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Pour les besoins de ce fascicule, on distingue volontiers les plantes médicinales ou
vénéneuses par le type de substances actives qu’elles renferment (alcaloïdes, amers,
anthraquinones, cardiotoniques, coumarines, flavonoïdes, glycosides cyanogénétiques,
glycosides sénévoles, huiles essentielles, mucilages, phénols simples, saponines, tanins,
etc.). Toutefois, il faut remarquer que la plupart de ces substances sont présentes chez
les végétaux sous forme de glycosides. Les alcaloïdes et les huiles essentielles font
exception. Il faut également remarquer qu’une plante peut renfermer plusieurs types de
substances actives.
Il ne faut pas négliger la toxicité potentielle d’une plante, mais il ne faut pas,
non plus en exagérer le danger. A peu près 8% (1991) des intoxications enregistrées en
Suisse sont dues aux plantes. Il ressort de toutes les données sur les incidents et
accidents liés aux plantes:
• qu’ils ne sont pas rares
• qu’ils touchent essentiellement le jeune enfant
• qu’il sont en général sans conséquences
• que les conséquences éventuelles sont souvent d’ordre digestif
• qu’il est exceptionnel qu’ils entraînent la mort
• que cette relative inocuité est souvent due au fait que les quantités ingérées sont
négligeables
La majorité des problèmes signalés chez l’enfant concernant l’ingestion, sont dus
à la curiosité et ont pour cadre la maison, le jardin et éventuellement l’école. Chez
l’adulte, il faut considérer en plus les manifestations que peut entraîner le contact de la
peau ou des muqueuses avec les végétaux (urticaire, phototoxicité, irritation chimique,
dermatite de contact d’origine allergique) le plus souvent consécutives à l’entretien de
plantes d’appartement et au jardinage. Mise à part la curiosité, il se pose le problème
supplémentaire de l’utilisation de plantes à des fins alimentaires ou pour leurs vertus
thérapeutiques réelles ou supposées. Les problèmes découlent de l’erreur
d’identification ou de l’ignorance du danger. Qu’il s’agisse de la cuisine ou d’une
thérapie, il y a lieu de respecter le mode de préparation des plantes et leur dosage.
Dans ce livret on ne trouvera ni modes d’emploi ni recettes pour la préparation
de drogues. Leur emploi et dosage tombent dans le domaine de l’expert – consultez
donc votre pharmacien ou droguiste. En cas de problème éventuel, le ToxZentrum à
Zürich (01 251 66 66), votre pharmacien ou votre médecin peuvent vous renseigner, pour
autant que l’on puisse identifier la plante (conserver le matériel végétal).
Lexique des propriétés médicinales des plantes
Analgésique: diminue la douleur
Anesthésique: diminue la sensibilité, localement ou généralement
Anti-inflammatoire: réduit les inflammations en s’opposant aux réactions de
l’organisme
Antiphlogistique: voir anti-inflammatoire
Antipyrétique: combat la fièvre ou en prévient l’accès
Antiseptique: tue les bactéries ou empêche leur développement
Antispasmodique: décontracte certains muscles douloureux en agissant sur l’influx
nerveux qui commande le rythme de la contraction musculaire
Antisudoral: diminue la sécrétion de sueur
Antitussif: calme la toux et les irritations du pharynx