Les orchidées d’Auvergne
une approche d’Education au Développement Durable
Fiche enseignant
6ème
Objectifs
Découvrir la biodiversité en Auvergne : espèces et milieux de vie.
Analyser des situations susceptibles de conduire à la disparition de ces espèces. Discuter de
leur complexité et des solutions envisageables.
Relations avec les textes officiels
Thèmes de convergences : ….Les sciences de la vie apportent la connaissance des êtres vivants et de
leur diversité. L'analyse d'observations de terrain concernant la répartition des êtres vivants dans un
milieu, sensibilise aux conséquences de la modification de facteurs physico-chimiques par l'activité
humaine.
Relation avec le socle commun : ….L’éducation à la responsabilité, contribution à la formation du
citoyen, concerne essentiellement la santé, la sexualité, l’environnement et le développement durable
ainsi que la sécurité. Il s’agit de former l’élève à adopter une attitude raisonnée fondée sur la
connaissance et de développer un comportement citoyen responsable vis-à-vis de l’environnement
(préservation des espèces, gestion des milieux et des ressources, prévention des risques) et de la vie
(respect des êtres vivants, des hommes et des femmes dans leur diversité).
Programme de 6
ème
: Partie transversale : diversité, parentés et unité des êtres vivants
Objectifs éducatifs : Cette partie sera l’occasion de sensibiliser l’élève à la nécessité de reconnaître les
organismes vivants du milieu proche et de prendre conscience de la biodiversité afin de la prendre en
compte dans une perspective de développement durable.
Durée : 1 heure par classe
Lieu : salle régionale au 1
er
étage :
- « meuble » orchidées
- quatre dioramas présentant de grands types de paysages en Auvergne : la forêt ; la
montagne ; le marais ; la haie.
Encadrement : avec ou sans animateur
Matériel
Photocopies des huit fiches (de A à H), chacune traitant d’une espèce d’orchidée ; à
photocopier à l’avance par l’enseignant pour chaque groupe d’élèves (une fiche par élève,
© conception muséum Henri-Lecoq - Service des publics - 2015 - Clermont-Ferrand
même fiche pour une équipe)
+ 4 fiches plastifiées sur les « situations problèmes » fournies par le Musée.
DEROULEMENT DE L’ACTIVITE
La classe est répartie en 8 équipes (constituées par avance) ; chaque équipe se voit attribuer
une fiche sur une espèce d’orchidée auvergnate (
à faire avant la venue au Musée
).
Etape 1 : Chaque équipe repère son diorama de référence à partir de sa fiche (indication en
haut à gauche de la fiche).
- elle recherche dans le « meuble orchidées » son espèce (d’après le nom scientifique et le
numéro du panneau de présentation) et recopie le nom français de l’espèce ; elle complète la
couleur des fleurs d’après les photos de l’espèce.
- les élèves vont devant le diorama correspondant et recherchent les noms des espèces
animales et végétales vivant dans le même milieu que l’orchidée à partir des énigmes fournies
(espèces compagnes).
- les deux équipes d’un même diorama comparent les espèces compagnes
(facultatif, selon le
temps disponible).
Etape 2 : Les équipes travaillant sur le même diorama se réunissent : constitution de 4
groupes que l’animateur (ou l’enseignant) rassemble devant lui (entre les dioramas forêt et
montagne ou dans la salle d’animation).
Chaque groupe reçoit une fiche couleur plastifiée (fournie par le Musée) présentant au
recto une « situation problème » susceptible d’affecter certaines orchidées auvergnates (les
coupes à blanc ; la sur-fréquentation touristique ; le réchauffement climatique ; le
surpâturage). Chaque groupe découvre sa fiche (texte et photos) et la présente rapidement
au reste de la classe.
A chaque fiche, l’ensemble du groupe, piloté par l’animateur, cherche :
-pourquoi il s’agit d’une « situation problème »,
-cherche pour qui il y a problème : on retourne alors la fiche pour « amorcer » l’idée que
des espèces peuvent être touchées : ici une des deux orchidées. On généralise ensuite à
(presque) toutes les espèces compagnes : ce n’est pas une seule espèce qui souffre mais
tout un cortège…
- propose et discute de solutions possibles.
Les mesures de protection réglementaires ne seront abordées qu’ensuite de retour dans
l’établissement à partir de propositions préalables des élèves.
CORRECTIONS : Fiches orchidées et espèces-compagnes
a) Céphalanthère rouge ; couleur : rose vif ; 1 : Loriot d’Europe ; 2 : Chevreuil ; 3 : Bousier ;
4 : Amanite tue-mouches ; 5 : Sanglier d’Europe ; 6 : Pic épeiche.
b) Néottie nid d’oiseau ; couleur : brun beige ; 1 : Lièvre d’Europe ; 2 : Chêne rouvre ; 3 : Pic
noir ; 4 : Pied de mouton ; 5 : Bécasse des bois ; 6 : Cerf-Volant ou Lucane.
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c) Listère à feuilles cordées ; couleur ; brun rougeâtre ; 1 : Grand Corbeau ; 2 : Apollon ; 3 :
Mouflon de Corse ; 4 : Grand-duc d’Europe ; 5 : Cincle plongeur ; 6 : Renard roux.
d) Orchis blanc ; couleur : blanc jaunâtre ; 1 : Circaète Jean-le-blanc ; 2 : Pin sylvestre ; 3 :
Marmotte des Alpes ; 4 : Tichodrome échelette ; 5 : Chamois ; 6 : Monticole de roche.
e) Epipactis des marais ; couleur : blanches et rougeâtres taché de rouge et jaune ; 1 :
Ragondin ; 2 : Foulque macroule ; 3 : Roseau commun ; 4 : Aigrette garzette ; 5 : Loutre
d’Europe ; 6 : Hoplie bleue.
f) Orchis incarnat ; couleur : rouge taché de blanc et rayé de rouge foncé. 1 : Vanneau
huppé ; 2 : Héron cendré ; 3 : Putois ; 4 : Iris d’eau ; 5 : Martin-pêcheur ; 6 : Milan noir.
g) Orchis mâle ; couleur : rouge taché de blanc ; 1 : Hérisson d’Europe ; 2 : Coucou gris ; 3 :
Lierre ; 4 : Huppe fasciée; 5 : Belette ; 6 : Prunellier.
h) Orchis bouffon ; couleur : rouge violet taché de blanc ; 1 : Lézard vert ; 2 : Escargot de
Bourgogne ; 3 : Tourterelle des bois ; 4 : Musaraigne musette ; 5 : Cardère sauvage ; 6 :
Hermine.
NB : Pour la correction concernant le nom français des orchidées et la couleur des fleurs, il y
a la possibilité, de retour en classe, de se connecter sur la plate-forme Biodiversité et de
consulter les fiches des espèces d’orchidées avec des photos couleurs.
SITUATIONS - PROBLÈMES ET SOLUTIONS POSSIBLES
1-Situations problèmes et solutions envisageables dans une perspective de développement
durable
LES COUPES A BLANC
On peut d’abord réfléchir sur les raisons qui motivent cette pratique forestière :
accélérer l’exploitation du bois, replanter d’autres essences à la place, faciliter le travail des
gros engins. Ces pratiques se situent dans un contexte d’une exploitation de type
« industriel » ; il convient de rappeler l’importance économique de la filière bois et son
intérêt écologique (ressource naturelle renouvelable) pour arriver à l’idée que cette pratique
ne peut être bannie purement et simplement.
On peut envisager les solutions suivantes : interdire de telles coupes dans les zones
sensibles abritant des espèces protégées et rares ; étaler ces pratiques dans le temps et
dans l’espace pour ménager toujours des zones refuges
LE RECHAUFFEMENT CLIMATIQUE
Il faut d’abord rappeler qu’il s’agit d’un problème à l’échelle planétaire lié aux
activités humaines de toutes sortes (industrielles mais aussi individuelles par les transports,
le chauffage, ….).
Au niveau individuel, on peut essayer le plus possible de modifier nos comportements
qui favorisent ce réchauffement climatique (consommation d’énergie notamment et utilisation
des ressources naturelles).
Au niveau des espèces végétales, on peut envisager de ménager des espaces au-dessus
de la limite des forêts actuelles pour permettre la migration en altitude des espèces….
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LA SURFREQUENTATION TOURISTIQUE
On peut d’abord attirer l’attention sur le fait que les hauts sommets sont justement
des sites touristiques fréquentés (voir le sommet du Puy de Dôme ou le téléphérique du
Sancy). Le piétinement détruit toutes les plantes fragiles ; en plus, comme on le voit sur la
photo de la fiche « situation problème », la destruction de la végétation induite par le
piétinement entraîne l’érosion des sols (ravinement).
Les meilleures solutions concernent l’éducation et l’information du public : expliquer
aux touristes que marcher en dehors des sentiers condamne la végétation et augmente
l’érosion ; pour inciter les gens à n’utiliser que les sentiers, on peut les aménager avec des
clôtures pour éviter la dispersion du public ; on peut limiter certaines pratiques sportives qui
détruisent la végétation : VTT, moto, 4 x 4, ….
Enfin, pour une protection directe, on peut interdire la cueillette des fleurs sauvages.
LE SURPATURAGE
On remarque d’après la photo de la fiche « situation problème » que cette pratique
entraîne une destruction partielle de la végétation et un début d’érosion des sentiers
empruntés par le bétail. D’autre part, de nombreuses espèces végétales ne résistent pas à un
surpâturage.
Comme pour les coupes à blanc, on peut s’interroger sur les raisons de telles pratiques :
manque de pâturages, manque de matériel pour déplacer les animaux, problèmes de
ravitaillement en eau, … surtout dans les zones d’altitude difficiles d’accès.
On peut donc proposer de fournir des aides aux agriculteurs pour qu’ils déplacent
régulièrement les troupeaux ; on peut aussi informer les agriculteurs des risques à long
terme (destruction de pâturages) ou les aider à poser des clôtures électriques que l’on peut
déplacer pour éviter que les animaux ne restent toujours aux mêmes endroits.
2- Les espèces d’orchidées face aux situations problèmes
* Exemple 1 : La néottie nid d’oiseau
Mon milieu de vie : Je vis dans le sous-bois sombre des forêts de chênes ou de hêtres ; j’ai
besoin d’ombre, d’un sol assez humide et de fraîcheur
Les « situations problèmes » qui peuvent l’affecter seraient :
- les coupes à blanc : elle vit dans le sous-bois sombre des forêts de chênes et de hêtres - le
réchauffement climatique : elle a besoin de beaucoup d’humidité et de fraîcheur.
* Exemple 2 : l’orchis blanc
Mon milieu de vie : je vis dans l’herbe rase sur les hauts sommets ; j’ai besoin de la pleine
lumière et je ne supporte pas le piétinement car je suis petite et fragile.
Les « situations problèmes » qui peuvent l’affecter seraient :
la sur-fréquentation touristique : les hauts sommets sont justement des sites très
fréquentés ;
le surpâturage : le piétinement des animaux et la destruction d’une partie de la couverture
végétale ont les mêmes conséquences que la sur-fréquentation
le réchauffement climatique : cette espèce ne vit que sur les hauts sommets ; en
Auvergne, on ne la trouve que sur les sommets du Sancy et du Cantal et à Pierre sur
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Haute (Forez) ; dans le cas d’une accentuation du réchauffement climatique en cours, on
pense qu’elle disparaîtrait des sommets d’Auvergne car elle ne supporterait pas les
températures plus élevées et les changements de couverture neigeuse. Elle ne pourrait
pas migrer plus en altitude pour trouver de nouvelles conditions favorables.
INFORMATIONS COMPLEMENTAIRES sur LES ORCHIDEES
La famille des Orchidées regroupe plus de 20 000 espèces différentes dans le monde
entier dont environ 150 espèces en France et 51 en Auvergne.
Les orchidées se distinguent par un ensemble de caractères :
- une fleur de forme irrégulière avec, souvent, un pétale transformé avec un aspect
particulier (forme et couleur) appelé labelle
- un ovaire (qui se transforme en fruit après la fécondation) long et torsadé qui porte la fleur
- un fruit sec ou capsule contenant un très grand nombre de graines microscopiques
dispersées par le vent
- une tige dressée jamais ramifiée
- des feuilles avec des nervures parallèles rappelant celles des jacinthes ou des tulipes par
exemple
- des organes souterrains contenant des réserves qui sont soit des rhizomes allongés, soit
des tubercules : ce sont des plantes vivaces (plantes persistant plusieurs années au moins
dans leur milieu).
On trouve des orchidées dans toutes sortes de milieux naturels : prairies sèches et
pelouses des coteaux, prairies humides, marais et roselières, tourbières, forêts claires,
forêts de conifères, friches, alpages d’altitude, …. de la plaine jusqu’aux sommets.
La plupart des espèces d’orchidées de nos régions présentent des exigences
écologiques précises : elles ne peuvent vivre et se maintenir que dans des milieux non
perturbés avec des conditions de climat, de sol, d’environnement végétal, …. très précises.
Une des raisons de ces exigences tient à la relation que les orchidées entretiennent avec des
champignons microscopiques du sol. En effet, les graines minuscules, sans réserves nutritives,
ne peuvent germer que si elles subissent l’invasion des filaments d’un champignon
microscopique du sol. Il s’établit entre ces deux organismes (l’orchidée et le champignon) une
relation mutualiste très étroite : dans un premier temps, le champignon fournit des
substances nourricières permettant à la graine d’entamer son développement ; plus tard, il
deviendra plus ou moins parasite se nourrissant aux dépens des réserves accumulées par
l’orchidée tout en étant contenu par celle-ci. Toute variation de l’environnement susceptible
d’affecter le champignon touchera donc indirectement l’orchidée ce qui explique en partie la
sensibilité élevée de ces espèces. C’est pourquoi les orchidées sont souvent des espèces
indicatrices de milieux naturels non ou peu perturbés par les activités humaines.
L
E
CATALOGUE
RÉGIONAL
DES
ORCHIDÉES
D
’A
UVERGNE
Ce travail a été réalisé par la responsable des collections botaniques du Musée
Lecoq et par Emmanuel Boitier de la Société Alcide d'Orbigny dans le cadre d'une
subvention accordée par le Ministère de la Recherche et de la Technologie. Il a consisté à
restaurer les planches d'herbiers des collections du Musée, à vérifier les déterminations,
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