98 Leçon 10
microscopiques à l’intérieur de l’élément de fluide dans leur mouvement. Cette force modélise donc un
transfert de quantité de mouvement. Dans l’étude de la statique des fluides visqueux, les seules forces
de pression suffisent.
A l’intérieur du fluide, ces forces de cisaillement s’opposent aux déformations des éléments de fluide.
A la surface de l’élément de fluide que nous avons considéré, la force de cisaillement s’oppose au
déplacement de cet élément de fluide par rapport au reste du fluide. Par conséquent, le travail des
forces de viscosité dans le fluide est négatif. Il y a dissipation de l’énergie. C’est pourquoi ces forces
sont parfois appelées forces de frottement.
Il existe également des forces de tension superficielles à l’interface entre deux fluides différents.
Proche d’une surface où il n’y a plus isotropie de l’espace, les particules sont attirées vers l’intérieur du
fluide par les autres particules, ce qui tend ainsi à réduire la surface au minimum. Si l’on veut
augmenter une surface S de dS, il faut exercer une force qui s’oppose à la force de tension
superficielle et dont le travail est
δ =
, où A est le coefficient de tension superficielle
caractéristique des deux fluides en contact.
Dans toute la suite, nous négligerons cette force, même s’il est impératif d’en tenir compte pour les
systèmes de petites dimensions.
1.2. Ecoulement parfait ; validité
L’écoulement d’un fluide est parfait si les forces de viscosité sont nulles.
Les forces de contact se réduisent aux forces de pression et il n’y a pas de déperdition d’énergie dans
le fluide en mouvement. Cette situation est bien sur un cas limite de l’écoulement réel. Au contact d’un
solide, même un fluide de très faible viscosité a une vitesse nulle. L’écoulement n’est pas
rigoureusement parfait car il existe des forces de frottements entre le fluide et le solide.
Considérons deux plaques parallèles entre
lesquelles s’écoule un fluide réel en régime
permanent. Loin des parois intérieures, la vitesse
du fluide ne dépend pas des variables d’espace.
Par contre, proche des parois, cette vitesse
diminue et s’annule sur les parois comme l’indique
la figure représentant le profil des vitesses. On
définit ainsi deux zones :
La zone centrale où
v=
avec v constant.
Dans cette zone, le profil des vitesses d’un fluide
parfait serait le même que celui du fluide réel
considéré.
La zone périphérique où
=
que l’on
appelle la couche limite. L’épaisseur
de cette
couche limite est variable et dépend de la vitesse
du fluide mais aussi de sa viscosité, de sa masse volumique et des dimensions caractéristiques de la
conduite. Dans cette zone, le profil des vitesses d’un fluide parfait serait différent. La vitesse du fluide
parfait sur les parois serait non nulle et tangente aux plaques.
L’écoulement d’un fluide peut donc être considéré comme parfait dans la zone centrale, en dehors de
la couche limite.
2. Equation d’Euler et théorème de Bernoulli
2.1. Equation d’Euler
Un élément de fluide de volume
et de masse dm est soumis à deux types de forces :
y
x
couche
limite
couche
limite