
C6E2 – WP2 – INSA Toulouse 11/04/08 5/134
1 - Généralités sur la conception des systèmes d’actionnement asservis
1.1 - Organisation d’une étude technique
Les actionneurs asservis réalisent des boucles locales qui se situent aux bas niveaux
hiérarchiques de la commande. Ces boucles s'appliquent donc à des éléments qui sont
directement affectés par des défauts et des limitations technologiques (frottement, jeu,
hystérésis, cavitation, surpression, ...).
Le bouclage introduisant la plupart du temps des effets linéarisants, ces boucles
locales peuvent, quant à elles, être perçues par les boucles de niveau supérieur comme des
fonctions beaucoup moins altérées par ces limitations technologiques pour lesquelles les
concepts de l'automatique linéaire s'appliquent idéalement.
En ce qui concerne les actionneurs électromécaniques et selon notre expérience, il
s'avère donc que dans la plupart des cas industriels :
Une commande classique, c'est à dire élaborée à partir des rudiments de l'automatique
linéaire, donne des résultats satisfaisants si elle est combinée à une bonne perception des
phénomènes physiques mis en jeu dans l'actionneur. A l'inverse, une commande basée sur
des concepts évolués de l'automatique mais appliquée en ignorant la réalité technologique
donne des résultats désastreux.
La présence de non linéarités dominantes (gains hydrauliques des distributeurs,
influence de la position des vérins, ...) est compatible avec une approche linéaire bien
maîtrisée qui se prête bien à des développements analytiques explicatifs et suggestifs.
L'approche non linéaire, pratiquement toujours numérique n'est alors utilisée qu'en phase
finale pour évaluer plus précisément l'effet des non linéarités. Au besoin, des compensations
de non linéarité peuvent être introduites a posteriori dans la stratégie de commande (gain
variable, non linéarité inverse, ...).
Le choix des constituants matériels de l'actionneur introduit de sévères limitations
d'origine technologique sur les performances finales. Il est évident que ce ne sont pas les
lignes de code de la commande qui peuvent compenser ces effets. Avant de se focaliser sur
l'étude de la commande, souvent perçue comme la partie noble du travail, il convient de
s'attarder sur le dimensionnement en puissance, le conditionnent modal et l'évaluation des
performances limites qui conditionnent largement le résultat final. Cette partie est rarement
bien traitée et elle est mal valorisée. A l'issue de cette phase qui doit être développée très tôt
dans la procédure de conception, la synthèse de la commande devient alors l'ultime point à
traiter, une fois qu'il est prouvé que le choix des composants est cohérent par rapport au
niveau des performances attendues.