page 3Le Messager céleste, mars 2013
Avez-vous déjà vu la
lumière zodiacale?
Quand arrive le printemps, un des plus
beaux phénomènes à observer est
certainement la lumière zodicale. Elle
prend la forme d’un triangle allongé de
lumière très pâle dont la base est
centrée sur le soleil et qui s’étend
jusqu’à sa pointe le long du plan de
l’écliptique. La raison pour laquelle elle
est mieux visible au printemps, c’est
qu’au printemps, l’écliptique est plus
haute dans le ciel et la pointe du tri-
angle est donc dirigée plus haut.
Ce phénomène est du à des poussières
en orbite autour du soleil et éclairées
par celui-ci. L’existence de telles
poussières suggère que notre système
solaire est constamment
réapprovisionné en poussières fraîches.
En effet, le rayonnement solaire exerce
une pression sur les poussières et les
plus petites sont poussées vers l’espace
interstellaires alors que les plus grosses
voient leur énergie orbitale perturbée
et elles se mettent à tomber en spirale
vers le soleil. Les poussières, petites ou
plus grosses, ne survivent pas plus de
quelques milliers d’années. Pour que la
lumière zodiacale existe, il faut donc un
réapprovisionnement constant en
poussières fraîches, et ce sont les
comètes ainsi que les collisions
d’astéroïdes qui en sont les principales
sources.
Le phénomène est connu depuis des
siècles puisqu’il est visible à l’oeil nu.
Les astronomes perses et arabes
l’appelaient “le crépuscule allongé”, “la
lumière blanche ascendante” ou “la
queue du loup”. Ils nommaient aussi la
lumière zodiacale du matin “la première
aube” ou “la fausse aube”. En Europe,
les premières mentions du phénomène
remontent à Joshua Childrey, un
britannique, qui en fit une description
dans son livre Britannia Baconica en
1661. C’est Jean-Dominique Cassini
qui donna un nom au phénomène dans
un livre publié en 1685. Mais c’est
Niccolo Fatio qui en donna le premier
une explication correcte reliée aux
poussières en orbite autour du soleil.
Certains ont prétendu que Tycho Brahe
avait vu la lumière zodiacale, mais il a
été prouvé que cela était impossible à
la latitude à laquelle il observait.
Le meilleur moment pour voir la lumière
zodiacale sera du 1er au 11 mars, soit
juste avant la nouvelle lune (le 11 mars),
vers la fin du crépuscule, soit environ
une heure après le coucher du soleil.
Profitez des soirées légèrement plus
douces du mois de mars pour voir cette
grandiose pâleur qui orne le ciel de
l’ouest sur une hauteur d’une bonne
vingtaine de degrés.
Jean Paul Pelletier
Une galaxie facile à
localiser...
mais difficile à voir
Leo 1
Leo I est une galaxie naine sphéroïdale
qui fait partie de notre Groupe local. Elle
fut découverte par R. G. Harrington et
A. G. Wilson en 1950 en même temps
que Leo II, sur des plaques
photographiques du National Geographic
Society - Palomar Observatory Sky Sur-
vey prises avec la caméra Schmidt de
48 pouces au Mont Palomar . Elle est
située à environ 800,000 années-lumière,
ce qui en fait la galaxie naine du groupe
local la plus éloignée de nous.
Vous me voyez venir ? Mais oui, je vais
vous proposer de voir une galaxie qui n’a
été découverte qu’en 1950 et sur des
plaques photographiques de surcroît !
C’est bien plus facile que vous ne
pourriez le croire. La seule raison pour
laquelle cette galaxie n’a pas été
découverte avant 1950, c’est que la
brillante et aveuglante Régulus se trouve
tout juste à 20’ au sud. J’imagine que les
observateurs n’ont pas pris la peine de
placer Régulus hors du champ pour bien
inspecter les environs immédiats. S’ils
s’en étaient donné la peine, ils auraient
très certainement détecté la faible
galaxie. Jean-Claude et moi l’avons
observé de nombreuses fois avec son 10
pouces et ce fut toujours un succès. Je
suis qu’un 8 pouces serait amplement
suffisant (sous un ciel noir).
La proximité de Régulus apporte
l’avantage que Leo 1 est très facile à
trouver.
Jean Paul Pelletier