Formations végétales basses, les landes de Poitou-Charentes sont de type atlantique : elles sont
souvent dominées par la Bruyère arborescente et l’Ajonc d’Europe qui constituent un couvert
difficilement pénétrable pouvant atteindre 3 mètres de hauteur (on parle alors des « brandes du
Poitou »).
Espaces issus de la dégradation et de la sur-exploitation de la forêt originelle, les landes couvraient
jusqu’à la fin du XIXème siècle plusieurs dizaines de milliers d’hectares (90 000 ha pour le seul
département de la Vienne vers 1877).
Largement mises en culture (défrichements agricoles) ou boisées (monoculture de Pin maritime), il
s’agit maintenant d’espaces relictuels, considérés à tort comme « improductifs ».
Pourtant, les landes jouent un rôle majeur pour une biodiversité qui s’est adaptée et a survécu en leur
sein : Fauvette pitchou, Busards cendré et Saint Martin, amphibiens et odonates (libellules) liés aux
mares, orthoptères (criquets,...) etc. Il s’agit également d’un espace refuge pour de nombreuses
espèces de mammifères.
Héritées d’une activité humaine passée, les landes doivent continuer à être gérées (rajeunissement
périodique de la végétation) pour remplir leurs fonctions écologiques et paysagères.
On estime aujourd'hui la surface des landes à moins de 10 000 ha en Poitou-Charentes.
2.1.4. Les marais
Il s'agit de milieux humides de type intermédiaire, à la fois aquatiques et terrestres et caractérisés par
des inondations saisonnières. La région Poitou-Charentes abrite plusieurs catégories de marais :
- Les marais littoraux, hérités de travaux de valorisation agricoles ou salicoles des anciens estuaires
ou golfes. Interfaces entre l’eau et la terre, avec un gradient entre le monde salé et doux, ils ont
permis l’expression d’une biodiversité remarquable (flore des milieux aquatiques et des prairies
humides, espace de reproduction et d'hivernage pour de nombreux oiseaux). On peut citer le Marais
poitevin, ceux de Rochefort, de la Seudre ou de Brouage.
- Les marais « intérieurs », développés au niveau de « cuvettes topographiques » ou le long de cours
d’eau.
Ces espaces ont été fortement affectés par l’intensification agricole contemporaine (drainage puis
conversion en cultures des prairies humides, boisements en peupleraies).
Les marais constituent à la fois des réservoirs de biodiversité et des espaces de continuité
écologique.
2.1.5. Les mares
Les mares sont des étendues d'eau de faible surface, pérennes ou non, de profondeur limitée.
L'alimentation en eau provient du ruissellement ou de la remontée du plafond de la nappe phréatique,
avec parfois un ruisseau temporaire, ou un apport par débordement périodique d'un cours d'eau.
La plupart des mares de Poitou-Charentes ont été créées par l'homme, notamment pour répondre aux
besoins en eau des habitants (mares communautaires), du cheptel ou suite à des activités extractives
(argile, marne, pierres meulières). Très riches au niveau botanique, elles jouent un rôle majeur pour
les batraciens (tritons, grenouilles), les reptiles (couleuvres) et les libellules.
La disparition des mares par comblement est rapide dans les zones d'abandon de l'élevage.
Espaces symboliques du patrimoine rural et du maintien de la biodiversité en zone de plaine et de
bocage, elles sont l'objet de plusieurs programmes locaux d'inventaires, de valorisation pédagogique,
culturelle ou biologique. On estime aujourd'hui à 30 000 le nombre de mares en Poitou-Charentes.