La bourse-à-pasteur est une Crucifère, c'est-à-dire que si nous observons de près l'une des 
nombreuses petites  fleurs blanches de  son inflorescence, nous  la  voyons 
formée  de  quatre  pétales  disposés  en  croix  et  de  six  étamines,  quatre 
grandes à l'intérieur et deux petites à l'extérieur. Mais il faudrait pour cela 
s'armer d'une loupe car ces dernières sont minuscules. Et son fruit typique, 
une  silicule,  est  caractéristique  de  cette  grande  famille  qui  comprend  le 
chou,  la  moutarde,  le  radis,  la  monnaie-du-pape  et  bien  d'autres  plantes 
utiles.  Nous  aurons  l'occasion  d'en 
reparler plus loin. 
Mais  quand  fleurs  et  fruits  sont  absents,  il  est  plus 
difficile  d'identifier  à  coup  sûr  la  bourse-à-pasteur  car 
les plantes qui forment une rosette étalée sur le sol ne 
sont  pas  rares.  Nous  en  rencontrerons  bien  d'autres. 
Voici  comment  la  distinguer  :  les  divisions  de  ses 
feuilles sont tournées vers le sommet, contrairement à 
celles  de  la  plupart  des  autres  plantes  à  rosettes, 
généralement  des  composées proches du pissenlit, qui 
sont dirigées vers la base de la feuille. Et puis en cas de 
doute,  le  mieux  est  encore  de  goûter  un  fragment  de 
feuille  :  la  bourse-à-pasteur,  en  bonne  Crucifère, 
possède  une  saveur  rappelant  très  nettement  celle  du 
chou,  alors  que  les  Composées  ont  un  goût  «  de 
pissenlit » bien différent. 
Chez  les  graines  de  la  bourse-à-pasteur,  c'est  la 
moutarde  que  l'on  retrouve.  Piquantes  à  souhait,  on 
peut  d'ailleurs  les  utiliser  comme  condiment.  Et 
n'oublions pas que le sommet des inflorescences, formé des fleurs et, au centre, des boutons 
floraux peut s'ajouter aux salades tant pour le plaisir de la vue que pour la satisfaction de nos 
papilles. 
Les fleurs du printemps par excellence sont sans doute celles des primevères dont le nom 
signifie d'ailleurs « premier printemps ». Les feuilles de nos trois espèces les plus courantes  
sont bonnes à consommer. Nous en ferons, avec quelques pommes de terre et un oignon, 
de moelleuses soupes vertes. Et les fleurs décorent à merveille 
les salades. 
Les fleurs de la primevère officinale et de la primevère élevée 
sont  groupées  en  ombelles  simples  au  sommet  d'une  longue 
hampe florale, alors que celles de la primevère vulgaire partent 
toutes du collet de la plante ce 
qui  lui  donne  une  apparence 
bien différente, plus basse. La 
corolle  des  fleurs  de  la 
première  espèce  est  petite, 
concave,  jaune  foncé  à  cinq 
taches orange.