niche écologique est généralement un sous-ensemble de la niche environnementale, et se définit
de la même manière que cette dernière mais en intégrant les interactions biotiques. Finalement,
la niche peut être définie comme un espace à N-dimensions (Niche de Hutchinson) représentant
l’ensemble des conditions écologiques permettant à une population de se reproduire et de se
maintenir indéfiniment. Selon la théorie de la niche, les communautés écologiques sont donc
perçues comme des assemblages d’espèces, dont la composition est avant tout influencée par les
facteurs abiotiques et les interactions biotiques. A une échelle locale, la coexistence d’espèces est
permise par la différenciation de niche ou encore l’existence de compromis, ces deux mécanismes
n’étant pas mutuellement exclusifs. En effet, si deux espèces partagent exactement la même niche,
l’une d’entre elles devrait disparaitre en raison de l’exclusion compétitive (Principe de Gauss).
Diamond [17] à proposé un ensemble de règles d’assemblages (assembly rules), fondées sur
la compétition, qui permettent d’expliquer la composition des communautés. La notion d’exclu-
sion compétitive s’observe in natura à travers les distributions en damier (checkerboard ; cer-
taines paires d’espèces ne sont jamais trouvées ensemble). L’occurence de ces patrons et les
mécanismes sous-jacents ont néanmoins été remis en cause. En effet, ces distributions en damier
peuvent aussi être observées quand les espèces sont distribuées de manière aléatoire [13]. Certains
patrons sont, quant à eux, significativement différents de ceux obtenus sous l’hypothèse d’une dis-
tribution aléatoire [26], mais peuvent néanmoins être expliqués par d’autres mécanismes que la
compétition (par ex. préférences d’habitats, spéciation récente, histoire de colonisation [26]). Fi-
nalement, Götzenberger et al. [26] définissent plus largement le concept de règles d’assemblage
comme "n’importe quelle contrainte sur la coexistence d’espèces" ; ainsi les patrons de distribu-
tion dépendent de facteurs abiotiques et biotiques, des capacités de dispersion des espèces, mais
également des évenements historiques de migration ou de spéciation.
Théorie de la biogéographie insulaire En opposition à cette vision déterministe de l’as-
semblage des communautés, la théorie de la biogéographie insulaire (TBI) de MacArthur et Wil-
son [39] propose un modèle stochastique simple : en supposant les espèces écologiquement équi-
valentes, les richesses spécifiques observées sont le résultat d’un équilibre dynamique entre les
événements de colonisation et d’extinction. Le modèle suppose que le taux de colonisation est
négativement corrélé à la distance de l’île au continent, et positivement corrélé à la taille de l’île
(cette seconde hypothèse a cependant été formulée plus tard). Au contraire, le taux d’extinc-
tion est négativement corrélé avec la taille de l’île. De là, MacArthur et Wilson tirent différentes
conclusions : i) les îles les plus grandes (à distance égale) et les moins isolées (à taille égale) pré-
sentent des richesses spécifiques plus importantes, ii) l’équilibre étant dynamique, il doit exister
un turnover régulier (la composition spécifique change au cours du temps). Ces différentes pré-
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