BATTERIES, STOCKAGE ÉLECTROCHIMIQUE
ÉVALUATION ET SÉLECTION
DES TECHNOLOGIES DES BATTERIES
Des règles précises ont été définies pour évaluer, choisir
et contrôler les batteries. Pour l'équipement des centrales
nucléaires, les procédures d'assurance qualité couvrent
chaque étape essentielle de la prise de décision.
Choix des batteries
Le choix des batteries repose sur des tests de qualifica-
tion selon les spéfications d'EDF. Ces procédures d'essai
tendent maintenant à intégrer les normes internationales,
en plus des exigences particulières d'EDF. La Direction
des études et recherches d'EDF a établi des spécification
d'essais pour les batteries stationnaires au plomb et NiCd,
qui comportent des séquences de vieillissement à des tem-
pératures plus élevées que celles de fonctionnement. Pour
une utilisation en centrale nucléaire, le fonctionnement
continu des batteries pendant et après des essais de séisme
est vérifié. Auparavant, le vieillissement était effectué en
appliquant des cycles de surcharge à 25'C. Les procé-
dures d'évaluation actuelles sont basées sur la succession
de périodes de marche flottante à 45'C pour les batteries
au plomb et à 55 °C pour les batteries NiCd. A la suite
d'études antérieures à 55'C, la température d'essai des
batteries au plomb a été ramenée à 45'C pour éviter un
vieillissement non représentatif. Des séquences d'évalua-
tion des performances à des régimes de décharge diffé-
rents sont intercalées entre les phases de marche flottante.
Les principales valeurs seuil sont établies à partir des
paramètres de fonctionnement et des caractéristiques des
batteries (par exemple, tension de coupure : 1,80 V/élé-
ment, 1,136 V/élément - tension de marche flottante :
2,20 V/élément, 1,44 V/élément pour les batteries au
plomb et NiCd respectivement). Résistance interne, per-
formances initiales, étanchéité, courant de court-circuit,
efficacité anti-déflagrante font partie des différents autres
paramètres examinés.
Evaluation des batteries
Les études d'EDF sur les batteries stationnaires se
concentrent sur deux points principaux :
- l'évaluation de l'aptitude des nouvelles technologies de
c
batteries à répondre aux exigences de fonctionnement,
c
- le développement de procédures d'essai, de critères de
sélection et de méthodes de surveillance adéquats.
Les accumulateurs au plomb à recombinaison à électro-
lyte absorbé (glass-mat VRLA) ont été étudiés lors
d'essais de vieillissement. Ce type de batterie est présenté
comme « sans entretien » grâce au processus de recombi-
naison des gaz d'électrolyse. Il ne demande aucun rajout
périodique d'eau. Six batteries différentes ont subi des
périodes de marche flottante successives à 45'C. Les
résultats initiaux révèlent que non seulement le coefficient
de recombinaison, mais également les volumes globaux de
c c
gaz émis doivent être pris en compte. Les coefficients de
recombinaison à 25'C étaient de 97 % dans tous les cas,
sauf pour l'une des batteries (95 %). Des débits gazeux
atteignant 2 m)/h ont été mesurés à cette même températu-
re. Cependant, à 45'C, des débits de l'ordre de 50 ml/h
ont été observés pour certaines batteries. Le niveau du
débit gazeux est évidemment d'un intérêt tout particulier
lors de la sélection de batteries pour des applications dans
des endroits non ou mal aérés (armoire électrique, par
exemple) du fait des risques associés à la formation
d'hydrogène (risque explosion...) et de la consommation
d'eau (assèchement de l'électrolyte).
Un autre objectif est de développer des procédures
d'essai en ligne afin d'éviter la déconnexion des batteries
testées du circuit d'alimentation des utilisateurs. Les
méthodes de surveillance sont nécessaires pour vérifier et
contrôler le bon fonctionnement des batteries. C'est pour-
quoi EDF étudie le rapport entre la résistance interne (RI)
et l'autonomie résiduelle en fonction de l'état de vieillisse-
ment de la batterie [3, 4, 51. Un impédancemètre prototype
a été conçu pour réaliser les mesures sur site. La figure 2
montre des résultats encourageants qui indiquent une forte
corrélation entre les valeurs RI élevées, mesurées à 70 Hz
et la réduction de l'autonomie des différents éléments
d'une batterie stationnaire au plomb de 1000 Ah utilisée
depuis 81 mois.
D'autres résultats intéressants apparaissent à la figure 3.
Un rapport existe entre la capacité déchargée et la chute
de tension des éléments, mesurée après seulement 10
minutes de décharge. Ces deux méthodes nécessitent des
compléments de validation sur site. Cependant, elles pour-
raient permettre de réduire le temps d'indisponibilité qui
est causé par la décharge de contrôle annuelle. Les déve-
loppements de systèmes semblables (tels qu'un conducti-
mètre) sont également étudiés avec attention.
c
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: 65 ep,ésentatif de la batter e
.t.
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(1891/200)
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1970 1960 1950 1940 1930 1920 1910 1900 1890
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avant décharge. et l'autonomie des éléments d'une batterie
ait ploiiib otit,ei-te de 1000 Ah de 81 iiiois.