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RESUME 
La loi sur la protection des eaux révisée en 2011 exige la revitalisation des cours d’eau suisses. Etant 
donné  le  caractère  limité  des  ressources  disponibles,  des  priorités  d’action  doivent  être  fixées  en 
favorisant  les  projets  particulièrement  bénéfiques  pour  la  nature  et  le  paysage.  Il  importe  donc 
d’identifier  les  fleuves  et  rivières  dans  lesquels  les  opérations  de  revitalisation  ont  les  meilleures 
chances de succès et, pour ce faire, de savoir sur quels critères baser l’appréciation de leur efficacité 
probable.  C’est  là  qu’intervient  le  travail  de  priorisation :  il  consiste  à  déterminer  le  caractère 
prioritaire d’une action donnée et participe donc d’une gestion efficace des ressources et du temps 
disponibles. 
Ce rapport est le fruit du projet « Priorisation des projets de revitalisation des cours d’eau – Aspects 
écologiques  »  qui, basé  sur  une  double  approche bibliographique  et expérimentale,  a  été  mené à 
l’Eawag  de  2010  à  2013.  Volontairement  pratique,  il  est  conçu  comme  un  outil  de  priorisation  à 
mettre en œuvre dans le cadre d’une planification à  moyen terme  des revitalisations à l’échelle du 
bassin  versant* venant  compléter  et  affiner  la  planification  stratégique  générale  réalisée  par  les 
cantons conformément à l’art. 41d, OEaux. La démarche de priorisation proposée dans ce rapport se 
base  sur  des  critères  exclusivement  écologiques ;  la  sélection  opérée  en  l’utilisant  doit 
éventuellement être corrigée en fonction de préoccupations d’ordre socioculturel ou économique. 
Le rapport décrit la démarche de priorisation en suivant sept étapes : 
1. Définition du problème (introduction) 
2. Formulation des objectifs 
3. Diagnostic* (dysfonctionnements et perturbations) 
4. Sélection des options de revitalisation 
5. Considérations spatiales 
6. Pronostic (effet des mesures) 
7. Recommandations 
La loi sur la protection des eaux (art. 4) définit les revitalisations comme étant le rétablissement, par 
des  travaux  de  construction,  des  fonctions  naturelles  d’eaux  superficielles  endiguées,  corrigées, 
couvertes ou mises sous terre*. Leur objectif est d’exploiter le potentiel de régénération écologique* 
des cours d’eau et de leur permettre de retrouver un état proche de leur état naturel aussi bien du 
point  de  vue  morphologique  que  faunistique  et  floristique.  A  terme,  les  cours  d’eau  revitalisés 
doivent se caractériser par : 
a) Des processus écosystémiques intacts 
b) Une biodiversité typique* 
Le potentiel de régénération écologique* des cours d’eau dépend de l’importance et de la nature des 
perturbations infligées aux  processus écosystémiques  par  les activités  anthropiques dans le bassin 
versant*, des différences de répartition des espèces et des limites imposées à leur dispersion. En plus 
du  potentiel  de  régénération  d’un  site par  recolonisation,  la priorisation  tient compte de la  valeur 
écologique des secteurs de cours d’eau qui peut, elle aussi, fortement varier d’un site à l’autre.