Quand les cris n’ont plus d’échos…
Mohamed Choucair
ÉDITO
Directeur responsable Mohamad LAMAA Immeuble CCIA-BML,
Responsable de la coordination Elham RAHAL Rue 1 Justinien, Sanayeh
Rédaction Marilyne JALLAD PO Box 11 1801 Beyrouth, Liban
Conseiller économique Roger KHAYAT econews@ccib.org.lb
Maquette Integrated communications T: 01 353 390 ext: 162
Les multiples réunions de «cris
d’alarme» des organisations écono-
miques du 20 octobre 2011 et des
4 juin, 1er août, 24 septembre et 10
décembre 2012 avaient pour objec-
tif d’alerter le gouvernement sur la
gravité de la situation économique…
Compte tenu du niveau sans précé-
dent du marasme économique dans
lequel notre pays et notre peuple sont
plongés, il ne suffit plus aujourd’hui de
nous réunir pour parler dans le vide.
Le secteur privé n’entamera ce dia-
logue proposé par le gouvernement
qu’à condition que ce dernier annule
la mesure de la nouvelle grille des
salaires du secteur public. Parce-
que toute augmentation des salaires
conjuguée à une baisse de la crois-
sance aurait des répercussions néga-
tives au niveau macro-économique.
Si cette mesure est soumise au Par-
lement, elle va déclencher une grève
ouverte, point de non retour qui
risque de faire échec à toute tenta-
tive de recouvrement économique.
Nous appelons donc le gouverne-
ment à se mettre au travail pour
tenter de trouver des solutions ef-
ficaces à cette crise qui sévit jour
après jour davantage dans le pays.
Car si l’objectif de l’État est de
mettre en péril l’économie du pays,
il est sur le bon chemin! Pourtant,
certains de nos ministres sont des
hommes d’affaires aguerris et au
fait des effets négatifs pouvant ré-
LÉCONOMIE LIBANAISE &ARABE
ECO NEWS
sulter de l’adoption de certaines
mesures telles qu’une réévaluation
à la hausse de la grille des salaires.
De plus, comment ignorer l’avis des
institutions internationales, de la
Banque centrale, des organisations
économiques ou encore du secteur
privé dans son ensemble?
Évidemment, nous ne sommes pas
contre le principe légitime d’une
augmentation des salaires des fonc-
tionnaires du secteur public mais
nous sommes opposés aux déci-
sions qui appauvriraient davantage
un secteur privé qui croule déjà
sous l’effet des taxes et souffre d’un
manque cruel d’investissement. À
cette situation des plus fragiles,
viennent s’ajouter les répercussions
de la crise syrienne, notamment sur
l’export, ainsi qu’une instabilité sé-
curitaire redevenue chronique et
qui affecte la confiance des inves-
tisseurs étrangers et l’affluence des
touristes en provenance des pays du
Golfe et d’ailleurs.
Dans ces conditions difficiles, bâtis-
sons ensemble un plan de sauvetage
de notre économie et relançons la
productivité.
Il n’est pas nécessaire de rappeler
que nous sommes prêts, comme par
le passé, à mettre notre expérience
et notre potentiel au service du re-
dressement de la situation écono-
mique. Néanmoins, il est de notre
devoir de mettre en garde nos diri-
geants que si l’économie s’effondre,
nous serons tous plongés dans le
chao et tout le monde y perdra.
Nous assistons avec désolation à la
régression de notre pays, à tous les
niveaux. Entre 2005 et 2010, le mon-
tant des IDE au Liban était approxi-
mativement de 5 milliards de dollars
par an, il est passé à presque 0% en
2011 et 2012. La croissance peine
à atteindre la barre des 1% et nous
en sommes actuellement à quatre
heures d’approvisionnement élec-
trique par jour, contre quatre heures
de rationnement il y a quelques an-
nées. Qu’a fait notre gouvernement
pour attirer les investisseurs, pour
limiter les dépenses inutiles et pour
mettre fin à la corruption?
Des questions que nous laisserons
ouvertes en cette fin d’année et que
nous espérons ne plus avoir à poser!
ECONEWS est disponible sur: www.ccib.org.lb
P1. ÉDITO
Quand les cris n’ont plus d’échos...
P2. PERSPECTIVES 2013
P3. MOT DU COMITÉ ÉDITORIAL
P4. RÉTROSPECTIVE CCIA-BML 2012
P7. STRUCTURE COMPÉTITIVE
- PME: stratégie de
développement et de
création d’emplois.
P8. INTERVIEW AVEC ANGELINA
EICHHORST
P10. ENQUÊTE
- Ralentissement du secteur
immobilier et espoirs de
relance en 2013.
P12. PROJET
- La Chambre de Beyrouth et
du Mont-Liban à l’écoute des
entreprises sur Hotline 1314
- PACOME et TEMPUS: deux
projets ambitieux se lancent.
P14. MODES ALTERNATIFS DE
RÉSOLUTION DES CONFLITS
(MARC)
- L’irrésistible avancée de
l’arbitrage.
P15. ÉVÉNEMENTS
- Les organisations économiques
réitèrent leur refus de la grille
des salaires.
- Le Liban agricole privé et
public participe à la foire
Fresh
Produce
en Ukraine.
- Lancement de la Journée du vin
libanais à Paris en mai 2013.
- La Résidence des Pins accueille
le lancement du champagne
Nicolas Feuillatte au Liban.
P18. MODES ALTERNATIFS DE
RÉSOLUTION DES CONFLITS
(MARC)
- Colloque autour de la médiation
commerciale au Liban.
P20. PROCHAINS ÉVÉNEMENTS
- Expositions
- Conférences
P20. OPPORTUNITÉS D’AFFAIRES
TABLE DES MATIÈRES
Numéro Seize, janvier 2013 - Publication «CCIA-BML»
   
 
  
Tous les clignotants - macro et mi-
cro, financiers, sectoriels et sociaux
- ont viré au rouge après la dange-
reuse détérioration de la situation
régionale et ses retombées catas-
trophiques sur la scène intérieure
libanaise. L’imprévoyance, l’amateu-
risme et l’incompétence étatiques
aidant, l’économie nationale sort
véritablement essorée de l’année ca-
lendaire écoulée. Première victime
de la crise, le secteur commercial
est à bout de souffle après sept an-
nées de vaches maigres, marquées
successivement par l’assassinat
du Président Rafic Hariri, la guerre
de juillet, les accrochages de Nahr
el-Bared, le sit-in au centre-ville de
la capitale, la crise financière mon-
diale et, pour (ne pas) finir, le blocus
économique arabe. Ce dernier, im-
placable, a brisé les reins des com-
merçants en leur faisant rater les
rendez-vous sacro-saints de l’été, du
Fitr, de l’Adha et de Noël.
Quid de 2013? Tout économiste
sérieux ne saurait répondre qu’en
termes de scénario, tant la visibilité
reste réduite pour les mois à venir.
Le scénario le plus souhaitable (mais
est-il seulement envisageable?) se-
rait une reprise vigoureuse de l’ac-
tivité qui compenserait, un tant soit
peu, les pertes cumulées. Un scéna-
rio médian maintiendrait, à quelque
chose près, le statu-quo actuel à un
niveau très bas. Le scénario le plus
pessimiste, mais celui qui semble,
hélas, tenir la corde, verrait une dé-
gradation supplémentaire des indi-
cateurs économiques, eu égard au
volcan syrien, à la faible immunité
du corps social libanais, et à la dé-
moralisation généralisée des agents
économiques du pays.
2013, LANNÉE DU CAPITAL
HUMAIN
Par Stéphane Attali, directeur général de l’ESA
L’année 2013 risque d’être une année
de très faible croissance pour le Liban,
voire de récession. Certes, il faut gar-
der confiance en cette résilience hors
du commun dont les Libanais ont tou-
jours su faire preuve, en particulier
dans le secteur privé. Il n’est pourtant
parfois pas inutile de l’aider. Les temps
de faible croissance sont une belle op-
portunité pour prendre du recul et in-
vestir, en particulier dans ce qui fait la
force des entreprises libanaises, leur
unique «valeur refuge» en temps de
crise: le capital humain. Ce n’est que
par lui que les entreprises retrouveront
le chemin de la compétitivité et de la
croissance, par sa motivation, son par-
tage des valeurs, sa créativité. Alors en
2013, faisons preuve plus que jamais
de courage et d’innovation, pour faire
du capital humain l’axe majeur de la
reprise économique au Liban.
PERSPECTIVES 2013
Perspectives
pour l’année
2013
Dans ses colonnes, Econews donne
la parole aux différentes personnali-
tés qu’elle a interrogées depuis sa
création. Dans nos prochains numé-
ros, vous pourrez découvrir encore
bien d’autres points de vues, sou-
haits et perspectives économiques.
CHAPEAU...
Par Nabil de Freige, député
En ce début d’année 2013, et en
tant que président de la commis-
sion parlementaire de l’Économie,
j’aimerais tirer mon chapeau pour le
travail remarquable fourni par les ins-
tances économiques en général et la
Chambre de commerce, d’industrie
et d’agriculture en particulier. En ef-
fet, ces organisations ont fait le travail
que le gouvernement et le Parlement
auraient dû faire!
Mon souhait pour l’année 2013 est
que les élections législatives se dé-
roulent dans les délais prévus par
la constitution et qu’une majorité
puisse constituer un gouvernement
qui aurait pour principal objectif la
relance économique du pays.
Je suis convaincu que la résistance la
plus efficace reste la croissance éco-
nomique et non les missiles.
Je suis aussi convaincu que seul le
secteur privé peut relancer l’écono-
mie du pays mais pour y arriver, il a
besoin de stabilité et de confiance.
Un dernier souhait: les chambres de-
vraient donner plus d’importance au
secteur agricole car quelques partis
politiques veulent essayer de le sépa-
rer du commerce et de l’industrie en
proposant de nouveau la création de
chambres d’agriculture, ce qui serait
très néfaste pour l’avenir de ce sec-
teur au Liban. Bonne année 2013.
2013: VERS UN DÉVISSAGE
GÉNÉRALISÉ DE L’ÉCONO-
MIE LIBANAISE?
Par Nicolas Chammas, président de
l’Association des commerçants de Beyrouth
La page de l’année 2012 se tourne
sur un constat désastreux concer-
nant l’état de l’économie national.
RÉFLEXION SUR LE
SECTEUR TEXTILE-
HABILLEMENT POUR 2013
Par Naji Mouzannar, secrétaire du Syndicat
des industriels textile et habillement libanais, ingénieur
Du moment que l’être humain, à
l’image des autres êtres vivants, ne se
dote d’une protection corporelle in-
née, le secteur du textile et de l’habille-
ment ne peut que continuer à croître,
proportionnellement à la croissance
démographique et à l’évolution du ni-
veau de vie des populations, de leurs
goûts et de leur tendance naturelle
au changement. Concernant la crois-
sance nationale en 2013 du secteur
textile et habillement, je doute qu’elle
retrouvera une situation favorable tant
que l’instabilité régionale perdurera
car à l’inverse de ce qui s’est passé
dans les années cinquante, la situa-
tion s’est répercutée négativement sur
l’économie, le tourisme et le pouvoir
d’achat des citoyens. Tout n’est pas
terne pour autant, et le créneau de
la Haute couture devrait pour sa part
continuer à échapper au marasme
ambiant, grâce à l’image de marque
qu’il s’est taillé, depuis déjà plusieurs
décennies, et qu’il continue à mainte-
nir et à améliorer, principalement au-
près des ressortissantes nanties des
pays du golfe et d’une Diaspora fière
de se distinguer à travers une tenue
vestimentaire à cheval sur les sensibi-
lités occidentales et orientales.
EST-CE QUE 2013 SERAIT
UNE ANNÉE FASTE POUR LA
FRANCHISE?
Par Nicolas Faure, NF Consultants®
www.nf-consultants.com
La Franchise au Liban et dans la ré-
gion a encore de très beaux jours de-
vant elle malgré une conjoncture po-
litique et économique peu favorable.
Le secteur du commerce de dé-
tail et des services en franchise
conserve, en effet, une très belle
marge de progression qui profitera
à n’en pas douter aux franchiseurs,
qu’ils soient Libanais ou originaires
d’autres horizons.
JE SUIS CONFIANT, NOTRE SEC-
TEUR PRIVÉ RELÈVERA TOU-
JOURS LES DÉFIS QUELQUES
SOIENT LES OBSTACLES!
Par Fouad Zmokhol, président du
Rassemblement des dirigeants et chefs d’entreprises
libanais (RDCL)
En tant que chef d’entreprise, il faut
rester objectif et réaliste: malheureuse-
ment, la plupart des indicateurs et les
chiffres économiques nous poussent à
prévoir une année 2013 épineuse.
La récession mondiale touche l’en-
semble de nos secteurs, l’inflation
ne fait qu’attiser la gronde sociale.
Les révolutions arabes, notamment
la guerre en Syrie, pèsent lourd sur
notre économie et risquent encore
de perdurer. Les dissensions internes
augmentent, essentiellement car les
dirigeants sont aveuglés par les pro-
chaines élections parlementaires…
À l’ombre de ce paysage sombre qui
se dévoile à l’horizon, notre objectif
est de survivre, persévérer et surtout
user de notre plus grand atout, celui
de savoir identifier les opportunités
à travers les crises. Notre secteur
privé s’est développé durant les an-
nées de guerre les plus dures, je suis
confiant qu’il relèvera toujours le défi
quelques soient les obstacles!
UN CHOC POLITIQUE EST
NÉCESSAIRE POUR RE-
TOURNER LA VAPEUR!
Par Sami Nader, économiste
Les perspectives de croissance pour
2013 ne sont pas roses. Un déficit
budgétaire croissant associé à une
balance de paiement négative n’est
pas de bon augure. Un choc est né-
cessaire pour retourner la vapeur. Il
doit être de nature politique. Il passe
nécessairement par un nouveau gou-
vernement, compétent et crédible. Un
gouvernement qui rétablit la stabilité,
fixe une vision claire pour relancer la
croissance, et engage les réformes
structurelles nécessaires. Celles-ci
doivent nécessairement inclure le par-
tenariat secteur public-secteur privé.
Page.2 Numéro Seize
Que pourrait-on souhaiter à
nos lectrices et lecteurs du Li-
ban et d’ailleurs, membres et
représentants de la Chambre
de commerce, d’industrie et
d’agriculture de Beyrouth et du
Mont-Liban et des chambres du
Liban, présidents et membres
des chambres de commerce
des pays méditerranéens,
ambassadeurs, ministres, dé-
putés, économistes, inves-
tisseurs, chefs d’entreprises,
industriels et agriculteurs, hô-
teliers?
Que vous soyez du secteur
privé ou public, homme ou
femme, vous espérez tous des
lendemains meilleurs pour vos
familles et vous voudriez éviter
de léguer à vos enfants davan-
tage de dettes et de tracas sé-
curitaires et politiques.
Il ne suffirait pas de vous sou-
haiter tout simplement de
bonnes fêtes de fin d’année.
Car la relance économique
ne vient pas d’un coup de ba-
guette magique.
Mais souhaitons plutôt que sur
le terrain, nos hommes poli-
tiques parviennent à se mettre
enfin d’accord sur une feuille
conscience collective de la part
de nos politiques face au danger
qui nous guette tous, et une vo-
lonté d’empêcher le bateau de
s’échouer dans les sables mou-
vants de la conjoncture régionale
et des querelles de clochers.
Souhaitons aussi que cette nou-
velle année ramène les Libanais
de la diaspora à leur terre na-
tale, ainsi que les investisseurs
étrangers et les touristes.
Souhaitons que les Printemps
arabes se muent en étés, pour
que le Liban pâtisse un peu
moins des conflits environnants.
Souhaitons une résolution de la
crise en Syrie pour le bien de
nos deux peuples voisins.
Souhaitons, qui sait, l’avène-
ment d’une «Union des pays
arabes» à l’image de l’Union
européenne… peut-être vaut-il
mieux laisser ce souhait de côté
pour l’instant. N’en demandons
pas trop.
Il s’agit de souhaiter des choses
simplement réalisables, et donc
concrètes. Que les Libanais qui
innovent dans les différents sec-
teurs professionnels soient sou-
tenus dans leurs projets pour
empêcher l’émigration crois-
sante de nos jeunes cerveaux.
«Ne demandes pas ce que ton
pays peut faire pour toi, de-
mandes ce que tu peux faire
pour ton pays!»
Car à l’heure où demander,
exiger, faire pression sur le
pouvoir en place pour obtenir
ce que l’on désire est légion,
changeons la donne si elle ne
donne pas les résultats es-
comptés.
Et que le secteur privé conti-
nue à faire confiance au pays,
afin qu’ensemble, nous met-
tions en œuvre un plan de
sauvetage, en vue de relancer
notre économie et la faire fleu-
rir à nouveau.
Alors 2013, souhaits de
souffle et d’amour sans les-
quels aucune bataille ou che-
min ne sont possibles.
Bonne année à tous et surtout
continuons d’espérer l’été li-
banais, économique et poli-
tique! Il finira bien par arriver
non?
ECONEWS
de route qui amènerait la stabi-
lité et la paix: deux conditions
indispensables à une relance
économique, à un retour des
investissements étrangers, à la
sécurité du pays et surtout à la
confiance. Une confiance que
vous et moi perdons jour après
jour davantage.
Mais il serait tout de même dom-
mage de clore cette année 2012
sur une note pessimiste; l’abat-
tement et la lassitude n’ont ja-
mais permis de construire un
pays. Tant que des hommes et
des femmes continueraient de
se réveiller tous les matins avec
le désir d’un Liban meilleur, l’es-
poir resterait au rendez-vous.
Car que serait-il resté de notre
pays, si cher à nos cœurs, sans
son secteur privé qui n’a ces-
sé, et ne cesse encore, de se
battre pour sa survie? En effet,
les crises successives ne l’ont
pas empêché de croître et de
s’exporter dans le monde entier.
Si bien que, si notre économie
est encore résiliente, c’est bien
grâce à vous.
Alors quels sont nos sou-
haits pour l’année 2013? Ce-
lui, d’abord, d’une prise de
MOT DU COMITÉ ÉDITORIAL
Souhaitons
que le Liban
connaisse
enfin l’été…
Numéro Seize Page.3
l’adhésion des membres, l’authentification des factures, les certificats d’ori-
gine, la formation par alternance, la diffusion du barcode, les expositions,
les séminaires, les études économiques, l’information commerciale et lé-
gale, et un ensemble de services rendus à l’entreprise ou aux investisseurs.
Le Call Center fut lancé lors d’une conférence de presse au Rotana-Géfinor en
novembre 2012 pour faire connaître le centre à la communauté des affaires.
CRÉATION D’UN PREMIER CENTRE PRIVÉ DE MÉ-
DIATION COMMERCIALE À BEYROUTH,
THE LEBANESE MEDIATION CENTER (LMC)
Le premier centre privé de médiation commerciale à Beyrouth, The Le-
banese Mediation Center (LMC), a vu le jour cette année à l’initiative de la
CCIA-BML. Ce centre est né grâce à un don du gouvernement suisse géré
par l’IFC, et dont la CCIA-BML a été l’un des bénéficiaires. Ce centre a re-
joint The Lebanese Arbitration Center (LAC) qui fonctionne à la Chambre
depuis 16 ans et a rendu de grands services à la communauté des affaires.
La CCIA-BML a réalisé ainsi un véritable Alternative Dispute Resolution
Center (ADR) qui en plus du service qu’il rend aux affaires, met un terme
à l’hésitation des investisseurs qui craignent les lenteurs de la justice, et
favorise l’investissement direct étranger.
LE SOUTIEN DES PETITES ET
MOYENNES ENTREPRISES
Dans le cadre de ses actions visant à renforcer le secteur privé libanais et
notamment l’innovation, la CCIA-BML a mis en place un fonds d’appui aux
entreprises innovantes, le FARO Liban. Ce fonds offre aux entreprises qui
le méritent une assistance technique à titre gracieux, et un petit capital de
démarrage à intérêt bonifié.
Le FARO est une organisation méditerranéenne qui se monte pays après pays, avec
la souplesse nécessaire pour atteindre les objectifs pour lesquels elle a été créée.
Au Liban, les instances les plus concernées par la PME ont constitué par
cooptation un «Board of Trustees» avec la mission d’organiser et de gérer
le FARO. La CCIA-BML lui a accordé sa personnalité morale et a cédé au
«Board» toutes les prérogatives de gestion. Elle a en outre constitué, dans
le cadre de son Centre d’études, une équipe capable de gérer les dossiers.
La CCIA-BML a également créé une commission technique, en charge de
conseiller le «Board of Trustees» sur la politique à suivre dans le domaine
de l’innovation et de l’internationalisation de l’entreprise, et de trancher les
problèmes qui pourraient se poser dans l’étude des dossiers par la CCIB.
Deux institutions ont été chargées de l’audit à postériori: KAFALAT SAL et
BERYTECH.
PROJETS DE DÉVELOPPEMENT
La CCIA-BML a participé à plusieurs projets en tant que leader ou membre
de consortium internationaux dans le cadre des programmes d’aide au
développement de l’Union européenne et d’autres bailleurs de fonds. Ces
projets portent principalement sur la modernisation agricole et indus-
trielle, l’énergie renouvelable, la gestion des déchets, et divers projets
dans le domaine de l’environnement, de la productivité et de la qualité.
La coopération régionale est l’une des priorités de la CCIA-BML, qui se po-
sitionne comme un tremplin pour l’internationalisation de l’entreprise. Les
projets européens, outre leur impact favorable sur l’économie, favorisent
l’internationalisation de l’entreprise.
L’année en bref
La Chambre est le premier défenseur du secteur privé et des intérêts de
ses membres. Elle est l’œil vigilant qui veille sur l’économie.
Mohamed Choucair chercha, dès le début de son mandat à la tête du conseil
d’administration de la Chambre, à éviter toute politisation. «La politique sé-
pare alors que l’économie réunit. Les bénéficiaires de la prospérité sont
le citoyen et le pays». D’où son fameux slogan: La politique au service de
l’économie et non le contraire.
Entre la restructuration des locaux du siège de la Chambre et la mise en
place d’une Chambre électronique (e-chamber), divers autres nouveaux ser-
vices ont été lancés. Ci-dessous les plus importants accomplissements réa-
lisés au cours de l’année 2012.
Lancements de nouveaux services
LA CHAMBRE ÉLECTRONIQUE (E-CHAMBER)
Dans le but de renforcer et de développer les services qu’offre la Chambre
à ses membres, la Chambre de Beyrouth et du Mont-Liban a lancé son pro-
jet ambitieux de «chambre électronique» qui vise à moderniser ses dépar-
tements et leurs activités. Ce projet représente un défi «stratégique» vu la
communication et l’interaction qu’assure la Chambre avec la communauté
des affaires, sans oublier la transparence des transactions et l’efficacité
des procédures que cela procure.
LA CRÉATION D’UN CENTRE D’APPEL
LA CCIA-BML À VOTRE ÉCOUTE SUR HOTLINE 1314
Pour toujours mieux répondre aux attentes du public et être au niveau
des structures internationales, la CCIA-BML a lancé le Call Center, résultat
de plusieurs mois de travail afin d’améliorer la communication entre la
Chambre et la communauté des affaires. Un centre d’appels a été créé,
dans lequel des opérateurs informés des diverses activités de la Chambre
répondent directement aux demandes du public, ou les transfèrent aux
divers départements et services pour les demandes plus pointues.
Ce centre, qui fut créé en coopération avec l’Agence allemande de dévelop-
pement (G.I.Z.), couvre tous les services fournis par la Chambre, notamment
Rétrospective CCIA-BML 2012
RÉTROSPECTIVE
Une année s’achève et une nouvelle pleine de défis commence…
Malgré l’ampleur de la crise dans la région, la Chambre de commerce, d’industrie et d’agriculture de Beyrouth et du Mont Liban continue
à résister et réussit à faire face aux circonstances difficiles et à surmonter les difficultés énormes en coopération avec les organisations
publiques et privées, préservant ainsi la pérennité de l’activité économique et favorisant son développement dans les divers secteurs.
Page.4 Numéro Seize
Par Elham Rahal
Les délégations et les expositions
économiques
La Chambre œuvre au Liban comme
à l’étranger pour mettre en valeur les
différents aspects de l’économie liba-
naise en recevant et organisant des
délégations et des missions à l’étran-
ger et des expositions et des confé-
rences.
Visites effectuées en France, en Ita-
lie, en Espagne, en Turquie. Réunions
avec les chambres locales. Discus-
sions sur les moyens de faciliter les
échanges des biens et services, et
surtout le tourisme.
LE RENFORCEMENT DES LIENS AVEC LES AUTRES
CHAMBRES ET ORGANISATIONS ÉCONOMIQUES LOCALES
ET INTERNATIONALES
La Chambre a reçu au cours de l’an-
née 2012 plusieurs délégations of-
ficielles et économiques venant de
plusieurs pays comme la délégation
d’hommes d’affaires iranienne prési-
dée par le président de la Chambre
de Yazd (février 2012), la délégation
égyptienne (mars 2012), la déléga-
tion turque présidée par le président
de la Chambre de Çanakkale (mars
2012), la délégation de l’Autorité de
l’investissement en Irak (mars 2012),
la délégation du Parlement indoné-
sien (avril 2012), la délégation de
la Chambre de la Côte d’Ivoire (avril
2012), la délégation chypriote (mai 2012), la délégation de la Chambre du
Kazakhstan présidée par Sabr Yessenbekov (juillet 2012), la délégation aus-
tralienne (octobre 2012).
Dans ce cadre, des réunions bilaté-
rales entre les hommes d’affaires ont
été organisées par la Chambre de
commerce de Beyrouth et du Mont-Li-
ban.
En 2012, et en vue d’affirmer les di-
mensions arabe et internationale de
la Chambre et de renforcer son ou-
verture aux partenaires économiques
du Liban dans la région et à travers
le monde, la CCIA-BML s’est évertuée
à recevoir les diplomates arabes et
étrangers en mission au Liban.
La Chambre a par ailleurs signé des protocoles d’entente visant à promou-
voir la coopération avec la Chambre de Chypre, la Chambre du Kazakhstan,
la Chambre australo-libanaise, la Chambre arabo-brésilienne.
La Chambre organise et soutient actuellement les travaux des conseils d’af-
faires et des chambres mixtes.
La Chambre de Beyrouth et du
Mont-Liban a participé également
au Forum de l’investissement à Pa-
ris, à la Semaine économique de
la Méditerranée à Marseille. Elle a
parrainé plusieurs salons et confé-
rences locales traitant du tourisme,
des biens immobiliers, des fran-
chises commerciales, de l’informa-
tique et d’autres sujets (Horeca,
In Shape, le salon de l’immobilier
Dream 2012, etc.)
MOHAMED CHOUCAIR, NOUVEAU PRÉSIDENT DE LASCAME
En 2012, Mohamed Choucair, pré-
sident de la CCIA-BML, a été élu
nouveau président de l’ASCAME,
l’Association des Chambres de
Commerce et d’Industrie de la Mé-
diterranée. À ce titre, l’ASCAME est
le représentant majeur du secteur
privé de la Méditerranée.
Mohamed Choucair a été élu sur
la base d’un programme qu’il
avait publié avant l’élection. Les
grandes lignes de ce programme
se rapportent au nouveau rôle des
chambres qui va de plus en plus
vers une représentation du secteur
privé et une contribution aux poli-
tiques économiques.
Pour M. Choucair, «il s’agit pour l’Association des Chambres de la Mé-
diterranée de travailler de concert au développement harmonieux de la
région en facilitant le transfert de technologies et en modernisant les
législations du travail; d’assurer une plus grande stabilité économique
génératrice de bien-être et de progrès social; les échanges commerciaux
et les investissements entre les pays du Sud sont très insuffisants pour
faire décoller la région et doivent être largement améliorés; l’emploi est
la priorité absolue; le soutien des start-up et des petites entreprises peut
apporter la solution la plus rapide et la moins onéreuse au sous-emploi».
L’ASCAME a consolidé sa volonté de sceller son sort à l’Union pour la Médi-
terranée et de contribuer au lancement des projets qui furent à la base de
l’institution, notamment l’ASCAME représentant le pont entre les investis-
seurs du Golfe et les entreprises du Nord à technologie avancée.
MOHAMED CHOUCAIR, PRÉSIDENT DE LA CCIA-BML,
DEVIENT CHEVALIER DE L’ORDRE NATIONAL DU MÉRITE
Le 16 novembre 2012, à la Résidence des Pins, Mohamed Choucair,
s’est vu remettre les insignes de l’Ordre National du Mérite par l’am-
bassadeur de France au Liban, Patrice Paoli. «L’Ordre National du Mé-
rite a été institué le 3 décembre 1963 par le général de Gaulle pour
récompenser les mérites pour services rendus à la France», a déclaré
Patrice Paoli, ambassadeur de France à l’ouverture de la cérémonie.
C’est entouré de nombreux représentants et personnalités du monde
des affaires et du secteur public, ainsi que des membres de la Fé-
dération des chambres de commerce du Liban, que Mohamed Chou-
cair s’est vu remettre l’Ordre National du Mérite par l’ambassadeur de
France au nom du Président de la République française, François Hol-
lande. Mohamed Choucair a été qualifié par l’ambassadeur de France
de personnalité incontournable et marquante du monde des affaires
au Liban.
Numéro Seize Page. 5
Lex Bartlem, Mohamed Choucair, Vrej
Sabounjian et Faddy Zouky.
Choucair et Yalcintas (élection ASCAME)
L’ambassadeur de France au Liban remettant les insignes de l’Ordre National du Mérite à Mo-
hamed Choucair.
Mohamed Choucair, l’ambassadeur de Suisse et le
vice-président Gaby Tamer.
Le Président Choucair et le vice Président de
la de la BEIM, M. De Fontaine Vive.
A L’ouverture du salon Dream 2012.
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