THEME DES JOURNEES DU PATRIMOINE 2011
« Le Voyage du Patrimoine »
BOTANISTES ET DECOUVREURS
Vous découvrirez dans l’Arboretum nombre de plantes dont le nom botanique fait
référence à de grands botanistes ou découvreurs qui ont ramené ces plantes de
contrées souvent lointaines. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, ces plantes
ont rarement été découvertes par le personnage dont elles portent le nom mais le plus
souvent, elles ont été baptisées en leur honneur. Un exemple célèbre est celui du genre
Magnolia’ dont le nom a été donné par Linné en hommage à Pierre Magnol pour le
précieux travail de nomenclature qu’il avait accompli.
Avec le développement de l’activité scientifique, le XVIIme siècle voit se multiplier les
expéditions lointaines autant en Orient qu’aux Etats-Unis, permettant ainsi des collectes
de plus en plus importantes de plantes inconnues.
C’est en hommage à John Stuart (1713/1792), auteur des Tables de Botanique’ qu’il
offrit à la Reine et qui réunissait les familles de plantes de Grande Bretagne, que fut
nommé le Stuartia (Stewartia).
Ce genre se compose de sept variétés, toutes originaires d’Asie, S. monadelpha, S.
ovata, S. pseudocamellia, S. pseudocamellia var. koreana, S. rostrata, S. serrata, S.
sinensis sauf S. malacodendron, originaire des Etats-Unis. Tous possèdent une écorce
particulièrement décorative, soit lisse brun roux, soit se desquamant par plaques. A cette
écorce s’ajoutent un joli feuillage finement denté se teintant de tons chatoyants à
l’automne, des fleurs éphémères, en coupe blanche, s’épanouissant en fin de printemps
et une partie de l’été puis donnent naissance à de très jolis fruits en capsules à pans
coupés rouges vif.
Le Quercus michauxii fait référence au botaniste français François André Michaux
(1746/1802) qui en fit la description dans Trees of Eastern United States and Canada.
Nommé botaniste royal par Louis XVI, il partit aux Etats-Unis il collecta, décrivit et
nomma de nombreuses espèces nord-américaines. Ce grand chêne à l’écorce argentée
porte des feuilles obovales aux bords ondulés qui prennent des tons somptueux à
l’automne.
Dédié au botaniste allemand Joseph Gottlieb Kölreuter (1733/1806), considéré comme
le père de la biologie végétale et un pionner de l’hybridation, le Koelreuteria
paniculata est un arbre ou gros arbuste spectaculaire par son abondante floraison
estivale en panicules jaunes dressées suivie de gousses rose très décoratives. Son
feuillage découpé et élégant se teinte de rose au débourrement et de jaune orangé à
l’automne.
Thomas Nuttall (1786/1842), botaniste anglais, herborise dans la région des grands
lacs, l’Arkansas, le Kansas, l’Utah puis sur la côte Pacifique des Etats-Unis. Nommé à
l’Académie des Sciences naturelles de Philadelphie, il légua son nom au
Cornus nuttallii, grand arbuste au port irrégulier sur les branches duquel sont posées
en avril/mai de grandes et très élégantes inflorescences composées de bractées
blanches entourant un bouquet de petites fleurs vertes.
Quercus nuttallii ou Q. texana, grand arbre aux feuilles vert fon bordées de 5 à 7
lobes séparés par des sinus profonds et se colorant de rouge orangé à l’automne.
Furent baptisés en l’honneur de Friedrich Wilhelm Parrot, naturaliste allemand
(1791/1841), le Parrotia persica, plante caractéristique de la forêt Caspienne qui nous
séduit par son port large et tourmenté et dont le feuillage aux nervures marquées
flamboie de milles feux à l’automne. Sa floraison pourpre sur le bois dénudé l’hiver est
particulièrement originale. Il existe deux cultivars de cette plante : Parrotia persica
‘Vanessa’ et Parrotia persica ‘Pendula’. L’un montre un port plus étroit et dressé,
l’autre un port retombant.
Le Parrotiopsis jacquemontiana, proche de l’espèce précédente par son feuillage mais
de port dressé, se couvre d’avril à juin de grandes bractées blanches tranchant joliment
sur un feuillage sombre.
C’est encore au XVIII
ème
siècle qu’un collectionneur américain passionné de botanique,
John Fottergill, donne son nom à deux ravissants arbustes.
Fothergilla major : originaire des monts des Appalaches, c’est un arbuste au port large
qui peut atteindre 2 m mais de croissance très lente.
Fothergilla gardenii : de développement moindre et au port plus léger, ce petit arbuste
est originaire des marais de l’Alabama. Tous deux nous gratifient d’une charmante
floraison en chatons dressés, blancs à étamines jaunes, apparaissant avant les feuilles
qui se teintent de cramoisi à l’automne.
Au XIXème siècle, de nombreux missionnaires envoyés par différentes congrégations
sillonnent l’Extrême-Orient. Ces prêtres, parallèlement à l’évangélisation, s’intéressent à
la flore locale, herborisant en Mandchourie, en Mongolie, en Chine, et allant jusqu’au
Tibet. Ils découvrent et rassemblent de nombreuses collections de plantes dont ils
envoient des échantillons au Muséum National d’Histoire Naturelle ils suscitent un
grand intérêt.
Le plus renommé fut le Père Armand David (1826/1900), missionnaire lazariste qui,
conjointement à ses études théologiques, acquiert une solide formation de naturaliste.
Immédiatement envoyé à Pékin, il parcourt la Chine à la recherche de nouvelles espèces
et rassemble de grandes collections de plantes. En hommage à son œuvre, de
nombreuses plantes portent son nom.
Acer davidii dont l’écorce striée de vert et de blanc en fait un superbe décor hivernal.
Des samares roses le parent jusqu’à l’automne ou le feuillage se transforme en un
bouquet aux tons éblouissants. .
Davidia involucrata qui fut découvert par le Père David est particulièrement
spectaculaire lorsqu’apparaissent au printemps ses fleurs en une petite sphère sombre
entourée d’une grande bractée blanche tranchant sur les très jolies feuilles sombres
très nervurées.
Photinia davidiana est un gros arbuste au port large, éblouissant à l’automne quand les
anciennes feuilles s’enflamment et que se développent de grosses grappes de fruits
écarlates.
Sophora davidii : arbuste aux feuilles composées de nombreuses petites folioles gris
vert sur lesquelles apparaissent en fin de printemps d’originales fleurs papilionacées bleu
mauve.
Viburnum davidii : au port bas drageonnant portant de grandes feuilles persistantes
vernissées s’ornant tout l’hiver de grappe de fruits turquoise.
Pinus armandii : conifère au port large et souple à l’aspect très gracieux avec ses
grandes aiguilles retombantes vert bleuté.
Le Père Emile Bodinier (1842/1901) qui herborisa en Chine, principalement dans le
Kouy-tcheou et dans le Guizhou, légua son nom au
Callicarpa bodinieri : arbuste se couvrant d’une profusion de toutes petites fleurs bleu
mauve en juillet puis donnant naissance à une multitude de petits fruits violets noyés
dans un feuillage automnal jaune rose.
Sillonnant la Chine en compagnie du Père Emile Bodinier, le Père Joseph Callery
(1810/1862) transmit son nom au
Pyrus calleryana petit arbre au port pyramidal dont la floraison en petits bouquets
blancs précède l’apparition de feuilles brillantes prenant des coloris étincelants à
l’automne.
Les Pères Jean-Marie Delavayi (1834/1895) et Guillaume Farges (1844/1912),
envoyés en Chine en 1867, herborisèrent dans la région du Yunnan et du Sichuan et
furent très prolixes. Ils envoyèrent de très nombreuses et très intéressantes collections
au Muséum d’Histoire Naturelle et c’est en considération de leur œuvre exceptionnelle
que furent baptisés les
Clethra delavayi : particulièrement décoratif par sa floraison estivale en longues et
fines panicules de fleurs rose pâle retombant gracieusement.
Magnolia delavayi dont les grandes feuilles oblongues et larges abritent en juillet/août
des fleurs parfumées, en coupe blanc crème teinté de rose.
Osmanthus delavayi : cet arbuste ravissant, introduit par J. M. Delavayi, produit une
multitude de petites fleurs blanches formant des grappes pendantes très odorantes qui
se détachent sur de petites feuilles vernissées vert sombre.
Paeonia delavayi : du feuillage extrêmement découpé émergent de superbes grandes
fleurs en coupe rouge sombre pour cette merveilleuse pivoine arbustive.
Philadelphus delavayi qui fut découvert et introduit par J. M. Delavayi, nous embaume
par l’admirable parfum de ses fleurs blanches en racèmes denses posés sur un feuillage
gris duveteux.
Carpinus fargesiana : particulièrement gracieux avec ses feuilles lancéolées, bordées
de petites dents très effilées, et décoré de très longs chatons pendants.
Clerodendron tricothomum var fargesii : sa floraison estivale très parfumée,
disposée en cymes blanches au calice rose, se transforme en fruits bleu turquoise lui
conférant un grand intérêt décoratif.
Clethra fargesii forme un grand arbuste produisant en juillet de superbes fleurs blanc
pur, regroupées en grandes panicules terminales très odorantes et émergeant du
feuillage qui se colore de tons chatoyants à l’automne.
Decaisnea fargesii : cet élégant arbuste aux feuilles bipennées est tout à fait
remarquable par ses grosses grappes de gousses violettes apparaissant en octobre
après une floraison en racèmes jaune vert.
Salix fargesii : merveilleux décor hivernal avec ses rameaux à l’extrémité desquels se
dressent de superbes bourgeons rouges formant comme de gros pinceaux. Le grand
feuillage vert bleuté nervuré de rouge est également intéressant.
Tetradium fargesii : succédant à une floraison estivale en larges panicules blanches
aromatiques, ses fruits blanc vert groupés en bouquets émergent du feuillage composé
de nombreuses folioles lancéolées.
C’est plus tardivement que le Père François-Lazare Seguin (1868/1942), envopar la
Société des Missions étrangères et qui herborisa dans le Guizhou donna son nom au …
Castanea seguinii : ce grand arbuste au port gracieux possède des feuilles lancéolées
finement dentées qui forment un écrin aux fleurs mâles en fins chatons et aux fleurs
femelles en petites sphères poilues.
Avec l’évolution de la science de la botanique, de nombreux botanistes et naturalistes de
toutes origines se lancent dans de grandes expéditions aussi bien en Asie qu’en
Amérique du Nord.
Dédié au britannique Robert Fortune (1812/1880) qui permit l’introduction en Europe de
nombreuses espèces orientales …
Euonimus fortunei : petit arbuste traçant au feuillage persistant ayant donné naissance
à de nombreux cultivars soit couvre-sol comme E. fortunei ‘Coloratus’, soit au feuillage
bordé de blanc comme E. fortunei ‘Emerald Gaiety’ ou E. fortunei ‘Silver Queen’, soit
bordé de jaune comme chez E. fortunei ‘Emerald Gold’.
Fontanesia fortunei : ce gros arbuste porte avec élégance un feuillage très aigu, vert
clair lustré, qui se teinte d’un jaune d’or éclatant à l’automne.
Fortunearia sinensis : récolté dans la vallée de l’Hubei, ce grand arbuste est tout à fait
remarquable par son feuillage oblong joliment nervuré se teintant de jaune d’or éclatant à
l’automne. De petites fleurs vertes naissent en racèmes sur le bois nu l’hiver.
Osmanthus x fortunei : en automne, sa floraison blanche en corymbes extrêmement
odorants contraste joliment avec le feuillage coriace vert sombre.
Envoyé par la Compagnie Hollandaise des Indes orientales, Philipp Franz von Siebold,
parvient au Japon seuls les hollandais avaient le droit de résider. Il fut le premier
occidental à enseigner la médecine, suivant ainsi le pionnier en la matière Carl Peter
Thumberg. Il fonde le Jardin botanique de Dejima et ses explorations de la flore
japonaise le rendirent très célèbre. Il réunit la plus grande collection de plantes
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