Schweizerischer Bauernverband
Union Suisse des Paysans
Unione Svizzera dei Contadini
Communiqué de presse de l’Union suisse des paysans du 28 août 2012
Le génie génétique sans utilité pour l’agriculture
Le programme national de recherche 59 « Utilité et risques de la dissémination des
plantes génétiquement modifiées » (PNR 59) est terminé. Les résultats montrent qu’à
l’heure actuelle, la culture de plantes génétiquement modifiées est inutile d’un triple
point de vue : écologique, agronomique et économique. Par ailleurs, les consomma-
teurs suisses restent critiques à l’égard des organismes génétiquement modifiés
(OGM). L’Union suisse des paysans (USP) propose par conséquent la prorogation
jusqu’en 2017 du moratoire sur la commercialisation des OGM.
Le PNR 59 est riche de précieux enseignements. Ainsi, les nombreux projets de recherche
ont montré, s’agissant de la biosécurité, que l’on n’a pas constaté d’impact négatif des OGM
sur l’environnement. Par ailleurs, le programme a obtenu des résultats importants s’agissant
des questionnements spécifiques de l’agriculture suisse. Les études sur la rentabilité des
cultures d’OGM réalisées par le Dr Stefan Mann et celles du Dr. Lucius Tamm sur la coexis-
tence des cultures d’OGM et des cultures conventionnelles ont débouché sur la conclusion
suivante : à l’heure actuelle, la culture de plantes génétiquement modifiées n’a pas d‘intérêt
économique. À signaler que ces études n’ont pas pris en compte les coûts de la séparation
des flux de marchandises et la question de la responsabilité civile en cas de contamination.
Or, vu l’absence d’utilité économique des cultures étudiées, ces facteurs de coûts sont préci-
sément décisifs pour la pratique. Le PNR 59 confirme en outre l’attitude de plus en plus criti-
que des consommateurs vis-à-vis des OGM.
En conséquence, les paysannes et les paysans suisses ne voient aujourd’hui aucune raison
d’assouplir le moratoire « non-OGM » et de remettre en jeu l’avantage en termes de marke-
ting que procure Suisse sans organismes génétiquement modifiés. Le moratoire sur la com-
mercialisation des plantes génétiquement modifiées doit donc être prorogé jusqu’en 2017
dans le contexte du projet de Politique agricole 2014-2017. Une forte majorité de la Commis-
sion de l’économie et des redevances du Conseil national s’est d’ailleurs prononcée en fa-
veur de cette revendication il y a deux semaines. Rappelons que la recherche n’est pas
concernée par le moratoire et que l’USP soutient la poursuite des études sur les OGM.
Sur le principe, rien ne s’opposerait à la culture de plantes génétiquement modifiées. L’USP
propose que l’on procède plutôt à une analyse coûts/utilité des OGM dans l’agriculture. On
pourrait même envisager un assouplissement de l’interdiction de cultiver si les OGM repré-
sentaient un avantage pour l’environnement, les consommateurs et les producteurs par rap-
port aux plantes conventionnelles. Mais d’ici-là, les produits agricoles suisses doivent être
garants d’une production crédible sans recours au génie génétique.
Renseignements :
Ursina Galbusera, cheffe de projet génie génétique USP, tél. 031 385 36 47
Nadine Degen, responsable production végétale USP, tél. 031 385 36 42
Sandra Helfenstein, porte-parole USP, mobile 079 826 89 75
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