System», composez le Hotline 1314, désormais officiellement à votre écoute! N’hésitez pas, nous sommes là pour vous renseigner. Numéro Seize PROJET PACOME et TEMPUS: deux projets ambitieux se lancent Hana Nehmé L’enseignement supérieur joue un rôle essentiel dans la société, créant de nouvelles connaissances, qui sont transmises aux étudiants et qui encouragent l’innovation. L’Europe dispose d’environ 4 000 établissements d’enseignement supérieur, avec plus de 19 millions d’étudiants et 1,5 million d’employés dans le secteur. Certaines universités européennes figurent parmi les meilleures du monde, mais le potentiel global n’est pas pleinement exploité. En effet, les programmes ne sont pas toujours actualisés, peu de jeunes s’inscrivent à l’université et les adultes sont peu nombreux à y avoir jamais suivi des cours. Face à ces défis, les gouvernements et les établissements d’enseignement supérieur cherchent des moyens d’améliorer les conditions des universités. D’où le programme Tempus, qui vient soutenir la modernisation de l’enseignement supérieur et créer un espace de coopération dans les pays voisins de l’Union européenne. Établi en 1990, ce programme couvre désormais 27 pays des Balkans occidentaux et d’Europe de l’Est, ainsi que d’Asie centrale, d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient. Pourquoi PACOME? De nombreux pays dans le monde adaptent leur système d’éducation et de formation afin de répondre aux pressions liées à la mondialisation et aux défis d’une société axée sur le développement de compétences de plus en plus sophistiquées. Une coopération plus étroite entre l’enseignement supérieur et le monde de l’entreprise permettrait ainsi aux universités de mieux articuler leurs formations en fonction des besoins du monde du travail, et aux apprenants de développer de nouvelles compétences et de nouvelles aptitudes pour aborder le marché de l’emploi. La convergence des intérêts lie ainsi le monde professionnel, toujours à la recherche d’une main d’œuvre qualifiée, et le monde universitaire dont l’un des objectifs est de former des professionnels. Au Maroc, partenaire du projet, le chômage concerne davantage les diplômés des facultés (40,4%). Ceci est notamment dû à une certaine inadéquation entre la demande et l’offre de compétences. Au Liban, l’autre partenaire du projet, l’enseignement supérieur est assuré par des institutions publiques et privées. Durant l’année académique 20082009, l’Université libanaise (la seule université publique dans le pays) représentait 42% du nombre d’étudiants dans l’enseignement supérieur. De nombreux facteurs entravent les efforts liba- nais visant à développer des politiques fondées sur le marché du travail et le développement des compétences. Le chômage des diplômés est révélateur à la fois de l’inadéquation des formations dispensées par rapport a la structure du marché, couplée à une faible dynamique de création d’emplois qualifiés. D’où le projet PACOME, qui vient répondre, grâce à une enveloppe financière d’environ 885 000 euros, à ces défis par l’adoption de mesures et par le développement d’instruments destinés à renforcer l’harmonisation entre les offres de formation et les besoins du marché respectant ainsi les recommandations de l’Union européenne. Il propose ainsi, dans ses différentes étapes: - La mise en place d’un observatoire qui étudiera les besoins du marché du travail et les programmes de formation en terme de compétences et développera une base de données nationale. - Le développement d’une méthodologie de prospection des besoins en compétences du monde du travail en s’inspirant des méthodes adoptées en Europe et les contextualisant en fonction des particularités socio-économiques des différents pays. - La formation de 50 experts des pays partenaires à la méthodologie de suivi et d’anticipation des compétences. - Le développement des bonnes pratiques par la mise en place de projets d’études pilotes auprès de plus de 400 entreprises et par l’élaboration de référentiels de formation pour 10 métiers. - L’élaboration d’un référentiel des compétences pour les métiers qui aidera à l’établissement d’un cadre national de qualifications pour améliorer la visibilité des qualifications. - L’introduction d’un système d’orientation des étudiants et des procédures en tant que partie intégrante du système de l’enseignement supérieur. Réunion de démarrage à Strasbourg La réunion du lancement du projet PACOME s’est déroulée sur deux jours les 6 et 7 Décembre 2012 à l’Université de Strasbourg qui assume le rôle de coordinateur de ce projet. Les représentants des pays partenaires étaient accueillis par M. Pascal Maquet, doyen de l’Université de Strasbourg; un tour de table a eu lieu suivi par des présentations délivrées par les représentants des institutions et Page.13 universités de chaque pays partenaire. deroles et les portails des universités; Les représentants des partenaires Libanais étaient Ali Ismail du Ministère de l’Education, Nayla Fahd de l’Université Saint Joseph, Bachir El Murr de l’Université Libanaise, Jinane Doueihy de l’Institut des Finances et Hana Nehmé de la Chambre de Commerce, d’Industrie et d’Agriculture de Beyrouth et du Mont Liban. - La sensibilisation et l’entrée en contact avec les journaux nationaux, les médias de masse et les magazines spécialisés lus par les responsables du monde du travail; Dans son allocution, le représentant du Ministre de l’Education, Ali Ismail, a souligné l’importance de ce projet qui devrait, selon lui, conduire à une meilleure adaptation des programmes de formation au monde du travail. D’autant plus, a-t-il ajouté, que l’effectif des étudiants universitaires a doublé au cours des 15 dernières années tandis que le nombre d’établissements d’enseignement su- périeur privés a triplé durant la même période. Ces derniers forment environ 60% des étudiants. Ceci est accompagné d’un taux de chômage élevé bien qu’il n’a ya pas des données précises mais on évoque des chiffres entre 25 et 35%. Un tel taux de diplômés chômeurs est en général, révélateur de l’inadéquation des formations dispensées. De sa part, Ahmad Aamili, professeur à l’Université El Jadida (Maroc), a présenté le plan du projet, la gestion financière qui lui est propre ainsi que prochaines phases de l’application du projet sur les trois années qui suivent. Rôle de la Chambre de Beyrouth Dans ce contexte, la Chambre de commerce de Beyrouth, qui représente le secteur privé libanais et qui dispose de données sur les réalités socioéconomiques du pays, aura un rôle consultatif dans ce projet concernant l’évaluation de la méthodologie proposée, les études pilotes effectuées ainsi que la mise en place de l’observatoire chargé de l’étude des besoins du marché et l’évaluation des résultats pour une meilleure adéquation entre les formations et les offres d’emploi. Stratégie Media du PACOME La stratégie retenue pour faciliter la diffusion du projet et de ses résultats repose sur les points suivants : En parallèle, des séminaires de mutualisation et de diffusion des résultats seront organisés pour assurer une large diffusion auprès d’autres universités non partenaires du projet et le monde du travail. Aussi, pour assurer un effet multiplicateur du projet, des ateliers seront organisés pour former d’autres experts des universités marocaine et libanaise non partenaires du projet. Ces ateliers serviront également de planification à la future coopération et à la formation de réseaux nationaux d’experts. Résultats et produits en 2015 Sur le terrain, le projet vise à produire les résultats suivants d’ici fin 2015 : - La création de deux Observatoires des Métiers et des Compétences nationaux à l’UCD et à l’USJ dont l’objectif est de contribuer à la prospection et à l’anticipation des besoins du monde du travail en termes de compétences. - La mise en place d’une méthodologie pour la prospection et l’anticipation des besoins du marché de l’emploi à court et moyen terme (3-5 ans) appliquée au Maroc et au Liban. - La création d’un réseau durable d’experts au Maroc et au Liban qui participe au développement d’expertise et de diffusion des résultats. - L’identification des besoins en compétences de 400 entreprises et le développement de référentiels de formation de 10 métiers. Le public-cible concerné par ce projet est très large. Les bénéficiaires en sont d’abord les étudiants de l’enseignement supérieur, ensuite, les enseignants et les administratifs qui seront formés à l’adéquation formation-emploi mais aussi les entreprises qui auront à leurs disposition des ressources humaines expertes. Enfin, c’est toute la société qui devrait profiter de ce projet, l’objectif à terme étant la diminution du taux de chômage et la promotion de l’emploi. Calendrier 2013 - La création d’un site web du projet; - Université El Jadida au Maroc en Février 2013 - La distribution d’affiches, posters, dépliants, ainsi que la mise en place de ban- - Université Saint Joseph à Beyrouth en Mai 2013 Page.14 Numéro Seize Modes alternatifs de résolution des conflits (MARC) L’irrésistible avancée de l’arbitrage Prof. Michel Soumrani, Avocat a la Cour Arbitre auprès du Centre libanais d’arbitrage Pouvoir choisir la personne qui vous juge, et même si l’on veut aller plus loin, choisir à l’avance la loi ou les règles en vertu desquelles vous serez jugé. L’arbitrage conforte cette autonomie et la libère du carcan judiciaire qui impose aux parties, à un litige, au gré du hasard, d’être jugées par des magistrats, parfois de grande qualité, mais souvent ne répondant point à leur «attente légitime et exempte d’incertitudes». II-Renfoncement de la sentence arbitrale Poursuivant son appui, tout azimut, à l’arbitrage en tant que mode privilégié de règlement des litiges, la Cour de Cassation Française met la sentence rendue dans un arbitrage international à l’abri de sa révision au fond par le juge étatique et la fait échapper à l’immunité d’exécution qui lui serait opposable (A). Elle va même, dans certains cas, jusqu’à sanctionner les décisions de ce dernier portant atteinte aux principes de base de l’arbitrage malgré l’interdiction législative qui lui serait faite de les remettre en cause (B). A – L’abandon du contrôle de la motivation des sentences rendues dans un arbitrage international et la levée de l’immunité entravant leur exécution L’arbitrage, après avoir rencontré une résistance soutenue des juges étatiques, est en passe de réaliser, au-delà même de leurs vœux, cette liberté de choisir que la loi procédurale elle-même a ménagé aux acteurs de la vie juridique. À la différence de l’article 1485-5e du nouveau code de procédure civile français, qui prévoit le contrôle de la motivation d’une sentence rendue dans un arbitrage interne, l’article 1502 du nouveau code ne mentionne point un tel contrôle pour les sentences internationales. L’évolution récente de la pratique arbitrale fait en effet l’objet d’une attention inattendue des juges étatiques à son égard (I), à tel point qu’il convient de tracer à nouveau les étapes de débordement de la voie de l’arbitrage sur celle des tribunaux étatique (II). Il en est de même dans le code de procédure civile libanais qui prévoit le contrôle de la motivation de la sentence interne (article 790 – 5e) et ne la reprend pas pour la sentence internationale (article 817). I – La consécration et l’efficacité de la clause compromissoire La jurisprudence récente révèle à quel point le juge d’appui reconnaît de plus en plus aisément l’existence et la validité des clauses compromissoires ainsi que la prorogation implicite du délai de l’arbitrage (A). Le point culminant de la faveur des juges dans ce domaine a été atteint par le maintien d’une clause compromissoire indépendamment de la validité de sa transmission (B). A- La reconnaissance de la validité des clauses compromissoires jadis qualifiées de pathologiques Un arrêt de la Cour de Cassation Libanaise , après avoir constaté que le président directeur général d’une société anonyme n’a point le pouvoir de compromettre, et que la procuration donnée par lui à l’avocat en ce sens , ne suffit point à rendre la clause compromissoire valide, reconnaît néanmoins l’efficacité de la dite clause en application de la règle de bonne foi dans la conduite de la procédure, règle consacrée en ce domaine par la théorie de l’Estoppel. En effet, la Cour de Cassation a reproché à la défenderesse de n’avoir soulevé la question de la nullité de la clause compromissoire qu’en cassation, faisant ainsi preuve d’une mauvaise foi certaine, qui révèle son intention d’avoir accepté implicitement la validité de la clause tout au long des débats précédents le pourvoi. La Cour ajoute qu’il revient au juge du fond d’interpréter la volonté des parties et qu’ayant constaté que ce dernier a conclu à l’acceptation de la défenderesse de la clause compromissoire, il ne lui appartenait plus au stade du pourvoi d’en discuter le bien fondé. Cet arrêt révèle une certaine audace, bien venue à notre avis, de la Cour de Cassation Libanaise car après avoir annoncé que la clause compromissoire était réellement pathologique, elle n’a point hésité à lui redonner vie et plein effet en vertu du principe de l’Estoppel. De même, et toujours en vue de maintenir une procédure arbitrale après l’expiration du délai imparti à l’arbitre pour rendre sa sentence, la Cour de Cassation Libanaise non seulement admet la prorogation tacite de délai mais ajoute que ce dernier est égal au délai initial. Les partisans de l’arbitrage n’auraient jamais imaginé une telle faveur du juge suprême dans sa démarche d’élargir de plus en plus le champ de l’arbitrage. Elle va apparaître encore avec plus de force dans la jurisprudence française concernant la survie de la clause compromissoire. B- La survie de la clause compromissoire détachée de contrat qui la contient La Cour de Cassation Française dans un arrêt du 28 mai 2002 a franchi un pas décisif dans le processus de libération de la clause compromissoire du contrat qui la contient. Elle maintient sa survie indépendamment de son origine et des risques que cette dernière aurait fait courir à son existence. Par un attendu lapidaire, elle a décidé qu’en matière internationale, la clause d’arbitrage juridiquement indépendante du contrat principal, serai transmise avec lui quelle que soit la validité de la transmission des droits substantiels. Saluée avec faveur par certains auteurs, la solution consacrée par la Cour de Cassation Française est perçue avec inquiétude par d’autres qui la considèrent comme «mal fondée et peu cohérente». Nous pensons qu’elle doit être approuvée car elle est en définitive fondée tout simplement sur la volonté des parties contractantes. En effet - ces dernières ont d’un commun accord soumis leur contrat à l’arbitrage - le fait que la transmission des droits et obligations qu’il régit ne soit pas valide ne diminue en rien sa soumission à l’arbitrage en cas de litige entre elles ou entre leurs ayants droit. On ne saurait invoquer l’irrégularité de la transmission des droits et obligations contractuels pour faire échapper, d’une manière inattendue, l’examen des conséquences de cette irrégularité à l’arbitrage: ce serait tout simplement ignorer la volonté des parties. Cette avancée de l’arbitrage dans la phase précédant la sentence arbitrale va se confirmer avec plus d’éclat dans celle qui la suit. Au terme d’une évolution menée par les juges du fonds, la Cour de Cassation a définitivement abandonné le contrôle de la motivation des sentences internationales. En effet, rien ne permettait un tel contrôle, ni les textes mentionnés plus-haut ni la référence à la mission de l’arbitre ou le recours à la notion «d’attente légitime et dépourvue d’incertitude des parties». Le fondement d’un tel abandon réside dans la notion même de l’arbitrage telle que consacrée par les textes français et libanais dans ce domaine. Permettre aux parties de choisir d’être jugées par un arbitre et non par un juge étatique conduit logiquement à leur acceptation de la sentence et leur interdit de remettre en cause la démarche intellectuelle de l’arbitre par laquelle il a abouti au dispositif de sa décision. On ne peut faire confiance à l’arbitre avant la sentence et la lui retirer après que cette dernière a été rendue dans un sens qui ne conviendrait pas à l’une des parties au litige. Cette mise au point définitive concernant l’interdiction de quereller une sentence internationale sous le couvert du contrôle de sa motivation révèle avec éclat le renforcement de l’arbitrage en mettant la sentence internationale à l’abri des contestations contre nature qui lui seraient reprochées. Se fondant sur la même interprétation stricte des cas d’ouverture du recours en annulation contre les sentences arbitrales, la Cour de Cassation Française et la Cour de Cassation Libanaise décident que le contrôle de la dénaturation des faits par la sentence arbitrale leur échappe. Dans la même veine la Cour d’Appel de Paris (1ère Chambre) dans un arrêt du 12 décembre 2001, statuant sur un renvoi après cassation adopte la position de la Cour de Cassation en se basant sur le principe de bonne foi pour lever l’obstacle de l’immunité d’exécution dont se prévaut un État pour tenter de dénier toute efficacité à la sentence internationale. Il n’est plus permis en effet à un État qui a accepté à travers un règlement d’arbitrage, en l’occurrence celui de la CCI, le caractère obligatoire de la sentence d’exciper de l’immunité d’exécution dont il jouit pour ne point l’exécuter: il est réputé avoir renoncé à cette immunité. Parmi les conquêtes de l’arbitrage international, cette relative à la consécration d’un principe général fondé sur l’obligation d’exécuter la sentence international, déduite en l’occurrence de la simple soumission de l’arbitrage par les parties au Règlement de la CCI, est certainement l’une de ses avancées les plus spectaculaires. Non moins spectaculaire pour l’avancée de l’arbitrage est l’application à la procédure arbitrale par la jurisprudence récente du recours pour excès de pouvoir dans les cas où la loi interdirait tout recours contre la décision du juge étatique. B- L’admission du recours pour excès de pouvoir contre les décisions judiciaires qui portent atteinte au déroulement de la procédure arbitrale. Après une période d’hésitation et de critiques par certains auteurs, la jurisprudence accueille depuis une dizaine d’années le recours pour excès de pouvoir contre les décisions du juge étatique malgré l’existence de textes législatifs interdisant tout recours contre elles. Bien plus, la notion d’excès de pouvoir retenue par la jurisprudence a non seulement un aspect positif qui consiste à reprocher au juge d’avoir dépassé ses pouvoirs, elle revêt également un aspect négatif en ce sens qu’elle sanctionne le comportement du juge qui refuse d’exercer ses attributions. Appliqué à l’arbitrage, le recours pour excès de pouvoir sanctionne désormais la décision du juge qui méconnaît la règle qui confère à l’arbitre le droit de se statuer par priorité sur sa compétence ou bien celle par laquelle le juge s’immisce dans la procédure arbitrale, malgré sa soumission par les parties à la compétence d’un centre d’arbitrage. La cour de Cassation française a même admis que la méconnaissance par une décision judiciaire d’un principe général de l’arbitrage, en l’occurrence celui du respect de l’égalité des parties dans le processus de désignation d’un arbitre, justifierait un recours pour un excès de pouvoir contre elle. Ainsi, tout au long de la procédure arbitrale contentieuse, et durant celle de l’exécution de la sentence, l’arbitrage est aujourd’hui reconnu en tant qu’institution indépendante choisie par les parties pour régler leurs différents. Le recours pour excès de pouvoir, reconnu comme principe général du droit transcendant les textes législatifs qui interdisent, dans certains cas, aux plaideurs de quereller une décision du juge étatique, apparaît ici comme son ultime protection et le gage de sa pérennité. Numéro Seize Page.15 éVéNEMENTS Les organisations économiques réitèrent leur refus de la grille des salaires À l’hôtel Phoenicia, le patronat libanais était à nouveau réuni pour désavouer la politique du gouvernement. Les quinze représentants des organismes économiques se sont une nouvelle fois rassemblés à l’hôtel Phoenicia le 10 décembre dernier pour réitérer leur refus catégorique et unanime de la nouvelle grille des salaires. Cette fois, le ton était plus solennel et les mots plus forts: si la grille des salaires est transférée au Parlement, c’est tout le secteur privé qui menace d’une grève ouverte. Ce même jour, le Conseil des ministres atenait une énième réunion à ce sujet pendant que, dans les rues de Beyrouth, les syndicats manifestaient leur colère en appelant l’équipe gouvernementale à tenir ses promesses. Sous le slogan «Afin qu’il nous reste une économie», les organismes économiques se sont réunis à l’initiative de leur président Adnane Kassar pour lancer un ultimatum au gouvernement. Ils ont menacé d’appeler à une grève générale dans tous les secteurs si le gouvernement faisait adopter au Parlement la grille des salaires. On pouvait notamment apercevoir sur l’estrade entourant Adnane Kassar, Mohamed Choucair, président de la Fédération des Chambres de commerce du Liban (FCCIAL), Nicolas Chammas, président de l’Association des commerçants de Beyrouth, Neemet Frem, président de l’Association des industriels libanais, Joseph Torbey, président de l’Association des banques libanaises, Pierre Achkar, président de l’Union des syndicats du tourisme, Fouad Zmokhol, président du Rassemblement des dirigeants et des chefs d’entreprises libanais, Maroun Helou, représentant du Syndicat des entrepreneurs du Liban, Rafic Zantout, président de la Nadwa, Charles Arbid, président de la l’Association de la franchise libanaise, Assaad Mirza, président de l’Association des assureurs du Liban, Bahij Abou Hamze, président du Syndicat du pétrole, Samir Rahal, président des Économistes du Liban, Wajih Bizri, président du chapitre libanais de la Chambre de commerce internationale et Mohammad Saleh, président de la Chambre de commerce de Saida et du Sud Liban. Nous ne laisserons pas tomber l’économie libanaise En ouverture, le président des organismes économiques, l’ancien ministre d’État Adnane Kassar, a affirmé que toute augmentation des salaires conjuguée à une baisse de la croissance aura des répercussions négatives au niveau macro-économique. Estimant que le secteur privé s’engageait pleinement dans ses responsabilités sociales, il a appelé l’État à en faire de même en assurant l’équilibre socio-économique. «Avant de plancher sur l’augmentation des salaires et d’approuver la nouvelle grille, il fallait assurer une hausse effective du taux de production», a-t-il soulevé, appelant à mettre fin au gaspillage et à la corruption en misant sur les réformes. Si l’économie s’effondre davantage, nous serons tous plongés dans un chaos et tout le monde y perdra! «Si l’objectif de l’État est de ruiner le pays, il est sur le bon chemin», a lancé Mohamed Choucair. Selon le président de la FCCIAL, certains ministres à la tête de ce gouvernement sont des hommes d’affaires renommés qui connaissent très bien les effets négatifs qui pourraient résulter de l’adoption d’une série de mesures telle que l’application de la grille des salaires dans le secteur public. «Comment peut-on ignorer l’avis des institutions internationales, celle du gouverneur de la Banque centrale, ignorer les avertissements des organismes économiques et les cris du secteur privé?» s’est-il interrogé? Le président de la FCCIAL a exhorté le gouvernement et en particulier son président à annuler cette décision et à commencer à rechercher des solutions efficaces à la crise économique qui sévit dans le pays, rappelant que les organismes économiques sont prêts, comme par le passé, à mettre leur expérience et leur potentiel au service de la relance économique. «C’est notre devoir national de mettre en garde le gouverne- ment que l’imprudence politique tue l’économie, car elle affecte la vie des gens. Entre 2005 et 2010, le montant des IDE au Liban étaient de 5 milliards de dollars par an approximativement, il est tombé à presque a zéro en 2011 et 2012. La croissance peine à atteindre 1% et nous en sommes aujourd’hui à quatre heures d’approvisionnement électrique par jour, contre quatre heures de rationnement il y a quelques années», a-t-il fustigé. Promettre une nouvelle grille des salaires sans plan de financement est complètement suicidaire «Les fonctionnaires ont le droit de demander une hausse de leur salaire, comme l’ont obtenu les salariés du privé il y a quelques mois, et en tant qu’organismes économiques nous soutenons cette proposition», a pour sa part indiqué le président de l’Association des commerçants de Beyrouth, Nicolas Chammas, qui s’est prononcé en faveur d’une augmentation des salaires du public en fonction de la cherté de vie. «En revanche, promettre une nouvelle grille de salaires sans plan de financement est complètement suicidaire pour l’économie», a-t-il ajouté. Selon lui, celleci sera contre-productive et illusoire pour les bénéficiaires «puisqu’elle va mener le pays à la ruine». L’urgence d’un plan de sauvetage économique «Ce sont des décisions courageuses dont nous avons besoin», a déclaré Neemat Frem, le président de l’Association des industriels énumérant les dernières réunions de «cri d’alarme» des organismes économiques les 20 octobre 2011, 4 juin 2012, 1er août 2012 et 24 septembre 2012, qui avaient pour objectif d’alerter le gouvernement sur la gravité de la situation économique. «Elles n’ont malheureusement abouti à rien», a-t-il regretté. Il a aussi appelé le chef de l’État Michel Sleiman à intervenir pour éviter un effondrement de l’économie. Un plan de relance économique devrait, selon tous les intervenants, permettre au pays de se relever en garantissant un environnement adéquat aux investisseurs, c’est-à-dire en s’attaquant aux problèmes de corruption, en remettant sur pied une infrastructure acceptable et en encourageant les secteurs productifs. En effet, le gouvernement Mikati n’est pas au bout de ses peines en cette fin d’année pris dans le bras de fer qui oppose les revendications syndicales et celles des organismes économiques. La dernière réunion du cabinet n’a abouti à aucune décision finale concernant la grille des salaires, si ce n’est qu’à repousser le dossier, «le temps de poursuivre l’étude sur les sources de financement», et certifiant que cette mesure ne devrait pas être fragmentée, «car elle constitue un tout cohérent de mesures complémentaires». Espérons que la nouvelle année apportera son lot de relance économique et de satisfaction pour tous les bords car finalement nous sommes tous dans le même bateau! Page.16 Numéro Seize ECONEWS L’ÉCONOMIE LIBANAISE &ARABE éVéNEMENTS Le Liban agricole privé et public participant à la Foire Fresh Produce en Ukraine Le comité agricole de la Fédération des Chambres de commerce, d’industrie et d’agriculture du Liban (FCCIAL) présidé par Raphaël Debbanné ne cesse de s’activer en faveur du secteur agricole et ce notamment en participant à de nombreuses foires à l’international consacré à sa promotion et à l’ouverture de nouveaux marchés étrangers. Dernière foire en date, celle d’Europe de l’Est qui a lieu annuellement à Kiev, Fresh Produce Ukraine. Un Liban agricole officiel était au rendez-vous pour cette première participation présidée par Ali Hajj-Hassan, le dynamique ministre de l’Agriculture. En espérant que d’autres initiatives privées et publiques dans d’autres secteurs auront le même succès. On peut dire que depuis l’année 2009, le Comité agricole de la Fédération des Chambres de commerce du Liban et les exportateurs agricoles (de fruits et légumes) avancent d’un pas uni vers un même objectif: promouvoir et étendre le marché agricole libanais. En effet, suite à de nombreuses réunions conjointes qui se sont tenues dès cette année là, les deux bords ont convenu de participer ensemble à divers foires internationales. Leur première initiative a été de participer à MacFrut, qui s’est tenu à Cesena en Italie en 2009, puis au Medfel de Perpignan (France) permettant ainsi une visibilité à l’international des produits agricoles libanais. La structuration et le développement du secteur agricole a pu se faire grâce au soutien accru et le travail sans relâche du Comité agricole de la FCCIAL qui a établi un lobbying et un dialogue avec plusieurs acteurs indispensables tels que le ministère de l’Agriculture représenté par son ministre Ali-Hajj Hassan et IDAL (l’institution de promotion des investissements au Liban), qui se sont unis dès l’année 2011, pour qu’ensemble ils développent rapidement et au mieux le secteur agricole, longtemps délaissé par les autorités publiques ou faute d’intérêts communs avec le secteur privé. Le Liban, un participant remarqué aux Foires agricoles annuelles internationales Cette collaboration du secteur privé et public a permis aux agriculteurs libanais, aux exportateurs et à leurs représentants des deux secteurs de participer aux foires agricoles annuelles suivantes: Erbil en Irak en 2010, World of Perishable (WOP) à Dubaï et Fruit Logistica à Berlin en 2011 et 2012, KSA (Arabie-saoudite) et Qatar en 2012. La dernière Foire internationale en date à laquelle ils ont participé est l’immense et reconnue Fresh produce Ukraine (FPU) qui a également lieu annuellement à Kiev. Première participation à la Foire agricole renommée d’Europe de l’Est Les 28, 29 et 30 novembre derniers et pour la première fois, le Liban agricole privé et public a participé à Fresh Produce Ukraine, la foire réputée de Kiev. Étaient de ce long voyage, Ali Hajj-Hassan, ministre de l’Agriculture à la tête d’une délégation de 20 personnes, dont des représentants de son ministère, de Raphael Debbané, président du Comité agricole de la FCCIAL, des représentants du Conseil d’administration d’IDAL, Ibrahim Tarchiché, président du Syndicat des Agriculteurs de la Békaa, Albert Tohmé, vice-président du Syndicat des importateurs et exportateurs des fruits et légumes ainsi que des présidents de coopération agricoles et des exportateurs issus des différentes régions du Liban. À noter que cette Foire ukrainienne rassemble chaque année près de 81 exposants internationaux de 19 pays étrangers notamment européens et des pays arabes tels que l’Égypte, la Turquie et la Tunisie qui étaient également au rendez-vous cette année aux cotés du Liban. Sans oublier bien entendu les 39 exposants ukrainiens de cette cuvée 2012. Rassemblant près de 4 000 visiteurs chaque année venant en particulier d’Europe de l’Est, d’Ukraine et de Russie. Un pavillon libanais de 2 500 m2 et des objectifs atteints En cérémonie d’ouverture, le ministre Ali Hajj-Hassan s’est exprimé au nom du Liban agricole. Il a également inauguré le Pavillon libanais de 2 500 m2, et ce en présence de Youssef Sadaka, l’ambassadeur du Liban à Kiev et des Libanais de la diaspora résidants en Ukraine. Le 29 novembre 2012, deuxième journée de cet événement prestigieux, a été notamment marqué par le dîner offert par Raphaël Debbané en l’honneur du ministre de l’Agriculture libanais en présence de l’ambassadeur Youssef Sadaka et qui a rassemblé les membres de la délégation libanaise, des représentants de l’ambassade du Liban à Kiev et un parterre d’expatriés. Les objectifs de la délégation agricole qui s’est rendue à cette foire ont été atteints. À savoir des prises de contacts et réunions (B2B) avec les importateurs d’Europe de l’Est et particulièrement des Ukrainiens. En effet, cette Foire a été une plateforme de rencontres avec une Europe de l’Est désormais sans frontières. Cette participation a également donné l’occasion aux Libanais d’obtenir des informations sur le fonctionnement du marché agricole des fruits et légumes ukrainiens et de définir les demandes et besoins des consommateurs de ces pays surtout au niveau de leurs goûts en matière de variétés, de volume et de packaging. Une étude du marché concernant les compétiteurs a également pu se faire au cours de ce voyage. En marge de cette foire, la délégation libanaise a également pu s’entretenir avec des députés, avec le président du Comité agricole du Parlement ukrainien ainsi qu’avec le représentant du ministre de l’Agriculture ukrainien. Et bien entendu des rencontres ont eu lieu avec les représentants de la Chambre de commerce ukrainienne et avec des importateurs agricoles. Essor de la participation aux Foires agricoles mondiales en 2013 Les acteurs privés et publics de ces initiatives prévoient pour 2013 une stratégie plus large pour développer davantage le secteur agricole libanais. Ensemble, ils se sont mis d’accord sur une feuille de route pour l’avenir du secteur et de ses intérêts. Il est notamment prévu que l’année 2013 verra la participation de ces derniers à Fruit Logistica à Berlin les 6, 7 et 8 février prochains. Considérée comme la plus importante foire agricole du monde, elle regroupe annuellement près de 100 pays. Également en vue de d’élargir d’avantage le marché d’Europe de l’Est, le Comité agricole devra se prononcer prochainement quant à sa participation au Fresh Produce Ukraine ou au Fresh Moscou. Et pour mieux conserver les marchés agricoles d’export traditionnels du Liban dans les pays de la région, la participation au Word of Perishable de Dubaï est également au programme. Numéro Seize Lancement de la journée du vin libanais qui se tiendra le 16 mai prochain à Paris! C’est Raphaël Debbané, en sa qualité de président du Comité agricole de la Fédération des Chambres de commerce du Liban (FCCIAL) qui a représenté Mohamed Choucair lors d’une conférence de presse qui s’est tenue le 11 décembre dernier dans le bâtiment Adnane Kassar. Objectif de cette initiative lancée et parrainée par le ministère de l’Agriculture libanais: annoncer officiellement la journée consacrée au vin libanais qui se tiendra à paris le 16 mai prochain. Page.17 importante au Liban», ajoutant que «notre vin est devenu une fierté pour notre pays car son nom s’étend et dépasse nos frontières», a-t-il ajouté. Il s’est également dit «très fier que la France, producteur le plus important de vin dans le monde, importe 17% de nos bouteilles». «Ce succès nous a incité à nous intéresser et à promouvoir davantage les exportations et à prendre l’initiative d’activer et de soutenir les efforts visant à accroître les ventes de vin libanais en France, un marché représentant également une porte d’entrée vers les marchés internationaux, tels que l’Afrique et d’autres pays encore», a poursuivi Raphaël Debbané. Le président du Comité agricole a clos l’allocution de Mohamed Choucair en remerciant chaleureusement l’initiative de Hussein Hajj-Hassan. Il a salué tous les efforts entrepris par le ministre de l’Agriculture pour faire de cette Journée du vin libanais à Paris un véritable succès. Il a également salué le travail de la Fédération des Chambres de commerce du Liban ainsi que les institutions privées et publiques libanaises qui oeuvrent au développement des exportations des produits libanais dans le monde. «Ma présence parmi vous aujourd’hui en ma qualité de président du Comité agricole de la Fédération libanaise des chambres de commerce du Liban n’est pas une coïncidence puisque le groupe que je préside a notamment sa propre production de vin commercialisée sous le nom de IXSIR…une raison de plus qui rend les choses plus faciles pour vous parler du vin libanais». C’est par ces mots, que Raphaël Debbané, s’exprimant au nom de Mohamed Choucair, a débuté son discours. Il a ensuite retracé l’histoire du vin libanais, remontant jusqu’à l’époque des Phéniciens connus pour leur production et leur commercialisation du vin en Égypte, à Chypre, en Grèce, à Rome, en Sardaigne et en Espagne. Mais il a néanmoins insisté sur le fait que «ce vin a été produit dans des régions libanaises telles que Tyr, Sidon et Batroun et vendu par la suite en Europe». «Sous l’Empire ottoman en 1517, la production viticole était interdite dans le territoire de l’actuel Liban, excepté pour les chrétiens. Or dès 1857, lorsque les Pères Jésuites sont arrivés au Liban, ils ont introduit de nouvelles variétés de vignes (ariché) et ont permis le développement de l’industrie vinicole au Liban», a-t-il également ajouté. Pour la suite de la petite histoire, nous apprenons aussi «que durant le mandat français il a été demandé au Liban de poursuivre sa production et la promotion de son vin». Depuis l’indépendance de 1943, Le pays est entré dans un stade avancé qui lui a permis d’exporter son vin vers les marchés internationaux. Le nombre de visiteurs de différents pays et cultures au Liban n’a fait qu’encourager l’ouverture et l’expansion de la demande en vins libanais». Aujourd’hui, les producteurs de vin libanais sont estimés à plus de 40, et environ 7 millions de bouteilles sont produites dans la région de la Békaa, dans les domaines de Batroun et de Jezzine. De plus, le cépage spécifiquement utilisé pour la production locale est issu de plus de 12 variétés différentes, cultivées sur une superficie de plus de 20 000 acres (2 000 hectares). Le vin libanais représenterait 60% (soit environ 4 millions de bouteilles) de la consommation locale, soit près de 3 millions d’euros (40% approximative de la production locale). Les importateurs principaux de vins locaux sont l’Angleterre (25%), la France (17%), les États-Unis (11%), le Canada (6%), les pays arabes (15%). Le reste du monde représente environ 25%, des marchés «prometteurs» selon Raphaël Debbané qui cite notamment le Japon, l’Allemagne, la Suisse, la Suède et le Brésil. Les statistiques citées indiquent aussi que la production de vin libanais et sa consommation jouissent d’une croissance constante de plus de 10% par an. Le président du Comité agricole de la FCCIAL a tenu à ne pas citer les noms des producteurs de vin libanais estimant que «l’objectif de cette journée consacrée au vin libanais à Paris sera la promotion de toutes les étiquettes». Par ailleurs, il s’est arrêté sur le fait que le Liban possède des terres et des qualités qui lui permettent d’atteindre les niveaux les plus élevés en termes de qualité et de goût. Même si, selon de nombreuses études, «la valeur totale de l’exportation de vin libanais reste faible proportionnellement au reste de l’industrie alimentaire». Ces études indiquent néanmoins «que la quantité de terres qui peuvent être utilisées pour la production de raisins destinés à la production vinicole est très La Résidence des Pins accueille le lancement du champagne Nicolas Feuillatte au Liban C’est entre les murs d’une Résidence des Pins brillamment décorée qu’a eu lieu le lancement du champagne Nicolas Feuillatte au Liban. La cérémonie s’est déroulée dans une ambiance très chic et conviviale, sous le patronage de l’ambassadeur de France Patrice Paoli et en présence de la représentante de Nicolas Feuillatte, Claire Yverneau, ainsi que de nombreuses personnalités du monde politique, économique et des affaires. Lors de la cérémonie, Patrice Paoli s’est félicité de cette nouvelle alliance franco-libanaise, entre le champagne Nicolas Feuillatte, numéro 1 en France et troisième au niveau mondial, et la société Tamer Consumer Products-EDDCO, membre de G. Tamer Holding et présidée par Gaby Tamer, homme d’affaire incontournable dans la filière du luxe et la distribution des vins et spiritueux. M. Paoli a décrit la marque comme étant «une fusion entre l’image de la tradition et l’esprit de modernité», saluant le double engagement de l’entrepriseen faveur de l’écologie et de l’humanitaire. Puis ce fût au tour de Gaby Tamer d’exprimer ses remerciements à l’ambassadeur de France pour son soutien à l’événement et son accueil. De son côté,Claire Yverneau a retracé le parcours diligent du champagne, dont la griffe est parvenue, dans une courte période, à s’inséreret à s’affirmer sur le marché mondial avant de s’étendre à plus de 80 pays du globe. Après Epernay dans la région de Champagne et New York, la marque de «l’Ailleurs» fait enfin son apparition au Liban. Les Libanais pourront ainsi en profiter lors des fêtes de fin d’années! Page.18 Numéro Seize ECONEWS L’ÉCONOMIE LIBANAISE &ARABE Modes alternatifs de résolution des conflits (MARC) Colloque autour de la médiation commerciale au Liban Au terme d’un projet porté depuis plus d’un an déjà, la Chambre de commerce de Beyrouth et du Mont-Liban a inauguré le premier centre de médiation commerciale au Liban en partenariat avec la Société Financière Internationale et financé par le gouvernement suisse. Le 30 novembre dernier, l’École Supérieure des Affaires a été le lieu de rencontre et de débats entre plusieurs personnalités libanaises et étrangères spécialisées dans la médiation commerciale. C’est autour de Stéphane Attali, directeur de l’École Supérieure des Affaires (ESA) que se sont rassemblés Mohamed Choucair, président de la CCIABML, Thomas Jacobs, représentant au Liban de la Société Financière Internationale (SFI- IFC), Boris Richard, chargé d’affaires à l’Ambassade de Suisse au Liban, le gouvernement suisse étant le parrain financier du projet. Étaient également présents parmi les intervenants, Carol Khouzami, manager du projet MARC de la SFI au Liban et Rana Nader, coordonnatrice du Centre de médiation libanais (LMC). Dans l’amphithéâtre Fattal de l’ESA, on pouvait également apercevoir des représentants et des membres de la CCIA-BML, des médiateurs, des avocats, des hommes et femmes d’affaires et des journalistes. Le colloque a principalement porté sur les bienfaits de la médiation commerciale, un moyen alternatif de résolution des conflits (MARC) qui poursuit son chemin jour après jour au Liban . À noter que plus de 80% des conflits commerciaux en Europe et aux ÉtatsUnis sont aujourd’hui résolus grâce à la médiation commerciale. Aussi les différents intervenants ont tous mis l’accent sur la nécessité de sensibiliser les citoyens libanais, car cet outil alternatif de résolution des conflits a besoin d’un contexte adéquat pour se développer. Une simulation de médiation commerciale entre deux parties en conflit a été dirigée par Thierry Garby, avocat au Barreau de Paris et médiateur. Stéphane Attali: On ne s’im- Mohamed Choucair: Le Liban provise pas médiateur précurseur dans la région «La médiation, on en parle beau- en matière de médiation coup, on en parle tellement que commerciale c’est devenu un mot dans le langage courant», a déclaré Stéphane Attali à l’ouverture de la cérémonie. «Dès qu’on voit un conflit, quel qu’en soit sa nature, on parle de médiation et de médiateur», ajoute le directeur de l’ESA. À titre d’exemple, il cite l’actualité politique en France avec l’élection fort controversée du nouveau président de l’UMP. «On ne s’improvise pas médiateur», a estimé Stéphane Attali, soulignant l’échec de la médiation de l’ancien Premier ministre Alain Juppé dans cette affaire. Le président de l’ESA s’est ensuite penché sur la nécessité pour un pays d’avoir un centre de médiation. «Un centre de médiation fait partie du paysage qui rend les choses possibles pour les entreprises, cela fait partie de cet environnement économique favorable aux investisseurs étrangers, aux entreprises sachant que dans certains pays 80% à 90% des conflits commerciaux sont résolus grâce à la médiation, d’où l’importance de cet outil pour les entreprises présentes ou celles qui désirent investir». «Qui dit procès dit fonds bloqués, donc pas d’argent injecté dans l’économie, dit longueur des procédures juridiques et le cercle vicieux de la revanche de la frustration et de la haine», ajoute-t-il. Pour Stéphane Attali que la Chambre de commerce de Beyrouth soit le porteur de ce projet n’a rien d’étonnant car sa mission est de protéger les intérêts des entreprises et «c’est extraordinaire qu’elle arrive à le faire de cette manière là». Or la médiation est selon le directeur de l’ESA une culture. De son côté, «l’École Supérieure des Affaires, en tant que «Business School», contribue à développer la culture du management et du manager, et d’introduire dans ses réflexes de manager, la médiation, donc la résolution de conflits, qui une fois qu’elle aura évolué s’appliquera à tous les niveaux des entreprises», poursuit-il. Le président de l’ESA a clot son intervention en souhaitant le développement et la promotion de la culture de médiation tout en formant les médiateurs. le système judiciaire signifie des frais excessifs, une lenteur du procès De son côté, Mohamed Choucair a affirmé que «la CCIA-BML voulait renforcer sa mission d’assistance dans la résolution des conflits commerciaux et de soutien au secteur privé». «À travers la médiation, nous fournissons aux entreprises et aux commerçants une méthodologie et une expérience capables d’entraîner leur conviction et de leur éviter des frais, des pertes de temps et beaucoup d’amertumes», a-t-il lancé. Il s’est dit fier que le Liban fasse partie des premiers pays ayant de fait adopté la médiation commerciale pour la prévention et la résolution des litiges commerciaux. Il a également souhaité que les entreprises libanaises choisissent cette méthode à l’amiable afin d’éviter les litiges et d’accroître leur performance. Mohamed Choucair s’est aussi penché sur l’importance qu’il donne au développement des PME et des entreprises familiales, viviers de l’économie locale. «Bientôt le secteur privé et commercial, surtout la PME, verront que la médiation commerciale offerte par le LMC leur fournit un service incontournable qui décuplera leurs possibilités à l’interne ainsi qu’à l’international», a-t-il souligné avant de souhaiter bonne chance au Centre de médiation libanais, nouveau service offert par la CCIA-BML. Thomas Jacobs, représentant de la Société Financière Internationale (IFC), a ensuite vanté les bienfaits de la médiation commerciale pour les entreprises. Selon lui, en une journée, de nombreux litiges peuvent être résolus à des coûts très faibles comparés aux outils judiciaires traditionnels. Il a surtout insisté sur la confidentialité de la médiation commerciale. Boris Richard: Passer de la mentalité du procès à une mentalité qui privilégie la résolution des conflits Boris Richard, chargé d’affaires à l’Ambassade de Suisse au Liban s’est ensuite exprimé sur les arguments qui jouent en faveur de la médiation commerciale, sur sa promotion dans le monde par le gouvernement suisse, mettant en avant des cas concrets qui ont prouvé son efficacité. «Le gouvernement suisse que j’ai le plaisir de représenter est le parrain de cette initiative et je suis particulièrement fier et heureux de m’exprimer devant vous au nom du Secrétariat d’État à l’Économie du gouvernement qui depuis de nombreuses années déjà soutient financièrement les programmes de la Société Financière Internationale dans plusieurs pays émergents du monde arabe en faveur de la médiation commerciale», a affirmé Boris Richard. Plusieurs éléments selon lui jouent en faveur de la médiation commerciale, et en particulier l’expérience helvètique qui a montré que la PME a particulièrement besoin de ce genre d’instruments, car en cas de différent commercial, les petites entreprises n’ont pas toujours les moyens financiers de s’engager dans de longues et lourdes procédures judiciaires. «Avoir recours à la médiation commerciale permet à ces PME d’utiliser l’argent mis à disposition pour des investissements plus productifs et cela correspond tout à fait à l’objectif de promotion de développement économique que s’est fixé le Secrétariat d’État à l’Économie du gouvernement suisse», a-t-il lancé. Autre argument évoqué, l’existence dans un pays de mécanismes rapides et flexibles de résolution des Numéro Seize conflits est un incitateur favorable aux investissements étrangers surtout dans les pays émergents. En effet, les investisseurs étrangers et américains ne détestent rien plus que l’instabilité juridique. Le chargé d’affaires à l’Ambassade de Suisse au Liban s’est également arrêté sur trois éléments considérés comme les conditions sinéquanones à la mise en place de la médiation dans un pays. En premier lieu, il faut des médiateurs qualifiés et capables de proposer des solutions dans des conflits commerciaux de plus en plus techniques et compliqués; en Suisse beaucoup d’avocats se sont récemment formés pour devenir médiateurs car le marché de la médiation commerciale est entrain d’exploser. De plus, il est important que les entreprises elles-mêmes soient convaincues de l’utilité de ce mode de fonctionnement ; une promotion est nécessaire auprès des entreprises pour qu’elles aient spontanément recours à la médiation pour régler leurs litiges à terme. «On pourrait même imaginer que dans chaque contrat commercial soit prévue une clause de médiation en cas de litige», a-t-il espéré. La troisième condition est un changement des mentalités, pour que l’on passe d’une mentalité de procès à une mentalité qui privilégie la résolution des conflits. Carol Khouzami: Au Maroc, sur 1 200 différents 900 ont été résolus grâce à la médiation commerciale Puis ce fût au tour de Carol Khouzami, manager du projet (MARC) d’IFC de s’exprimer avant de donner la parole à Rana Nader, la coordinatrice du Centre libanais de médiation. «Pourquoi avons nous pensé à la médiation? Et pourquoi prend-elle un tel élan dans le monde?» s’est interrogée Rana Nader, expliquant que l’IFC était partie du constat que «lorsqu’on traite avec le système judiciaire dans la plupart des pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord, où nous sommes confrontés à beaucoup de défis, que ce soit dans le secteur public ou privé, le système judiciaire signifie des frais excessifs, une lenteur du procès ce qui conduit à une confiance très limitée». Ceci défavorise le climat d’investissement ainsi que le dynamisme économique du pays. Elle s’est ensuite arrêtée sur le groupe de la Banque mondiale qui publie annuellement un rapport intitulé «Doing Business» qui s’est basé sur 10 indicateurs qui permettent d’évaluer le climat d’investissement dans chacun des pays. Un des indicateurs est celui de l’exécution d’un contrat devant les tribunaux nationaux. Selon les estimations, cela prend près de 389 jours (plus d’un an) en Europe de l’Est, près de 665 jours (1 an et demi) dans la région MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord) et 721 jours (deux ans) au Liban. D’ou le programme MARC (ADR) de l’IFC qui a pour principaux objectifs: d’un côté d’accroître les économies du secteur privé en diminuant le temps et les frais nécessaires à l’exécution du contrat, et de l’autre de libérer les actifs du secteur privé immobilisés par la lenteur des procédures judicaires et enfin d’encourager le développement économique et la création de nouveaux emplois. «L’IFC a lancé son programme sur la médiation commerciale dans plusieurs pays et régions du monde, en Europe de l’Est et du Sud où elle a obtenu de très bons résultats», a-telle poursuivi. Quatre projets sont également en cours actuellement au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, au Liban, au Pakistan, au Maroc, en Egypte mais aussi en Asie du Sud et de l’Est. La troisième mission de ce Centre de médiation est la résolution des conflits commerciaux. «Nous aidons, à travers différents moyens, en nommant un médiateur, en offrant nos locaux au déroulement de la procédure - une médiation nécessite trois salles, une salle principale de réunion et deux salles qui permettent aux parties de s’entretenir en privé avec le médiateur. Nous aidons aussi en amont et en aval à préparer l’accord de médiation et au niveau de la recherche d’un accord sur les termes de la procédure de médiation. Nous pouvons également assister les avocats dans la rédaction de l’accord qui permet de sceller la résolution des conflits et nous faisons surtout le suivi à l’amiable de la procédure de médiation», a-t-elle aussi expliqué. On pourrait même imaginer que dans chaque contrat commercial soit prévue une clause de médiation en cas de litige Selon Carol Khouzami, la médiation au Maroc, qui a débuté en 2007 en collaboration avec le CEMA (Centre euro-méditerranéen de médiation et d’arbitrage) avec l’appui du secteur privé et public, a résolu 900 différents commerciaux sur 1 200, ce qui représente un taux de réussite de 75%. «Ceci a permis de libérer 200 millions de dollars jusqu’alors bloqués par les différents et qui ont pu être utilisés à des fins plus positives, permettant de faire faire 113 millions de dollars d’économies au secteur privé. Par la suite, un fort intéressant historique de la médiation commerciale a été exposé par Thierry Garby, médiateur et avocat au Barreau de Paris. Rien de mieux que la pratique pour comprendre ce qu’est une médiation Page.19 commerciale et c’est ce qu’a voulu démontrer Thierry Garby en jouant le rôle de médiateur lors d’une simulation devant les participants. L’avocat a ainsi proposé à deux personnes dans la salle de jouer le jeu du différent commercial en se faisant passer pour une partie en conflit. Alexa Hechaimi a évoqué le contexte libanais de la médiation qui, selon elle, reste contractuel dans l’attente de l’adoption du projet de loi de médiation judiciaire. Alexa Hechaimi et Thierry Garby ont également établi un dialogue au sujet de la médiation dans le cadre des entreprises familiales faisant part de certains cas et mettant l’accent sur son avantage pour ce qui est des restructurations et des successions. De leurs cotés, Mona Akl et Philippe Grondier ont proposé une discussion autour de l’expérience qu’a eu Butec en matière de médiation internationale et du rôle positif du médiateur dans sa réussite. Des questions réponses et discussions avec le public ont suivi clôturant ainsi cette journée riche en informations sur les bienfaits de la médiation commerciale. Pour ceux qui sont intéressés, la prochaine formation de médiateur aura lieu en février 2013. Prière de contacter le LMC au centre d’appel 1314 ext. 172 ou par email [email protected]. Rana Nader: La médiation est un art, c’est une discipline Rappelant que le Centre de médiation libanais a vu le jour en janvier 2012, Rana Nader, la coordinatrice du Centre de médiation libanais a salué ses partenaires dans cette entreprise de promotion de la médiation: la CCIA-BML et l’IFC. Ce centre de médiation comporte trois services: la formation de médiateurs, une première a eu lieu en février 2012 au cours de laquelle onze médiateurs accrédités et venant de tous bords ont été formés. «Une autre formation de médiateurs aura lieu en février 2013 avec nos mêmes partenaires, l’IFC et CEDER (Center For Effective Dispute Resolution)», a-t-elle précisé. La deuxième mission concerne l’information et la sensibilisation du public car la médiation demeure peu et mal connue du public libanais. «Certains fervents libanais de la médiation confondent souvent la négociation ou la conciliation avec la médiation. Or la médiation est un art, c’est une discipline», a-t-elle ajouté. VOUS DITES CONFLIT, NOUS DISONS ACCORD Le Lebanese Mediation Center (LMC) est le premier centre privé de médiation commerciale à Beyrouth, établi à l’initiative de la Chambre de Commerce, d’Industrie et d’Agriculture de Beyrouth et du MontLiban (CCIABML). Le LMC a pour objectifs la formation et l’accréditation de médiateurs, la résolution de conflits commerciaux par la médiation et le développement de la culture de la médiation au Liban. CCIA-BML Centre D’appel: 1314- ext. 172 www.ccib.org.lb Lebanese Mediation Center Page.20 Numéro Seize ECONEWS L’ÉCONOMIE LIBANAISE &ARABE Prochains événements CONFERENCES Turkey Baku The Azerbaijan Healthcare Investment Conference in Baku is going to be held on 13-14 March 2013. For more information, contact +32 2 733 59 40 or email [email protected] exhibitions Cairo Cairo International Fair – CIF is going to be held in Cairo-Egypt from March 19th till the 22nd, 2013. The fair is organized by Egypt Expo & Convention Authority EECA; under the auspices of the Ministry of Industry and Foreign Trade. For more information, contact +20224032968, Fax +2022607839, email [email protected] or visit www. cairofair.com Sofia-Bulgaria The below exhibitions are going to be held in Inter Expo Center in Sofia-Bulgaria from March 6th to 8th 2013: -MachTech & Metal - for Machine building, metalworking, metallurgy, welding: www.machtech-metal.bg -IFAM - Automation, Robotics, Mechatronics: www.ifam.bg -INTRONIKA – Professional & industrial electronics, components, telecommunications, equipment and energy: www. intronika.bg -PLAST – Plastic & Rubber Industry: www. plast.bg - Safety & Security: www.iec.bg Transport & Logistics: www.iec.bg Turkey “CNR Holding” is organizing the Eurasia Shop Design Fair (store, market equipment and technologies fair) that is going to be held from March 28th till the 31st 2013 in CNR Expo -Turkey. For more information, contact Ms. Nejla Karakis on +90(0212)4657474, email [email protected], or visit www.cnreurasiashopdesign.com Chittagong-Bangladesh The Chittagong Chamber of Commerce & Industry is organizing the 21st Chittagong International Trade Fair (CITF) 2013 from the first week of February 2013 in Chittagong-Bangladesh. For more information, contact +88031713366-9, Fax +88031710183, email [email protected] or visit www.chittagongchamber.com Mumbai-India The Embassy of India in Lebanon announces the 6th edition of signature 2013-Jewelery show that is going to be held from February 22nd till the 25th 2013 at Bombay Convention & Exhibition Centre, Mumbai-India. For more information about participation, contact 01.741270, email vikrantgjepcindia.com or visit www. iijs-signature.org South Iraq – Basrah The 3rd BASRAH FOOD EXPO is going to be held from February 22nd till the 25th 2013 in South Iraq – Basrah. The Turkey Healthcare Summit 2013 is going to be held in Istanbul on 20 21 February 2013. The sectors involved are medical / pharmaceutical, banking, private equity providers, lawyers and consultants, designers and constructors. For more information about the registration, contact Mr. Tanguy on +32 2 733 5940, email: [email protected] or Mr. Martin, on +421 257 272 855, email mremias@ euroconvention.com. Antalya ANFAS-Antalya Fair Management & Investment is organizing the below three exhibitions: - Anfas Food Product- International Trade Exhibition For Food from February 20th till the 23rd 2013, http://www.anfasfoodproduct.com/ - Anfas Bevex- Trade Exhibition For Beverages from February 20th till the 23rd 2013, http://www.anfasbevex.com - Anfas Hotel Equipment -International Hospitality Industry Equipments Trade Exhibition from January 23rd till the 26th 2013, http://www.anfashotelequipment.com/ For more information, contact 00312 385 50 90 / 1318, email [email protected] For more information visit www.metalsteeleg.com Turkey Sine Trade Fairs Inc., an affiliate of the CNR Holding, is organizing EDT EXPO 2013 -EDT- Food and Foodservice Expo that is going to be held from March 28th till the 31st 2013 at CNR EXPO Center in Turkey. For more information visit www.cnredtexpo.com Pakistan Argentina ORIENT ASSOCIATES located in Pakistan, specialized in the export of all kinds of animal feed in addition to Super Kernel rice, rice flour, IRRI 6 (rice), yellow maize, wheat bran, wheat straw, rapeseed meal, guar meal, canola meal, sun flower meal sea salt, rice husk, Rhodes grass, export sugar, wheat and other agro products is looking to cooperate with Lebanese importers. Argentina offers profitable and high-growth investment opportunities in numerous productive and service sectors. The Productive Investment Opportunities Database (BaPIP for its acronym in Spanish), an online portfolio of investment projects, is designed to connect investors from around the world with the wide range of investment opportunities available in Argentina. For more information: Visit BaPIP webpage: T: 9221-32427136-37, http://bapip.inversiones.gov.ar/en/ email: [email protected] www.orientfeed.com Republic of Moldova GreeCE «Industrial Cooperation Days in Defence and Aerospace» organized jointly by the Under secretariat for Defence Industries (SSM), Defence and Aviation Cluster (OSSA) and Advanced Business Events (ABE) will take place in Congresium Ankara, Turkey between the dates of March 6-8, 2013. Metal & Steel 2013 is going to be held in Cairo from February 21st till the 23rd 2013. OPPORTUNITéS D’AFFAIRES For more information, contact +902122731818 or email sezgi@ elanexpo.net. Ankara, Turkey Cairo A Greek company called «TORRENT - TAMESIS PUMPS» specialized in the manufacture of vertical turbine and submersible water pumps is looking to cooperate with Lebanese importers. For more information: T: 00302751066683/29973 email: [email protected] www.tamesis-pumps.gr The Embassy of Lebanon in Ankara announces a set of brochures about the attractiveness and profitability of investment in the Republic of Moldova. For more information: www.fisc.md/Home/ForCitiyens/ Non-residents