Le discours de la Banque de France contre l'épargne réglementée
Le discours de la Banque de France contre l'épargne réglementée | 2
septembre 2013, la détention de ces contrats a augmenté de 32 milliards d’euros, soit
12 milliards d’euros de plus que sur l’ensemble de l’année 2012. C’est le seul
placement financier dont la progression en 2013 a été plus forte qu’en 2012 ».
A compter de 2014, la réforme de l’assurance-vie votée en décembre 2013 devrait aider à
drainer une partie de l’épargne vers les actions, notamment via le nouveau contrat « vie-
génération », ayant vocation à financer les PME et les entreprises de taille intermédiaire.
Soucieux que les banques puissent s’appuyer sur l’épargne bancaire (plus de 1 240
milliards d’euros), Christian Noyer a expliqué que ces ressources étaient « trop
coûteuses » pour les banques du fait que les trois quarts de ces placements [930
milliards] sont « réglementés ».
A 1,25%, le taux du livret A et du LDD (360 milliards d’euros fin 2013) est « bien
supérieur à celui des refinancements de l’Eurosystème, 0,25 % » d’autant qu’il
« détermine largement ceux des livrets librement rémunérés, pour des motifs commerciaux
évidents » ce qui « contribue donc en réalité à renchérir une grande partie des ressources
bancaires et, in fine, se répercute sur le coût du crédit ». [NDLR, un argument fidèle
aux revendications des banques, doublé d’un couplet comparable sur le PEL et son taux
de 2,5%].
En incluant les intérêts, l’encours des PEL a progressé de 9,5 milliards d’euros en
2013 « car les fonds déposés sur les PEL sont bloqués pour seulement deux ans et non
soumis à l’impôt sur le revenu, alors que les intérêts obligataires le sont et que le taux des
OAT à 10 ans s’est établi à 2,2 % en moyenne en 2013 », a estimé Christian Noyer.
Le reste de l’épargne financière est principalement constitué de fonds non monétaires
[NDLR le rendement des fonds monétaires étant proche de zéro à cause des frais et
des taux de la BCE] et d’actions non cotées [NDLR le plus souvent patrimoine
professionnel d’actionnaires d’entreprises familiales] évalués à « un peu plus de 1 150
milliards d’euros » au troisième trimestre 2013. « La création au 1er janvier 2014 du
PEA PME et le relèvement du plafond des PEA pourraient attirer une partie de
l’épargne des ménages vers le financement de l’économie et c’est une évolution qu’il
faut soutenir », a ajouté Christian Noyer avant de fixer quatre objectifs jugés
prioritaires par la Banque de France dans ses réflexions sur l’allocation de l’épargne :
– « orienter une plus grande partie des placements des ménages vers le financement de
l’innovation et de l’investissement » ;