Dans le dernier paragraphe, ce qui distingue ces morts sont « la gloire » dont la mort par cause de grippe
espagnole est dépourvue puisque « La grippe, ce n’est pas glorieux » l. 25.
III - UNE DENONCIATION (6 points)
6) Relevez le champ lexical de la guerre. Quelle est l’opinion du narrateur sur ce sujet ? (1 pt)
Le champ lexical de la guerre est le suivant : « les tranchées » x 2, « Mort au combat », « Décoration
posthume », « souffle chaud de chair brûlée », « des monuments aux morts », « Mort pour la France », « La
boue », « mes plaies », « capitaine du régiment », « caporal », « médaille », « la guerre », « le front », « le froid
de ces terres où il n’aurait jamais dû venir », « Tué par les nuits de veille passées les pieds dans la boue froide »,
« des lignes qui ne lui étaient rien ».
On constate donc que le narrateur la condamne fermement.
7) a) Faites un relevé des termes du lexique familier. (1 pt)
Les termes familiers sont : « Ils y sont tous passés » l. 3, « Foutaises » l. 6, « le gars » l. 18, « saloperie » l. 22,
« bouffait » l. 24, « bouffé » l. 26-27.
b) Montrez comment le mélange des registres renforce la dénonciation du narrateur. (1 pt)
Ces mots de registre familier permettent de rendre plus frappante, plus brutale la dénonciation de cette guerre qui
détruit tout en créant les plus grandes injustices.
8) a) Identifiez avec précision les formes verbales en « ... rais » et en « ... rait » des lignes 1 à 2. A quel mode et
quel temps sont-elles conjuguées ? (0.5 pt)
Les verbes au conditionnel passé : « J’aurais dû » l. 1, 4 et 5, « ce qui aurait dû » l. 1, La mère aurait pleuré » l.
2, « elle aurait pu » l. 2, « il n’aurait jamais dû » l. 26-27 ; et au conditionnel présent : « il ne céderait » l. 10,
« rien ne pourrait » l. 10, « Sa famille ne recevrait » l. 25, « Il serait notifié » l. 25-26.
b) Quel lien logique induit ce mode et ce temps ? (0.5 pt)
Le lien logique qu’induit le conditionnel est la condition (irréel du passé pour le conditionnel passé, irréel du
présent pour les conditionnels présents des lignes 25-26 à ne pas confondre avec le futur dans le passé des lignes
10).
9) Trouvez dans le texte la raison pour laquelle le narrateur aurait dû « mourir là-bas ». (0.5 pt)
Le narrateur aurait dû « mourir là-bas » car il est mort sur le champ de bataille et l’homme que M’Bossolo a
sauvé va devenir un assassin : le colonel Barbaque, comme en témoignent les lignes 13 à 15 : « C’est ce jour-là
qu’est né le colonel Barbaque. Non, c’est plus tard, bien plus tard. Ce jour-là est mort Ripoll. (…) Est-ce-que
M’Bossolo a su qu’il allait sauver un tueur ? ».
10) En récapitulant les réponses aux questions précédentes, dites quelles sont les conséquences de la guerre et
comment le narrateur les dénonce. (1.5 pt)
La nouvelle du Colonel Barbaque de Laurent GAUDE a été écrite en 2007, c’est-à-dire très longtemps après
l’époque des événements racontés, qui appartiennent à la Première Guerre Mondiale, pour dénoncer les
conséquences de ce conflit sur plusieurs destins individuels de façon à en témoigner de manière pathétique en
racontant cet épisode si injuste, mais aussi dans une visée argumentative : ce récit est l’un des seuls et derniers
moyens de rendre hommage aux soldats issus des colonies que l’Etat français n’a jamais vraiment reconnus
comme héros sur un pied d’égalité avec les soldats français de métropole en insistant sur le courage de l’un
d’entre eux, M’Bossolo. Mais ce récit développe également le leïtmotiv de l’horreur de la guerre qui élimine les
meilleurs des hommes et laisse survivre des hommes détruits par l’expérience traumatisante des combats et de
l’absurdité de ces morts inutiles, jusqu’à devenir pour le héros de la nouvelle un assassin, le colonel Barbaque,
titre éponyme de la nouvelle.
REECRITURE (5 points)
Récrivez le passage suivant (lignes 17-19) après avoir remplacé « Je » par « nous » et changé les verbes au passé
composé en verbes conjugués au plus que parfait. Effectuez toutes les modifications.
L’infirmerie nous laissait sortir deux heures par jour pour que nous prenions l’air. Nous l’avions cherché
partout. Nous avions demandé au capitaine du régiment. Nous lui avions expliqué que le gars nous avait sauvé
la vie. Il avait été gentil. Il avait consulté ses carnets et nous avait indiqué où nous pouvions trouver notre
homme.