Date : 4 juillet 2015 Infolettre : 20150704
LA VERGERETTE DE PROVANCHER : l'une des
plantes indigènes les plus rares du Québec
Le 7 juin 2015, mes amis Camille Rousseau et Marie-André Zizka avaient repéré des vergerettes
de Provancher (Erigeron philadelphicus var. provancheri (Victorin & J. Rousseau) B. Boivin
1962) le long du fleuve Saint-Laurent, à Saint-Vallier. Camille m'avait fait parvenir des photos de
cette plante indigène très rare. Les plants s'apprêtaient à fleurir. Il n'en fallait pas plus pour que je
demande à Camille s'il voulait bien retourner sur les lieux avec moi pour prendre en photo cette
perle rare qui devrait être en fleurs le vendredi de la semaine suivante, ma journée de disponibilité.
Le 19 juin 2015, je pouvais admirer, pour la première fois, une vergerette de Provancher. Marie-
André a même sacrifié des obligations pour venir avec nous autres. La passion !!!!
Pas trop grosse, la perle rare. Mais quelle ténacité pour pousser sur les parois rocheuses
Voici la photo de la vergerette de Provancher (Erigeron philadelphicus var. provancheri (Victorin
& J. Rousseau) B. Boivin 1962), l'une des plantes les plus rares du Québec.
Erigeron philadelphicus var. provancheri (Victorin & J. Rousseau) B. Boivin 1962.
Erigeron philadelphicus var. provancheri (Victorin & J. Rousseau) B. Boivin 1962
La vergerette de Provancher, la vergerette de Philadelphie sous-espèce de Provancher
Provancher’s fleabane, Provancher’s Philadelphia fleabane
La vergerette de Provancher est une plante herbacée vivace appartenant à la famille des
Astéracées. La vergerette de Philadelphie (Erigeron philadelphicus L. 1753) a été décrite par
Linné en 1753 à partir d'un spécimen récolté par Pehr Kalm (1716-1779) lors de ses expéditions
botaniques au nord-est de l'Amérique du Nord. La vergerette de Provancher a été décrite en 1940
par le frère Marie-Victorin (1885-1944) et Jacques Rousseau (1905-1970) en tenant compte de
spécimens récoltée le 6 août 1937 à Saint-Vallier. Jacques Rousseau a nommé cette plante en
l'honneur de Léon Abel Provencher (1820-1892), l'auteur en 1858 du Traité élémentaire de
Botanique, le premier ouvrage du genre au Canada.
De nos jours, seulement quatre populations sont connues concernant cette charmante petite plante
qui poussent sur les rochers calcaires des rives de cours d'eau qui ont des marées d'eau douce.
Cette plante riparienne (relative à la rive d'une rivière) est très endémique (propre à un territoire
bien délimitée) et on ne la trouve qu'à quelques endroits très précis dans le nord-est de l'Amérique
du Nord. On la rencontre principalement dans la région de Québec, dans l'estuaire du fleuve Saint-
Laurent, à Saint-Vallier par exemple, Elle est aussi présente sur les roches dolomitiques (la
dolomie est une roche proche du calcaire) le long des rives du lac Huron, à la pointe de la
péninsule de Bruce, une bande de terre entre le lac Huron et la baie Georgienne, ainsi que sur des
îles voisines. Aux États-Unis, deux seuls sites abritent cette plante, l'un sur la rivière Waits à
Bradford au Vermont et l'autre sur le fleuve Hudson près de New York dans un habitat presque
semblable à celui du Québec.
Habitat type de l'Erigeron philadelphicus var. provancheri (Victorin & J. Rousseau) B. Boivin 1962.
Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada l'a qualifié dans son dernier rapport, en
avril 1992, d'espèce préoccupante. En 2005, elle a été désignée espèce menacée au Québec.
Suite à mes observations à Saint-Vallier, j'ai vu que cette plante rare était abondante (au moins une
centaine de spécimens à l'endroit où je l'ai observée), mais présente sur un territoire très restreint
d'environ 30 m2.
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