Egayer l`ombre - Globe Planter

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Les cahiers du fleurissement Avril 2010 19
Egayer l’ombre
Il n’y a pas tant d’espace que cela dans les parcs et jardins urbains pour que l’on délaisse
les coins d’ombre. Une mise en lumière s’impose pour attirer le regard des promeneurs !
Ne considérez plus l’ombre au
jardin avec un certain désespoir
d’y voir pousser autre chose que
des mauvaises herbes bien adaptées à la
situation certes mais peu esthétiques. Au
contraire, une gamme de plantes adap-
tées peut rendre l’endroit fort attractif !
C’est surtout au printemps que les zo-
nes ombragées peu éclairées paraissent
trop sombres et méritent d’être égayées.
Durant l’été lorsqu’il fait chaud et grand
soleil, la vision de l’ombre est plutôt rafraî-
chissante. Le vert est plutôt reposant pour
l’œil et l’on éprouve peu l’envie de la voir
prendre plus de couleurs.
Il y a ombre et ombre
Par ailleurs, l’ombre n’est pas unique et
les réponses végétales pour l’égayer
sont multiples. Ainsi il peut s’agir d’une
construction qui obscurcit le lieu. L’ombre
est alors dense, compacte et permanente,
mais le sol y est frais. Lorsque la végéta-
tion arbore un feuillage persistant, l’om-
bre est également permanente mais le sol
plus sec. Sous des arbres ou des arbustes
à feuillage caduc, elle est intermittente en
fonction de la saison. Si les feuilles sont
découpées, produisant un ombrage lé-
ger, on peut assimiler la base des arbres
ou arbustes à de la mi-ombre. Dans tous
les cas, sous des arbres, des arbustes,
le sol est plus sec. Il faut se méfier de la
concurrence entre les racines des arbres
et celles de la végétation que l’on instal-
lera au pied.
De l’or dans les feuilles
L’ombre appelle la lumière des feuillages
dorés comme celui du choisya ‘Goldfin-
gers’, de la céanothe ‘Madagascar’, du
troène ‘Lemon & Lime’ ou d’une heuchère
‘Citronella’. Ceux-là y sont même plus
dorés qu’en plein soleil. Leur feuillage
persistant assure un décor permanent.
Les feuillages panachés, gardant leurs
colorations à l’ombre permettent de varier
les effets : euphorbe ‘Tasmanian Tiger’,
leucothoe ‘White water’, fusain ‘Pierro-
lin o’…
Du pastel pour les fleurs
La gaîté ne viendra pas de couleurs vives
à l’ombre : la lumière douce leur enlève
leur éclat. Les couleurs claires, pastel,
attirent davantage l’œil :
•
Le blanc pur d’un cierge d’argent (Cimi-
cifuga) aux grands épis automnaux, ou
l’ivoire d’un nandina au délicat pana-
che de fleurs printanières.
•
Le jaune pâle des ”fleurs des elfes”
ou epimediums au feuillage dense qui
changent de teintes selon la saison.
•
Le rose délicat des fleurs d’heuchères
ou, plus encore celles d’heuchérellas,
•
Le bleu lumineux des myosotis du Cau-
case, la variété ‘Looking Glass’ ajoute
l’éclat des larges macules argentées qui
ornent ses feuilles.
Une pointe d’exotisme
Si l’espace à garnir est vaste, osez les
feuillages imposants largement dé-
ployés : ils évoquent immanquablement
l’exotisme, rappelant la luxuriance d’une
végétation tropicale. Dans les endroits les
plus humides (qui ne sèche pas en été),
on peut tenter le rodgersia ou le pétasites
géant.
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Les plantes à la silhouette légère
contrastent agréablement avec la masse
qui fait de l’ombre que ce soit du feuillage
ou une construction. Graminées et
fougères s’animant au moindre souffle,
apportent en plus de la vie. Leurs feuilles
accrochent la lumière des rais de soleil qui
traversent parfois les frondaisons en sur
plomb. (Supportent bien l’ombre), parmi
les premières, les carex (notamment
C. pendula, C. ‘Evergold’ et C. ‘Rehoku
Sunrise’), les luzules (notamment L.
nivea aux petits épis blancs en pompon),
parmi les secondes, les polystichum
(notamment P. setiferum et P. aculeatum)
et les dryoptéris (notamment D.
erythrosora et D. lis-mas).
1 • Heuchera ‘Royal Citronelle’
2 • Carex trida ‘Rekohu Sunrise’
3 • Ceanothus thyrsyorus ‘Madagascar’
4 • Brunnera ‘Looking Glass’
Sous les arbres à feuillage caduc,
abusez des bulbes printaniers,
particulièrement ceux qui se
naturalisent dans les ambiances
de sous-bois : jacinthe des bois
(Scilla nutans), anémone des bois
(A. nemorosa), corydalis, cyclamen
coum, gracieux érythroniums,
chionodoxas précoces, narcisses
à petites eurs... Lors de leur
oraison, les feuilles des arbres étant
absentes ou au tout début de leur
développement, ils bénécient des
premiers rayons de soleil printanier.
Puis l’été, ils entrent en dormance,
perdant leur feuillage et ne souffrent
ni de la sécheresse ni de l’ombrage.
LA BONNE IDÉE
Légèreté et mouvements
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