
Version 1.1, 20 January 2000
PHOTODIODES ET PHOTODIODES AVALANCHE
Romain Garcin, Quentin Grando
Université de la Méditerranée, Maîtrise de Physique et Applications
Résumé: Nous présentons ici les principes de fonctionnement des photodiodes et photodiodes avalanche, ainsi que leur
principales caractéristiques et applications.
Introduction
Une photodiode est une diode [5] qui produit comme
résultat de l’absorption de photons, a) un photovoltage ou
b) des transporteurs libres qui supportent la conduction
d’un photocourant.
Les photodiodes sont utilisées pour la détection et la
mesure d’intensité lumineuse, dans une large gamme de
longueurs d’ondes (IR-visible-UV). Elles conviennent
aussi bien pour un signal lumineux statique que modulé
(communications optiques).
Principe
Lorsqu’un photon d’énergie g
E>ωη est absorbé par le
cristal, il excite un électron de la bande de valence vers la
bande de conduction, créant une paire électron-trou (Fig.
1). Ce phénomène, peut se produire dans tout le cristal.
Dans la couche de déplétion, le champ électrique accélère
les électrons vers la couche N et les trous vers la couche P.
Si le est suffisamment important, les électrons (resp. trous)
crées dans la couche P (resp. N) peuvent être diffusés
jusqu’à la couche de déplétion, et y être accélérés jusque
dans la couche N (resp. P).
Il en résulte une charge positive dans la couche P et une
charge négative dans la couche N, proportionnelles au
nombre de photons absorbés, et donc à l’intensité du
faisceau lumineux incident.
Figure 1: Principe de fonctionnement
Modes d’Opération
Lorsque la tension aux bornes de la diode est mesurée au
travers d’une résistance importante, on parle de mode
photovoltaïque. La tension mesurée varie
logarithmiquement avec l’intensité lumineuse.
Si la résistance est très faible, un photocourant la traverse:
c’est le mode photoampérique.
Finalement, la façon la plus commune d’utiliser les
photodiodes est le mode photoconductif. On applique alors
une tension inverse à la diode tout en mesurant le courant
résultant au travers d’une résistance de charge. Cette tension
inverse augmente l’étendue de la zone de déplétion, tout en
accélérant d’avantage les porteurs. Ce mode possède donc le
temps de réponse le plus court.
Structure p-i-n
Afin de maximiser la zone de déplétion tout en appliquant à
la jonction une tension faible inverse (quelques volts), on
rajoute une couche de matériau intrinsèque (forte résistivité)
entre les couches P et N. L’essentielle de la différence de
potentiel, et donc du champ électrique se concentre alors
dans cette couche (Fig. 2). En minimisant l’épaisseur des
couches P et N, tout en ayant une large couche I, on obtient
un système très rapide et sensible.
Figure 2: Structure p-i-n
Temps de Réponse
Le temps de réponse dépend principalement du temps que
mettent les porteurs pour traverser la zone de déplétion et de
la constante de temps du réseau RC formé par la capacité de
la photodiode et de la résistance de charge. On a:
2
RC
2
drift
2τ+τ=τ
La capacité de la jonction est de la forme :
w
A
Cr0 εε
=
Où A représente la surface de la jonction, et w la largeur de
la zone de déplétion. On a donc intérêt à avoir une jonction
petite (mais cela limite la surface active) et une zone de
déplétion étendue (forte tension inverse) pour minimiser sa
capacité.
Bande Passante
La bande passante représente le domaine de fréquence sur
lequel la sortie de la photodiode est supérieure à
fois
la valeur maximale de celle-ci. Son expression est:
RC
fπ
=∆ 2
1
el
Il faut donc associé une résistance et une capacité minimales
pour atteindre une bande passante maximale.
P
C
E
F
E
V
E
ωη
W
+
pn
+
ni