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Guide
Technique
Intersections - juin 2008
A quoi correspond la disponibilité ?
La disponibilité correspond en pratique à une
évaluation du temps de bon fonctionnement
(Up Time) de l’installation électrique.
Une disponibilité excellente de 99,99 % (dite 4
neufs) se traduit environ par 1h d’indisponibilité
sur une année (365 x 24 x 0,01%).
Un utilisateur en Europe de l’ouest s’attend à
une disponibilité de 99,98 % pour une
utilisation domestique et 99,996 % pour une
installation industrielle ou commerciale.
Ces niveaux sont ceux attendus au point de
livraison. Ils sont relativement élevés et
traduisent un effort élevé de coopération et
maintenance entre les nouveaux partenaires de
l’approvisionnement.
Pour les utilisateurs ayant des applications
sensibles, ce qui compte c’est la disponibilité
mesurée au niveau des équipements critiques.
La conception de l’installation électrique joue
un rôle essentiel à ce niveau, compte tenu des
statistiques d’origines des pannes (Figure 2).
En l’absence de mesures de prévention lors
de la conception, la disponibilité diminue en
descendant l’installation, du fait de la mutiplicité
des connexions, des dispositifs de protection,
des câbles etc.
Sans précaution, elle est généralement moins
bonne aux bornes des équipements qu’au point
de livraison.
Les statistiques traduisent la sous estimation des
risques par de nombreux utilisateurs. Au delà du
contrat de distribution, une énergie sécurisée au
niveau des charges dépend des mesures prises
dans l’installation électrique.
Comment augmenter la
disponibilité ?
La disponibilité dépend du MTBF et du MTTR.
Une disponibilité de 100% correspond à un
MMTR nul (réparation instantanée) ou à un
MTBF infi ni (fonctionnement sans panne).
Ces conditions ne pouvant être atteintes, il faut
chercher à :
@ réduire le MTTR par la maintenabilité des
équipements et une organisation effi cace de la
maintenance à la fois pro active et réactive
@ augmenter le MTBF par la fi abilité des
sous ensembles et composants provenant
de fournisseurs éprouvés ainsi que par des
dispositions de redondance.
Qualité de l’énergie
électrique
Le niveau de qualité de l’énergie disponible doit
être compatible avec les tolérances
d’alimentation des charges.
Une alimentation électrique parfaite fournirait
une tension toujours disponible, à la fréquence
nominale, sous forme d’une onde sinusoïdale
pure exempte de bruit. Les charges linéaires
alimentées sont alors parcourues par un courant
sinusoïdal parfait de même fréquence, pouvant
être déphasé selon leur cos ϕ.
Or, tous les réseaux sont soumis à des
perturbations ou en génèrent. D’autre part,
les charges non linéaires sont de plus en
plus nombreuses. En France les normes CE I
60364 et NF C15-100 prennent en compte, par
exemple, les surtensions ou les harmoniques.
Les défauts possibles par rapport au cas idéal
peuvent affecter :
@ la fréquence : fl uctuations
@ l’amplitude (variations, coupures et creux de
tension)
@ la forme de l’onde (présence d’harmoniques,
courants porteurs, transitoires, CEM)
@ la symétrie du système triphasé.
Plusieurs caractéristiques peuvent être
modifi ées par une même perturbation.
La norme EN 50160 précise ces éléments, qui
constituent des critères de qualité.
En pratique, les perturbations autres que celles
de la fréquence, qui dépend directement de la
production et de la distribution, peuvent être
regroupés en trois principales catégories :
@ coupures et chutes de tension
@ distorsion harmonique
@ phénomènes transitoires.
Coupures et chutes de tension
Les coupures de tension (ou de courant qui en
résultent) sont une absence totale de la tension
d’alimentation (chute d’amplitude > 99 %).
On distingue :
@ les micro-coupures de durée < 10 ms
@ les coupures brèves de durée < 1 min
dont 70 % sont des coupures très brèves < 1 s
@ les coupures longues de durée > 1 min
Les chutes (ou creux) de tension sont une
diminution brutale de l’amplitude de tension en
un point d’un réseau suivie d’un rétablissement
après un laps de temps.
Elle sont caractérisées (CEI 61000-2-1 et
EN 50160) par :
@ la profondeur : la tension résiduelle effi cace au
point le plus bas, qui peut aller de 1 à 90% de la
valeur effi cace de la tension nominale
@ la durée : de 10 ms à une minute.
Un système triphasé subit un creux de tension si
au moins une phase est affectée.