REV. VALDÔTAINE HIST. NAT. - 65: 83-115 (2011)
Le violier du Valais (Matthiola valesiaca Boissier)
et l’éphèdre de Suisse (Ephedra helvetica C.A. Meyer)
dans l’îlot méditerranéen de Farys (St-Denis, Aoste)
Charles rey1, sabine rey1, Giuseppina MarGuerettaz Gaetani2
1Route d’Antzère, 2
CH – 1964 Conthey
2Via St-Anselmo, 4
I – 11100 Aosta
À titre de reconnaissance, nous dédions cette publication à Cesare Gaetani trop tôt disparu qui avec sa femme
Giuseppina Marguerettaz nous ont fait découvrir de nombreux sites naturels valdôtains particuliers!
Ch. Rey, S. Rey, G. Marguerettaz Gaetani. The Valais wallflower (Matthiola valesiaca Boissier) and the Swiss
Joint-fir (Ephedra helvetica C.A. Meyer) in the mediterranean Farys’islet (St-Denis, Aosta). Rev. Valdôtaine
Hist. Nat.., 65: 83-115, 2011.
The discovery of the Valais wallflower (Matthiola valesiaca Boiss.) and of Swiss Joint-fir (Ephedra helvetica Mey.)
near the Farys’hamlet on the municipality of St-Denis in the valley of Aosta (Italy) was in spring 2008. Situated
upstream of the Ru of Chandianaz, the site is constituted of rocky steppes of calcschistes very sloping (55o-65o)
between 630 and 840 m high on a rough area of 11 ha. The south exposure conditions the soft microclimate in
winter and hot in summer. The xerical vegetation consisted of Thymetum angustanum (Braun-Blanquet, 1961) of the
phytosociological alliance of Stipo-Poion (Delarze and Gonseth, 2008) contains a procession of Sub-Mediterranean
species such as Stipa eriocaulis, Thymus vulgaris, Matthiola valesiaca, Telephium imperati, Fumana ericoides, Trinia
glauca, Verbascum boerhavii, Crupina vulgaris, Cleistogenes serotina, Cheilanthes acrostica, Inula montana, Ficus
carica, Parietaria judaica, Helianthemum canum. This environment corresponds to Ephedra helvetica in its natural
resorts of the alpine bow but not the Matthiola valesiaca which prefers the fresher situations of height. Note that
both mountain sites of Matthiola valesiaca known by Courmayeur and Cogne is related to the var. pedemontana.
Considering its rich floral biodiversity, Farys’site deserves a regional protection.
Key words: Matthiola valesiaca, Ephedra helvetica, rocky steppes, Aosta Valley.
INTRODUCTION
La découverte du violier du Valais (Matthiola valesiaca Boiss.) et de l’éphèdre de Suisse
(Ephedra helvetica Mey.) dans les steppes rocheuses à l’est du hameau de Farys sur la com-
mune de St-Denis (Val d’Aoste) date du printemps 2008. Paraissant inaccessible, ce lieu a
été négligé lors de la cartographie du thym vulgaire en Vallée d’Aoste (Rey, 1989, 1990).
Sous la conduite de Cesare Gaetani et Giuseppina Marguerettaz-Gaetani, la promenade
le long du Ru de Chandianaz (Vauterin, 2007) en septembre 2004 a attiré notre attention
par la particularité de ce site (Fig. 1.1). Mémorisée comme but d’excursion ultérieure,
cette promenade nous a incités à pousser plus loin nos investigations floristico-faunis-
tiques valdôtaines sur l’Onosma pseudoarenaria Schur ssp. cinerascens (Br.-Bl.) Rauschert
et de son papillon Cynaeda gigantea Strg. s.l. publier). Le 30 mars 2008, cheminant
sur le sentier de ce Ru qui traverse la chênaie buissonnante (Quercus pubescens) à 630 m
d’altitude, nous avons eu la curiosité de nous en écarter et de grimper jusqu’au pied des
steppes rocheuses. Quel n’a pas été notre étonnement de trouver Ephedra helvetica!
CHARLES REY, SABINE REY, GIUSEPPINA MARGUERETTAZ GAETANI
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Etant donné l’originalité de cette découverte, nous avons décidé le lendemain 1er avril
de circonscrire cette station d’Ephedra inconnue jusqu’alors. Il s’agissait prioritairement
de définir sa répartition altitudinale. Pour ce faire, nous nous sommes rendus au-delà
du hameau de Raffort situé à l’est du Château de Cly. Vers 860 m d’altitude, le chemin
carrossable croise le Ru de Marseiller (Vauterin, 2007). Nous avons suivi son sentier à
contre-courant sur 500 m environ, bien au-delà de la ferme et de la Station météorolo-
gique officielle de St-Denis-Raffort situées en contrebas.
Arrivés à un dégagement forestier constitué de steppes et d’anciennes terrasses de
cultures, nous avons fait quelques dizaines de mètres dans les pentes vers l’aval et, sur les
rochers de calcschistes, nous avons pu observer l’éphèdre de Suisse (Ephedra helvetica)
mêlé au thym vulgaire (Thymus vulgaris) (Fig. 6.1) et à des touffes de violier du Valais
(Matthiola valesiaca) en fleur (Fig. 6.2). Quelle belle surprise! Nous avons décidé alors
de nous lancer dans l’étude des steppes rocheuses de Farys.
MATERIEL ET METHODE
La géographie décrite, il est important de préciser aussi la géologie. Au bureau commu-
nal de Chambave, nous avons pu consulter la carte ologique de cette zone. L’îlot rocheux
de Farys est constitué de calcschistes (Fig. 1.2) encerclés par des roches vertes. La juxta-
position de ces deux substrats géologiques de pH différent augmente la diversité végétale.
Pour l’étude climatique de l’adret valdôtain, nous avons utilisé les données des stations
météorologiques officielles (cf. § Climat et microclimat). Par contre, en ce qui concerne
l’étude microclimatique des versants ensoleillés des collines des environs de Sion en Valais
dont les résultats ont servi d’extrapolation pour les steppes rocheuses de Farys, les appareils
de mesure de température sont des dataloggers de type Ecolog TH1/TH2 de la Firme
suisse Elpro. Pour les mesures à 2 m et à 20 cm du sol, les sondes ont été soigneusement
abritées des rayons solaires par un double système de claire-voie blanche (Fig. 1.3). Ces
appareils enregistrent toutes les 10 minutes les valeurs mesurées. Un logiciel informatique
permet le calcul rapide des données et leur interprétation.
La forte pente de la steppe rocheuse de Farys (55o-65o) et l’instabilité de la roche
calcaire rendent la grande partie du site impraticable (Fig. 1.2). Le 8 avril 2008, nous
avons réalisé deux relevés de végétation en bordure, soit au bas et au haut de la pente.
Leur surface est de 50 m2 pour le relevé no 1 et de 100 m2 pour le relevé no 2. Quant aux
relevés comparatifs de M. valesiaca de Schallberg (Valais) et de M. fruticulosa de Chasteuil
(Verdon, France), ils n’ont pas présenté de difficultés de réalisation. Sur le tableau des
relevés (Tab. 4), les coordonnées sont précisées. Divers paramètres sont consignés comme
l’altitude, l’exposition et la pente. La végétation comprend une appréciation moyenne
du pourcentage de recouvrement des herbes et de leur hauteur. Les espèces sont rele-
vées selon la méthode phytosociologique de Braun-Blanquet (1964) avec leur évaluation
d’abondance-dominance. Nous avons suivi la nomenclature de Flora Helvetica (Lauber
& Wagner, 2007). Toutes les espèces observées sur le terrain figurent sur ce tableau. La
littérature consultée est citée dans la bibliographie. Des témoins d’herbier de l’éphèdre
de Suisse et du violier du Valais ont été prélevés et seront déposés au Musée de St-Pierre
(Aoste). Plusieurs photos du site et des organes végétatifs distinctifs des deux espèces
documentent le matériel de recherche. Des essais de germination ont été aussi effectués
avec les semences de Matthiola valesiaca et M. fruticulosa.
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LE VIOLIER DU VALAIS ET L’ÉPHÈDRE DE SUISSE DANS L’ÎLOT MÉDITERRANÉEN DE FARYS (ST-DENIS, AO)
CLIMAT ET MICROCLIMAT
Le climat de la vallée principale d’Aoste est de type continental. Les données météo-
rologiques mesurées et enregistrées par les postes de St-Christophe et de St.Denis Raffort
sont mises à disposition par l’Office Météorologique Régional de la Protection Civile.
Elles permettent de suivre quasi on line l’évolution journalière des paramètres climatiques
tels que la température, l’ensoleillement, la pluviosité et le vent pour définir le climat et
le microclimat d’une région. Le poste de St-Christophe (544 m alt.) près d’Aoste donne
une bonne idée du climat qui règne dans le fond de la vallée principale. Dans ce site,
aux hivers froids et peu éclairés succèdent des étés chauds et étouffants. Le poste de St-
Denis Raffort (840 m alt.) sur la commune de St-Denis permet de se rendre compte de
la douceur climatique sur l’adret de la vallée qui profite à l’agriculture et en particulier au
vignoble. Ce poste météorologique est placé sur le bord supérieur de la steppe rocheuse
dont il est question dans cette publication. Il prend la mesure des températures de l’air
ambiant mais aussi de l’air ascendant chaud activé par la pente sous-jacente.
Les valeurs de températures, d’ensoleillement et de pluviosité des années 2003, 2006,
2007 et 2008 présentées dans le Tab. 1 concernent ces deux postes mais aussi et à titre de
comparaison ceux de Sion (582 m alt.) et de Viège (640 m alt.) en Valais. Près de celui de
Sion croît l’éphèdre de Suisse (Ephedra helvetica) sur le flanc sud de la Crête des Maladaires
(573 m alt.), des collines de Mont-d’Orge (786 m alt.) et du Château de la Soie (872.6
m alt.) dans sa plus grande station suisse (le même éphèdre qui pousse à Farys). Près de
celui de Viège pousse le violier du Valais (Matthiola valesiaca) dans sa station de plaine
du Bois de Finges et de celles de la région de Brig-Gantertal (le même violier qu’à Farys).
Il est intéressant de noter la similitude climatique des deux vallées parallèles du Val
d’Aoste et du Valais avec une plus grande continentalité toutefois pour cette dernière (>
écarts de températures à Viège qu’à St. Christophe; Tab. 1). Les versants de l’adret de ces
deux vallées exposés au sud jouissent d’une forte inversion thermique en hiver. Les pentes
de déclivité plus ou moins forte, recevant de novembre à février les rayons du soleil dans
un angle inférieur à 30 degrés au zénith, se réchauffent en période anticyclonique alors
que dans la plaine le froid s’installe (Fig. 1.1). En fait, le soleil frappe et réchauffe le sol
de manière perpendiculaire et optimale par un angle solaire de 30 degrés et une pente de
60 degrés. Ainsi, les steppes rocheuses de Farys, comme celles des bas-coteaux valaisans,
n’échappent pas à cette réalité climatique. Dans ces conditions, le sol ne gèle jamais en
profondeur, ce qui privilégie la flore et la faune d’origine méditerranéenne sensibles au
froid. Arrivées dans les vallées internes des Alpes après le retrait des glaciers durant des
périodes plus chaudes qu’à l’heure actuelle, de nombreuses espèces végétales et animales
se seraient maintenues de manière relictuelle, après un abaissement de la température
moyenne, dans des zones chaudes libres d’habitat et de cultures. Les résultats chiffrés de
l’étude microclimatique réalisée en Valais par Rey et al. (2004) sur la colline du Château
de la Soie (Savièse, Valais) (Graphique 1) et en 2006 sur la Crête des Maladaires (Sion)
(Rey et al., 2007) (Tab. 2) prouvent ce constat. La meilleure illustration est l’observation
en plein hiver des steppes rocheuses dégagées de neige fraîchement tombée alors que le
fond de la vallée peu éclairé demeure pour une longue période recouvert du manteau
blanc gelé (Fig. 1.1). Il est intéressant de constater que l’inversion thermique couplée aux
courants ascendants mesurée sur les flancs sud de basses altitudes compense largement
le refroidissement lié à l’altitude (perte de 0.55 oC par 100 m d’élévation). Sur la colline
CHARLES REY, SABINE REY, GIUSEPPINA MARGUERETTAZ GAETANI
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du Château de la Soie en 2004, la température classique mesurée à 2 m du sol enregistre
même une valeur moyenne de 0.5
o
C supérieure à celle de Sion qui se situe pourtant à une
altitude de 300 m plus basse! Et cet écart, positif en faveur du site de la Soie, augmente
encore de 3.6 oC si l’on compare la température du sol à 5 cm de profondeur des deux
sites (Graphique 1). Les résultats comparatifs des mesures de températures moyennes
effectuées en 2006 simultanément à la Crête des Maladaires (540 m alt.) et à la Colline
du Château de la Soie (820 m alt.) à 20 cm dans la strate herbacée et à 5 cm dans le sol
sont pour le moins intéressants. Dans la strate des hémicryptophytes et des chaméphytes
nains ou prostrés (à 20 cm du sol), la température moyenne élevée qui y règne aux Ma-
ladaires est toutefois inférieure de 1.2 oC à celle mesurée à 5 cm dans le sol. Cet écart de
température moyenne entre ces deux niveaux de mesure augmente avec l’altitude (1.8
oC à la Colline du Château de la Soie, Tab. 1).
Dans les steppes rocheuses, les températures extrêmes sont très parlantes, dans les
minima comme dans les maxima. Dans la steppe de la Crête des Maladaires, on peut
constater sur le Tab. 2 qu’en janvier 2006, alors que le poste météorologique de Sion
enregistrait un minimum de -12.8 oC à 2 m, on avait -8.1 oC à 20 cm et -1.0 oC à 5 cm
dans le sol. Autant dire que le sol et la végétation de la steppe accumulent des calories le
jour et les libèrent lentement la nuit. Ainsi, le sol ne gèle jamais en profondeur, ce qui
profite aux racines des plantes méditerranéennes. Durant les journées caniculaires (tem-
pérature maxima > de 30 oC) du mois de juillet de la même année, on enregistrait pour
le même site des maxima de 52.2 oC à 20 cm et de 53.7 oC à 5 cm dans le sol contre
35.9 oC à 2 m à Sion. A noter que le nombre de jours caniculaires par année est généra-
lement plus important en Vallée d’Aoste qu’en Valais (Tab. 1)!
Par extrapolation, on peut donc penser que dans la steppe rocheuse de Farys (Fig.1.2),
la température maximum de juillet à 20 cm au niveau des plantes comme à 5 cm dans
le sol doit avoisiner probablement les 60 oC compte tenu des plus hauts niveaux des
températures extrêmes mesurées par les postes météorologiques de St-Christophe et de
Raffort par rapport à ceux de Sion (Tab. 1).
Qu’en est-il de la pluviosité de la steppe de Farys? Elle reçoit approximativement les
mêmes précipitations que celles enregistrées par le poste de St-Denis-Raffort situé juste
au-dessus, soit moins de 600 mm en moyenne par an (Tab. 1). Il faut relever une période
de faibles précipitations en juin, juillet et août correspondant à des mois de sécheresse (ca-
ractère du climat méditerranéen) (Walther et Lieth, 1960). Le déficit hydrique est d’autant
plus grand dans ces pentes qu’elles ne peuvent stocker l’eau qui se perd par ruissellement
et par infiltration. De plus, le vent de vallée augmente encore l’évapotranspiration.
En définitive, il règne dans la steppe rocheuse de Farys un microclimat semi-aride
seuls des organismes vivants adaptés peuvent s’installer. A Sion, si la moyenne annuelle
des précipitations est quasi similaire, les précipitations estivales sous forme d’orages sont
toutefois plus importantes.
Avec les valeurs météorologiques présentées, on constate que l’éphèdre de Suisse
(Ephedra helvetica) s’est installé dans des milieux climatiquement similaires, en Valais et
au Val d’Aoste.
Quant au violier du Valais (Matthiola valesiaca), il choisit à Farys des situations
chaudes, sèches alors qu’en Valais (région de Viège) ou dans les autres stations valdôtaines
d’altitude (Cogne et Courmayeur), il pousse dans des sites froids l’hiver et plus humides.
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LE VIOLIER DU VALAIS (Matthiola valesiaca Boissier)
Description de Matthiola valesiaca (Lauber & Wagner, 2007), complétée
De la famille des Brassicacées, le violier du Valais atteint 10 à 30 cm de hauteur (Fig.
5.1). Sa tige souvent ramifiée porte des inflorescences non rameuses. La plante est grise
et tomenteuse, garnie de poils étoilés et de poils glanduleux. Les feuilles linéaires ou très
étroitement lancéolées et entières atteignent 6 cm de longueur au maximum. Elles sont
groupées en rosettes à la base de la tige nue. Les pétales de couleur rose violet pâle dans
certaines stations, rougeâtre ou vert brunâtre dans d’autres, aux veines plus foncées, ont
des bords ondulés. Les sépales intérieurs sont gibbeux à la base. Les siliques atteignent 5
à 10 cm de longueur et ont un diamètre de 1 à 3 mm d’épaisseur. Les pédicelles ± dressés
ont entre 1 et 3 mm de longueur. La floraison a lieu en avril-mai-juin, selon l’altitude.
En Suisse, le violier du Valais croît seulement en Valais sur les pentes caillouteuses,
les fentes de rochers et les alluvions, sur calcaire et schistes, des étages montagnard et
subalpin entre 900 et 2500 m d’altitude (exceptionnellement à l’étage collinéen comme
sur les alluvions du Rhône dans le Bois de Finges).
Le violier du Valais est originaire d’Europe centrale et méridionale. Ses indices éco-
logiques sont les suivants (Landolt, 2010): 2 pour la valeur d’humidité, 4 pour la valeur
de réaction, 2 pour la valeur de substances nutritives, 4 pour la valeur de lumière, 3 pour
la valeur de température, 5 pour la valeur de continentalité. Sa forme biologique est un
hémicryptophyte à rosettes.
Systématique
Le genre Matthiola est dédié à P.A. Mattioli (1500-1577), médecin-botaniste de
Sienne. Il comprend environ 50 espèces réparties dans la zone méditerranéenne et en
Asie centrale (Hess et al., 1977). Le violier du Valais ou matthiole du Valais (matthiole
changeante selon Gaudin, 1829) fut découvert pour la première fois en Valais entre Binn
et Grengiols par Laurent-Joseph Murith (1742-1816) et Louis Thomas (1784-1823) le 9
août 1803 et publié sous le nom de Cheiranthus tristis L. (Murith,1810). Jacques-Etienne
Gay (1786-1864) de Nyon (Suisse) le différencia de Matthiola varia (Sm.) DC, espèce
méditerranéenne nommée aujourd’hui Matthiola fruticulosa (L.) Maire, selon les Index
synonymiques des Flores de France (Kerguelen, 1999) et d’Italie (Conti et al., 2005).
Dès le début du 19e siècle, Matthiola valesiaca Boiss. posa des difficultés nomenclatu-
rales aux botanistes. Il fut longtemps rattaché comme sous-espèce à M. tristis (L.) R. Br.,
puis à M. varia (Sm.) DC. et enfin à M. fruticulosa (L.) Maire, soit M. fruticulosa (L.)
Maire. subsp. valesiaca (Boiss.) Nyman. Ce n’est que récemment que l’épithète fruticulosa
est abandonné au profit de valesiaca dans les différentes Flores (Lauber et al., 2007 pour
Flora Helvetica; Kerguelen, 2005 pour la Flore de France). La variabilité morphologique
de ces deux espèces relevée d’ailleurs par plusieurs auteurs tels que Allioni (1785), Gau-
din (1829), Conti (1897, 1900), Hegi (1919), Pignatti (1982), Tammaro (1985), est à
l’origine de confusions récurrentes.
Compte tenu de l’habitus particulier des plantes de Matthiola valesiaca de Farys (Fig.
2.1 et 2.2) par rapport à celui des plantes valaisannes de Schallberg (Simplon) (Fig. 5.1),
nous avons effectué, à des fins de comparaison et d’éclairage, des prospections sur d’autres
LE VIOLIER DU VALAIS ET L’ÉPHÈDRE DE SUISSE DANS L’ÎLOT MÉDITERRANÉEN DE FARYS (ST-DENIS, AO)
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