M. Richard Karn, analyste des tendances, compare cette
situation particulière à un groupe de poulets qui se
rassemblerait pour consulter les renards au sujet d’un
problème frappant leur communauté : la dépopulation
rapide des poulets. Comme les principaux acteurs
responsables de la politique budgétaire américaine
restent bien en place, la situation actuelle demeurera
inchangée tant que la cage à poules ne sera pas vide.
Ce scénario pourrait survenir très rapidement. Dans un
discours que j’ai récemment prononcé devant l’Empire
Club of Toronto, j’ai indiqué que l’or était une « anti -
monnaie », parce que l’or n’est pas et n’a jamais été une
monnaie. Il s’agit de quelque chose de complètement
différent et ayant beaucoup plus de valeur. C’est de
l’argent.
Peu d’investisseurs comprennent que l’argent et la
monnaie sont deux choses distinctes. Mais qu’est ce que
l’argent exactement? On définit l’argent comme « un
instrument d’échange, une unité de compte et une
réserve de valeur ». Pendant des siècles, le terme « argent
» désignait des pièces de métaux rares (l’or et l’argent)
qui avaient une valeur intrinsèque ainsi que des billets
garantis par des métaux précieux.
La notion de monnaie est très différente. Un cours forcé
arbitraire fixé par décret gouvernemental établit la
valeur de la monnaie. La monnaie de papier produite
par un gouvernement représente de l’argent, mais ne
constitue pas de l’argent. Il s’agit simplement de billets à
ordre, soit des dettes de l’État dont la « valeur » à long
terme dépend entièrement de la discipline financière et
monétaire du gouvernement qui les produit.
Voilà toute l’origine du problème. À une époque où,
partout dans le monde, des gouvernements prêts à tout
orchestrent une expansion massive de la monnaie
fiduciaire, la valeur des monnaies actuelles chute en
moins de temps qu’il n’en faut pour le dire. Or,
heureusement pour ceux qui possèdent de l’or et
d’autres métaux précieux, la valeur de ces métaux a
augmenté par rapport à toutes les monnaies. En fait,
l’or et les autres métaux précieux ont repris leur rôle
d’argent, qui constitue une réserve de valeur.
Au Canada, l’effondrement de l’économie survenu en
2008 a rapidement transformé un surplus budgétaire en
déficit de plusieurs milliards de dollars. Aux États Unis,
le système bancaire déjà défaillant fait face à plus de 1
000 faillites bancaires supplémentaires du fait que le
secteur de l’immobilier commercial, qui vaut quelque
*3,5 billions de dollars, éprouve des difficultés et manque
à son obligation de rembourser des prêts totalisant
quelque milliards de dollars.
En émettant des quantités exorbitantes de nouvelles
monnaies de papier dans l’espoir de relancer une bulle
qu’elles ont elles mêmes créée, les principales puissances
politiques et économiques mondiales ont temporairement
évité l’inévitable, mais continuent de détruire leur propre
monnaie fiduciaire. Cela signifie que la valeur de l’or et
des métaux précieux continuera d’augmenter.
Les banquiers centraux du monde (les émetteurs de
monnaie fiduciaire) savent parfaitement que ni le dollar,
ni le yen, ni l’euro, ni la livre sterling ne constituent de
l’argent. Ce sont des monnaies garanties uniquement
par des promesses, et leur valeur peut chuter suivant les
caprices de chaque gouvernement prenant le pouvoir.
À la différence, l’or constitue de l’argent depuis 3 000
ans, et ce sera le cas pendant encore autant d’années.
On ne peut nier qu’aucun gouvernement dans l’histoire,
que ce soit la Grèce, Rome, l’Allemagne pré nazie ou le
Zimbabwe moderne, pour ne nommer que ceux ci, n’a
pu s’empêcher, avec le temps, de dévaloriser sa propre
monnaie jusqu’à ce que celle ci ne vaille plus rien. À
l’aube de 2010, les États Unis et leurs partenaires du G20,
dont le Canada, dévalorisent leur monnaie à une allure
folle afin d’éviter que leur économie ne bascule dans une
grande dépression.
Rapport annuel 2009 du BMG BullionFund 3
« Les dollars américains, ce que les Américains appellent de l’argent,
ne sont que des bouts de papier vert. Par contre, l’or sert d’argent depuis
littéralement des milliers d’années. Pourtant, les gens semblent davantage craindre
de posséder de l’or que des dollars américains. »
– Bill Fleckenstein, président de Fleckenstein Capital