Les facteurs sociaux de la vistoire de Chavez
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Les facteurs sociaux de la
vistoire de Chavez
- Actualité politique internationale - Amérique Latine -
Date de mise en ligne : jeudi 10 janvier 2013
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Les facteurs sociaux de la vistoire de Chavez
par Carles Muntaner, Joan Benach, Marie Paez Victor
24 décembre 2012
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Les facteurs sociaux de la vistoire de Chavez
Pendant que le Président vénézuélien Hugo Chávez, en traitement à Cuba, lutte pour la vie, la presse libérale des
deux côtés de l'Atlantique (entre autres « El Pais ») n'a cessé d'attaquer son gouvernement. Sa victoire significative
(avec 12 points d'avance sur son adversaire) mérite d'être analysée avec sérieux, faits à l'appui. Il faut remarquer
d'abord que Chavez a remporté les élections malgré le cancer et malgré les attaques permanentes des médias
privés locaux et internationaux (qu'on pense au traitement médiatique de Syriza lors des élections en Grèce). Il faut
prendre en compte un autre fait peu étudié, qui est l'existence d'une carte électorale extrêmement favorable aux
classes moyennes et supérieures, avec des barrières géographiques et des difficultés d'accès pour le monde du
travail.
Un des facteurs principaux de la popularité du gouvernement Chávez et du raz-de-marée victorieux d'octobre 2012
est la réduction de la pauvreté, qu'a rendue possible le retour dans le giron de l'État de la compagnie nationale
pétrolière PDVSA. Ses ressources abondantes, au lieu de bénéficier à une petite classe de rentiers comme c'était le
cas sous le gouvernement précédent, ont permis de construire les infrastructures nécessaires et d'investir dans la
création de services publics dont les vénézuéliens avaient un cruel besoin. Pendant la dernière période, le
gouvernement a augmenté les dépenses sociales de 60.6%, pour un montant total de 772 milliards de dollars [1].
De même que la santé ne saurait se définir seulement par l'absence de maladie, la pauvreté ne se définit pas
seulement par l'absence de revenus. Les deux phénomènes - santé et pauvreté - sont corrélés et multi-factoriels,
déterminés par une série de processus sociaux. Pour réaliser un état des lieux objectif des progrès réels obtenus par
la Révolution Bolivarienne dans les 13 dernières années, il est essentiel de réunir certaines données-clefs
déterminantes en matière de santé et de pauvreté : éducation, inégalité, emploi et revenu, soins de santé, sécurité
alimentaire, sécurité sociale et services publics.
En ce qui concerne les déterminants sociaux des indicateurs de la santé, le Venezuela est à présent le pays de la
région qui connaît le plus bas niveau d'inégalité (mesuré par le Coefficient Gini) : il a réduit l'inégalité de 54%, la
pauvreté de 44%, du niveau de 70.8% (1996) à 21% (2010). Et l'extrême pauvreté est passée de 40% (1996) à
7.3% (2010). Près de 20 millions de personnes ont bénéficié des programmes gouvernementaux de lutte
contre la pauvreté, appelés "Missions". A l'heure actuelle 2.1 millions de personnes âgées perçoivent des
pensions de vieillesse - soit 66% de la population. Seules 387.000 personnes recevaient des pensions avant le
gouvernement actuel.
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L'éducation est un déterminant crucial de la santé comme de la pauvreté et le gouvernement bolivarien a mis un
accent particulier sur l'enseignement en le finançant à hauteur de 6% du PIB. L'UNESCO a reconnu que
l'analphabétisme a été éliminé et le Venezuela est le troisième pays de la région dont la population lit le plus.
L'éducation est gratuite des classes maternelles jusqu'à l'université ; 72% des enfants sont accueillis dans
l'enseignement maternel public et 85% des enfants en âge scolaire vont à l'école. Il y a des milliers d'écoles
reconstruites, parmi lesquelles 10 nouvelles universités. Le Venezuela occupe la deuxième place latino-américaine
et la cinquième place mondiale en proportion d'étudiants universitaires. Actuellement un vénézuélien sur quatre
participe à un programme éducatif [2]. Il est intéresant de noter que le Venezuela se trouve maintenant au même
niveau que la Finlande en tant que cinquième pays avec la population la plus heureuse du monde [3].
Avant le gouvernement Chavez, en 1998, 21% de la population était mal nourrie. Le Venezuela a maintenant établi
un réseau de distribution d'aliments subventionnés parmi lesquels des épiceries et des supermarchés. Tandis quèn
1980 90% de la nourriture était importée, aujourd'hui on n'en importe que 30%. La « Mission Agro-Venezuela » a
remis 454.238 crédits aux producteurs ruraux. Rien qu'en 2012, 39.000 d'entre eux ont reçu des crédits. Cinq
millions de vénézuéliens reçoivent de la nourriture gratuite, quatre millions d'entre eux sont des enfants scolarisés, et
des cantines publiques nourrissent 900.000 personnes. La réforme agraire et les politiques de soutien à la
production agricole ont fait augmenter la production nationale de nourriture. Les résultats de toutes ces mesures en
faveur de la sécurité alimentaire est qu'aujourd'hui la malnutrition n'est plus que de 5%, et que la malnutrition infantile
qui était de 7.7% en 1990 est aujourd'hui de 2.9%. Sous tous les aspects, c'est une impressionnante réussite en
matière de santé.
Voici quelques unes des données les plus importantes sur les soins de santé et sur la santé publique [4], [5], [6] :
Le taux de mortalité infantile est passé de 25 pour 1000 (1990) à seulement 13/1000 (2010) ;
96% de la population dispose à présent d'eau potable (ce fut un des objectifs de la révolution) ;
En 1998, on comptait 18 médecins pour 10.000 habitants, on en compte actuellement 58 pour mille, et le système
public de santé en emploie 95.000 ;
S'il a fallu plusieurs décennies aux gouvernements antérieurs pour construire 5.081 cliniques, en 13 ans à peine le
gouvernement bolivarien en a construit 13.721 (soit une augmentation de 169.6%) ;
La « Mission Barrio Adentro » (qui est le programme de soins de santé primaire organisé avec l'aide de plus de
8.300 médecins cubains) a sauvé environ 1,4 millions de vies dans 7.000 cliniques et a effectué 500 millions de
consultations ;
En 2011 seulement, 67.000 vénézuéliens ont reçu gratuitement des médicaments coûteux pour 139 pathologies dont
le cancer, l'hépatite, l'ostéoporose, la schizophrénie, parmi d'autres ; il y a maintenant 34 centres de désintoxication ;
En 6 ans 19.840 personnes sans domicile fixe ont reçu l'appui d'un programme spécial (« Mission Negra Hipolita ») ;
Il n'y a pas pratiquement plus d'enfants des rues.
Le Venezuela possède à présent la plus grande unité de soins intensifs de la région.
Un réseau de pharmacies publiques vend des médicaments subventionnés, ce qui permet à la population de réaliser
des économies de 34 à 40%.
51.000 personnes ont été traitées à Cuba pour des soins oculaires spécifiques et le programme "Mision Milagro" a
restauré la vision de 1,5 millions de vénézuéliens.
On trouve un exemple d'une réponse rapide aux besoins réels de la population lorsqu'entre la fin de 2010 et le début
de 2011 de fortes pluies tropicales ont privé 100.000 personnes de foyer. Celles-ci ont été immédiatement relogées
dans toutes sortes d'immeubles publics, des ministères, ou des hôtels. En un an et demi le gouvernement a construit
250.000 logements.
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Bien entendu le gouvernement n'a pas encore surmonté tous les problèmes sociaux mais malgré tous les défauts et
toutes les erreurs, la population le considère comme un allié. Une partie de cette équation est la participation
politique intense qui singularise la démocratie vénézuélienne : près de 40.000 conseils communaux et les premières
communes jouent un rôle déterminant dans la réponse aux besoins sociaux locaux, dans le suivi des mesures et
permettent aux citoyens d'être acteurs des changements. [7]
Un solide succès économique.
L'économie vénézuélienne a de faibles dettes, de grandes quantités de pétrole et de fortes réserves monétaires.
Pourtant les économistes qui s'opposent au président Chávez répètent ad nauseam que l'économie vénézuélienne
n'est pas « soutenable » et prédisent son écroulement lorsque cesseront les revenus pétroliers. Il est amusant de
noter qu'ils ne font pas ces prédictions pour des économies pétrolières comme le Canada ou l'Arabie Saoudite. Ils
éludent le fait qu'au Venezuela la réserve de 500 milliards de barils est la plus grande du monde, et ils considèrent
que les investissements sociaux sont une perte ou un effort futile. Et ce, alors que durant ces treize dernières années
le gouvernement bolivarien a construit un économie plus diversifiée, à travers une infrastructure industrielle et
agricole que les gouvernements précédents avaient négligée pendant 40 ans, et que son économie continue à se
fortifier et à croître, même dans le contexte de la crise globale.
Une indication de la diversification progressive de l'économie est le fait que l'État obtient aujourd'hui presque autant
de revenus à travers les impôts qu'à travers le pétrole, ayant renforcé son système fiscal et redistributif. En une seule
décennie l'État a obtenu 251.694 millions de dollars sous la forme de taxes, un montant superieur à son revenu
pétrolier annuel.
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