Aménagement et valorisation didactique du site de l'étang du Hamois à Vitry-le-François 1995 Groupe Interuniversitaire de Recherche en Ecologie Appliquée Ville de Vitry-le-François Cette étude a été réalisée par le Groupe Interuniversitaire de Recherche en Écologie Appliquée (Namur – Belgique) Coordination et rédaction : Gisèle VERNIERS - Hydrobiologiste, Chargée de mission au GIREA Avec la collaboration de : Véronique LENS - architecte-paysagiste Claire DELVAUX – botaniste Illustrations, cartographie, dactylographie : Françoise LONNOY – graphiste Aide technique : Eric BOVY – technicien Collaborations extérieures : L.P.O. – Ligue pour la protection des oiseaux à Vitry-le-François M. STEINECKER GIREA asbl Rue de Bruxelles 61 – 5000 Namur - BELGIQUE Tél. : 19-32-81-72 43 65 – Fax. : 19-32-81-72 44 20 Avant-propos C'est dans le cadre de la Charte d'écologie urbaine et de qualité de la vie que la ville de Vitry-le-François a confié au GIREA une étude d'aménagement et de valorisation didactique du site de l'étang du Hamois. Ce projet s'intègre aussi au contrat d'agglomération signé entre la Ville et l'Agence de l'Eau Seine-Normandie. La région de Vitry-le-François étant caractérisée par un environnement fortement marqué par la présence de l'eau : rivières (Saulx-Marne), canaux, marais, lac du Der, la valorisation des milieux aquatiques fut l'un des thèmes prioritaires. La Ville ayant acquis le site de l'étang du Hamois , un projet d'aménagement pédagogique fut donc envisagé. de devenir une démonstration vivante des cours de sciences; d’être un laboratoire en pleine nature, avec des possibilités d’observations, d’expérimentations et de travaux individuels sur le terrain sans pour autant perturber le milieu; de présenter un modèle concret et actif de conservation de la nature; les travaux de gestion, d’aménagement, de restauration visant à réhabiliter et à protéger la flore et la faune. Le site se situe en zone périphérique de la ville de Vitry-le-François, dans un quartier fortement peuplé, mais néanmoins relativement arboré (berges du canal, peupleraie). Les principes sont d’une part une pédagogie du réel, car les enfants sont confrontés directement avec les êtres vivants dans leur milieu naturel, et d’autre part une pédagogie de l’engagement car les enfants sont impliqués dans la gestion et la protection de leur réserve. Les objectifs de base du projet sont triples : Les objectifs éducatifs peuvent être de trois types : aménager un lieu de promenade et de détente pour tous les habitants du quartier; valoriser cet espace pour l’éducation des jeunes à l’environnement; organiser des possibilités d’observations en milieu naturel pour les écoles de la ville. Le projet Il s’agit de créer une sorte de “réserve éducative”, c’est-à-dire un terrain de découvertes et d’expériences, pour sensibiliser les enfants et le grand public à la conservation de la nature. La base d’un tel projet est : “savoir” et connaissance; “savoir-faire” sur le terrain; “savoir-être” et responsabilité vis-à-vis de l’environnement. La place de l’homme et son impact sur l’évolution et le devenir de tels milieux sera également prépondérante dans l’apprentissage. L'étude proposée comporte 3 phases : première phase : analyse de l'état actuel du site et de ses potentialités (descriptions du milieu, inventaire de la flore et de la faune, contexte social) 3 deuxième phase : projet d’aménagement et de valorisation didactique, pédagogiques (panneaux, sentier didactique, livret-guide,…) troisième phase : après concertation avec les responsables de la Ville de Vitry-le-François concernant le choix des options, réalisation des documents de base pour le cahier des charges et pour les aménagements Celui-ci visera notamment à une meilleure prise de conscience de l’équilibre précaire des écosystèmes et des risques d’interventions humaines incompatibles avec cet équilibre. 4 Analyse de l’état actuel du site Contexte local Le site de l’étang du Hamois se situe au nord de la Ville proche de la sortie vers Châlons-sur-Marne. Il est enserré entre le nouveau canal latéral à la Marne, le bras de l’ancien canal ou bras Landy et le chemin du Mont Berjon. La gestion de cet espace est assurée par le Service des Espaces Verts. Un entretien au girobroyeur est effectué deux fois par an. Anciennement ce site était privé ; il fut planté en 1962 (sous-bois et peupliers). Il fit l’objet d’un projet de lotissement dans les années septante. Les documents existants sont : le plan du cadastre au 1/1000 ; les photographies aériennes ; le plan d’occupation des sols P.O.S. La superficie du site est approximativement de 3,6 hectares. Il est localisé à proximité d’une zone dense d’habitat collectif (HLM) ; de l’école maternelle du Mont Berjon et du parc récréatif Léo Lagrange. La Ville de Vitry-le-François est propriétaire du site depuis 1989 excepté pour une petite parcelle qui appartient à un propriétaire privé. Le site est repris en zone soumise à risque d'inondation où aucune construction ne peut être autorisée. C'est aussi une zone à protéger en raison de ses caractéristiques naturelles. Une partie du site (pointe nord) est d'ailleurs recensée en Zone Naturelle d'Intérêt Ecologique, Faunistique et Floristique (ZNIEFF) de type I, elle-même comprise dans une zone ZNIEFF de type II couvrant la vallée de la Marne de Vitry à Epernay. 6 Contexte social Quartiers – habitat – écoles – espaces verts 7 Contexte social Populations La ville de Vitry-le-François compte 17.032 habitants. Elle est subdivisée en 13 quartiers. L'habitat est de type collectif ou pavillonnaire. Les zones d'équipements collectifs sont réparties tout autour du Centre. Les zones artisanales et industrielles par contre sont regroupées et localisées à l'est de la ville. Les zones naturelles correspondent aux plaines d'inondation de la Marne et de la Saulx (nord). Le site étudié fait partie des quartiers du Mont Berjon et du Hamois. Ce sont des quartiers fortement peuplés (3.433 habitants), à habitat collectif (HLM). La densité d’habitants par logement est moyenne (2.28). C’est une population composée en grande partie de jeunes et de personnes d’âge moyen ayant des modes de vie très urbains. Les quartiers les plus proches qui ont un accès direct au site sont ceux de : le Bas Village, le Grand Parc, les Marvis. Les quartiers du Centre et des Indes ne sont pas très éloignés. Des groupes de jeunes se sont constitués. Certains ont été responsables de problèmes de vandalisme au parc Léo Lagrange. L'aménagement des abords du site devra donc être réalisé en fonction de ce problème. Il est évident aussi qu'une campagne d'information et de sensibilisation au projet devra être menée auprès des populations locales. • 7 écoles primaires (+1) - 69 classes (+9) 1540 élèves (+168), • 6 écoles secondaires - 4359 élèves. Les classes comportent en moyenne 20 à 30 élèves. Les écoles sont réparties sur toute la commune. Proche du site, on relève l’école maternelle du Mont Berjon et le groupe scolaire du Hamois. Toutes les écoles peuvent avoir accès au site dans des délais compatibles avec les horaires scolaires. Une prise en compte des programmes d’enseignement comportant l’écologie et plus précisément les problèmes de l’eau ainsi qu’un contact avec les enseignants seront prévus dans la troisième phase de l’étude. Espaces verts La Ville de Vitry-le-François est caractérisée par une concentration importante d’habitat et notamment d’habitat collectif à forte densité de populations. Le nombre d’espaces verts relativement limité. par contre est On recense quelques espaces ponctuels sur le pourtour du quartier du centre : Jardins des Minimes Jardin Square Moll Jardin Square Saint-Abdon Ecoles La Ville de Vitry-le-François compte : • 9 écoles maternelles (+ 1 privée) regroupant 38 classes (+3) pour un total de 964 élèves (+70), Jardins de l’Hôtel de Ville Il s'agit de parcs de petite superficie, principalement plantés d'espèces exotiques. En périphérie on note : 8 l’espace Jean Moulin au sud (quartier 12) l’espace les Allées de l’Europe (quartier 4) le Parc Léo Lagrange (quartier 2) les espaces du quartier de la Haute Borne (quartier 3) Il faut ajouter à cela les aires sportives Jean Mermoz et Jules Verne ainsi qu'un parc de jeux au quartier de la Fauvarge. On peut également situer toute cette action dans le cadre de l'Année Européenne pour la Conservation de la Nature dont le thème général est la promotion d'une nouvelle conception de la nature au sein des espaces utilisés par l'homme et non plus seulement des réserves naturelles. Potentialité du site Différentes promenades sont possibles principalement liées aux bords de la Marne et des canaux. Par rapport aux espaces verts existants, le site de l’étang du Hamois sera donc plus orienté vers la découverte de la nature. Il s'agira d'un espace vert unique à Vitry, regroupant à la fois des milieux terrestres et des milieux aquatiques. Une action est actuellement entreprise par la Ville pour développer les espaces verts et les relier par le biais de promenades. C’est un site très accessible présentant une polarité élevée à la fois pour les habitants, pour les écoles et pour les associations de naturalistes. Le parc Léo Lagrange voit ainsi sa fréquentation augmenter car celui-ci se trouve à la convergence des promenades le long des canaux (chemin de halage). Mais il manque d’espaces à organiser pour les différents groupes d’âges. De plus il s’agit d’un lieu complètement artificiel axé sur les jeux plutôt que sur le développement de la nature. La zone d’accueil est aisée, le parking facile. C’est consciente de ce problème que la Ville a proposé l’aménagement du site de l’étang du Hamois pour ouvrir le parc Léo Lagrange vers d’autres promenades de sensibilisation à l’environnement. La capacité d’accueil du site devrait se limiter à de petits groupes de 20 à 30 personnes (1 classe) de façon à ne pas perturber la tranquillité de l'endroit. Il faut souligner qu'actuellement ce site est très fréquenté en période estivale, de nombreuses traces de véhicules, et des déchets perturbant la qualité de cet espace. Végétations Des relevés rapides des principales espèces végétales ont été effectués les 22 et 23 mai 1995 afin de connaître la valeur du site (diversité) mais aussi de mieux cerner ses potentialités. L’échantillonnage a été réalisé en fonction de l’occupation du sol. Un indice d’abondance précise si l’espèce est simplement présente (+), bien représentée (++) ou dominante (+++). Le nombre total d’espèces est calculé à titre indicatif car les superficies étudiées ne sont pas identiques. Sous les 3 peupleraies, les végétations sont assez semblables. Les graminées dominent nettement. 9 On constate 3 influences au sein de la végétation herbacée de ces peupleraies. En effet, la fétuque géante (Festuca gigantea ), le pâturin commun (Poa trivialis ) et le dactyle (Dactylis glomerata ), espèces les plus abondantes, sont respectivement des espèces de la forêt, de la prairie et de site modifié par l’activité humaine. Chacune de ces espèces est accompagnée de son cortège floristique. L’humidité de ce milieu se marque par la présence de différentes espèces ; parmi celles-ci on citera la reine des prés (Filipendula ulmaria ), le jonc glauque (Juncus inflexus ), la benoîte (Geum urbanum ), la valériane (Valeriana repens ) et différentes espèces de laîches (Carex sp ). On ne rencontre pas d’espèces vraiment rares pour cette région si ce n’est la laîche des renards (Carex vulpina ). Par contre, la présence de la renouée du Japon (Fallopia japonica ), même en faible quantité, est à souligner quand on connaît sa tendance à envahir, de manière exclusive, tout type de milieu. La zone humide située sous la peupleraie III présente un certain intérêt botanique. En effet, on observe 3 espèces relativement rares pour la région et chacune d’elles est abondante. Il s’agit de 3 espèces de laîche : la laîche raide (Carex elata ), la laîche aiguë (Carex acuta ) et la laîche pendante (Carex pendula). La végétation accompagnant ces espèces est plus commune mais elle est cependant caractéristique de la prairie humide supportant des périodes d’inondation : reine des prés (Filipendula ulmaria ), lycope (Lycopus europaeus ), salicaire (Lythrum salicaria ), glycérie (Glyceria ), aulne glutineux (Alnus glutinosa ), saule blanc (Salix alba ), saule marsault (Salix caprea ). Cet îlot se maintient grâce à l’humidité importante qui empêche les espèces inaptes de s’y installer. Plantée sur une ancienne prairie humide à très humide, la jeune peupleraie abrite autant d’espèces de cet ancien milieu : laîche (Carex ), jonc (Juncus ), iris (Iris ), valériane (Valeriana ), saule (Salix ), que des espèces apparues suite à la plantation : espèces forestières : houblon (Humulus lupulus ), compagnon rouge (Silene dioica ), lierre terrestre (Glechoma hederacea ) ; espèces de site perturbé : grande berce, (Heracleum sphondylium ), potentille des oies (Potentilla anserina ), patience crépue (Rumex crispus ) ; espèces qui s’installent lorsque la fauche est abandonnée : aubépine (Crataegus monogyna ), cabaret des oiseaux (Dipsacus fullonum ), ronce (Rubus ),…. C’est uniquement parmi les espèces de prairie humide à très humide que l’on observe des espèces relativement rares pour la région : laîche raide (Carex elata ), laîche des renards (Carex vulpina ), patience des eaux (Rumex hydrolapathum ). Il est à noter à nouveau la présence de cette “peste” végétale qu’est la renouée du Japon (Fallopia japonica ). Des 3 prairies recensées, la prairie 1 est de loin la moins intéressante. En effet, celle-ci est trop nettement dominée par l’ortie (Urtica dioica ) pour permettre le développement acceptable d’autres espèces. La prairie 2 est recouverte en grande partie par des graminées de prairies légèrement humides : vulpin des prés (Alopecurus pratensis ), fétuque roseau (Festuca arundinacea ), pâturin commun (Poa trivialis ). Une dizaine d’autres espèces sont clairsemées sur toute cette prairie. On notera la présence de 2 espèces de terrain vague, adventices plus ou moins naturalisées : passerage négligée (Lepidium neglectum ) et barbarée intermédiaire (Barbarea intermedia ). La prairie 3 est entourée par des peupleraies. A nouveau le contact forêt-prairie se ressent au niveau de la végétation. Cependant les espèces de prairie dominent en nombre et en quantité par rapport aux espèces forestières. Parmi les espèces de forêt humide, seule la fétuque géante (Festuca gigantea ) peut prétendre occuper une 10 surface importante, les autres sont dispersées çà et là. Les graminées de la prairie sont bien diversifiées : 9 espèces sont recensées ; ce sont elles qui dominent le couvert végétal. Les espèces typiques de la prairie humide sont peu présentes : quelques pieds de valériane (Valeriana repens ), de reine des prés (Filipendula ulmaria ), d’iris (Iris pseudacorus ) et de fleur de coucou (Lychnis floscuculi ) tout au plus. Par contre les espèces de prairie fauchée nombreuses. relativement riche sont Le projet d’aménagement devra donc viser au maintien des espèces rares, notamment celles typiques des prairies humides, mais aussi à la suppression des espèces envahissantes telles l’ortie et la renouée du Japon. Occupation du sol Le site, de forme triangulaire, est occupé en partie par des plantations de peupliers , en partie par des prairies fauchées . Ces deux cours d’eau débordent régulièrement tous les hivers. Le contact se fait par le ruisseau, qui rejoint la Saulx par une buse placée sous le nouveau canal. Le site est donc inondé sur une superficie approximative de 23.000m2, c’est-à-dire à peu près depuis le ruisseau jusqu’à l’étang. C’est pour cette raison qu’il subsiste au sein de la peupleraie III une zone creuse qui reste humide une grande partie de l’année. Serie3/11.pdf Une peupleraie de plus ou moins 30 ans d’âge s’étend sur toute la partie sud du site depuis le nouveau canal jusqu’à l’ancien canal, enserrant l’étang. Elle recouvre 14.865m2. Nous l’avons divisée en 3 zones en fonction des types de végétation (I, II, III). Au sein de la peupleraie III (côté nouveau canal) persiste une zone humide. Une partie de la peupleraie II a été remblayée avec différents matériaux (terre, pierres, anciens matériaux de construction,…). Cette zone est bordée d’une haie d’épicéas, à l’arrière desquels les habitants du quartier déversent leurs déchets de jardinage. La jeune peupleraie (plus ou moins 10 ans d’âge), quant à elle, couvre environ 3.640m2. Serie1/photo09.pdf Zones inondées L’ensemble des prairies fauchées représente une superficie approximative de 15.120m2. Le site est localisé au sein des plaines d’inondation de la Marne et de la Saulx. Trois grands types distingués (1, 2, 3). de végétation ont été 11 Quelques fruitiers subsistent le long des berges de l’étang. Ce dernier en forme de " " occupe une superficie de 2.760m2. Un ruisseau, un fossé et une mare complètent cet écosystème aquatique. Serie1/photo02.pdf C’est un élément essentiel à prendre en compte dans le projet d’aménagement notamment pour le choix des espèces à planter, du mobilier et des circulations. 12 Ruisseau Fossé Chemin de halage Ancien canal ou bras Landy Occupation du sol 13 Ruisseau Fossé Chemin de halage Ancien canal ou bras Landy Zones inondées 14 Avifaune Cette approche a été réalisée par la Ligue pour la Protection des Oiseaux de Vitry-le-François (A. L. PITROU). L’objectif du travail fut d’effectuer un recensement rapide des espèces les plus communes, de mettre en évidence les potentialités du site pour proposer quelques aménagements adéquats pour augmenter sa capacité d’accueil. De novembre à février, des observations et écoutes ont permis de contacter les espèces hivernantes (sédentaires et migratrices) sur le site du Hamois et dans les zones proches. En période verno-estivale, une protection de la zone et de milieux environnants a été effectuée: nicheur probable (chant du mâle, territoire occupé, parades, alarmes, sites de nid fréquentés) ; nicheur certain (construction de nid, juvéniles non volants, transport de nourriture) ; visible en période de reproduction (printempsété) ; visible toute l’année ; hivernant ; en quête de nourriture (zone de nourrissage) ; en passage (en vol au-dessus de l’étang). Sont donc présentes sur le site au cours de l’année : 19 espèces nicheuses possibles à certaines ; fin mars/début avril pour la détection des nicheurs précoces ; 14 espèces utilisant l’espace comme zone de nourrissage (dont plusieurs nichant en zone très proche) ; fin mai/début juin pour celle des visiteurs tardifs. 5 espèces contactées en vol (se rendant à des dortoirs proches,…) ; 3 espèces contactées en hiver sur le site. Résultats de la prospection Le site du Hamois étant d’une faible superficie, il est difficile et un peu artificiel de cloisonner les oiseaux dans des micro-milieux. Nous avons donc préféré indiquer si l’oiseau : utilise les milieux ouverts ; est ubiquiste et utilise plusieurs types de milieux ; utilise les milieux buissonneux et arbustifs ; fréquente les milieux boisés (grands arbres en bordure du canal, peupleraie) ; utilise les milieux aquatiques (étang, canal). Par ailleurs, sous la rubrique “statut” nous avons noté si l’oiseau est : nicheur possible (vu en période de nidification) ; En outre, plusieurs espèces (nicheuses ou hivernantes) sont présentes dans des secteurs proches de l’étang du Hamois (bords des canaux, bords de Marne, parcs de la Ville, jardins, prairies inondables, friches,…) ; elles seraient potentiellement utilisatrices de l’espace dans le cas d’aménagements favorables, ou peuvent être observées sur la zone en vol. Sont donc susceptibles d’être contactés sur la zone : •Grosbec cassenoyaux •Chouette hulotte •Canard colvert •Bergeronnette des ruisseaux •Epervier d’Europe •Geai des chênes •Faucon crécerelle •Grive musicienne •Tarin des aulnes •Sizerin flammé •Hibou moyen-duc •Grosbec cassenoyau •Martin-pêcheur d’Europe •Pic vert 15 •Tourterelle des bois •Rossignol philomène •Coucou gris •Bruant jaune •Pipit des arbres •Rousserolles verderolle et effarvatte Le site de l’étang du Hamois abrite une avifaune assez diversifiée de par la présence de plusieurs milieux de vie (étang, peupleraie, canaux avec grands arbres,…). Actuellement, une trentaine d’espèces y nichent et s’y nourrissent, d’autres y viennent en automne-hiver ou survolent l’espace régulièrement. Quelques plantations et actions facilement mises en oeuvre permettraient d’accueillir un plus grand nombre d’oiseaux, à la fois nicheurs et utilisateurs de l’espace en tant qu’abri ou zone de nourrissage. Les divers aménagements sont aussi particulièrement bien adaptés à une future vocation pédagogique de l’étang du Hamois : en effet, mangeoires et nichoirs sont l’occasion de découvrir le monde des oiseaux assez facilement, les observations sont aussi plus aisées au sein de milieux diversifiés. L’oiseau peut guider dans une exploration des milieux naturels, car à travers lui, on peut aborder, en fonction du niveau scolaire des enfants, des notions essentielles telles que celles d’écosystèmes, d’adaptations,… L'étang Deux étangs furent creusés vers 1870 pour réaliser les digues de l’ancien canal. La superficie actuelle de l’étang est de plus ou moins 2.760m2. L’un fut remblayé en 1960 par les boues de curage du nouveau canal. L’étang est divisé en 2 parties : la première, située du côté ancien bras, est alimentée en eau ; la seconde, au-delà d’un chemin de passage, est plus stagnante, le contact se faisant uniquement par une buse. La profondeur varie de 0,5 à 2,7 mètres. On constate un envasement important de l’ordre du mètre. Ce qui signifie qu’un curage devrait être réalisé préalablement à tout aménagement. Serie2/18.pdf Jusqu’en 1984, l’étang actuel était alimenté par une source qui fut tarie lors des travaux d’égouttage. Cet étang était très poissonneux (carpes, tanches, brochets, perches,…) malgré plusieurs cas de pollution par des écoulements provenant des calles-sèches (huiles, peintures,…) et du réseau d’égouttage (pollution organique). La profondeur varie de 0,5 à 2,7 mètres. On constate un envasement important de l’ordre du mètre. Ce qui signifie qu’un curage devrait être réalisé préalablement à tout aménagement. Mais le problème le plus important concerne l’alimentation en eau. Actuellement, c’est une lâchure du bras Landy, de débit variable, qui permet un renouvellement de l’eau. A ce propos il faut souligner que le Service de la Navigation de la Seine envisagerait de boucher 16 cet ancien bras vu notamment les nombreuses dégradations des berges. Il s’agirait soit d’une bouchure étanche avec vidange et remblayage de la partie isolée, soit d’une bouchure avec maintien de l’eau. La solution idéale pour une alimentation régulière et de qualité consisterait à récupérer l’ancienne source, ce qui semblerait possible d'après les responsables de la Compagnie Générale des Eaux (courrier du 01/08/1995). le fossé situé entre l’étang et la digue de l’ancien canal, alimenté uniquement en période d’inondation ; son eau est stagnante, il est envahi par la végétation et représente un milieu de type “marécageux” ; la mare liée à une petite cuvette ; son niveau varie au cours de l’année. Outre l’étang, différents milieux aquatiques sont présents sur le site : le ruisseau issu de la lâchure du bras Landy qui alimente la première partie de l’étang ; Serie2/17.pdf 17 Plan de l’étang du Hamois C 70 110 90 120 85 145 A B 95 210 105 200 105 205 120 185 120 210 110 200 110 205 100 205 85 155 75 100 55 95 90 190 D 90 150 105 190 110 210 105 210 70 100 A 105 175 120 220 90 115 135 235 110 205 115 205 70 105 B 135 240 150 245 C 140 235 65 55 90 160 100 190 50 90 145 250 140 235 90 160 125 170 80 80 110 175 D 70/80 125 210 120 170 130 > 250 140 230 180 95 250 105 E 165 240 E 175 ± 270 190 > 270 90 95 150 200 160 100 250 105 F 175 > 270 155 270 D F 145 230 110 120 Echelle : 10 M 75 100 A profondeur du plan d'eau profondeur de la vase F coupes transversales 18 Qualité physico-chimique des eaux Une analyse ponctuelle de la qualité des eaux a été effectuée le 7 avril 1995 afin de mettre en évidence les éventuels problèmes de pollution et notamment d’eutrophisation. Les paramètres analysés sont : la température, le pH, la conductivité, l’oxygène dissous, les anions, les cations, les nutriments. De manière générale il s’agit d’eaux bien minéralisées (conductivité > 400µS/cm) à pH alcalin (>7,7), les concentrations en calcium étant élevées (>50mg/l). Les teneurs en oxygène alcalin (>7,7), les concentrations en calcium étant élevées (>50mg/l). Les teneurs en oxygène dissous sont normales excepté pour le fossé où l’on observe un déficit important. Les concentrations en nutriments sont peu élevées. Seules les teneurs en phosphore total sont élevées témoignant d’une eutrophisation importante (0,19 et 0,74mgP/l). Celle-ci se manifeste d’ailleurs par un développement d’algues dans la deuxième partie de l’étang. Des phénomènes d’eutrophisation peuvent apparaître à des concentrations de 0,03mg/l de phosphore. Végétations aquatiques et semi-aquatiques En ce qui concerne la végétation des milieux aquatiques proprement dite (étang, ruisseau, fossé, mare), celle-ci est particulièrement intéressante non seulement parce qu’elle est diversifiée mais aussi parce qu’on y rencontre un certain nombre d’espèces relativement rares à très rares pour la région. Ainsi, la lentille d’eau à trois lobes (Lemna trisulca ), la renoncule aquatique (Ranunculus aquatilis ), la laîche raide (Carex elata ), la laîche faux-souchet (Carex pseudocyperus ) et le plantain d’eau à feuilles lancéolées (Alisma lanceolatum ) sont estimées comme rares à très rares. D’autres espèces telles que le cératophylle épineux (Ceratophyllum demersum ), le potamot à feuilles crépues (Potamogeton crispus ), la laîche pendante (Carex pendula ) et la patience des eaux (Rumex hydrolapathum ) bien que moins rares que les précédentes sont considérées comme peu fréquentes dans cette région. Quant à la végétation terrestre qui borde l’étang, le ruisseau et le fossé, elle est assez commune tout en étant caractéristique. On rencontre un certain nombre d’arbres et d’arbustes plus ou moins adaptés : l’aulne (Alnus glutinosa ), le charme (Carpinus betulus ), le frêne (Fraxinus excelsior ), le noisetier (Corylus avellana ), le cornouiller mâle (Cornus mas ), le cornouiller sanguin (Cornus sanguinea ). Au niveau de la strate herbacée, le pâturin commun (Poa trivialis ) et la reine des prés (Filipen-dula ulmaria ) sont omniprésents et abondants. Certaines espèces telles que l’ache faux-cresson (Apium nodiflorum ), le bident triparti (Bidens tripartita ), la lysimaque (Lysimachia vulgaris ), la persicaire (Polygonum persicaria ), la scrofulaire noueuse (Scrophularia nodosa ) et la morelle douce-amère (Solanum dulcamara ) sont liées directement à ces milieux aquatiques. 19 Faune aquatique : macroinvertébrés Dans les eaux courantes, comme dans les eaux stagnantes, on trouve de petits animaux qui vivent sur ou sous les pierres, dans les végétations ou dans la couche supérieure du substrat du fond. Il s’agit des macroinvertébrés, organismes de taille supérieure au millimètre. Parmi ceux-ci, on peut recenser des vers, des sangsues, des mollusques, des crustacés et un grand nombre d’insectes. IMAGE Ces organismes sont sensibles à la qualité physicochimique des eaux mais aussi à la diversité de l’habitat. Leur présence peut donc être une indication sur la qualité du milieu. Les milieux aquatiques du site du Hamois sont relativement bien diversifiés : 30 et 38 espèces pour l’étang, 31 espèces pour le fossé, 20 espèces dans la mare et 23 dans le ruisseau pour un prélèvement ponctuel effectué en avril 1995. Il s’agit principalement d’espèces limnophiles c’està-dire liées aux eaux stagnantes, ayant une préférence marquée pour les substrats vaseux ou les sédiments meubles ainsi que pour les zones riches en végétations. La première partie de l’étang est la zone la plus riche. Tous les groupes typiques sont représentés: planaires, vers, sangsues, mollusques, crustacés, insectes de différentes familles. Le fossé possède une faune également variée due à la richesse en espèces végétales Par contre la mare, milieu temporaire et le ruisseau dont le débit varie en fonction de la lâchure sont moins diversifiés. Ce dernier est caractérisé par une faune d’eau stagnante, le courant étant très ralenti vu les faibles débits et l’envahissement par la végétation. On observe une diversité importante de mollusques liée à la présence d’une végétation aquatique et semi-aquatique particulièrement dense dans le fossé mais aussi dans le ruisseau. On peut aussi constater qu’il s’agit d’écosystèmes en équilibre, où les différents régimes alimentaires sont bien représentés : carnivores et prédateurs (planaires, sangsues, libellules, hétéroptères,…), brouteurs, racleurs de substrat (mollusques, éphémères,…), filtreurs (mollusques, sphaeridae,…), détritivores (vers, crustacés,…)… Ces relevés mettent en évidence les potentialités de ce site pour des observations didactiques (adaptations, chaînes alimentaires,…). Quant aux populations piscicoles, les pêcheurs signalent la présence de perches, perches-soleil, poissons-chats, brèmes, carpes, tanches, ablettes, gardons, brochets ainsi que quelques tuiles arc-enciel introduites lors des concours. Il s'avèrerait intéressant de réaliser un inventaire de ces populations. D’autres groupes d’animaux liés aux milieux aquatiques sont représentés : les batraciens notamment avec des tritons et des grenouilles. Il faut signaler aussi la présence du rat musqué qui a détruit la berge de l’étang à certains endroits. Il faudra veiller à éliminer cette espèce du site avant tout aménagement. 20 Projet d’aménagement et de valorasation didactique Plan d’aménagement Différents milieux à créer 22 Introduction Sur un territoire communal cœxiste une grande variété de milieux de vie. C’est leur diversité, ainsi que leur qualité écologique, qui contribuent au développement d’une vie sauvage intéressante. Le maintien de ces milieux est donc un objectif essentiel pour la conservation de la nature. Une panoplie de moyens existent et doivent encore s’intensifier afin de poursuivre une telle politique (installations de réserves naturelles, d’espaces naturels, de zones éducatives,…). L’évolution actuelle des affectations du territoire montre que les zones d’intérêt écologique sont non seulement en voie de raréfaction, mais aussi de plus en plus isolées. Elles sont déconnectées du réseau écologique qui constitue une trame indispensable au maintien de la diversité biologique. Ainsi, dans de nombreux endroits (milieu urbain, zone d’agriculture intensive,…), l’infrastructure écologique a quasi disparu, ne laissant plus que des biotopes isolés où se retranchent tant bien que mal les espèces de la vie sauvage. Dès lors, à côté de la préservation des milieux d’intérêt biologique, il est important de sauvegarder un réseau écologique de milieux diversifiés et interconnectés. Cette disposition est nécessaire aux échanges entre les populations de la faune et de la flore. Parallèlement, doit se mettre en place une politique visant à reconnecter ces milieux “ressources” aux petits biotopes participant à la richesse biologique d’un territoire. Un effort important doit donc être fourni pour réhabiliter ces petits biotopes-refuges intéressants que sont les talus herbeux, les fossés, les affleurements rocheux, les lisières, les haies, les vieux murs, les ruines, les prés secs, les zones humides, les gravières, les fonds de carrières,… C'est dans ce cadre que s'intègre le projet de la Ville de Vitry-le-François concernant le site de l'étang du Hamois. Les objectifs du projet peuvent être résumés de la manière suivante : permettre une découverte de l’environnement naturel d’une manière concrète, participative, permettant de nombreuses applications pédagogiques scolaires ; créer une dynamique au sein d’une communauté locale pour un projet d’éducation à l’environnement ; faire participer le plus d’acteurs de la vie communale possible (pouvoir local, école, mouvements de jeunesse, adultes) à l’aménagement et à la gestion du site : donner aux écoles la possibilité d’effectuer des sorties sur le terrain, dans un site libre d’accès et aménagé de manière didactique. Les buts éducatifs poursuivis dans le projet peuvent être divisés en 3 grandes catégories : approfondir la connaissance des plantes, des animaux et des relations qui les unissent. C’est l’aspect “savoir” (dimension cognitive). Sur un tel site les enfants apprennent à mieux connaître la nature et ses lois ; développer le goût pour la compréhension de l’environnement par l’utilisation d’instruments spécifiques qui exigent l’acquisition d’une méthode de travail à conduire sur le terrain et en classe. C’est le “savoir-faire” (dimension pragmatique). Les enquêtes, les expérimentations, les recherches effectuées par les enfants leur permettent de mieux comprendre les processus écologiques ainsi que les facteurs de dégradations de notre environnement ; 23 faire adopter une attitude consciente et responsable vis-à-vis de notre environnement naturel, c’est le “savoir-être” (dimension émotive). Ce site pourra donc être mis à la disposition des écoles pour y réaliser des observations, des expérimentations en illustration des cours de sciences. Le fait que les élèves seront en contact direct avec l’objet vivant dans son milieu naturel peut dynamiser les cours et motiver les élèves tout en suscitant en eux un sens des responsabilités. Il s’agit surtout d’un projet de type éducatif et non de protection ; le site ne pouvant pour autant être transformé en lieu de récréation. Les publics - cibles seront de 3 types : écoles maternelles, primaires et secondaires ; associations protectrices de la nature ; grand public. Projet d'aménagement Le projet proposé se base essentiellement sur l’occupation actuelle du site et sur les potentialités mises en évidence lors de l’étude de l’état initial. Il vise aussi à un minimum de dépenses en travaux lourds, terrassements notamment. Au départ l’étude était limitée à la renaturalisation de l’étang. Par la suite le projet s’est étendu à l’ensemble du site. Il concerne donc à la fois des milieux terrestres et des milieux aquatiques. Il prend en compte divers problèmes mis en évidence tels l’inondation du site tous les hivers, la fréquentation par des bandes de jeunes (vandalisme). A ce propos, l’option de maintenir l’accès libre sans clôture étant prise au départ, la réalisation d’une lisière forestière et de haies en bordure du chemin du Mont Berjon est proposée comme “barrière naturelle” entre l’espace artificiel et fort fréquenté du Parc Léo Lagrange et le site de l’étang. De plus, différents types de circulations ont été prévus afin de sélectionner les publics. Trois accès pourraient être réalisés : un accès tout public, sur chemin “en dur” autour de l’étang, avec zone de repos et bancs ; un accès pour un public “plus aventureux” par le biais des prairies fauchées ; un accès pour “naturalistes” le long d’un caillebotis. Les aménagements proposés visent à améliorer et à diversifier les habitats, le site étant particulièrement peu varié (peupleraies et prairies fauchées). Les différents milieux à créer ont été choisis en fonction d’objectifs d’éducation et de thèmes pouvant être développés dans les cours de sciences. Dans l’ensemble, les végétations existantes sont maintenues mis à part les espèces envahissantes telles l’ortie, la ronce, la renouée du Japon. Les espèces proposées (dont la liste n’est pas exhaustive) sont indigènes et bien adaptées aux conditions du milieu. Idéalement, les plantations devraient être effectuées en automne ou au début du printemps, avec protection des jeunes plants du piétinement et surtout du petit gibier (lapins, ...). Les travaux à réaliser ont été listés. L’entretien ultérieur du site pourrait être réalisé par le Service des Espaces Verts de la Ville mais également par les associations protectrices de la 24 nature (fauchage des friches, des roselières, suivis, ...). Ces associations pourraient aussi prendre en charge la valorisation didactique du site, les weekends en dehors des périodes de fréquentation des écoles. L’accès au site est facile (chemin du Mont Berjon) ; le parking étant possible même pour un car scolaire à proximité de l’entrée. Des mesures particulières de sécurité devraient être prises notamment concernant les accès à l’étang, à la mare et aux roselières (caillebotis, pas japonais). Une coordination entre les Services de la Ville, les écoles, le public et les associations devrait être prévue afin d’améliorer la gestion des différents espaces et de bien coordonner les utilisations. Des plantes oiseaux refuges ou nourricières pour fourrés d’épineux ; arbustes à baies La présence d’arbustes à baies et de fruitiers est favorable aux oiseaux : comme site de nidification pour certaines espèces (par exemple pour l’Accenteur mouchet ou le Chardonneret) ; comme “garde-manger” (très espèces concernées) ; nombreuses comme refuges. Afin d’avoir des fruits pendant la plus longue période possible, on peut planter : des groseilliers (fruits en juillet) et des framboisiers (juillet - août) pour ces espèces, choisir une zone peu accessible au public ; des sorbiers des oiseleurs (septembre décembre) ; - des troènes (octobre - novembre) ; des aubépines (octobre - décembre) ... D’autres milieux présentent également un intérêt pour l’avifaune, notamment : graminées et espèces prairiales Une zone ouverte de prairies avec graminées, papilionacées et espèces rustiques (fléoles, fétuques des prés, paturins, trèfles rouges) attire de nombreux invertébrés, des micromammifères et constitue donc une zone de chasse très appréciée par de nombreux passereaux (grives, merles, étourneaux, pinsons, linottes,…), rapaces (Buse variable, Faucon crécerelle,…). Cette zone de prairie naturelle devrait être peu entretenue (fauche). Le nourrissage hivernal (à l’aide de mangeoires à plateau, à trémie ...) favorise la survie des oiseaux et facilite leur observation par le public. Le site de l’étang du Hamois peut être équipé de mangeoires de différents types où viendront s’alimenter mésanges, verdiers, accenteurs ... Que ce soit sur le site de l’étang du Hamois ou dans les zones aménagées proches, les oiseaux disposent d’un nombre insuffisant de lieux de nidification sûrs et adaptés. En effet, les arbres creux ne sont pas conservés pour des raisons de sécurité. Toutes les espèces dites cavernicoles (nichant dans des cavités) apprécieront donc l’implantation de nichoirs. L’installation de nichoirs de formes variées, destinées à différentes espèces permettraient de multiplier les nichées, tout en filtrant les espèces indésirables grâce à des trous d’entrées de diamètre adéquat. des merisiers (août - septembre) ; 25 Milieux à créer Tout en prenant en compte l’occupation actuelle du sol, une série de nouveaux milieux pourrait être créée afin de diversifier les habitats et d’attirer d’autres espèces animales. Ces micro-milieux ont la particularité de présenter sur une petite superficie un biotope spécifique où se développent des communautés animales et végétales originales qui se distinguent des communautés qui les entourent. De plus, ils offrent de nombreux refuges, abris et nourriture à la faune. Dans nos régions leur disparition est alarmante. Les causes en sont multiples : les remembrements, les changements des méthodes agricoles, les nouvelles conceptions du jardin, ... Chaque fois que la possibilité est donnée, il est intéressant d’aménager des micro-milieux pour inverser la tendance à l’uniformité mais aussi parce qu’ils sont une source inépuisable d’observations et d’émerveillement. Parmi ceux-ci, nous proposons : Une friche En laissant évoluer naturellement une partie du terrain sans intervention, si ce n’est éviter le reboisement total après plusieurs années par une coupe, on obtiendra une végétation assez dense avec une bonne litière herbeuse et de nombreux buissons impénétrables. Cette friche constituera un précieux refuge pour la faune, tout particulièrement à la mauvaise saison. Des massifs de plantes à insectes plantes mellifères plantes nectarifères plantes à chenilles et à papillons Les papillons d’observation. constituent Du fait un bon matériel que l’agriculture “engraisse” et exploite toujours plus les prairies, les fleurs multicolores (il s’agit des plantes caractérisées par la grande dimension, la couleur et la forme de leurs inflorescences) disparaissent de plus en plus. Pour les beaux papillons diurnes, elles constituent une précieuse source de nourriture (production de nectar). Ceci nécessite, bien entendu aussi la plantation de plantes alimentaires pour les chenilles. Des tas de pierres, de branches, des souches, des bois morts comme habitat pour les batraciens, les insectes, les champignons ... fagots Quelques fagots amassés dans un coin où viennent s’ajouter au fil du temps les ronces et autres broussailles impénétrables constituent le site de nidification idéal du troglodyte ou de la fauvette, ou un refuge pour l’hibernation du hérisson. arbre mort En forêt, dans les parcs, et a fortiori dans les jardins, on a pris la mauvaise habitude de couper systématiquement les arbres morts. Dans la mesure du possible, il serait intéressant de les conserver. Les arbres morts constituent des habitats privilégiés pour de nombreuses espèces animales et végétales. Ils constituent le support d’une importante biodiversité, notamment en milieu forestier. On peut y trouver des organismes qui se nourrissent du bois mort : champignons, insectes xylophages tels que certaines larves de papillons. D’autres espèces peuvent l’utiliser comme un abri : différents insectes (papillons nocturnes, coléoptères, etc), les oiseaux cavernicoles comme les pics, les mésanges, les chouettes, etc, quelques chauves-souris, ainsi que d’autres mammifères tels que le lérot et le muscardin qui peuvent y hiverner. Un tas de 26 vieilles souches pourra attirer de nombreux amphibiens, les crapauds pourront y passer l’hiver. pierrer et talus sec La réalisation d’un pierrer ou d’un talus sec bien exposé au soleil pourra permettre aux plantes sèches (le plus souvent aromatique) de s’intaller et avec elles toute une faune typique (sauterelles, lézards, batraciens,…). Une petite haie de saules têtards, offrant de nombreux microbiotopes pour la flore et pour la faune Jadis, les saules têtards étaient répandus le long des ruisseaux et dans les dépressions humides où ils étaient plantés isolément ou en alignements. Leur entretien était assuré par les agriculteurs qui utilisaient les grosses bûches comme bois de chauffage et les rameaux flexibles comme liens. De nos jours, ces arbres ne sont plus entretenus. Ils présentent alors un développement aérien important, perdant ainsi leur principal attrait biologique pour l’avifaune (multiples anfractuosités et cavités de nidification). Par grand vent, leurs couronnes amples se brisent facilement et entraînent le déracinement des arbres, contribuant ainsi à leur disparition. Outre leur intérêt majeur pour la chouette chevêche, les vieux saules têtards sont des refuges pour une foule d’espèces animales et végétales. Au stade jeune, ils sont autant de reposoirs ou de postes de chant situés dans des milieux qui, de nos jours, en sont souvent dépourvus. De plus, les anfractuosités qui apparaissent avec le temps offrent une multitude de cavités de nidification à tout un éventail d’oiseaux cavernicoles. Ils seront tantôt fréquentés par la chouette chevêche, le rougequeue à front blanc, le pic épeichette, le torcol fourmilier, le grimpereau des jardins et diverse mésanges. Les cavités sont également appréciées par d’autres animaux comme les batraciens, le hérisson, l’hermine,… Les chauves-souris utilisent également les troncs caverneux comme abris pendant la journée et comme quartier d’hiver. La décomposition du bois à l’intérieur du tronc, suite à l’action de l’eau et des champignons, fournit un terreau appelé “terre de saule”. Celle-ci forme un espace vital important pour les insectes xylophages (c’est-à-dire “mangeurs de bois”) et constitue la couche idéale pour les plantes épiphytes (c’est-à-dire croissant sur d’autres plantes sans toutefois en tirer leur nourriture comme le font les plantes parasites) telles le polypode vulgaire. Une lisière forestière Les lisières forestières constituent un milieu particulièrement intéressant pour de nombreuses espèces sauvages de la flore et de la faune. Cet intérêt pour la biodiversité dépend de nombreux paramètres et ne peut s’exprimer qu’à la faveur de mesures de gestion appropriées qui conditionnent la mise en place des gradients écologiques variés favorables à l’accueil d’une diversité biologique. Une gestion écologique des lisières peut être développée de façon spécifique au sein des techniques de gestion forestière. Cette gestion est basée sur un modèle dynamique qui s’appuie et tire parti de la dynamique forestière propre qui caractérise l’évolution naturelle des lisières. Le but est de rajeunir périodiquement la lisière afin de favoriser les possibilités de mise en place, à court et moyen terme, de biotopes à forte diversité biologique. La mise en place d’une gestion écologique des lisières peut se réaliser au départ de trois situations initiales types : la plantation d’un terrain nu (pâture, culture ou coupe forestière), la transformation d’une plantation de résineux ou de feuillus. Dans ce cas, on aboutit à une structure de lisière-type composée d’un ourlet herbacé, d’un manteau arbustif et d’une zone transitoire arborescente. 27 La bande soumise à la gestion “lisière” doit idéalement atteindre une largeur de ± 20 à 30m, mais peut aussi s’étendre à une plus grande largeur (60m). Différents types de haies Les rôles des haies vis-à-vis des espèces de la vie sauvage sont les suivants : biotope : les espèces utilisent la haie comme milieu de vie plus ou moins permanent ; corridor : les espèces se déplacent dans ou le long de la haie ; refuge : les espèces trouvent refuge dans la haie lors de circonstances défavorables et peuvent ainsi survivre ; relais : les espèces utilisent la haie comme étape intermédiaire lors de leurs déplacements ; sources d’espèces : les espèces trouvent un milieu favorable permettant la multiplication des populations ; la haie constitue un réservoir d’espèces susceptibles de favoriser la colonisation d’autres biotopes. une meilleure souplesse dans la taille, les essences feuillues persistantes ou caduques pouvant être menées, sculptées, rabattues énergiquement lorsqu’elles sont trop hautes ou dégarnies à la base. Ce genre d’intervention est impossible sur les conifères ; une meilleure résistance aux maladies et aux parasites. En effet, si une espèce est atteinte de maladie et anéantie, les espèces voisines peuvent avantageusement occuper sa place. On a même observé que le mélange des espèces limite les terrains de reproduction des maladies et la contamination des plantes d’une même espèce entre elle ; enfin, un meilleur équilibre écologique dû à la grande variété végétale et à la faune qui peuple la haie : davantage d’insectes ou davantage d’oiseaux peuvent se nourrir d’une plus grande variété de baies. En résumé, la haie champêtre reconstitue, dans les espaces bâtis, la nature environnante. Des milieux aquatiques Une haie champêtre donnera la priorité aux plantes du terroir, aux espèces du pays. Celles-ci constitueront l’ossature des haies du milieu rural car elles sont bien adaptées au sol et au climat. Cette ossature se verra complétée par plusieurs espèces dont certaines ornementales. Outre la création de ces différents milieux, le projet comprend également la renaturalisation et l’exploitation didactique des milieux aquatiques. Dans ce domaine, le site comprend un bel échantillonnage de différents types de milieux, à savoir, une zone marécageuse (fossé), une mare, un étang et un ruisseau. La haie de mélange est une garantie de réussite car elle est homogène sur toute sa hauteur et mieux garnie. De plus, le mélange des espèces favorise la réussite de la reconstruction du paysage. Elle assure : Les zones humides (marais, mares, prairies humides avec points d’eau) sont des milieux particulièrement menacés. Depuis très longtemps, l’homme a cherché à assécher ces espaces qu’il considère comme indésirables. une meilleure harmonie paysagère car les haies "champêtres" changent continuellement de teinte au cours de l’année grâce à la succession des fleurs, des feuillages et des fruits ; A l’heure actuelle, la disparition de ces milieux provoque la disparition de nombreuses espèces végétales et animales qui leur sont inféodées. Les amphibiens (grenouilles, crapauds et tritons) sont particulièrement touchés. Leurs lieux de reproduction sont détruits ou pollués, et leurs 28 migrations sont aussi entravées nombreuses voies de communication. par les lieu de reproduction et de développement pour les batraciens. Les milieux humides ont pourtant une valeur biologique importante. Ce sont des biotopes riches et complexes où les communautés d’êtres vivants terrestres et aquatiques s’interpénètrent et se complètent subtilement. De nombreuses formes de vie animales et végétales peuvent ainsi cohabiter sur une superficie réduite. La mare à creuser légèrement sera un autre pôle d’attraction pour l’observation de la microfaune (larves d’insectes, mollusques, zooplancton). Cette diversité dépend de nombreux facteurs écologiques, entre autres la hauteur de la lame d’eau et ses fluctuations, la nature du substrat, la richesse en éléments minéraux, l’ensoleillement, etc. contour de berges plus paysager et moins rectiligne ; L’étang, dont la forme en “L ” est trop régulière sera fortement transformé : agrandissement de sa superficie, création de profondeurs différentes ; réalisation d’un îlot (zone de refuge, nidification d’oiseaux d’eau : poule d’eau, foulque,…) : La spécificité des mares et étangs résulte de la “tranquillité” de l’eau. Celle-ci détermine une flore et une faune capables de s’implanter et de vivre à l’abri des courants et dans des conditions d’oxygénation moins fortes. Cette baisse d’oxygénation liée à l’absence de courant aquatique peut cependant être partiellement compensée par l’action oxygénante de plantes aquatiques et marécageuses. Cette végétation aquatique et marécageuse s’établit surtout en fonction de la profondeur de l’eau. Les zones moins profondes sont colonisées par des végétations marécageuses comme les roselières. Les mares et étangs aux berges peu pentues offrent le plus de possibilités de colonisation par la flore et la faune. Le fossé pourra être maintenu tel quel, il présente un intérêt vu sa diversité en espèces végétales aquatiques et semi-aquatiques ainsi que comme transformation des berges, création de pente douce pour l’installation de roselières. Différentes observations pourront être effectuées sur la zonation végétale (roselières), sur les populations piscicoles (placement de nasses, de viviers, ...), sur les invertébrés (adaptation au milieu aquatique, reconstitution d’une chaîne alimentaire ...) sur les oiseaux. Enfin, le ruisseau sera quelque peu redynamisé et diversifié en créant des secteurs à courant lent et des zones à courant rapide (transformation de la pente et création de cascades). Les observations pourront donc être axées sur la diversité du milieu (largeur, profondeur, vitesse du courant, substrat ...) en relation avec la colonisation par les invertébrés. Considérations techniques Sous-sol Différents carottages réalisés à l’aide d’une tarrière ont mis en évidence quelques problèmes à prendre en considération lors de la réalisation du projet : 29 la zone de source : on observe la présence d’eau à plus ou moins 0,5m, la différence de niveau entre la source et le plan d’eau de l’étang étant de plus ou moins 1,2m. Le niveau de la nappe est inférieur au niveau d’eau dans l’étang ce qui signifie qu’il est actuellement maintenu uniquement grâce à l’arrivée d’eau du canal ; endroits, il s’agit uniquement de terre friable, pleine de graviers, typique de sols alluvionnaires (ancienne zone d’inondation de la Marne). Ceci signifie qu’il faudra prévoir un système d’étanchéité pour le fond de l’étang. La glaise présente à certains endroits peut être conservée lors des travaux et servir comme couche étanche ; la zone humide sous la peupleraie est liée à la présence d’une couche de glaise à plus ou moins 0,2m de profondeur empêchant les eaux de s’infiltrer. La nappe se situe à plus ou moins 0,8 à 0,9m ; la mare : le sol est de type argilo-limoneux en surface et tourbeux vers 0,5m. la zone de creusement de la nouvelle partie de l’étang : on observe à certains endroits plus ou moins 0,2m de terre végétale.. Ensuite une couche de glaise peu épaisse, l’eau se trouvant à plus ou moins 0,8m. A d’autres Le développement excessif d’orties (pointe nord) et de liserons (mare) montre qu’il s’agit de sols très riches en matières organiques issus très probablement des boues de curages des canaux. Il faudra être attentif, lors du curage de l’étang pour ne pas détruire la couche d’argile imperméable. Valorisation didactique La valorisation didactique du site se ferait par l’intermédiaire d’une série de grands panneaux placés en vue de chaque micro-milieu à présenter. Les textes seront largement vulgarisés, pour assurer une lecture accessible à tous publics. Une quinzaine de panneaux pourraient être répartis sur le site avec pour thèmes : la présentation du site, objectifs du projet, plan d’accès, règlement, responsable ; les haies : différents types, espèces adéquates, rôles biologiques et paysagers, entretien ; les lisières forestières : constitution, intérêts pour la faune, gestion ; la populiculture : historique, rôle économique, paysages du Perthois ; les relations insectes-fleurs : pollinisation, adaptations particulières, spécificités ; les aménagements favorables à l’avifaune : diversification des milieux de vie, choix des espèces végétales, apport de nourriture, aide à la nidification ; les friches : intérêt écologique, rôle de l’agriculture ; l’habitat des hivernage ; batraciens : reproduction, la mare : sa faune ; le ruisseau : relations entre les paramètres, caractéristiques du milieu (substrat, vitesse du courant, profondeur) et la faune ; le fossé : diversité végétale ; l’étang l’écosystème - étang : histoire, situation, topographie, qualité de l’eau, biocénoses, cycle de vie, la vie en milieu aquatique : respiration, adaptations morphologiques, reproduction, 30 les chaînes alimentaires, les roselières : zonation facteurs de la répartition ; végétale, la gestion du site. Outre ces panneaux, un sentier didactique pourrait être créé autour de l’étang en passant par les deux roselières. Il serait balisé. Un livretguide à destination des enseignants pourrait être réalisé comportant les différents points d’observation, un questionnaire ou des exercices didactiques. Ce site se prêtera donc à de nombreuses possibilités d’enseignement ou d’expérimentations telles que : les mécanismes de vie : respiration, nutrition, croissance, reproduction ; les comportements déplacements, défense ; : accouplement, les communautés vivantes spécifiques d’une prairie, d’une haie, d’une mare, … : particularités, exigences et influences réciproques ; les différents types de milieux aquatiques, … De plus des collaborations entre différents cours seront possibles notamment les cours de chimie (qualité des eaux), de géographie (situation du site, topographie, …), de biologie. les êtres vivants et leur environnement, influence de certains facteurs : climat, sol, exposition, pollution, … ; 31