OBJECTIFS D’APPRENTISSAGE : relier les formules et les propriétés périodiques des composés au tableau périodique des éléments ; décrire quelques méthodes de préparation, propriétés et utilisations des premiers éléments représentatifs, ainsi que celles de leurs principaux dérivés, à l’aide de quelques réactions chimiques de base. Introduction à la chimie des éléments des groupes représentatifs La grotte constitue un exemple spectaculaire d’un écosystème alimenté non pas par la lumière mais par la chimie inorganique. C. Petit, US News and World Report, 9 février 1998, p. 59. La chimie du soufre et la vie dans des conditions extrêmes Dans notre système solaire, la vie existe-t-elle ailleurs que sur Terre ? Cette question est toujours sans réponse. Les conditions extrêmement rudes prévalant sur les planètes autres que la Terre éliminent pratiquement l’existence d’une vie humaine dans ces régions, mais les scientifiques ne rejettent pas l’hypothèse de la présence de vie sous des formes plus rudimentaires. Ils y croient d’autant plus qu’elle existe sur Terre dans des conditions si sévères qu’elles dépassent l’imagination : chaleur ou froid extrêmes, pression élevée, acidité ou basicité très forte, salinité élevée. Comment des organismes, qualifiés d’extrémophiles, peuvent-ils survivre dans de telles conditions ? D’où proviennent-ils et comment se sont-ils adaptés à leur milieu actuel ? La chimie contribue de façon appréciable à la recherche de réponses à ces questions : par exemple, on a pu montrer que le soufre, un non-métal, jouait un rôle central dans l’existence de quelques extrémophiles. © 2005 Groupe Beauchemin, éditeur ltée Les mines On pense que les minéraux contenant du soufre sont oxydés par l’oxygène de l’air ou par les ions Fe3 en présence d’eau. Plusieurs réactions sont possibles, conduisant toutes à la formation d’ions H3O (aq) et sulfate (SO42–). L’oxydation de la pyrite (FeS2) par Fe3 se produit selon l’équation : FeS2 (s) 14 Fe3 (aq) 24 H2O (l) 15 Fe2 (aq) 2 SO42– (aq) 16 H3O (aq) tandis que l’oxygène oxyde les deux composants : 4 FeS2 (s) 15 O2 (aq) 6 H2O (l) 4 Fe3 (aq) 8 SO42– (aq) 4 H3O (aq) Plusieurs espèces de bactéries, comme les thiobacillus capables d’oxyder un bon nombre de composés minéraux du soufre jusqu’au stade SO42– prospèrent dans des milieux extrêmement acides et accélèrent grandement cette dégradation minérale. Celle-ci aboutit finalement à une acidification très importante des eaux entrant en contact avec les déchets sulfurés des mines. Ces eaux acides engendrent de sérieux problèmes de pollution. En plus des dommages causés aux plantes 3 et aux animaux, elles peuvent extraire des minéraux l’arsenic et d’autres éléments toxiques, qui, normalement, resteraient fermement liés dans les roches. On peut avoir une idée de l’ampleur de ce phénomène en se rappelant qu’à peu près la moitié des ions sulfate présents dans les océans est produite de cette façon. Les thiobacillus ferrooxidans sont abondants dans les eaux de drainage. Ils tirent leur énergie de l’oxydation de Fe2 selon la réaction : 4 Fe2 (aq) O2 (aq) 4 H3O (aq) 4 Fe3 (aq) 6 H2O (l) base de soufre et se développent grâce à l’énorme quantité d’énergie libérée, même en l’absence de toute autre source de nourriture. Les bactéries s’agglomèrent en filaments qui pendent aux parois et aux voûtes. D’autres organismes s’en nourrissent et ainsi commence une chaîne alimentaire, qui comprend des araignées, des moustiques, des escargots nains et… des poissons ressemblant à des sardines. Tout cet écosystème se maintient grâce à l’oxydation du soufre se produisant à l’intérieur de la grotte. Les grottes Le soufre peut jouer un rôle important dans la formation et l’évolution de certaines grottes. Un exemple typique de son action se trouve dans la jungle du sud du Mexique. La Cueva de Villa Luz crache du sulfure d’hydrogène (H2S (g)) toxique et rejette des eaux d’un blanc laiteux contenant du soufre finement divisé et en suspension. La grotte abrite une rivière souterraine assez large et un labyrinthe de passages s’élargissant toujours. L’eau aboutit dans la grotte après avoir traversé des couches stratifiées sousjacentes riches en soufre et dégage du sulfure d’hydrogène, dont la concentration dans l’air peut atteindre 200 mg/m3 d’air. Ce gaz réagit avec l’oxygène pour donner du soufre qui se dépose en cristaux jaunes sur les parois entourant les sources d’eau. 2 H2S (g) O2 (g) 2 S (s) 2 H2O (l) L’oxydation peut se poursuivre, transformant une partie du soufre en acide sulfurique. 2 S (s) 2 H2O (l) 3 O2 (g) 2 H2SO4 (aq) Le sulfure d’hydrogène est toxique, si bien que l’exploration de la grotte nécessite le port d’un masque à gaz. Cependant, fait assez surprenant, la grotte déborde de vie. Là encore, les bactéries thiobacillus accélèrent les réactions d’oxydation des composés à PLAN DU CHAPITRE 1 Le tableau périodique : un guide fondamental 2 L’hydrogène 3 Le sodium et le potassium 4 Le calcium et le magnésium, deux métaux alcalino-terreux 5 L’aluminium 6 Le silicium 7 L’azote et le phosphore 8 L’oxygène et le soufre ▲ Des filaments de bactéries oxydant le soufre 9 Le chlore suspendus à la voûte d’une grotte mexicaine contenant une atmosphère riche en sulfure d’hydrogène. Arthur N. Palmer Il s’agit pourtant d’un environnement peu ordinaire ! Le sulfure d’hydrogène et l’oxygène présents dans l’atmosphère de la grotte se dissolvent dans les gouttes d’eau infiltrée à partir de la surface, réagissent ensemble pour produire de l’acide sulfurique selon les réactions vues précédemment. Ces deux gaz, dont la concentration dans les gouttes diminue à la suite de ces réactions, sont constamment remplacés, si bien que l’eau s’enrichit progressivement en acide sulfurique. Plus les gouttes sont vieilles, plus elles sont acides. Leur concentration moyenne en ions H3O (aq) est de l’ordre de 4 10– 2 mol/L. Par contre, dans certaines d’entre elles, elle peut atteindre 1 mol/L : inutile d’insister sur les brûlures de peau ou sur les trous dans les vêtements des chercheurs ayant exploré ce site ! © 2005 Groupe Beauchemin, éditeur ltée point DE ( mIRE) Les éléments des groupes représentatifs Ces éléments constituent les groupes A du tableau périodique (1, 2 et de 13 à 18). Ils font partie des trois grandes catégories : non-métaux, métalloïdes et métaux. Dans le système solaire, l’abondance relative des 18 premiers éléments du tableau, les périodes 1, 2 et 3, est portée sur le graphique ci-dessous : l’échelle (logarithmique) des ordonnées représente le nombre d’atomes de chacun d’entre eux pour 1012 atomes d’hydrogène. Certains figurent parmi les plus abondants (H et He), d’autres (Li, Be et B), parmi les plus rares. QUELQUES ÉLÉMENTS DES GROUPES REPRÉSENTATIFS ET LEUR ABONDANCE DANS LE SYSTÈME SOLAIRE Un dirigeable gonflé à l’hélium. Un des allotropes du carbone, le diamant. Le magnésium, un métal mou très Les allotropes blanc et réducteur (facilement oxydable). rouge du phosphore. Nombre d’atomes par 1012 atomes d’hydrogène 1014 1012 1010 108 106 104 102 0 H He Le sodium, un métal mou, peut se couper au couteau. © 2005 Groupe Beauchemin, éditeur ltée Li Be B C N O F Ne Na Mg Le soufre liquide, fluide et de couleur foncée (t 230 °C), versé dans de l’eau froide se solidifie en soufre mou et élastique. Al Si P S Cl Ar En présence de lumière diffuse, l’hydrogène et le chlore se combinent lentement. 5 1 Le tableau périodique : un guide fondamental H uit des 10 éléments les plus abondants de la croûte terrestre font partie des groupes A (1, 2 et de 13 à 18) du tableau périodique. Ces éléments représentatifs entrent dans la composition des 10 plus importants composés chimiques produits dans le monde. Leur importance économique ainsi que l’intérêt de leur chimie justifient un bref survol de leurs propriétés. On peut y voir aussi un résumé ou une synthèse des notions et des concepts étudiés en chimie générale. 1 LE TABLEAU PÉRIODIQUE : UN GUIDE FONDAMENTAL Les similitudes des propriétés des éléments ont été à la base de la création des premiers tableaux périodiques (voir le chapitre 2, page 46). Mendeleïev avait en partie groupé les éléments selon la composition de leurs composés avec l’oxygène et l’hydrogène (tableau 1). De nos jours, on les regroupe selon l’arrangement de leurs électrons périphériques. ◆ Abondance des éléments dans la croûte terrestre* Éléments Fractions massiques O 0,4660 Si 0,2772 Al 0,0813 Fe 0,0500 Ca 0,0363 Na 0,0283 K 0,0259 Mg 0,0209 Ti 0,0044 H 0,0014 * CRC. Handbook of Chemistry and Physics, 63e édition, Boca Raton, Fl., CRC Press, p. F–160. TABLEAU 1 Les similitudes à l’intérieur des groupes* 1A 2A 3A 4A 5A 6A 7A oxyde commun M2O MO M2O3 EO2 E4O10 EO2 E2O7 composé hydrogéné commun MH MH2 MH3 EH4 EH3 EH2 EH état d’oxydation le plus élevé +1 +2 +3 +4 +5 +6 +7 oxanion commun – – BO33– CO32– NO3– SO42– ClO4– – – – SiO44– PO43– – – * M (métal), E (non-métal ou métalloïde). Rappelez-vous que le caractère métallique des éléments diminue dans une période (de gauche à droite). Le groupe 1A (1) renferme les éléments qui présentent les caractères métalliques les plus marqués : les métaux alcalins. Les éléments à la droite du tableau sont des non-métaux et, entre les deux catégories, se situent les métalloïdes. Cette propriété augmente dans un groupe (de haut en bas) : par exemple, le carbone du groupe 4A (14), deuxième période, est un non-métal, le silicium et le germanium sont des métalloïdes, l’étain et le plomb sont des métaux (figure 1). 1.1 Les électrons périphériques Les électrons ns et np constituent les électrons périphériques des éléments représentatifs (voir la section 5.4.1, page 144 ), déterminant leurs propriétés chimiques. Le groupe 8A (18), les gaz rares, dont les sous-couches sont toutes remplies, peut servir de point de référence. La configuration électronique de l’hélium est 1s 2, tandis que ns 2np 6 représente celle des électrons périphériques des autres gaz. L’inertie chimique et la quasi-absence de réactivité caractérisent ce groupe. On ne connaît pas de composé stable des trois premiers gaz rares, He, Ne et Ar ; on sait maintenant que les trois suivants, Kr, Xe et Rn, en forment quelques-uns. Dans les années 1960, la découverte de composés du xénon figure parmi les développements les plus intéressants de la chimie inorganique moderne. Figure 1 Des éléments du groupe 4A (14). Un non-métal : le carbone (le creuset de graphite) ; un métalloïde : le silicium (le cylindre brillant) ; des métaux : l’étain (les copeaux) et le plomb (les balles, le chevalier et la boule). Charles D. Winters © 2005 Groupe Beauchemin, éditeur ltée 6 Introduction à la chimie des éléments des groupes représentatifs 1.2 Les composés ioniques des éléments représentatifs Les ions dont les orbitales s et p sont remplies sont très courants, justifiant de ce fait la règle stipulant que les éléments réagissent de manière à atteindre la configuration des gaz rares. Les éléments des groupes 1A (1) et 2A (2) forment des ions chargés respectivement +1 et +2, dont la configuration est identique à celle du gaz rare qui les précède dans le tableau périodique. Tous les composés communs de ces éléments, comme NaCl ou CaCl2, sont ioniques (tableau 2). Comme on s’y attend, ce sont des solides cristallins possédant un point de fusion très élevé et conduisant l’électricité lorsqu’ils sont à l’état fondu. Beaucoup de composés d’éléments du groupe 3A (13), à l’exception du bore qui est un métalloïde, contiennent des cations chargés +3 : les ions Al3, par exemple, sont présents dans la plupart des composés de l’aluminium. Les éléments des groupes 6A (16) et 7A (17) atteignent la configuration du gaz rare qui les suit dans le tableau périodique en captant des électrons. Ainsi, dans la plupart des réactions, les halogènes (groupe 7A) forment des anions chargés - 1 (les halogénures F –, Cl –, Br –, I –) et les éléments du groupe 6A (16), des anions chargés - 2 (O2–, S2–, Se2–, Te2–). Dans le groupe 5A (15), on trouve parfois des ions chargés - 3 comme l’ion nitrure N3– possédant la configuration d’un gaz rare. Cependant, l’énergie requise pour former des ions fortement chargés est élevée, si bien que d’autres types de réactions ont souvent préséance. TABLEAU 2 Quelques réactions typiques des métaux des groupes 1A, 2A et 3A (1, 2 et 13) Métaux (états), groupes Non-métaux (états), groupes Produits ioniques (états) K (s), 1A (1) Br2 (l), 7A (17) KBr (s) Ba (s), 2A (2) Cl2 (g), 7A (17) BaCl2 (s) Al (s), 3A (13) F2 (g), 7A (17) AlF3 (s) Na (s), 1A (1) S8 (s), 6A (16) Na2S (s) Mg (s), 2A (2) O2 (g), 6A (16) MgO (s) EXEMPLE 1 Quelques réactions des éléments des groupes 1A, 2A et 3A (1, 2 et 13) Donnez la formule et le nom du produit de chacune des réactions suivantes, et équilibrez la réaction. a) Ca (s) et S8 (s). b) Rb (s) et I2 (s). c) Lithium et chlore. d) Aluminium et oxygène. SOLUTION On présume que ces éléments forment des ions ayant la configuration du gaz rare le plus proche. Les métaux des groupes 1A, 2A et 3A (1, 2 et 13) donnent des cations chargés respectivement +1, +2 et +3. Dans leurs réactions avec ceuxci, les non-métaux des groupes 6A et 7A (16 et 17) forment des anions chargés respectivement - 2 et - 1. On applique les règles de nomenclature présentées dans le chapitre 3 (voir la page 72). © 2005 Groupe Beauchemin, éditeur ltée 7 1 Le tableau périodique : un guide fondamental Équations équilibrées Nom des produits a) 8 Ca (s) S8 (s) 8 CaS (s) sulfure de calcium b) 2 Rb (s) I2 (s) 2 RbI (s) iodure de rubidium c) 2 Li (s) Cl2 (g) 2 LiCl (s) chlorure de lithium d) 4 Al (s) 3 O2 (g) EXERCICE 2 Al2O3 (s) oxyde d’aluminium 1 La chimie des éléments des groupes représentatifs Équilibrez l’équation de chacune des réactions conduisant aux produits suivants à partir de leurs éléments. a) NaBr b) CaSe c) K2O d) AlCl3 1.3 Les composés moléculaires des éléments représentatifs Contrairement aux métaux des groupes 1A à 3A (1, 2 et 13), plusieurs possibilités de réactions s’offrent aux éléments non métalliques des groupes 3A à 7A (de 13 à 17). Plus spécifiquement, deux ou plusieurs non-métaux peuvent réagir ensemble pour donner des composés moléculaires, tandis que la combinaison d’un métal et d’un non-métal ne donne généralement qu’un composé ionique. On trouve des composés moléculaires à partir de quelques éléments du groupe 3A (13), spécialement le bore (figure 2) et la chimie du carbone [groupe 4A (14)] en regorgent. De la même manière, la chimie de l’azote [groupe 5A (15)] est dominée par les composés moléculaires. Dans l’ammoniac (NH3), les divers oxydes d’azote, l’acide nitrique (HNO3), la majorité des composés organiques (R-NH2, R1R2NH, R1R2R3N, dans lesquels R représente une chaîne carbonée quelconque) et dans quelques ions comme NH4 et NO3–, l’azote se lie de façon covalente avec un autre non-métal. Le phosphore, appartenant au même groupe 5A (15) que l’azote, forme de nombreux composés moléculaires : il réagit en particulier avec le chlore pour donner PCl3 et PCl5 (voir l’encadré Point de mire du chapitre 10, page 334). La configuration des électrons périphériques détermine là encore la structure des composés moléculaires. Ils sont généralement impliqués dans la chimie des éléments représentatifs. On ne sera donc pas surpris de trouver des composés halogénés dans lesquels l’atome central possède l’état d’oxydation le plus élevé possible pour lui, comme le phosphore dans PF5. Ces états d’oxydation maximaux sont facilement déterminés : ils correspondent au numéro de groupe A. Ainsi, les états d’oxydation maximaux du silicium (groupe 4A), du phosphore (groupe 5A), du soufre (groupe 6A) et de l’iode (groupe 7A) sont respectivement de +4, +5, +6 et +7 (voir les tableaux 1, page 5, et 3, page 8 ). EXEMPLE Figure 2 Les halogénures de bore. Les halogénures BBr3 (l) à gauche et BI3 (s) à droite, formés d’un métalloïde et d’un non-métal, sont tous deux des composés moléculaires. Charles D. Winters 2 La prévision des formules des composés des éléments représentatifs Sachant que l’élément le moins électronégatif est dans son état d’oxydation maximal, prévoyez la formule du produit des réactions suivantes. a) Germanium oxygène en excès. c) Phosphore chlore en excès. b) Arsenic fluor. d) anion de l’acide sélénique. © 2005 Groupe Beauchemin, éditeur ltée 8 Introduction à la chimie des éléments des groupes représentatifs SOLUTION a) L’état d’oxydation maximal du germanium qui fait partie du groupe 4A (14) est de +4. Son oxyde a donc pour formule GeO2. b) L’arsenic, appartenant au groupe 5A (15), réagit fortement avec le fluor pour donner AsF5, un composé dans lequel son état d’oxydation est maximal et égal à +5. c) PCl5 est le composé formé par le phosphore en présence d’un excès de chlore. Son état d’oxydation est égal à +5. d) Le sélénium appartient au même groupe que le soufre, 6A (16). L’état d’oxydation maximal du soufre est de +6, le soufre donne un oxyde SO3 et l’oxacide H2SO4. Le sélénium se comporte de la même façon : SeO3 et H2SeO4 , acide sélénique. L’anion de ce dernier, l’ion séléniate, a pour formule SeO42–. EXERCICE 2 La prévision des formules des composés des éléments représentatifs Trouvez la formule des composés suivants. a) Tellurure d’hydrogène. c) Hexachlorure de sélénium. b) Arséniate de sodium. d) Acide perbromique. TABLEAU 3 Quelques composés fluorés, non organiques, formés par les éléments représentatifs Groupes Composés Types de liaisons 1A (1) NaF ionique 2A (2) MgF2 ionique 3A (13) AlF3 ionique 4A (14) SiF4 covalent 5A (15) PF5 covalent 6A (16) SF6 covalent 7A (17) IF7 covalent 8A (18) XeF4 covalent On s’attend à beaucoup de similitudes entre les composés formés à partir des éléments d’un même groupe. En pratique, cela veut dire que l’on peut utiliser comme référence des composés formés par les éléments les plus courants d’un groupe. Par exemple, l’eau (H2O) est le composé hydrogéné le plus simple de l’oxygène : on peut raisonnablement penser que les autres éléments de son groupe forment avec l’hydrogène les composés H2S, H2Se et H2Te, ce qui est effectivement le cas. EXEMPLE 3 La prévision des formules Prévoyez la formule : a) d’un composé formé par l’hydrogène et le phosphore ; b) de l’ion hypobromite ; c) du germane, le composé hydrogéné le plus simple du germanium ; d) de deux oxydes du tellure. © 2005 Groupe Beauchemin, éditeur ltée 1 Le tableau périodique : un guide fondamental 9 SOLUTION Rappelez-vous les composés formés par les éléments les plus légers du groupe et supposez que les éléments les plus lourds se comportent de la même manière. a) La phosphine (PH3), par analogie avec l’ammoniac (NH3). b) L’ion hypobromite (BrO –) est similaire à l’ion hypochlorite (ClO –). c) Dans le groupe 4A (14), on a déjà parlé du méthane (CH4) et du silane (SiH4). Le germane a pour formule GeH4. d) Te appartient au même groupe que S, qui donne les oxydes SO2 et SO3 : TeO2 et TeO3 sont deux oxydes de tellure. EXERCICE 3 La prévision des formules Trouvez un composé ou un ion, dont la formule et la structure de Lewis sont analogues à celles des espèces suivantes. a) PH4 b) S22– c) P2H4 d) PF3 EXEMPLE 4 Les formules incorrectes Dans chacune des séries de composés suivantes, repérez la formule incorrecte. Justifiez votre choix. a) CsSO4, KCl, NaNO3, Li2O c) CO, CO2, CO3 b) MgO, CaI2, Ba2SO4, CaCO3 d) PF5, PF4, PF2, PF6– SOLUTION Cherchez l’erreur à partir de la charge des ions ou des états d’oxydation. a) CsSO4. L’ion sulfate porte une charge de - 2 et le césium ne forme que des ions Cs. L’équilibre des charges n’est pas respecté. b) Ba2SO4. L’ion sulfate porte une charge de - 2 et le baryum ne forme que des ions Ba2. L’équilibre des charges n’est pas respecté. c) CO3. L’état d’oxydation de l’oxygène dans ses composés les plus courants est de - 2. Dans CO3, le carbone aurait de ce fait un état d’oxydation égal à +6, dépassant le maximum possible de +4 pour un élément du groupe 4A (14). d) PF2. Cette espèce posséderait un nombre impair d’électrons périphériques. Comme il n’y a que très peu de composés stables de ce type, il est fort probable que PF2 n’existe pas. EXERCICE 4 Les formules incorrectes Expliquez pourquoi on peut penser a priori que les composés suivants n’existent pas. a) ClO b) Na2Cl c) CH3COOCa d)C3H7 © 2005 Groupe Beauchemin, éditeur ltée 10 Introduction à la chimie des éléments des groupes représentatifs 2 L’HYDROGÈNE 2.1 Les propriétés chimiques et physiques de l’hydrogène Noms Symboles Masses (u) hydrogène (protium) 1 1,0078 deutérium 2 2,0141 tritium 3 3,0160 H H H Il existe trois isotopes de l’hydrogène, le protium 1H (H), le deutérium 2H (D) et le tritium 3H (T). Celui-ci est radioactif. Des trois isotopes, seuls H et D se trouvent en quantités mesurables à l’état naturel. Le tritium résulte du bombardement par les rayons cosmiques de l’eau présente dans l’atmosphère : on n’en trouve qu’un atome pour 1018 atomes d’hydrogène ordinaire. Il est radioactif : la moitié d’un échantillon disparaît au bout de 12,26 années (demi-vie)1. Dans les conditions standards, l’hydrogène est un gaz inodore, incolore et insipide. Son très bas point d’ébullition, - 252,9 °C, est le reflet de sa non-polarité, de sa faible polarisabilité et de sa faible masse molaire. Ce gaz est le plus léger que l’on connaisse : c’est pourquoi on l’utilisait autrefois pour gonfler les ballons dirigeables. L’hydrogène se combine avec pratiquement tous les éléments à l’exception des gaz rares. Bien que le nombre et la variété des composés hydrogénés soient impressionnants, on peut malgré tout regrouper ses composés binaires en seulement trois classes. Les hydrures ioniques sont formés avec les métaux des groupes 1A, 2A et 3A (1, 2 et 13). 2 Na (s) H2 (g) Ca (s) H2 (g) 2 NaH (s) CaH2 (s) Ces composés contiennent l’ion hydrure (H –), dont l’état d’oxydation est de - 1. Les composés moléculaires, comme H2O, HF ou NH3, sont généralement formés par combinaison directe des éléments (figure 3). Ses composés avec le carbone, nommés les hydrocarbures, forment à eux seuls plusieurs classes de substances : les alcanes (CnH2n 2), les cycloalcanes (CnH2n), les alcènes (composés qui contiennent une double liaison C C), les alcynes (composés qui comprennent une triple liaison C C), les aromatiques (composés qui contiennent au moins un cycle benzénique) (tableau 4). Dans ces composés, l’hydrogène, lié par covalence aux autres éléments, possède un état d’oxydation de +1. N2 (g) 3 H2 (g) F2 (g) H2 (g) Figure 3 La réaction entre l’hydrogène et le brome. L’hydrogène réagit avec du brome à l’état gazeux pour former du bromure d’hydrogène. Charles D. Winters 2 NH3 (g) 2 HF (g) Finalement, l’hydrogène est absorbé par de nombreux métaux de transition avec lesquels il forme des composés appelés les hydrures interstitiels, même si la plupart d’entre eux ne contiennent pas l’ion hydrure (H –). Le qualitatif d’interstitiel provient du fait que ses atomes se logent dans les cavités situées entre les atomes métalliques, les interstices, formant le réseau cristallin. Par exemple, une électrode de palladium utilisée durant l’électrolyse de l’eau peut emmagasiner jusqu’à mille fois son volume d’hydrogène, à TPN. La composition de la plupart des hydrures métalliques interstitiels ne répond pas aux critères habituels de la stœchiométrie, c’est-à-dire que le rapport de la quantité de métal à la quantité d’hydrogène n’est pas un nombre entier. Ces matériaux sont utilisés pour stocker l’hydrogène, tout comme une éponge retient l’eau : ils font parfois office de réservoir dans les prototypes d’automobiles alimentées avec ce combustible, libéré par chauffage. 1. La demi-vie sera étudiée dans le prochain cours de chimie : Chimie des solutions. © 2005 Groupe Beauchemin, éditeur ltée 2 L’hydrogène 11 TABLEAU 4 Quelques classes d’hydrocarbures Classes alcanes Caractéristiques liaisons simples C Formules générales C CnH2n 2 Exemples Méthane (CH4) Éthane (C2H6) 3-méthylpentane (CH3CH2CHCH2CH3) CH3 cycloalcanes Liaisons simples C formant un cycle. alcènes C CnH2n Cyclohexane (C6H12) une double liaison C C CnH2n Éthène ou éthylène (CH2 CH2) alcynes une triple liaison C C CnH2n 2 Éthyne ou acétylène (CH CH) aromatiques Cycle d’atomes de carbone avec des liaisons recouvrant plusieurs C. Benzène (C6H6) Naphtalène (C10H8) H H H C C C C H H C C C C C H C H H 2.2 La préparation de l’hydrogène La production mondiale d’hydrogène est environ de 300 millions de mètres cubes (TPN). Il sert essentiellement de matière première dans la fabrication de l’ammoniac, du méthanol (CH3OH) et de nombreux autres composés chimiques. De nos jours, la majorité de l’hydrogène provient du reformage catalytique à la vapeur des hydrocarbures comme le méthane présent dans le gaz naturel. Le méthane réagit à haute température avec la vapeur d’eau pour donner de l’hydrogène et du monoxyde de carbone. CH4 (g) H2O (g) 3 H2 (g) CO (g) Entre 900 et 1000 °C, la réaction est rapide et pratiquement totale. Dans une seconde étape, on obtient encore plus d’hydrogène en faisant réagir le CO formé avec l’eau. H2O (g) CO (g) H2 (g) CO2 (g) On extrait sous forme de carbonate de calcium le dioxyde de carbone en le faisant réagir avec la chaux vive, l’oxyde de calcium (CaO). © 2005 Groupe Beauchemin, éditeur ltée Introduction à la chimie des éléments des groupes représentatifs ▲ 12 La production du gaz à l’eau. Le gaz à l’eau est un mélange d’hydrogène et de monoxyde de carbone. Il se forme lors du traitement à la vapeur, à haute température, du charbon, du coke ou d’autres hydrocarbures dans des unités semblables à celle de la photographie ci-contre. C (s) H2O (g) H2 (g) CO (g) H2O (g) CO (g) H2 (g) CO2 (g) Le méthane donne plus d’hydrogène par unité de masse que toute autre matière première et le rapport du sous-produit CO2 à l’hydrogène est moindre. Cependant, quel que soit le processus retenu, la production d’hydrogène pose des problèmes environnementaux : le CO2 ou le CaCO3 sont produits en grande quantité et l’on doit s’en débarrasser. © Roger Ressmeyere/CORBIS On donne dans le tableau 5 quelques méthodes de préparation de l’hydrogène en laboratoire (figure 4). TABLEAU 5 Quelques méthodes de préparation de l’hydrogène en laboratoire Réactions générales métal acide Exemples sel H2 Mg (s) 2 HCl (aq) MgCl2 (aq) H2 (g) hydroxyde métal H2O ou une base ou oxyde métallique H2 2 Na (s) 2 H2O (l) 2 NaOH (aq) H2 (g) 2 Al (s) 2 KOH (aq) 6 H2O (l) 2 KAl(OH)4 (aq) 3 H2 (g) hydrure métallique H2O (l) hydroxyde métallique H2 CaH2 (s) 2 H2O (l) EXERCICE Ca(OH)2 (s) 2 H2 (g) 5 La chimie de l’hydrogène En utilisant les valeurs des énergies de liaison données dans le tableau 6.9 (voir la page 199), évaluez la variation d’enthalpie standard de la réaction entre le méthane et l’eau conduisant à la formation d’hydrogène et de monoxyde de carbone. a) Une solution aqueuse acide attaque le magnésium ; il se dégage de l’hydrogène. b) Une solution aqueuse basique attaque l’aluminium; de l’hydrogène se dégage. Figure 4 La préparation de l’hydrogène en laboratoire. © 2005 Groupe Beauchemin, éditeur ltée c) La réaction est vive entre l’hydrure de calcium et l’eau. L’hydrogène dégagé s’enflamme dans l’air. 13 3 Le sodium et le potassium 3 LE SODIUM ET LE POTASSIUM En masse, le sodium et le potassium occupent respectivement les sixième et septième rangs des éléments de la croûte terrestre. Ces deux métaux alcalins, de même que les autres du même groupe 1A (1), réagissent vivement avec l’oxygène, l’eau et les agents oxydants en général. Ils n’existent pas naturellement à l’état métallique et leurs composés sont formés d’ions chargés +1. La très grande majorité de leurs composés sont solubles dans l’eau. Il n’est donc pas surprenant de les trouver aussi bien dans les océans que dans les dépôts sédimentaires issus des mers anciennes aujourd’hui disparues. Dans une moindre mesure, ces éléments se retrouvent dans des minéraux comme le salpêtre (KNO3), le salpêtre du Chili (NaNO3) ou le borax (Na2B4O710 H2O). Le chlorure de sodium est essentiel à l’alimentation des êtres humains et des animaux, parce que beaucoup de fonctions biologiques sont contrôlées par la concentration des ions Na et Cl – (figure 5). 3.1 La préparation et les propriétés du sodium et du potassium On produit le sodium par électrolyse2 du chlorure de sodium fondu. L’électrolyse est rendue nécessaire, car aucun agent réducteur usuel n’est assez puissant pour convertir les ions Na en sodium métallique (voir la figure 6, page 14 ). Réduction cathodique 2 Na 2 e– Oxydation anodique 2 Cl– Réaction 2 Na 2 Cl– Figure 5 L’importance du sel. Tous les humains et tous les animaux ont besoin d’une certaine quantité de sel dans leur alimentation. L’ion sodium est important pour le maintien de l’équilibre électrolytique et pour la régulation de la pression osmotique2. Charles D. Winters 2 Na (l) Cl2 (g) + 2 e– 2 Na (l) Cl2 (g) La réduction du chlorure de potassium fondu à l’aide de vapeur de sodium dans une atmosphère d’azote à environ 850 °C produit du potassium, qu’on élimine en continu. Na (g) KCl (l) K (g) NaCl (l) Tous les métaux alcalins sont très réactifs. Exposés à l’air humide, ils se recouvrent rapidement d’un film d’hydroxyde ou d’oxyde. C’est pourquoi on les conserve à l’abri de l’air, généralement dans du kérosène ou dans de l’huile minérale. Ils réagissent avec l’eau pour donner de l’hydrogène et l’hydroxyde correspondant. 2 Na (s) 2 H2O (l) 2 Na (aq) 2 OH– (aq) H2 (g) Leur réaction avec les halogènes conduit à l’halogénure correspondant. 2 Na (s) Cl2 (g) 2 K (s) Br2 (l) 2 NaCl (s) 2 KBr (s) La chimie cause parfois des surprises. Les oxydes des métaux du groupe 1A (M2O) sont connus, mais ne constituent pas les produits principaux de la réaction entre les alcalins et l’oxygène. Le produit majoritaire formé lors de la réaction entre le sodium et l’oxygène est le peroxyde Na2O2, tandis que le potassium donne principalement le superoxyde KO2. 2 Na (s) O2 (g) K (s) O2 (g) Na2O2 (s) KO2 (s) 2. La pression osmotique et l’électrolyse seront étudiées dans le prochain cours de chimie : Chimie des solutions. © 2005 Groupe Beauchemin, éditeur ltée 14 Introduction à la chimie des éléments des groupes représentatifs Cl2 (g) Évacuation du chlore Alimentation en NaCl Na (l) Évacuation de Na Grille de fer Cathode (–) Anode (+) Figure 6 La production de sodium par électrolyse (procédé Downs). La cathode cylindrique en fer est séparée de l’anode en graphite par une grille de fer. À la température de l’électrolyse, voisinant les 600 °C, le sodium produit est liquide et flotte : on le siphonne régulièrement. Le chlore produit à l’anode est évacué par l’intermédiaire d’un cône inversé surplombant la cuve. Ces deux composés sont ioniques, les cations métalliques étant associés aux anions peroxyde (O22–) ou superoxyde (O2–). Ce ne sont pas juste des curiosités de laboratoire : ils servent comme générateurs d’oxygène dans des endroits confinés comme les sous-marins, les avions ou les véhicules spatiaux et dans des équipements d’urgence. 4 KO2 (s) 2 CO2 (g) 2 K2CO3 (s) 3 O2 (g) 3.2 Les composés importants du sodium ▲ L’électrolyse d’une solution aqueuse concentrée de chlorure de sodium (saumure) constitue le point de départ d’une des plus grandes branches de la chimie industrielle mondiale, puisqu’elle conduit à trois produits importants : le chlore, l’hydroxyde de sodium et l’hydrogène. Un appareil de respiration en circuit fermé régénère l’oxygène inhalé. La réaction du dioxyde de carbone ou de la vapeur d’eau expirés avec, par exemple, le superoxyde de potassium (KO2) conduit à un dégagement d’oxygène. Comme la vitesse de la réaction chimique est déterminée par la quantité de dioxyde de carbone ou d’eau expirés, le taux de production d’oxygène est automatiquement régulé. Après chaque expiration, l’appareil fournit un volume d’oxygène plus élevé que ne le requiert l’utilisateur. Courtoisie de Mine Safety Appliances Company © 2005 Groupe Beauchemin, éditeur ltée 15 4 Le calcium et le magnésium, deux métaux alcalino-terreux Électrolyse 2 NaCl (aq) 2 H2O (l) Cl2 (g) 2 NaOH (aq) H2 (g) Aux États-Unis seulement, il se produit annuellement plus de 10 millions de tonnes de NaOH et de Cl2. Le carbonate de sodium (Na2CO3), autrefois appelé la soude, est encore largement fabriqué à partir du procédé Solvay. On met en présence de l’ammoniac et du dioxyde de carbone dans une solution saturée de chlorure de sodium. La réaction suivante se produit. NH3 (aq) CO2 (aq) NaCl (aq) H2O (l) NH4Cl (aq) NaHCO3 (s) On sépare et on chauffe l’hydrogénocarbonate de sodium pour obtenir le carbonate. 2 NaHCO3 (s) Na2CO3 (s) H2O (g) CO2 (g) On produit quelque 100 millions de tonnes de carbonate de sodium par année. La moitié environ est utilisée dans la fabrication du verre. 4 LE CALCIUM ET LE MAGNÉSIUM, DEUX MÉTAUX ALCALINO-TERREUX Le calcium est en masse le cinquième élément constituant l’écorce terrestre et le magnésium, le septième. Comme les alcalins, ils sont très réactifs et de ce fait ne se trouvent que sous forme de composés à l’état naturel. Contrairement aux alcalins, beaucoup de leurs composés sont très peu solubles dans l’eau et se retrouvent ainsi dans de nombreux minéraux (figure 7), parmi lesquels figurent en bonne place les calcaires ou pierres à chaux (calcite, craie, marbre : CaCO3), le gypse (CaSO42 H2O), la fluorite ou spathfluor (CaF2), la magnésite (MgCO3), le talc ou pierre à savon (3 MgO4 SiO2H2O), l’amiante (3 MgO4 SiO22 H2O) et la dolomite (MgCO3CaCO3). Le calcaire, une roche sédimentaire, est largement répandu à la surface de la Terre. Il est formé des restes fossilisés de la vie marine. Le marbre et le spath d’Islande, qui forme de très beaux cristaux transparents, sont d’autres formes cristallines du carbonate de calcium. Pierre calcaire (CaCO3) Gypse (CaSO42 H2O) Fluorite (CaF2) Trois minéraux contenant du calcium. Charles D. Winters Le spath d’Islande. Ce minéral, une des nombreuses formes cristallines du carbonate de calcium, est biréfringent : la double réfraction de la lumière crée une image double. Charles D. Winters Les falaises du Grand Canyon en Arizona, États-Unis, sont largement constituées de calcaire ou de dolomite [carbonate double de calcium et de magnésium (CaMg(CO3)2]. James Cowlin/Image Enterprises/Phoenix, AZ Figure 7 Quelques minéraux contenant du calcium ou du magnésium. © 2005 Groupe Beauchemin, éditeur ltée 16 Introduction à la chimie des éléments des groupes représentatifs Le calcium et le magnésium sont des métaux blanc argenté, qui possèdent des points de fusion passablement élevés : 842 °C et 650 °C respectivement. Leurs propriétés chimiques présentent peu de surprises. Ils sont oxydés par une grande variété de substances en formant des composés ioniques contenant les ions M2. Ils se combinent, par exemple, avec les halogènes pour donner MX2, avec l’oxygène ou avec le soufre pour former MO ou MS, avec l’eau pour donner de l’hydrogène et l’hydroxyde métallique M(OH)2 (figure 8). 4.1 La métallurgie du magnésium En 1997, le Canada se classait au deuxième rang mondial pour la production de magnésium de première fusion, derrière les États-Unis. Il s’en consomme annuellement dans le monde environ 400 000 tonnes. Il est utilisé principalement dans des alliages légers à cause de sa faible masse volumique (1,74 g/cm3) : la fabrication d’alliage avec l’aluminium accapare environ 40 % de sa production. Fait étrange, les minéraux contenant du magnésium ne constituent pas la matière première principale de cet élément. Il est plutôt extrait de l’eau de mer, où sa concentration peut atteindre 0,05 mol/L (figure 9). Figure 8 La réaction à chaud du calcium avec l’eau. Des bulles d’hydrogène s’échappent de la surface des morceaux de calcium. Le calcium cristallise dans le système hexagonal compact. Charles D. Winters Coquillages CaCO3 Eau de mer Eau de mer Fours à chaux CaO + CO2 CaCO3 CaO + H2O Ca(OH)2 MgCl2 + Ca(OH)2 Filtration Mg(OH)2 + CaCl2 Décantation Filtration Mg(OH)2 Évaporation Mg(OH)2 + 2 HCl MgCl2 + 2 H2O HCl Unité de production de HCl MgCl2 Séchage Électrolyse MgCl2 Mg + Cl2 Cl2 (g) Mg Figure 9 Procédé d’extraction du magnésium à partir de l’eau de mer. 4.2 Les composés du calcium et leurs applications Le fluorure, le phosphate et le carbonate de calcium figurent parmi les minéraux les plus usuels de cet élément. La fluorite (CaF2) et la fluorapatite (CaF23 Ca3(PO4)2) constituent d’importantes sources commerciales de fluor. La fabrication de l’acide fluorhydrique par action de l’acide sulfurique concentré sur la fluorite constitue la deuxième application en importance de ce minéral, après la sidérurgie. CaF2 (s) H2SO4 (l) © 2005 Groupe Beauchemin, éditeur ltée 2 HF (g) CaSO4 (s) 17 4 Le calcium et le magnésium, deux métaux alcalino-terreux L’acide fluorhydrique intervient dans la production de la cryolithe (Na3AlF6), un matériau utilisé dans la fabrication de l’aluminium (voir la section 5, page 18), des fluorocarbones tels que le tétrafluoroéthylène (F2C CF2) précurseur du téflon. Plus de 100 millions de tonnes d’apatites (CaX23 Ca3(PO4)2), dans lesquelles X F, Cl ou OH, sont extraites du sol annuellement. Une très grande quantité de ces minéraux est convertie par l’acide sulfurique en acide phosphorique, un produit de base entrant dans la fabrication de nombreux produits usuels (engrais, détergents, levure artificielle minérale, produits alimentaires, etc.). CaF23 Ca3(PO4)2 (s) 10 H2SO4 (aq) 10 CaSO4 (s) 6 H3PO4 (aq) 2 HF (g) Le carbonate de calcium et l’oxyde de calcium, CaO ou chaux vive, présentent un intérêt spécial. La décomposition thermique du carbonate en oxyde est une des réactions chimiques connues les plus anciennes. Avec une production annuelle d’environ 20 millions de tonnes, la chaux vive fait partie des 10 matériaux industriels les plus importants au monde, quantitativement parlant. Le mortier est un mélange d’une part de chaux vive et de trois parts de sable environ, auquel on a ajouté de l’eau pour former une pâte plus ou moins épaisse. L’eau réagit avec la chaux vive pour donner de la chaux éteinte [hydroxyde de calcium (Ca(OH)2)]. Le mortier déposé entre les pierres ou les briques absorbe lentement le CO2 de l’air et la chaux éteinte se convertit en carbonate de calcium, qui lie entre eux les grains de sable. Ca(OH)2 (s) CO2 (g) ▲ Les apatites ont pour formule générale CaX23 Ca3(PO4)2 dans laquelle X F ou Cl, ou OH. Le cristal d’apatite de cette photographie est emprisonné dans une matrice d’un autre minéral. Charles D. Winters CaCO3 (s) H2O (l) L’eau « dure » contient des ions en solution, plus particulièrement Ca2 et Mg2. Ces ions proviennent surtout de la réaction du dioxyde de carbone dissous avec les pierres calcaires. CaCO3 (s) CO2 (aq) H2O (l) Ca2 (aq) 2 HCO3– (aq) Cette réaction peut être inversée. La solubilité du dioxyde de carbone dans l’eau diminue avec une augmentation de la température : son élimination sous l’effet de la chaleur fait déplacer l’équilibre vers la gauche et la précipitation du carbonate de calcium peut avoir lieu. Si cette réaction se produit dans un système de chauffage à eau chaude ou dans une usine de production de vapeur d’eau, le carbonate de calcium se dépose sur les parois internes des tuyaux et peut à la longue les obstruer complètement. ▲ ▲ Les dépôts calcaires. Le carbonate La chimie des grottes. L’eau chargée de CO2 atmosphérique s’infiltre à travers des couches calcaires sédimentaires et s’enrichit en ions Ca2 et HCO3–. Cette eau parvenue dans une caverne souterraine perd une partie de son dioxyde de carbone, et le carbonate de calcium précipité forme les stalactites et les stalagmites. Arthur N. Palmer de calcium déposé par de l’eau chaude dure (eau qui contient surtout des ions Ca2 et Mg2) bloque presque entièrement ce tuyau. Sheila Terry/Science Photo Library/Photo Researchers © 2005 Groupe Beauchemin, éditeur ltée 18 Introduction à la chimie des éléments des groupes représentatifs Les alcalino-terreux et la biochimie L’énergie nécessaire au maintien de la vie des plantes et des animaux est fournie par la réaction d’oxydation d’un sucre, le glucose (C6H12O6), par l’oxygène. Les plantes sont cependant exceptionnelles, car elles synthétisent elles-mêmes le glucose à partir du dioxyde de carbone et de l’eau, la lumière solaire fournissant l’énergie nécessaire à cette réaction. Le processus est amorcé par la chlorophylle, une très grosse molécule organique contenant un atome de magnésium. lium sont cancérigènes et les sels solubles de baryum se comportent comme des poisons. Mais alors, comment peut-on vous demander d’ingurgiter un verre de « cocktail baryté » afin d’examiner votre gros intestin ? Il n’y a en réalité aucun problème, car cette suspension laiteuse contient du sulfate de baryum très insoluble. Le sulfate de baryum absorbe les rayons X, ce qui permet de suivre son parcours dans vos organes à l’aide de photographies sensibles à ces rayons. L’hydroxyapatite (Ca(OH) 2 3 Ca 3 (PO 4 ) 2 ou Ca5(PO4)3(OH)) est le constituant principal de l’émail des dents. Des caries peuvent se former quand des acides attaquent le revêtement légèrement basique d’apatite. Ca5(PO4)3(OH) (s) 4 H (aq) 5 Ca2 (aq) 3 HPO42– (aq) H2O (l) On peut minimiser cet effet sur les dents en remplaçant l’hydroxyapatite par la fluorapatite, qui résiste mieux aux attaques acides. Les ions Na, K, Mg2 et Ca2 participent aux fonctions régulatrices du corps humain. Ces deux ions alcalino-terreux sont indispensables aux systèmes vivants, alors que les autres appartenant au même groupe 2A (2) sont toxiques. Les composés du béryl- Ca5(PO4)3(OH) (s) F – (aq) Ca5(PO4)3F (s) OH– (aq) Pour ce faire, on ajoute aux pâtes dentifrices du fluorure de sodium ou du monofluorophosphate de sodium (Na2PO3F). 5 L’ALUMINIUM ▲ Plus de 50 tonnes d’aluminium entrent dans la fabrication d’un biréacteur destiné au transport de passagers. Courtoisie d’Air Canada © 2005 Groupe Beauchemin, éditeur ltée L’aluminium est en masse le troisième élément de la croûte terrestre (8,1 %). Son faible coût et les excellentes caractéristiques de ses alliages (masse volumique basse, solidité, fabrication relativement aisée et sécuritaire, résistance à la corrosion, etc.) ont contribué au développement de ses applications. Les feuilles d’emballage très minces, les canettes et les pièces utilisées dans l’aviation viennent tout de suite à l’esprit quand on parle d’aluminium. L’aluminium pur est un métal mou et peu résistant, qui perd plus rapidement de sa solidité dès 300 °C. Aussi, pour améliorer ses propriétés, on l’utilise le plus souvent sous forme d’alliages à faible teneur en d’autres métaux. Un alliage typique contient environ 4 % de cuivre et de petites quantités de silicium, de magnésium et de manganèse. L’aluminium, un très bon réducteur, est facilement oxydable. On pourrait donc s’attendre à ce qu’il subisse fortement les effets de la corrosion. Il n’en est rien dans les faits : sa résistance est due à la formation superficielle d’une couche mince, dure, adhérente et quasi transparente d’oxyde d’aluminium (Al2O3) qui empêche une oxydation ultérieure en profondeur. Ce film égratigné a la propriété de se reformer rapidement, de s’autoréparer. 19 5 L’aluminium 5.1 La métallurgie de l’aluminium L’aluminium est obtenu industriellement par électrolyse de la bauxite, un procédé mis au point simultanément, mais de façon indépendante, en 1886, par deux hommes nés la même année (1863) et décédés la même année (1914), le Français Paul Héroult et l’Américain Charles Martin Hall : électrolyse de l’oxyde d’aluminium, ou alumine, dissous dans un bain de cryolithe en fusion (Na3AlF6) pour le premier, électrolyse à l’état fondu d’un mélange de cryolithe, de fluorure d’aluminium et de spathfluor ou fluorite (CaF2) pour le second (figure 10). + Croûte solide d’électrolyte Électrolyte Anode de graphite Revêtement de carbone Al2O3 en solution dans Na3AlF6(l) Aluminium en fusion Cathode d’acier(–) Histoire et découvertes Charles Martin Hall (1863-1914) À l’âge de 20 ans, Charles Martin Hall réussit pour la première fois à obtenir de l’aluminium métallique par électrolyse de ses sels à l’état fondu. Il travaillait alors dans un hangar de bois situé derrière la maison familiale à Oberlin en Ohio, États-Unis. Le brevet de fabrication fut déposé dans son pays le 9 juillet 1886. La commercialisation du procédé fut difficile, mais Hall connut néanmoins le succès en créant, en 1907, l’Aluminium Corporation of America, la future multinationale ALCOA. « Oesper Collection » dans The History of Chemistry/Université de Cincinnati Figure 10 La production industrielle de l’aluminium par électrolyse. Le bain électrolytique, mélange ◆ Le recyclage de l’aluminium de bauxite purifiée (Al2O3) et de cryolithe (Na3AlF6), fond à une température nettement plus basse que celle de l’alumine seule. La réduction des ions Al3 à la cathode de carbone produit de l’aluminium liquide à la température du bain (environ 980 °C). De l’oxygène se dégage aux anodes de graphite et se combine lentement avec le carbone en donnant du CO2 : les électrodes se détruisent et il faut les remplacer. Les coûts énergétiques dans la métallurgie de l’aluminium de première fusion sont très élevés. Aussi, le recyclage des canettes et des objets à base d’aluminium prend une place de plus en plus importante, car il ne nécessite que de 5 à 10 % de l’énergie nécessaire pour produire de l’aluminium nouveau à partir du minerai. À l’état naturel, l’aluminium se présente sous forme d’aluminosilicates, des minéraux comme l’argile à base d’aluminium, de silicium et d’oxygène. Exposés aux intempéries, ils finissent par se désagréger en diverses formes d’oxydes d’aluminium plus ou moins hydratés (Al2O3x H2O) appelés les bauxites. L’oxyde d’aluminium, au point de fusion supérieur à 2000 °C, est mélangé à la cryolithe (Na3AlF6) en fusion pour former un bain liquide dont la température se situe aux environs de 980 °C 3. L’électrolyse est menée dans une cuve métallique recouverte de carbone qui joue le rôle de cathode, l’anode étant en graphite. L’aluminium formé se dépose à l’état liquide dans le fond de la cuve, d’où il est siphonné régulièrement. 5.2 Les composés de l’aluminium L’aluminium se dissout dans l’acide chlorhydrique, mais pas dans l’acide nitrique. Celui-ci oxyde rapidement l’aluminium en surface et le film d’oxyde (Al2O3) formé le protège d’une attaque ultérieure. Ainsi, l’acide nitrique peut être expédié dans des réservoirs d’aluminium. L’ajout à une solution d’ions Al3 (aq) d’ions OH– (aq) provoque la précipitation de l’hydroxyde d’aluminium (Al(OH)3), dont la déshydratation conduit à l’oxyde Al2O3. 2 Al(OH)3 Al2O3 (s) 3 H2O (g) 3. L’abaissement du point de fusion d’un mélange sera étudié dans le prochain cours de chimie : Chimie des solutions. ▲ L’aluminium ne réagit pas avec l’acide nitrique. L’acide nitrique, un oxydant énergique, réagit vivement avec le cuivre (becher de gauche), mais pas avec l’aluminium (becher de droite). Charles D. Winters © 2005 Groupe Beauchemin, éditeur ltée 20 Histoire et découvertes Paul Héroult (1863-1914) Paul Héroult s’intéresse fortement à l’aluminium depuis la lecture, à l’âge de 15 ans, du livre d’Henri Sainte-Claire Deville, De l’aluminium, ses propriétés, sa fabrication et ses applications. Après une année d’études au cours préparatoire de l’École des Mines de Paris (18821883), il se consacre à temps plein à ses recherches sur l’aluminium. Au bout de trois années d’efforts assidus, Héroult et deux anciens camarades de l’École des Mines isolent finalement de l’aluminium liquide par électrolyse de l’alumine dissoute dans un bain de cryolithe en fusion. Le brevet est déposé en France le 23 avril 1886. Héroult a alors 23 ans. Après le démarrage d’une première usine en Suisse, Héroult se rend, en 1887, aux États-Unis pour y déposer son brevet. Il apprend alors que Charles Martin Hall a breveté le 9 juillet 1886 un procédé de fabrication de l’aluminium très semblable au sien. Héroult, se réclamant de l’antériorité de son brevet, intente un procès et le perd, la loi américaine n’admettant pas les témoignages uniquement verbaux. Après avoir été opposés lors du procès, les deux inventeurs se lient d’amitié, et le procédé qu’ils ont mis au point séparément s’appelle maintenant HallHéroult. Introduction à la chimie des éléments des groupes représentatifs L’oxyde est pratiquement insoluble dans l’eau et résiste assez bien à toute attaque chimique. Sous forme cristalline, il est connu sous le nom de corindon. Ce matériau très dur est utilisé comme abrasif dans les meules, le papier de verre ou papier sablé et dans les pâtes dentifrices. Certains corindons impurs sont très recherchés en tant que… pierres précieuses. Les rubis sont des cristaux de corindon contaminés par une petite quantité d’ions Cr3, qui remplacent quelques ions Al3 dans le réseau cristallin. La substitution d’ions aluminium par des ions Fe2 et Ti4 donne des saphirs de différentes couleurs à l’exception du rouge, la couleur bleue étant la plus appréciée (figure 11). Figure 11 Les saphirs et les rubis. Ces pierres précieuses sont constituées de cristaux de corindon (Al2O3), dans lesquels des ions métalliques tels que Cr3, Fe2 et Ti4 prennent la place de quelques ions Al3. Photographie du haut : L’Étoile d’Asie, un saphir bleu bleuet de 330 carats (66 g). Photographie du centre : quelques saphirs. Photographie du bas : cristaux de corindon bruts. Chip Clark/Smithsonian Museum of Natural History 6 LE SILICIUM Le silicium est, après l’oxygène, l’élément le plus abondant de la croûte terrestre. Il n’est donc pas surprenant que vous soyez entourés de matériaux qui en dérivent : briques, poteries, porcelaine, lubrifiants, agents de scellage, puces d’ordinateurs, piles solaires, etc. N’oubliez pas que les propriétés de semi-conduction du silicium ont été à l’origine de la révolution informatique. 6.1 La préparation du silicium On fabrique industriellement le silicium à partir de sable quartzeux (SiO2) que l’on chauffe dans des fours électriques jusqu’à 3000 °C en présence de coke purifié. SiO2 (s) 2 C Si (l) 2 CO (g) Le silicium fondu extrait du fond du four donne en se refroidissant un solide bleu gris brillant d’une pureté de 96 à 99 % environ. Comme on a besoin de silicium très pur pour des applications électroniques, il est nécessaire de lui faire subir une série de traitements physicochimiques. Dans un des procédés utilisés actuellement, on le fait tout d’abord réagir avec le chlore pour le transformer en tétrachlorure de silicium, un composé qui se présente à l’état liquide dans les conditions ordinaires (téb 57,6 °C). Si (s) 2 Cl2 (g) © 2005 Groupe Beauchemin, éditeur ltée SiCl4 (l) 21 6 Le silicium Celui-ci est purifié par distillation répétée et réduit en silicium par le magnésium. SiCl4 (g) 2 Mg (s) 2 MgCl2 (s) Si (s) Le chlorure de magnésium est éliminé par lavage à l’eau. Le silicium est ensuite refondu et coulé en lingots qui subissent une autre purification par fusion de zone. Dans cette technique, une mince bande située à l’extrémité d’un lingot de silicium est fondue à l’aide d’un dispositif spécial. La source de chaleur se déplace ensuite lentement vers l’autre extrémité : les impuretés ont tendance à rester dans la zone fondue, laissant derrière elles du silicium d’une très grande pureté (figure 12). Silicium impur Anneau chauffant se déplaçant vers le haut. Silicium fondu 6.2 Le dioxyde de silicium Le dioxyde de silicium (SiO2), communément appelé la silice, est présent dans de nombreuses roches, comme le granit, le grès et le sable. Des impuretés dans le quartz, forme cristalline de la silice, lui confèrent de très belles couleurs: ces pierres, les améthystes en particulier, sont très appréciées en joaillerie (figure 13). Silicium pur Figure 12 La purification du silicium par fusion de zone. Améthyste Citrine Quartz a) Le quartz pur est incolore. La présence d’impuretés lui confère différentes colorations : des traces de l’élément fer donnent à la citrine, quartz jaune, une couleur allant du jaune au brun, à l’améthyste, quartz violet, une couleur violette à pourpre. b) Le quartz est formé d’un réseau cristallin d’atomes de silicium liés par covalence à quatre atomes d’oxygène, chacun de ceux-ci étant lié à un autre atome de silicium. La géométrie autour du silicium est tétraédrique. Figure 13 Le quartz. Bullen Ultrasonic, Eaton, OH Les oxydes des deux premiers éléments du groupe 4A (14), SiO2 et CO2 , devraient avoir des propriétés assez semblables. En fait, il n’en est rien : SiO2 est un solide au point de fusion très élevé, le quartz fond à 1610 °C, alors que CO2 est un gaz dans les mêmes conditions ordinaires. Cette très grande disparité s’explique par leurs structures moléculaires extrêmement différentes. CO2 est un composé moléculaire, l’atome de carbone étant lié doublement à chacun des atomes d’oxygène. Par contre, SiO2 est un solide covalent privilégiant quatre liaisons simples Si O plutôt que deux liaisons doubles Si O moins favorables d’un point de vue énergétique. Ce contraste entre CO2 et SiO2 met un comportement plus général en évidence : les liaisons multiples que l’on rencontre souvent chez les éléments de la deuxième période sont très rares dans les périodes subséquentes. Ainsi, les liaisons multiples sont courantes avec le carbone, mais très rares avec le silicium. La silice résiste à l’attaque des acides à l’exception de HF, avec lequel elle réagit pour former SiF4 et H2O. SiO2 (s) 4 HF (l) SiF4 (g) 2 H2O (l) © 2005 Groupe Beauchemin, éditeur ltée 22 Introduction à la chimie des éléments des groupes représentatifs Elle se dissout lentement dans NaOH ou Na2CO3 à l’état fondu en réagissant pour donner du silicate de sodium et du dioxyde de carbone. SiO2 (s) 2 Na2CO3 (l) ▲ Un sachet de gel de silice. Le gel de silice a de nombreuses applications : maintien d’une atmosphère sèche lors du stockage de certains composants électroniques, filtrage de la bière, litières d’animaux domestiques, etc. Na4SiO4 (s) 2 CO2 (g) Après refroidissement, on injecte de l’eau sous pression. Une partie du mélange solide se dissout et l’on obtient une solution aqueuse de silicate de sodium. Après filtration pour éliminer le sable résiduel et le verre, on évapore l’eau et on recueille le silicate de sodium à l’état solide. Il est surtout utilisé par l’industrie des détergents, essentiellement à cause du pouvoir tampon4 de ses solutions aqueuses (maintien de l’acidité). Un traitement à l’acide du silicate de sodium fait apparaître un précipité gélatineux de SiO2 appelé la silice gélatineuse ou le gel de silice. Ce gel, lavé puis séché, est un matériau très poreux aux usages multiples. Cet agent desséchant peut absorber jusqu’à 400 mg d’eau par gramme, soit 40 % de sa masse. Des petits sachets de gel de silice sont souvent ajoutés dans les emballages de nombreux produits afin d’en améliorer les conditions de stockage. On y incorpore souvent le chlorure de cobalt (II) et d’ammonium ((NH4)2CoCl4), qui agit comme détecteur d’humidité: ce sel anhydre est bleu et sa couleur vire au rose lorsqu’il est hydraté. Charles D. Winters 6.3 Les silicates Les silicates constituent un monde à eux seuls. Tous constitués d’unités tétraédriques, ils ont cependant des propriétés différentes dépendant des liens qui les unissent. Les silicates les plus simples, les orthosilicates, sont formés d’anions SiO44–. Leurs charges sont neutralisées par quatre cations M, par deux cations M2 ou par une combinaison des deux. L’orthosilicate de calcium (Ca2SiO4) entre dans la composition du ciment Portland. L’olivine, présente en quantités importantes dans le manteau terrestre, contient des ions Mg2, Fe2 et Mn2, les ions fer (II) lui conférant sa couleur olive caractéristique. Les pyroxènes sont constitués de chaînes de tétraèdres SiO4 liés entre eux par un atome d’oxygène. ▲ Les argiles. Un feuillet d’unités SiO4 tétraédriques lié à une strate d’unités AlO6 octaédriques constitue la base de la structure de beaucoup d’argiles, dont fait partie le kaolin. Charles D. Winters © 2005 Groupe Beauchemin, éditeur ltée Quand deux chaînes se lient en partageant un atome d’oxygène, on obtient une amphibole, catégorie de minéraux dont font partie certains types d’amiantes. Ces chaînes liées entre elles rendent l’amiante fibreux. La liaison de nombreuses chaînes de silicates peut aboutir à des feuillets d’unités SiO4 tétraédriques (figure 14), qui forment la structure de base de minéraux figurant parmi les plus importants de la Terre, plus particulièrement les argiles minérales, dont fait partie le kaolin servant à fabriquer la porcelaine, les micas et l’amiante chrysotile. La structure feuilletée est la caractéristique principale du mica, qui se présente généralement comme les feuilles reliées d’un livre. Il est surtout utilisé comme vitres dans les hublots de fours et comme isolant thermique ; il entre aussi dans la composition des peintures dites métallisées, dont l’extrême brillance est due à la réflexion de la lumière par de fines particules de mica. 4. Les solutions tampons seront étudiées dans le prochain cours de chimie : Chimie des solutions. 6 Le silicium 23 Figure 14 Le mica, un feuilleté de silicates. La structure feuilletée du mica, à clivage facile, explique son apparence. Comme dans tous les pyroxènes, chaque atome de silicium est lié à quatre atomes d’oxygène, mais dans le mica les atomes de silicium forment un cycle à six côtés, chaque côté accueillant un atome d’oxygène ou, si l’on veut, un cycle à 12 côtés, les sommets occupés en alternance par le silicium et l’oxygène. Le rapport nombre de silicium/nombre d’oxygène est 1/2,5. Charles D. Winters Le mica, une grande variété d’argiles et l’amiante sont en réalité des aluminosilicates, substances contenant à la fois de l’aluminium et du silicium. Dans le kaolin par exemple, les feuillets d’unités tétraédriques SiO4 sont liées à des feuillets d’unités AlO6 octaédriques. En outre, des atomes de silicium peuvent être remplacés par des atomes d’aluminium : dans ce cas, comme on troque un atome de Si dans un état d’oxydation de +4 par un atome d’aluminium chargé 3+, la nature équilibre les charges en intégrant au réseau des ions tels que Na ou Mg2. Cela fait qu’on utilise l’argile à des fins multiples et intéressantes, en médecine par exemple (figure 15 a). Les feldspaths, qui composent environ 60 % de la croûte terrestre, et les zéolites sont aussi des aluminosilicates (figure 15 b, c et d). Les deux types sont composés d’unités SiO4 tétraédriques, dans lesquelles l’aluminium remplace parfois le silicium, les charges étant équilibrées par des ions alcalins ou alcalinoterreux. Feldspaths et zéolites se distinguent du mica et des argiles par les cavités et les tunnels de forme très régulière présentés par leur structure. Le diamètre de ces espaces varie de 300 à 1000 pm, ce qui fait que de petites molécules comme celles de l’eau peuvent facilement s’y loger. On utilise par conséquent des zéolites a) Des remèdes pour estomacs dérangés. Le Kaopectate contient du kaolin, une sorte d’argile. Les morceaux blanc cassé achetés dans un marché du Ghana sont faits d’argile: on les ingurgite pour soulager les brûlures d’estomac, une pratique largement répandue dans le monde entier. b) La structure des zéolites. On représente souvent les zéolites par des dessins comme celui ci-dessus. Les atomes Si, Al et O forment des assemblages polyédriques, dont les côtés sont constitués par les suites Si-O-Si, Al-O-Al ou Si-O-Al. Les cavités et les tunnels présents dans le réseau peuvent sélectivement capter de petites molécules ou des ions, ou agir comme sites catalytiques. c) L’apophyllite. Une zéolite cristalline. d) Les produits domestiques destinés à éliminer de l’air les molécules à l’origine des odeurs contiennent souvent des zéolites. Figure 15 Les aluminosilicates. a) L’argile. b), c) et d) Les zéolites. © 2005 Groupe Beauchemin, éditeur ltée 24 Introduction à la chimie des éléments des groupes représentatifs comme agent de dessiccation pouvant absorber l’humidité de l’air ou l’eau présente à l’état de traces dans les solvants organiques. De petites quantités de zéolites sont parfois introduites entre les vitres des fenêtres à double ou triple vitrage pour maintenir sec l’air ou le gaz emprisonné. 6.4 Les polymères à base de silicium : les silicones La réaction du silicium avec le chlorométhane (CH3Cl), à 300 °C et en présence d’un catalyseur, cuivre pulvérulent, donne comme produit majoritaire le dichlorodiméthylsilane ((CH3)2SiCl2). Si (s) 2 CH3Cl (CH3)2SiCl2 (l) Les dérivés chlorés des éléments du groupe 4A autres que le carbone s’hydrolysent rapidement (CH3)2SiCl2 2 H2O (CH3)2Si(OH)2 2 HCl et le composé formé polymérise en éliminant des molécules d’eau. La pollution par le plomb : rien de neuf sous le soleil ! Connu depuis des temps immémoriaux, le plomb, élément de la sixième période du groupe 4A (14), est toujours en vogue dans le monde industriel moderne où son usage le classe en cinquième position parmi les métaux, derrière le fer, le cuivre, l’aluminium et le zinc. Le plomb et ses composés sont surtout utilisés dans les accumulateurs, les pigments, les munitions, les soudures, la plomberie et les roulements à billes. Son sulfure (PbS), connu sous le nom de galène, est sa principale source. Le plomb et ses composés sont des poisons qui s’accumulent dans l’organisme et qui affectent particulièrement les enfants. Une concentration de plomb dans le sang de 50 g/kg fait monter la pression sanguine ; l’intelligence est affectée à partir de 100 g/kg et des concentrations supérieures à environ 800 g/kg peuvent provoquer le coma et entraîner la mort. © 2005 Groupe Beauchemin, éditeur ltée ▲ Une batterie d’accumulateurs au plomb. François Desaulniers Le plomb est souvent pointé du doigt comme l’une des causes de la chute de l’Empire romain. Les quelque 80 000 tonnes produites annuellement à cette époque servaient à de multiples usages. Les Romains utilisaient en particulier des canalisations et des marmites en plomb pour acheminer l’eau et faire la cuisine. Or, comme beaucoup d’aliments sont acides et que le plomb réagit avec les acides, lentement, mais inexorablement, il est fort probable que cet élément se soit retrouvé dans la nourriture et que les Romains aient été victimes du saturnisme. Récemment, une carotte de glace longue de 3000 m forée dans la calotte glaciaire du Groenland a fourni aux scientifiques des preuves que l’extraction et le traitement du plomb sur une vaste échelle par les Romains ont pollué l’environnement sur de très grandes distances. Comme il est possible de dater avec précision les différentes sections de la carotte, on a retracé l’histoire de l’atmosphère depuis 9000 ans. Parmi les éléments que l’on a retrouvés à l’état de traces figurait le plomb. Comme le rapport isotopique d’un échantillon, comme 208Pb/206Pb, dépend de sa source, on déduit de ces mesures que les résidus contenus dans les segments de calotte polaire datant de 300 av. J.-C. jusqu’à 600 apr. J.-C. provenaient des mines exploitées par les Romains dans le sud-ouest de l’Espagne. Le plomb polluait déjà l’atmosphère il y a 2000 ans ! 25 7 L’azote et le phosphore n(CH3)2Si(OH)2 CH3 [Si-O]n n H2O CH3 Le produit résultant, le polydiméthylsiloxane, est un polymère, c’est-à-dire une molécule géante formée de l’association de plus petites molécules appelées dans ce cas le monomère. Il fait partie de la grande famille des polymères qu’on appelle les silicones. Les silicones se présentent sous forme d’huiles, de graisses, de résines ou d’élastomères, caoutchouc synthétique. Il se produit dans le monde environ trois millions de tonnes de silicones par année. Ils servent à divers usages : lubrifiants, étiquettes autocollantes, fards à lèvres, lotions de bronzage, cires à carrosseries, agents de calfeutrage, etc. ▲ Mine de phosphates au Maroc. Les phosphates sont utilisés comme engrais et comme matière première dans la fabrication de l’acide phosphorique. William Felger/Grant Heilman Photography 7 L’AZOTE ET LE PHOSPHORE L’azote se présente essentiellement sous la forme gazeuse N2 : il constitue 75,5 % de la masse de l’atmosphère ou 78,1 % de son volume. Par contre, le phosphore qui appartient au même groupe 5A (15) se retrouve dans des composés solides de la croûte terrestre. On en dénombre plus de 200. Ils contiennent tous l’ion phosphate tétraédrique (PO43–) ou un dérivé de cet ion. Les apatites sont de loin la classe de minéraux à base de phosphates la plus importante (voir la section 4.2, page 16). L’azote et ses composés, notamment l’ammoniac et l’acide nitrique, jouent un rôle économique important. L’acide phosphorique, en particulier à la base de l’industrie des engrais phosphatés, est un produit chimique intermédiaire de premier plan. Ces deux éléments sont présents dans tous les organismes vivants. Le phosphore fait partie des acides nucléiques et des phospholipides, l’azote des protéines et des acides nucléiques (voir l’encadré Pour en savoir +... La découverte et la première préparation du phosphore, page 26). 7.1 Les propriétés de l’azote et du phosphore L’azote est un gaz incolore qui se liquéfie à - 196 °C. Son énergie de liaison particulièrement élevée (945 kJ/mol), due à la présence d’une triple liaison, et son absence de moment dipolaire expliquent sa caractéristique la plus remarquable : son peu de réactivité. Malgré tout, en présence d’un catalyseur, à haute pression (de 8000 à 11 000 kPa) et à une température voisine de 450 °C, il réagit avec l’hydrogène pour former de l’ammoniac : N2 (g) 3 H2 (g) 2 NH3 (g) et l’on arrive à former des nitrures contenant l’ion N3– avec des métaux fortement réducteurs. 3 Mg (s) N2 (g) Mg3N2 (s) Sa faible réactivité fait qu’il remplace l’air quand on a besoin d’une atmosphère non oxydante pour l’emballage de la nourriture, le transport en vrac du vin, et la fabrication des câbles électriques et des fils de téléphone. À l’état liquide, il est largement utilisé pour congeler et conserver des échantillons biologiques comme le sang et le sperme, pour congeler à sec la nourriture et dans diverses applications nécessitant une température extrêmement basse. ▲ L’azote liquide. L’azote liquide permet de conserver pendant très longtemps des échantillons biologiques, comme les embryons ou la semence des humains et des animaux. Simon Fraser/MRC Unit, Newcastle General Hospital/Science Photo Library © 2005 Groupe Beauchemin, éditeur ltée 26 Introduction à la chimie des éléments des groupes représentatifs De nos jours, on prépare le phosphore en chauffant, dans un four électrique à une température voisine de 1400 °C, des phosphates métalliques avec du coke et du gravier, pourvoyeurs respectivement de carbone et de silice. 2 Ca3(PO4)2 (s) 10 C (s) 6 SiO2 (s) P4 (g) 6 CaSiO3 (s) 10 CO (g) Alors que deux atomes d’azote se lient triplement pour former sa molécule N2, le phosphore se présente sous la forme d’un tétraèdre (P4) : chaque atome, qui occupe un sommet, est lié par covalence simple aux trois autres. 7.2 Les composés de l’azote Bien que peu réactif, l’azote forme néanmoins une grande variété de composés inorganiques, dans lesquels son état d’oxydation varie de - 3 à +5 (figure 16). La découverte et la première préparation du phosphore Il avait rempli le petit four de charbon de bois et activait le soufflet jusqu’à ce que la cornue fut portée au rouge. Quelque chose d’étrange apparut soudainement. Un nuage luminescent remplissait le récipient et du bec de la cornue dégouttait un liquide brillant qui s’enflammait instantanément. dans une cornue. Au bout de quelques jours de ce traitement, le phosphore distillait de ce mélange. On le recueillait dans de l’eau (on sait maintenant que le carbone issu des composés organiques de l’urine servait d’agent réducteur des phosphates en phosphore). Le phosphore fut préparé de cette façon pendant plus de 100 ans. J. Emsley, The 13th Element, New York, John Wiley, 2000, p. 5. John Emsley commence l’histoire du phosphore, sa découverte et ses utilisations en imaginant ce qu’a pu observer l’alchimiste allemand Hennig Brandt dans son laboratoire durant cette belle journée de 1669. Brandt cherchait la pierre philosophale, cet Élixir de longue vie qui ennoblirait les substances ordinaires en les transmutant en or. Il menait des expériences avec de l’urine, source connue de produits chimiques depuis les Romains, et il n’est pas surprenant que le phosphore ait pu être extrait de cette « matière première ». Les êtres humains consomment sous forme de phosphates bien plus de phosphore qu’ils n’en ont besoin et l’excès est éliminé par l’urine. Il est néanmoins extraordinaire qu’il ait pu isoler cet élément. Selon un livre de chimie du XVIIIe siècle, on pouvait retirer quelque 30 g de phosphore à partir de 300 litres d’urine, par un procédé loin d’être simple. Une autre recette du XVIIIe siècle impliquait de 50 à 60 seaux pleins d’urine : « Laissez-la reposer... jusqu’à ce qu’elle se putréfie et qu’apparaissent des vers. » Le chimiste réduisait alors le tout en une pâte qu’il chauffait fortement © 2005 Groupe Beauchemin, éditeur ltée ▲ L’alchimiste à la recherche de la pierre philosophale découvre le phosphore. Tableau de J. Wright de Derby (1734-1797). Musée Derby et Galerie d’art, Derbyshire, Angleterre/Bridgeman Art Library 27 7 L’azote et le phosphore Les composés hydrogénés inorganiques de l’azote Ammoniac: -3 L’ammoniac est gazeux dans les conditions ordinaires. Il a une odeur piquante, se liquéfie à - 33 °C et à la pression de 100 kPa. Sa solution aqueuse, appelée l’ammoniaque, est basique. Hydrazine: -2 NH3 (aq) H2O (l) NH4 (aq) OH– (aq) Hydroxylamine: -1 L’ammoniac est un important produit industriel. La majeure partie de sa production est consommée dans la fabrication d’engrais azotés. Azote: 0 Les composés hydrogénés organiques de l’azote Oxyde de diazote: +1 On peut considérer les amines comme étant une molécule d’ammoniac (NH3) dans laquelle un, deux ou même trois atomes d’hydrogène ont été remplacés par des groupes alkyles R-, chaînes carbonées plus ou moins complexes : amine primaire (R-NH2), secondaire (R1R2NH), tertiaire (R1R2R3N) (tableau 6) ou par d’autres groupements. Monoxyde d’azote: +2 – Ion nitrite: +3 TABLEAU 6 Les amines Fonctions amine primaire Dioxyde d’azote: +4 Caractéristiques un groupe alkyle lié à l’azote Exemples Méthanamine (CH3NH2) ou méthylamine Acide nitrique: +5 Figure 16 Quelques composés inorganiques de l’azote. L’état d’oxydation de l’azote dans ses composés varie de -3 à +5. amine secondaire deux groupes alkyles liés à l’azote N-méthylméthanamine ou diméthylamine ((CH3)2NH) H2C H C CH HC HC trois groupes alkyles liés à l’azote N,N-diméthyl-méthanamine ou triméthylamine ((CH3)3N) CH2 C N CH CH3 N amine tertiaire CH2 Nicotine H+ H+ Ainsi, la structure de ces amines est similaire à celle de l’ammoniac : la géométrie autour de l’atome d’azote est trigonale pyramidale. Les oxydes d’azote Le nombre d’oxydes que l’azote peut former en fait un élément exceptionnel (voir le tableau 7, page 28 ). Le monoxyde de diazote (N2O) est un gaz non toxique, inodore, insipide, ayant pour atome central l’azote dans son état d’oxydation minimal chez les oxydes (+1). On l’appelle aussi le gaz hilarant à cause de ses effets physiologiques. C’est ◆ La nicotine On peut protoner les deux atomes d’azote présents dans la nicotine : c’est d’ailleurs sous cette forme qu’on la trouve normalement. On peut éliminer les protons en traitant la nicotine par une base telle que l’ammoniaque : la nicotine non protonée est plus toxique, mieux absorbée par la peau et les muqueuses, crée plus d’accoutumance que la nicotine protonée. © 2005 Groupe Beauchemin, éditeur ltée 28 Introduction à la chimie des éléments des groupes représentatifs TABLEAU 7 Quelques oxydes d’azote Formules Noms Structures N2O monoxyde de diazote N N États d’oxydation Description de l’azote O +1 gaz incolore (gaz hilarant) +2 gaz incolore paramagnétique (nombre impair d’électrons) +3 Solide bleuté (tfus - 100,7 °C), qui se dissocie en NO et NO2. +4 gaz brun roux, paramagnétique +4 Liquide incolore, qui se dissocie en NO2. +5 solide incolore Linéaire ▲ Le monoxyde de diazote. Ce gaz, soluble dans les graisses ou liposoluble, sert d’agent propulseur dans les canettes de crème. Introduit sous pression, il se détend lorsque la soupape est ouverte, faisant du même coup gonfler la crème qui apparaît fouettée. Il est aussi utilisé comme anesthésique, que l’on considère sûr dans ses usages médicaux. Cependant, consommé comme drogue hallucinogène, il présente des dangers non négligeables. Un usage prolongé peut conduire à une neuropathie, dégénérescence permanente des fibres nerveuses se traduisant par une faiblesse chronique, par des picotements et par une perte de sensibilité. Charles D. Winters NO monoxyde d’azote N2O3 trioxyde de diazote structure de Lewis non représentative O O N N O Plane NO2 dioxyde d’azote N O O Coudée N2O4 tétroxyde de diazote O O N N O O Plane N2O5 pentoxyde de diazote O O O N O N O non seulement un des plus anciens, mais aujourd’hui encore, et de loin, le plus commun des anesthésiques. Comme il est soluble dans les graisses végétales, on s’en sert comme gaz propulseur dans les canettes de crème fouettée. D’ailleurs, il s’agit là de son usage commercial le plus répandu. Le monoxyde d’azote (NO) est un radical libre, c’est-à-dire une molécule à nombre impair d’électrons, 11 dans son cas. Il est l’objet de recherches de plus en plus intensives, car on a découvert récemment qu’il était impliqué dans un bon nombre de processus biologiques. Le dioxyde d’azote (NO2) est en partie responsable de la pollution atmosphérique urbaine. Il se forme dans les moteurs des voitures automobiles à partir de l’oxygène et de l’azote de l’air. En présence d’un excès d’oxygène, NO donne rapidement NO2 qui se disperse dans l’atmosphère s’il n’est pas converti par les dispositifs antipollution installés à l’échappement des moteurs. 2 NO (g) O2 (g) 2 NO2 (g) Avec ses 17 électrons périphériques, NO2 est comme NO un radical libre. Comme l’électron non apparié réside la plupart du temps près de l’azote, deux molécules peuvent se combiner par formation d’un lien covalent simple N N et donner le tétroxyde de diazote (N2O4). 2 NO2 (g) Brun roux N2O4 (g) Incolore (tfus - 11,2 °C) À l’état solide, le tétroxyde de diazote est incolore et se présente presque entièrement sous forme de molécules N2O4. © 2005 Groupe Beauchemin, éditeur ltée 29 8 L’oxygène et le soufre L’acide nitrique L’acide nitrique est connu depuis des siècles et est de nos jours un important produit industriel. Il se prépare par oxydation de l’ammoniac par l’oxygène de l’air, à température et sous pression élevées, en présence d’un catalyseur à base de platine rhodié, selon le procédé Ostwald (1853-1932, prix Nobel de chimie en 1909) datant du début du XXe siècle. L’acide nitrique est utilisé dans bien des domaines, mais c’est dans la fabrication des engrais azotés qu’on en consomme le plus, en particulier la production de nitrate d’ammonium. L’acide nitrique concentré est un oxydant puissant, qui attaque pratiquement tous les métaux. Dans ces réactions d’oxydoréduction, l’ion nitrate est réduit en un oxyde d’azote, dont la formule dépend du métal et des conditions expérimentales. Par exemple, avec le cuivre, il se forme NO avec l’acide nitrique dilué et NO2 avec l’acide concentré. Quatre métaux, l’or, le platine, le rhodium et l’iridium, ne sont pas attaqués par cet acide : de ce fait, ils sont souvent qualifiés de nobles. Seule l’eau régale, connue des alchimistes depuis le XIVe siècle, un mélange d’acide chlorhydrique et d’acide nitrique concentrés en proportions respectives 1/3, est capable de les dissoudre. 10 Au (s) 36 H (aq) 6 NO3– (aq) 40 Cl– (aq) Figure 17 Du soufre expulsé par un volcan d’Indonésie. 10 [AuCl4]– (aq) 18 H2O (l) 3 N2 (g) 8 L’OXYGÈNE ET LE SOUFRE L’oxygène est de loin l’élément le plus abondant de la croûte terrestre ; il représente à lui seul près de la moitié de sa masse. Il est présent à l’état élémentaire dans l’atmosphère, fraction molaire égale à 0,21, à l’état combiné dans l’eau et dans beaucoup de minéraux. Les scientifiques estiment que son apparition sur Terre à l’état élémentaire ne remonte qu’à deux milliards d’années environ, lorsque la photosynthèse des plantes aurait débuté (voir l’encadré Perspectives, page 318). En masse, le soufre est le quinzième élément de la croûte terrestre ; il existe aussi comme l’oxygène à l’état élémentaire, mais seulement dans des gisements où il est relativement abondant. On le trouve majoritairement dans les constituants du gaz naturel et du pétrole, dans des minéraux tels que les sulfures [le cinabre (HgS), la galène (PbS), etc.], les disulfures [la pyrite (FeS2) dite l’« or des fous » à cause de son aspect brillant doré la faisant confondre avec l’or] et les sulfates [le gypse (CaSO42 H2O)]. Ses oxydes SO2 et SO3 se trouvent aussi à l’état naturel, rejetés dans l’atmosphère par l’activité volcanique (figure 17). 8.1 La préparation et les propriétés de l’oxygène et du soufre La pyrite (FeS2) La stibnite (Sb2S3) L’orpiment (As2S3) À l’échelle industrielle, l’oxygène provient de la distillation fractionnée de l’air liquide. En laboratoire, on peut le préparer en petite quantité par électrolyse de l’eau acidifiée ou par décomposition thermique du chlorate de potassium, en présence de dioxyde de manganèse qui agit comme catalyseur. 150 °C, MnO2 2 KClO3 (s) 2 KCl (s) 3 O2 (g) Dans les conditions ordinaires, l’oxygène est un gaz incolore. Son liquide est légèrement bleuté (téb - 183 °C) (voir la figure 7.18, page 240 ). Il est paramagnétique, à cause de ses deux électrons non appariés (voir la section 7.3.4, page 242 ). La galène (PbS) ◆ Quelques sulfures métalliques naturels. Charles D. Winters © 2005 Groupe Beauchemin, éditeur ltée 30 Introduction à la chimie des éléments des groupes représentatifs L’ozone (O3), un allotrope de l’oxygène, est un gaz bleuté, diamagnétique, à odeur si forte qu’on peut le détecter à des concentrations aussi basses que 0,06 mg/m3 d’air dans les conditions ambiantes. L’ozone est produit par décharge électrique dans l’oxygène ou par irradiation ultraviolette de ce même gaz. Il est souvent au premier plan de l’actualité parce que la couche protectrice qu’il forme dans la stratosphère de la Terre a été détruite en partie par les chlorofluorocarbones et autres composés chimiques volatils néfastes. Le soufre possède de nombreux allotropes. Le plus commun et le plus stable est le soufre orthorhombique jaune, constitué de molécules cycliques S8 (figure 18 a). a) b) Figure 18 Deux allotropes du soufre. a) À la température ambiante, le soufre orthorhombique se présente sous la forme d’un solide jaune, brillant et cassant (molécules cycliques S8). b) Le soufre fond vers 113 °C. Sous l’effet de la chaleur, les cycles s’ouvrent et les molécules s’assemblent en formant des chaînes d’atomes. Du soufre liquide, foncé et fluide, à une température voisine de 230 °C, versé doucement dans de l’eau froide, donne des fils transparents et élastiques comme du caoutchouc : le soufre mou. Charles D. Winters Des allotropes moins stables sont formés de cycles possédant de 6 à 20 côtés. Le soufre mou est formé de chaînes d’atomes plus ou moins longues (figure 18 b). Le soufre élémentaire est extrait des gisements souterrains par le procédé développé vers 1900 par Herman Frasch (1851-1914). On fore un puits dans lequel on introduit trois tuyaux coaxiaux. Dans le premier, on injecte de l’eau surchauffée à 165 °C pour faire fondre le soufre (tfus 113 °C), qui s’accumule au fond du tube. De l’air comprimé injecté dans le cylindre central force le soufre liquide et l’eau à remonter à la surface par le cylindre intermédiaire. Avec une production annuelle de l’ordre de 8,4 millions de tonnes de soufre élémentaire, le Canada se classe au deuxième rang des pays producteurs après les États-Unis. Le soufre canadien provient très majoritairement de la désulfuration du gaz naturel, en Alberta surtout, et le reste, du raffinage du pétrole brut et du traitement des minerais métalliques à base de sulfures. La fabrication d’acide sulfurique représente presque 90 % de la consommation mondiale de soufre. Environ 60 % de cet acide sulfurique est consommé par les fabricants d’engrais ; le reste est utilisé dans les industries des pâtes et papiers, de l’acier, des métaux non-ferreux et des pigments d’oxyde de titane. Les produits fabriqués nécessitant l’intervention de composés à base de soufre différents de l’acide sulfurique comprennent des insecticides et des fongicides, les pâtes et papiers, les produits photographiques, les articles de maroquinerie, la soie synthétique et le caoutchouc (vulcanisation). © 2005 Groupe Beauchemin, éditeur ltée 8 L’oxygène et le soufre 31 8.2 Les composés organiques de l’oxygène L’oxygène entre dans la composition de nombreux composés organiques. Le groupement d’atomes auquel il est lié forme un groupe fonctionnel, détermine sa classe et a un effet sur les propriétés chimiques de la molécule. On a rassemblé dans le tableau 8 quelques-unes des classes de composés comprenant de l’oxygène. TABLEAU 8 Quelques composés organiques contenant de l’oxygène Groupes fonctionnels C OH C O Formules générales R C R O C R O C R R R OR R O C C R Éthoxyéthane ou diéthyléther, ou éther (C2H5OC2H5) aldéhyde Éthanal ou acétaldéhyde (CH3CHO) cétone Propanone ou acétone (CH3COCH3) R C OH C C acide carboxylique Acide éthanoïque ou acide acétique (CH3COOH) Acide éthanedioïque ou oxalique (HOOCCOOH) ester Éthanoate de méthyle ou acétate de méthyle (CH3COOCH3) amide Éthanamide ou acétamide (CH3CONH2) OR O NH2 éther H O O C C O OH Éthanol (CH3CH2OH) Propan-2-ol ou alcool isopropylique, ou alcool à friction (CH3CHOHCH3) Éthane-1,2-diol ou éthylèneglycol (HOCH2CH2OH) R O O C O Exemples alcool OH O OH Classes NH2 Les propriétés de ces substances sont étudiées dans le troisième cours de chimie de niveau collégial, Chimie organique. 8.3 Les composés du soufre La molécule du sulfure d’hydrogène (H2S), tout comme celle de l’eau, a la forme d’un coude. Dans les conditions ordinaires, H2S est gazeux (tfus - 85,6 °C, téb - 60,3 °C), tandis que l’eau est liquide, les forces intermoléculaires dans H2S étant faibles en comparaison des liaisons hydrogène de l’eau (voir la section 8.2, page 267 ). La toxicité élevée du sulfure d’hydrogène est comparable à celle du cyanure d’hydrogène, mais son odeur écœurante d’œufs pourris permet fort heureusement de le détecter même à des concentrations aussi faibles que 0,03 mg/m3 d’air. On doit cependant être vigilant en présence de ce gaz, car, à des concentrations de 800 à 900 mg/m3, son inhalation pendant une dizaine de minutes est fatale chez la plupart des individus. On trouve souvent le soufre à l’état de sulfures métalliques, car ceux-ci sont insolubles dans l’eau, à l’exception des sulfures alcalins. L’extraction des métaux à partir de leurs minerais sulfurés commence par une opération de grillage qui © 2005 Groupe Beauchemin, éditeur ltée 32 Introduction à la chimie des éléments des groupes représentatifs consiste à transformer le composé sulfuré en oxyde ou parfois en métal par chauffage en présence d’air. a) 2 ZnS (s) 3 O2 (g) 2 ZnO (s) 2 SO2 (g) b) HgS (s) O2 (g) Hg (l) SO2 (g) c) 2 PbS (s) 3 O2 (g) 2 PbO (s) 2 SO2 (g) On interrompt l’apport d’air et on continue à chauffer. 2 PbO (s) PbS (s) 3 Pb (s) SO2 (g) H2S SO2 SO3 H2SO4 Modèles moléculaires de quelques composés courants du soufre Le dioxyde de soufre (SO2) produit à l’échelle industrielle est issu de deux sources principales : la combustion directe du soufre et le sous-produit du grillage des minerais métalliques. La combustion du charbon et du mazout contenant du soufre sous diverses formes pose de graves problèmes de pollution atmosphérique. On estime en effet que l’activité humaine libère annuellement environ 200 millions de tonnes de SO2 dans l’atmosphère, soit plus de la moitié des émanations naturelles totales de soufre. Ce gaz incolore et toxique a une odeur piquante caractéristique. Il est très soluble dans l’eau. Il sert essentiellement à la fabrication du trioxyde de soufre (SO3), un gaz que l’on n’isole presque jamais parce qu’on le convertit directement en acide sulfurique (Voir l’encadré Perspectives : L’acide sulfurique, le baromètre de l’industrie). 9 LE CHLORE Le chlore est le plus abondant des halogènes. Il est présent à l’état naturel sous forme d’ions chlorure dans l’eau de mer, dans des mines et dans les saumures. Le chlore élémentaire est extrait de ces sources en grande quantité : il figure parmi les dix plus importants composés chimiques industriels. On l’utilise surtout en chimie organique et comme agent de blanchiment ou comme désinfectant. 9.1 La préparation du chlore Le chlore a été découvert en 1774 par le chimiste suédois Carl Wilhelm Scheele (1742-1786) lorsqu’il a fait réagir de l’acide chlorhydrique, appelé à l’époque l’« esprit de sel », avec un agent oxydant en milieu acide (figure 19). Il n’a cependant été reconnu comme élément qu’en 1818. Industriellement, la majeure partie du chlore est obtenue par électrolyse d’une saumure, solution aqueuse concentrée de chlorure de sodium. L’autre produit de l’électrolyse, NaOH, est lui aussi un produit industriel important. La production mondiale annuelle de chlore se situe à 45 millions de tonnes environ. Le Canada en a produit 1,12 million en 1996, les États-Unis, 12,6 Mt, le Japon, 3,5 Mt, et l’Allemagne, 3,1 Mt. Figure 19 La préparation du chlore en laboratoire. En laboratoire, on peut préparer du chlore par oxydation des ions chlorure par un agent oxydant puissant [sur la photographie, oxydation de NaCl par le dichromate de potassium (K2Cr2O7) dans l’acide sulfurique]. Charles D. Winters © 2005 Groupe Beauchemin, éditeur ltée 9.2 Les composés du chlore Le chlorure d’hydrogène L’acide chlorhydrique, solution aqueuse de chlorure d’hydrogène, figure parmi les produits industriels utilisés en grande quantité (production en 1996 : États-Unis, 9 Le chlore L’acide sulfurique, le baromètre de l’industrie L’acide sulfurique chimiquement pur dont la formule est H2SO4 n’est pas un produit courant. On le trouve plutôt dans l’industrie sous forme de mélanges contenant plus ou moins d’eau. La solution la plus concentrée renferme 98 % d’acide : liquide incolore, sirupeux, de masse volumique voisine de 1,84 g/mL, il bout à 340 °C environ. Ses propriétés, remarquables à plusieurs points de vue, expliquent son utilisation dans une vaste gamme de domaines : • son coût de production est moins élevé que celui des autres acides courants; • c’est un acide fort ; • il peut être transporté dans des citernes d’acier ; • il réagit avec beaucoup de composés organiques pour donner des produits utilitaires d’usage courant. Les préparations industrielles d’acide sulfurique impliquent toutes l’oxydation de SO2 par l’oxygène, en présence d’un catalyseur. 2 SO2 (g) O2 (g) 2 SO3 (g) Le trioxyde de soufre est ensuite absorbé par l’eau. SO3 (g) H2O (l) H2SO4 (aq) L’acide sulfurique est le composé produit en plus grande quantité dans la plupart des pays industrialisés (production mondiale de l’ordre de 150 millions de tonnes par 33 année). Les États-Unis viennent en tête des pays producteurs, 48 Mt en 1996, suivis de la Chine, 18,7 Mt, de la Russie, 10 Mt, du Japon, 6,9 Mt, et du Canada, 4,3 Mt. Son importance est telle que les économistes s’en servent parfois pour mesurer la force de l’économie d’une nation ou pour évaluer la conjoncture industrielle globale. Au Canada, en 1997, un peu moins de la moitié de l’acide sulfurique consommé a servi à la production d’engrais et de produits chimiques d’usage agricole, dont les « superphosphates » obtenus par traitement à l’acide sulfurique de minerais phosphatés. Ca10F2(PO4)6 (s) 7 H2SO4 (aq) 3 H2O (l) 3 Ca(H2PO4)2H2O (s) 7 CaSO4 (s) 2 HF (g) 3,9 Mt ; Allemagne, 1,0 Mt ; Japon, 725 000 t). Environ 90 % de sa production est obtenue comme sous-produit ou coproduit d’une réaction dont il n’est pas le composé principal recherché : • chloration des alcanes : CH4 n Cl2 CH4 nCln n HCl ; • chloration des composés aromatiques : C6H6 Cl2 C6H5Cl HCl ; • fabrication du sulfate de potassium, ou de sodium, par action de H2SO4 sur KCl, ou NaCl : 2 KCl (s) H2SO4 (l) K2SO4 (s) 2 HCl (g). Cette réaction est aussi utilisée pour préparer HCl en laboratoire ; • préparation des silicones : (CH3)2SiCl2 2 H2O (CH3)2Si(OH)2 2 HCl Le chlorure d’hydrogène est un gaz incolore, d’odeur piquante, très soluble dans l’eau. La majeure partie de l’acide chlorhydrique est utilisée pour éliminer les couches d’oxyde de l’acier et d’autres métaux (opération de décapage), ZnO (s) 2 HCl (g) ZnCl2 (s) H2O (g) pour la préparation des chlorures métalliques Mg (s) 2 HCl (g) MgCl2 (s) H2 (g) et pour toute une série de neutralisations de solutions basiques. Les oxacides Les oxacides du chlore vont de HClO, état d’oxydation de Cl de +1, à HClO4, état d’oxydation de Cl de +7. Tous sont des oxydants puissants. © 2005 Groupe Beauchemin, éditeur ltée 34 Introduction à la chimie des éléments des groupes représentatifs Le chlore et la chimie verte Le chlore est au point de départ de la fabrication de plus de 10 000 composés chlorés importants pour notre monde moderne. Ses composés sont présents dans de nombreuses branches de l’activité économique : industries pharmaceutique, des matières plastiques, des pâtes et papiers, sans oublier la purification de l’eau sur une vaste échelle. Des substances chlorées sont aussi utilisées comme pesticides. Le dichlorodiphényltrichloroéthane, plus connu sous le nom de DDT, a été utilisé en grande quantité dans la lutte contre les moustiques responsables de la propagation de la malaria. Il était si efficace que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) considérait autrefois qu’une pénurie de DDT pouvait menacer la santé publique. La plupart des composés chlorés sont très stables. Bien que cette propriété soit appréciée dans certaines circonstances, elle peut devenir un inconvénient majeur d’un autre point de vue. En effet, ils peuvent persister très longtemps dans l’environnement et s’accumuler dans les organismes des animaux, à des concentrations de plus en plus élevées tout le long de la chaîne alimentaire. Les biologistes ont © 2005 Groupe Beauchemin, éditeur ltée découvert que le DDT compromettait la survie de nombreuses espèces d’oiseaux. Par exemple, au cours des années 1960-1970, ce produit fut utilisé pour enrayer l’infestation des épinettes par la tordeuse des bourgeons qui décimait les forêts de la Gaspésie et du Nouveau-Brunswick. Entre 1969 et 1976, on constata que la population des fous de Bassan de l’île Bonaventure, à l’embouchure du fleuve Saint-Laurent, avait chuté de 20 500 couples à 16 400. On a pu démontrer que le DDT en était une des causes et comment il a pu affecter ces oiseaux. À cet endroit, l’eau du fleuve recevait les eaux de ruissellement chargées de DDT des forêts avoisinantes ; aussi, les poissons l’ont ingéré et sa concentration a augmenté dans leur organisme. Les fous de Bassan se nourrissant de ces poissons ont été contaminés à leur tour par le DDT qui fragilisait la coquille de leurs œufs en diminuant leur épaisseur. Cette action se traduisait en définitive par une diminution du taux d’éclosion. Depuis l’interdiction du DDT, l’épaisseur des coquilles © Pascal Quittemelle /Megapresse et les taux d’éclosion des œufs sont revenus à la normale. Depuis son interdiction, la population des fous de Bassan s’est stabilisée. Dans l’environnement, d’autres problèmes proviennent de la formation de produits chlorés toxiques. Par exemple, le chlore utilisé dans le blanchiment de la pâte à papier devient un problème, car l’excès qui n’a pas réagi se retrouve en partie dans les eaux de rejet, où il peut se combiner avec d’autres produits présents naturellement en donnant des substances toxiques. La reconnaissance de l’impact de la toxicité de certains composés chlorés sur l’environnement a poussé les chimistes et l’industrie vers la recherche de procédés et de produits utilitaires moins dommageables, ce que l’on appelle la chimie verte. Le moins de rejets possible dans l’atmosphère et dans les eaux, un traitement adéquat des résidus, des synthèses plus efficaces, des produits moins toxiques, etc., font maintenant partie des préoccupations professionnelles véhiculées par cette chimie verte. 35 9 Le chlore L’acide hypochloreux (HClO) se forme lorsque le chlore se dissout dans l’eau. Cl2 (g) 2 H2O (l) HClO (aq) H3O (aq) Cl– (aq) Dans cette réaction, la moitié du chlore est oxydé en ions hypochlorite et l’autre moitié est réduite en ions chlorure : on parle d’une réaction de dismutation. La dissolution du chlore dans une solution basique donne des ions ClO– (aq) et Cl– (aq). Cl2 (g) 2 OH– (aq) ClO– (aq) H2O (l) Cl– (aq) Lorsque la base utilisée est de l’hydroxyde de sodium, la solution résultante est de l’eau de Javel, un agent désinfectant et de blanchiment bien connu. Le remplacement de l’hydroxyde de sodium par l’hydroxyde de calcium donne de l’hypochlorite de calcium que l’on peut isoler à l’état solide (Ca(ClO)2). Ce produit, appelé à tort le « chlore », est utilisé pour désinfecter l’eau des piscines. Le chauffage d’une solution basique contenant des ions hypochlorite se traduit par une autre réaction de dismutation : de +1 dans ClO–, l’état d’oxydation du chlore passe à +5 dans l’ion chlorate ClO3– et à - 1 dans l’ion chlorure. 3 ClO– (aq) ClO3– (aq) 2 Cl– (aq) Les chlorates de potassium et de sodium sont préparés en grande quantité par cette réaction. Ce sel de sodium peut être réduit en ClO2, le dioxyde de chlore, un composé utilisé comme agent de blanchiment des farines, des graisses, des huiles, des textiles et des pâtes à papier. Le chlorate de potassium est un des oxydants largement utilisés dans la propulsion des pièces pyrotechniques (feux d’artifice) ; il entre aussi dans la fabrication des allumettes de sûreté. Les perchlorates sont des oxydants très puissants. L’acide perchlorique pur (HClO4) est un liquide qui peut exploser sous l’effet d’un choc. Dans des réactions généralement explosives, il oxyde la plupart des produits organiques. Ses solutions aqueuses diluées sont cependant stables et leur manipulation pose peu de problèmes. Les perchlorates de la plupart des métaux sont habituellement stables, mais leur comportement est assez imprévisible. Aussi, doit-on les manipuler avec précaution. Le perchlorate d’ammonium, par exemple, s’enflamme au-dessus de 200 °C en produisant une grande quantité de gaz. ▲ La tête des allumettes, qui s’enflamment par simple frottement sur toute surface plus ou moins rugueuse, contient entre autres ingrédients P4S3 et un agent oxydant, KClO3. Les allumettes de sûreté, dites aussi suédoises, dont l’extrémité contient du soufre (de 3 à 5 %) et du chlorate de potassium (de 45 à 55 %), ne s’enflamment que par friction sur le frottoir de la pochette ou de la boîte, qui contient du phosphore rouge. Charles D. Winters t 200 °C 2 NH4ClO4 (s) N2 (g) Cl2 (g) 2 O2 (g) 4 H2O (g) Cette propriété est mise à profit dans les fusées d’appoint de la navette spatiale américaine. Celles-ci sont propulsées par un mélange à l’état solide de perchlorate d’ammonium qui agit comme oxydant et d’aluminium en poudre, l’agent réducteur. Chaque lancement de la navette nécessite à peu près 750 tonnes de ce sel : sa fabrication accapare plus de la moitié de la production de perchlorate de sodium, une de ses matières premières. Il est issu d’une réaction d’échange entre le perchlorate de sodium et le chlorure d’ammonium, le perchlorate d’ammonium étant moins soluble que le perchlorate de sodium. NaClO4 (aq) NH4Cl (aq) NaCl (aq) NH4ClO4 (s) ▲ Les fusées d’appoint de la navette spatiale américaine sont propulsées par un mélange solide de perchlorate d’ammonium et de poudre d’aluminium. © 2005 Groupe Beauchemin, éditeur ltée 36 Introduction à la chimie des éléments des groupes représentatifs (À SAUVEgarder) DESCRIPTION DES ÉLÉMENTS Groupes H Na K Structures électroniques Formules État Catégories d’oxydation maximal tfus (°C) téb (°C) normal H2 non-métal +1 - 259,14 1A 1 [Ne]3s Na métal +1 97,72 883 solide 1A 1 63,38 759 solide 1A 1s K métal +1 2 [Ar]4s - 252,87 État à TPN gazeux Ca 2A [Ar]4s Ca métal +2 842 1484 solide Mg 2A [Ne]3s2 Mg métal +2 650 1090 solide Al 2 660,32 Si N 3A 1 [Ne]3s 3p Al métal +3 4A [Ne]3s23p2 Si métalloïde +4 5A 2 3 N2 non-métal +5 2 3 [He]3s 3p P 5A [Ne]3s 3p P4 non-métal +5 O 6A [He]3s23p4 O2 non-métal 0* S 6A [Ne]3s23p4 S8 non-métal +6 Cl2 non-métal +7 Cl 7A 2 5 [Ne]3s 3p * Les fluorures d’oxygène sont des exceptions. © 2005 Groupe Beauchemin, éditeur ltée 2519 solide 1414 - 210,1 2900 - 195,79 solide gazeux 44,2 - 218,3 277 - 182,9 gazeux 115,21 - 101,5 444,72 - 34,04 solide solide gazeux 37 À sauvegarder PRÉPARATIONS H2 Reformage catalytique à la vapeur d’eau. CH4 (g) H2O (g) H2O (g) CO (g) 3 H2 (g) CO (g) H2 (g) CO2 (g) Na Électrolyse du chlorure de sodium fondu (procédé Downs). 2 NaCl (l) 2 Na (l) Cl2 (g) K Réduction du chlorure de potassium fondu à l’aide de vapeur de sodium dans une atmosphère d’azote à environ 850 °C. Na (g) KCl (l) K (g) NaCl (l) Mg Extraction du magnésium à partir de l’eau de mer. Mg(OH)2 (s) Ca2 (aq) Mg2 (aq) Ca(OH)2 (s) MgCl2 (aq) 2 H2O (l) Mg(OH)2 (s) 2 HCl (aq) Mg (l) Cl2 (g) Électrolyse de MgCl2 : MgCl2 (l) Al Électrolyse de l’oxyde d’aluminium dissous dans un bain de cryolithe (Na3AlF6) à l’état fondu (t 980 °C). 4 Al (l) 3 O2 (g) 2 Al2O3 (l) Si Chauffage jusqu’à 3000 °C dans des fours électriques de sable quartzeux (SiO2) en présence de coke purifié. Si (l) 2 CO (g) SiO2 (s) 2 C N2 Distillation fractionnée de l’air liquide. P4 Chauffage, dans un four électrique à une température voisine de 1400 °C, des phosphates métalliques avec du coke et du gravier. P4 (g) 6 CaSiO3 (s) 10 CO (g) 2 Ca3(PO4)2 (s) 10 C (s) 6 SiO2 (s) O2 Distillation fractionnée de l’air liquide. S8 Extraction des gisements souterrains par le procédé Frasch. Désulfuration du gaz naturel, des produits dérivés du pétrole. Traitement des minerais métalliques à base de sulfures. Cl2 Électrolyse d’une saumure, solution aqueuse concentrée de chlorure de sodium. 2 NaCl (aq) 2 Na (Hg) Cl2 (g) ou Cl2 (g) 2 OH– (aq) H2 (g) 2 Cl– (aq) 2 H2O (l) © 2005 Groupe Beauchemin, éditeur ltée 38 Introduction à la chimie des éléments des groupes représentatifs Revue des concepts importants 1. Nommez au moins trois types de renseignements pouvant être obtenus à l’aide du tableau périodique. 2. Déterminez pour chacun des acides suivants : acide nitrique, acide sulfurique, acide bromhydrique, acide perchlorique, acide carbonique : a) leur formule ; b) l’état d’oxydation de leur atome central. Quel lien y a-t-il entre ces nombres d’oxydation et le numéro de groupe de l’élément ? 3. Équilibrez l’équation de formation de deux oxydes basiques de votre choix à partir de leurs éléments. Démontrez le caractère basique de ces oxydes en équilibrant l’équation de leur réaction avec l’eau. 4. Équilibrez l’équation de formation de deux oxydes acides de votre choix à partir de leurs éléments. Démontrez le caractère acide de ces oxydes en équilibrant l’équation de leur réaction avec l’eau. 5. Quelle est la configuration électronique générale des éléments du groupe 4A ? Faites le lien avec les formules de quelques composés de ces éléments. 6. Équilibrez l’équation de la réaction entre le sodium et le chlore. La réaction est-elle exothermique ou endothermique ? Le produit est-il ionique ou moléculaire ? Prévoyez sa couleur, son état (s, l ou g) et sa solubilité dans l’eau. 7. Équilibrez l’équation de la réaction d’un métal alcalinoterreux (Mg) avec l’oxygène. La réaction est-elle exothermique ou endothermique ? Le produit est-il ionique ou moléculaire ? Prévoyez sa couleur, son état (s, l ou g) et sa solubilité dans l’eau. 8. Complétez et équilibrez les équations suivantes. a) Na (s) Br2 (l) → b) Mg (s) O2 (g) → c) Al (s) F2 (g) → d) C (s) O2 (g) (en excès) → e) Al (s) S8 (s) → f) Si (s) Cl2 (g) → Exercices L’hydrogène 9. Équilibrez les équations de réaction entre l’hydrogène et l’oxygène, le chlore et l’azote. 10. Équilibrez l’équation de la réaction du potassium avec l’hydrogène. Nommez le produit formé. Est-il ionique ou covalent ? Prévoyez une propriété physique et une propriété chimique de ce composé. 11. Voici une méthode de préparation de l’hydrogène, et de l’oxygène, à partir de l’eau. a) De l’acide sulfurique et de l’iodure d’hydrogène sont formés à partir de dioxyde de soufre, d’eau et d’iode. b) Cet acide sulfurique est décomposé par la chaleur en eau, en dioxyde de soufre et en oxygène. © 2005 Groupe Beauchemin, éditeur ltée c) L’iodure d’hydrogène de la première étape est décomposé par la chaleur en hydrogène et en iode. Écrivez une équation équilibrée pour chacune de ces trois étapes de manière à ce que leur somme représente la décomposition de l’eau en ses éléments. 12. Suggérez une expérience permettant d’identifier le gaz, hydrogène, azote ou oxygène, contenu dans un ballon fermé. Les métaux alcalins 13. Équilibrez les équations de la réaction du sodium avec les quatre premiers halogènes. Trouvez au moins deux propriétés physiques communes à tous les halogénures d’alcalins. 14. Équilibrez les équations des réactions du lithium, du sodium et du potassium avec O2. Associez à chacun des produits les termes oxyde, peroxyde et superoxyde. 15. Un morceau de sodium s’enflamme au laboratoire. Pourquoi ne devez-vous pas essayer de l’éteindre avec de l’eau ? Les métaux alcalino-terreux 16. Le magnésium forme un oxyde et un nitrure lorsqu’il brûle dans l’air. Équilibrez les équations de ces deux réactions. 17. Lorsque le calcium réagit avec l’hydrogène à haute température, il forme un hydrure. Celui-ci, réagissant spontanément avec l’eau, est un excellent agent desséchant pour les solvants organiques. a) Équilibrez l’équation de formation de l’hydrure de calcium. b) Équilibrez l’équation de la réaction de l’hydrure de calcium avec l’eau. 18. Que signifie l’expression « eau dure » ? Quelle en est la cause et quels sont les problèmes qui lui sont associés ? L’aluminium 19. Équilibrez les équations des réactions de l’aluminium avec HCl (aq), Cl2 et O2. 20. Équilibrez l’équation de la réaction de Al avec H2O (l) qui produit H2 et Al2O3. Pourquoi un morceau d’aluminium n’est-il pas affecté totalement par l’eau ? 21. Commercialement, le sulfate d’aluminium est le troisième plus important composé d’aluminium après son oxyde et son hydroxyde. Équilibrez l’équation de sa réaction de formation à partir de l’oxyde d’aluminium et de l’acide sulfurique. Calculez la masse (kg) requise de chaque réactif pour produire 1,00 kg de sulfate d’aluminium. Le silicium 22. Décrivez les structures de SiO2 et de CO2. Pourquoi SiO2 a-t-il un point de fusion élevé, alors que CO2 est gazeux dans les conditions ambiantes ? 39 Exercices 23. Décrivez la structure des pyroxènes (voir la section 6.3) et déterminez le rapport entre le nombre d’atomes de silicium et le nombre d’atomes d’oxygène. L’azote et le phosphore 24. L’hydrazine est surtout utilisée dans les chaudières des usines de production d’électricité. a) L’hydrazine réagit avec l’oxygène dissous dans l’eau pour donner de l’azote et de l’eau. Équilibrez cette équation. b) La quantité maximale d’oxygène pouvant être dissous dans 100 mL d’eau, à 20 °C, est de 3,08 mL (gaz à TPN). Calculez la masse d’hydrazine nécessaire pour consommer tout l’oxygène dissous dans 3,00 104 L d’eau. 25. Contrairement au carbone, qui peut former de longues chaînes d’atomes, l’azote n’en forme que de très courtes. Dessinez la structure de Lewis de l’ion azoture (N3–). 26. Équilibrez l’équation de la réaction permettant de former CaHPO4, utilisé comme abrasif dans les dentifrices, à partir d’un acide et d’un oxyde de votre choix. b) Les produits obtenus sont-ils ioniques ou covalents ? c) Dessinez la structure de Lewis et déterminez la géométrie des paires d’électrons ainsi que la forme des produits obtenus des réactions du silicium et du phosphore avec le chlore. 32. Considérez les éléments du groupe 4A, du carbone jusqu’au plomb. a) Équilibrez l’équation de la réaction de chacun de ces éléments avec le chlore. b) Les produits obtenus sont-ils ioniques ou covalents ? (Les réactions de certains de ces éléments n’ont pas été vues dans le manuel, mais vous détenez suffisamment d’informations pour prévoir les produits.) 33. a) Dessinez la structure de Lewis de l’acide borique (B(OH)3). b) Déterminez l’hybridation de l’atome de bore. c) À l’état solide, les molécules d’acide sont liées entre elles au moyen de liaisons hydrogène. Schématisez ces interactions à l’aide de deux molécules. 34. La structure de l’acide nitrique est illustrée ci-dessous. O H Le soufre O 2– 27. En plus des ions sulfure (S ), il existe aussi des ions polysulfure (Sn2–) formés de chaînes d’atomes. Dessinez la structure de Lewis de l’ion S22–, que l’on trouve en particulier dans la pyrite. 28. Le soufre forme une série de composés avec le fluor. Dessinez les structures de Lewis de S2F2 (séquence FSSF), SF2, SF4, SF6 et S2F10. Déterminez l’état d’oxydation du soufre dans chacun de ces composés. Questions de révision Ces questions peuvent combiner plusieurs des concepts vus précédemment. 29. Pour chacun des éléments de la troisième période : a) donnez sa catégorie d’appartenance (métal, métalloïde ou non-métal) ; b) donnez sa couleur ; c) déterminez son état physique dans les conditions standards. 30. Pour chacun des éléments de la deuxième période, a) donnez sa catégorie d’appartenance, métal, métalloïde ou non-métal ; b) donnez sa couleur ; c) déterminez son état physique dans les conditions standards. 31. Considérez les éléments sodium, magnésium, aluminium, silicium, phosphore et soufre. a) Équilibrez l’équation de la réaction de chacun de ces éléments avec le chlore. N O a) Pourquoi les deux liaisons N O sont-elles de la même longueur et pourquoi sont-elles plus courtes que la liaison N OH ? b) Justifiez la forme de cette molécule. c) Précisez le type d’hybridation de l’atome d’azote. Indiquez les orbitales qui se recouvrent pour former la liaison N O. 35. Comme bien des métaux, l’aluminium réagit avec les halogènes. Le bromure d’aluminium à l’état solide et à l’état gazeux possède la structure illustrée ci-dessous. Le dimère est formé de deux unités AlBr3, deux atomes de brome servant de pont entre les atomes d’aluminium. Les angles Br-Al-Br et Al-Br-Al valent respectivement 115° et 87°. a) Déterminez l’hybridation des atomes d’aluminium du dimère. b) Dessinez la structure de Lewis du monomère AlBr3. c) Comment un atome de brome peut-il former un pont entre deux atomes d’aluminium ? Décrivez en détail les liaisons dans le dimère. © 2005 Groupe Beauchemin, éditeur ltée 40 Réponses aux exercices internes du chapitre Réponses aux exercices internes du chapitre 1. a) 2 Na (s) Br2 (l) b) Ca (s) Se (s) c) 4 K (s) O2 (g) d) 2 Al (s) 3 Cl2 (g) 2. a) H2Te b) Na3AsO4 3. a) NH4 b) O22– 2 NaBr (s) CaSe (s) 2 K2O (s) 2 AlCl3 (s) 5. CH4 (g) H2O (g) Bris de quatre liens C c) SeCl6 CO (g) 3 H2 (g) H 4 mol 413 kJ/mol 1652 kJ d) HBrO4 Bris de deux liens O c) N2H4 ∑D (liaisons rompues) 2578 kJ Formation d’un lien C O 1 mol 1046 kJ/mol 1046 kJ d) NF3 4. a) ClO : nombre impair d’électrons périphériques et état d’oxydation de Cl +2 peu probable. b) Na2Cl : Cl aurait une charge de - 2. c) CH3COOCa : Ca ou CH3COO2–. Dans ses composés, Ca se présente toujours sous Ca2 ; la charge de l’ion acétate (acide acétique qui a perdu H) est de - 1. © 2005 Groupe Beauchemin, éditeur ltée d) C3H7 : aucune structure de Lewis ne renferme un octet d’électrons, nombre impair d’électrons périphériques. H 2 mol 463 kJ/mol 1926 kJ Formation de trois liens H H 3 mol 1436 kJ/mol 1308 kJ ∑D (liaisons formées) 2354 kJ H 0 ∑D (liaisons rompues) ∑D (liaisons formées) 2578 kJ 2354 kJ 224 kJ. 41 Réponses aux exercices de fin de chapitre Réponses aux exercices de fin de chapitre 1. Le nom, le numéro atomique, le symbole, la masse atomique et la nature (métal, métalloïde ou nonmétal) d’un élément. La position d’un élément dans le tableau périodique renseigne sur sa réactivité et sur les types de composés qu’il peut former. 2. Acides Formules États d’oxydation Numéros de groupes HNO3 H2SO4 +5 +6 5A 6A HBr -1 7A ( 8 1) HClO4 +7 7A H2CO3 +4 4A acide nitrique acide sulfurique acide bromhydrique acide perchlorique acide carbonique 3. 4 Li (s) O2 (g) 2 Li2O (s) Li2O (s) H2O (l) 2 LiOH (aq) 2 Ca (s) O2 (g) 2 CaO (s) CaO (s) H2O (l) SO3 (g) H2O (l) 2 H2 (g) O2 (g) 2 H2O (l) 12. Insérez un tison dans le ballon. Dans l’hydrogène, le tison se consume, dans l’oxygène, il s’enflamme et il s’éteint dans l’azote. 13. 2 Na (s) F2 (g) 2 NaF (s) 2 Na (s) Cl2 (g) 2 NaCl (s) 2 Na (s) Br2 (l) 2 NaBr (s) 2 Na (s) I2 (s) 2 NaI (s) Les halogénures de métal alcalin sont des solides cristallins blancs. Ils possèdent des points de fusion et d’ébullition élevés, et sont solubles dans l’eau. 14. 4 Li (s) O2 (g) 2 Li2O (s) Oxyde de lithium Na2O2 (s) Peroxyde de sodium KO2 (s) Superoxyde de potassium H2SO4 (aq) HNO3 (aq) HNO2 (aq) 5. [gaz rare]ns 2np 2. CH4, SiO2. Les éléments du groupe 4A partagent quatre électrons avec d’autres éléments pour atteindre la configuration électronique des gaz rares. 6. 2 Na (s) Cl2 (g) 2 NaCl (s) ; exothermique. NaCl est un solide ionique blanc soluble dans l’eau. 7. 2 Mg (s) O2 (g) 2 MgO (s) ; exothermique. MgO est un solide ionique blanc insoluble dans l’eau. 8. a) 2 Na (s) Br2 (l) 2 NaBr (s) b) 2 Mg (s) O2 (g) 2 MgO (s) c) 2 Al (s) 3 F2 (g) 2 AlF3 (s) d) C (s) O2 (g) (en excès) e) 16 Al (s) 3 S8 (s) 3 H2 (g) N2 (g) 2 H2 (g) + 2 I2 (g) K (s) O2 (g) 2 NO2 (g) 2 NO2 (g) H2O (l) H2 (g) Cl2 (g) c) 4 HI (g) 2 Na (s) O2 (g) 2 SO3 (g) N2 (g) 2 O2 (g) 9. 2 H2 (g) O2 (g) 2 H2O (l) 2 SO2 (g) O2 (g) b) 2 H2SO4 (l) Ca(OH)2 (aq) 4. 2 S (s) 3 O2 (g) f) Si (s) 2 Cl2 (g) 11. a) 2 SO2 (g) 4 H2O (l) 2 I2 (s) 2 H2SO4 (l) 4 HI (g) CO2 (g) 8 Al2S3 (s) SiCl4 (l) 2 H2O (g) 2 HCl (g) 2 NH3 (g) 10. 2 K (s) H2 (g) 2 KH (s) L’hydrure de potassium, KH, un solide ionique, a un point de fusion élevé et réagit fortement avec l’eau. 15. Le sodium réagit vivement avec l’eau pour donner de l’hydrogène, un gaz inflammable. 16. 2 Mg (s) O2 (g) 2 MgO (s) 3 Mg (s) N2 (g) Mg3N2 (s) 17. a) Ca (s) H2 (g) b) CaH2 (s) 2 H2O (l) CaH2 (s) Ca(OH)2 (s) 2 H2 (g) 18. L’« eau dure » contient des ions en solution, plus particulièrement Ca2 et Mg2. Ces ions proviennent surtout de la réaction du dioxyde de carbone dissous avec les pierres calcaires (carbonates). Les ions de l’eau dure réagissent avec le savon pour former une écume insoluble, diminuant ainsi la formation de mousse. L’eau dure produit des dépôts calcaires dans les chauffe-eau. 19. 2 Al (s) 6 HCl (aq) 2 Al3 (aq) 6 Cl– (aq) 3 H2 (g) 2 Al (s) 3 Cl2 (g) 2 AlCl3 (s) 4 Al (s) 3 O2 (g) 2 Al2O3 (s) 3 H2 (g) Al2O3 (s) 20. 2 Al (s) 3 H2O (l) La résistance de l’aluminium à la corrosion est due à la formation superficielle d’une couche mince de Al2O3 qui empêche une oxydation ultérieure en profondeur. © 2005 Groupe Beauchemin, éditeur ltée 42 Introduction à la chimie des éléments des groupes représentatifs 21. Al2O3 (s) 3 H2SO4 (aq) 29. Éléments Al2(SO4)3 (aq) 3 H2O (l) Masse requise de Al2O3 0,298 kg. a) 23. Les pyroxènes sont constitués d’une longue chaîne de tétraèdres SiO4. Na, Mg, Al métal argenté solide métalloïde noir ou bleu-gris solide P non-métal allotropes blancs, rouges et noirs solide S non-métal jaune solide 24. a) N2H4 (aq) O2 (g) N2 (g) 2 H2O (l) NON W N 26. CaO (s) H3PO4 (aq) gaz gaz a) b) c) Li, Be métal argenté solide B métalloïde noir solide C non-métal gris-noir solide N non-métal incolore gaz O non-métal incolore gaz F non-métal jaune verdâtre gaz Ne non-métal incolore gaz 30. Éléments NW NON CaHPO4 (s) H2O (l) 2 SOS Si (s) 2 Cl2 (g) 2 AlCl3 (s) SiCl4 (l) P4 (s) 10 Cl2 (g) (en excès) S8 (s) 8 Cl2 (g) 4 PCl5 (s) 8 SCl2 (s) b) NaCl et MgCl2 sont ioniques ; les autres produits sont covalents. c) SiCl4 est tétraédrique ; PCl5 est bipyramidal trigonal. 28. Molécules S2F2 FOSOSOF +1 SF2 FOSOF +2 Cl A Si Cl 0 Cl O F F S +4 O0 F F +6 33. a) H O O O +5 B O 0 0 O O O H © 2005 Groupe Beauchemin, éditeur ltée O H O F F F FOOSOOOSOOF F F F F GeCl4 (l) SnCl2 (s) SnCl4 (l) PbCl2 (s) b) SnCl2 et PbCl2 sont ioniques ; les autres produits sont covalents. O O F F F Ge (s) 2 Cl2 (g) Sn (s) Cl2 (g) O O S O0 F SiCl4 (l) Pb (s) Cl2 (g) F 0 SF6 CCl4 (l) Si (s) 2 Cl2 (g) Sn (s) 2 Cl2 (g) F F 32. a) C (s) 2 Cl2 (g) O SF4 Cl Cl A Cl Cl P A Cl Cl A États d’oxydation du soufre A Structures de Lewis S2F10 2 NaCl (s) MgCl2 (s) 0 27. vert pâle incolore 2 Al (s) 3 Cl2 (g) b) 1,32 10 g NPNPN non-métal non-métal Mg (s) Cl2 (g) 3 25. Cl Ar 31. a) 2 Na (s) Cl2 (g) Le rapport Si/O est 1: 3. c) Si Masse requise de H2SO4 0,860 kg. 22. SiO2, un solide covalent, est formé d’un réseau cristallin dans lequel chaque atome de silicium est lié par covalence à quatre atomes d’oxygène, chacun de ceuxci étant lié à un autre atome de silicium. La géométrie autour du silicium est tétraédrique (voir la figure 13 ). CO2 est un composé moléculaire, l’atome de carbone étant lié doublement à chacun des atomes d’oxygène. Faire fondre du SiO2 nécessite le bris de liens Si O très stables, d’où un point de fusion élevé. Par contre, les faibles forces intermoléculaires existant entre les molécules de CO2 expliquent son état gazeux. b) Réponses aux exercices de fin de chapitre b) sp2 O O H O B O O O O O H O O O H O B O O O O O O H c) sp 2. L’orbitale 2p vide non hybridée de l’azote, perpendiculaire au plan de la molécule, se recouvre latéralement avec des orbitales 2p des deux oxygène terminaux pour former une liaison N O délocalisée. H H 35. a) sp 3 Br O b) Les deux liens N O ont un indice de liaison 1,5, ce qui explique pourquoi ils sont plus courts que la liaison simple N OH. b) Selon la théorie RPE, la géométrie des paires d’électrons ainsi que la forme de l’atome central, N, sont trigonales planes. L’oxygène du groupe OH, qui possède quatre doublets d’électrons, a une géométrie tétraédrique. Par contre, deux de ses doublets sont liants ce qui lui donne une forme coudée. O Al 34. a) Les deux liaisons N O sont équivalentes parce qu’on peut écrire deux formes limites de résonance pour cette molécule. Br O c) 43 Br c) L’atome Br peut agir comme une base de Lewis et donner un doublet d’électrons à une orbitale vide de l’atome Al. Dans le dimère, les quatre liaisons Al Br terminales proviennent du recouvrement d’une orbitale hybridée sp3 de l’aluminium par une orbitale 4p du brome, chaque orbitale contenant un électron. Les liaisons Al Br Al proviennent d’une part du recouvrement d’orbitales hybridées sp3 contenant chacune un électron et, d’autre part, du recouvrement d’une orbitale remplie hybridée sp 3 du brome par une orbitale vide hybridée sp 3 de l’aluminium. © 2005 Groupe Beauchemin, éditeur ltée 44 Introduction à la chimie des éléments des groupes représentatifs Index A Acide acétique, 31 chlorhydrique, 19, 29, 32, 33 citrique, 19 fluorhydrique, 16, 17 hypochloreux, 35 nitrique, 7, 19, 25, 27, 29 perchlorique, 35 phosphorique, 17, 25 sulfurique, 3, 16, 17, 30, 33 Alcane, 10, 11 Alcène, 10, 11 Alcyne, 10, 11 Allotrope, 4, 30 Aluminium, 6, 12, 18, 23 composés de l’, 19, 20 métallurgie, 19 Amine, 27 Ammoniac, 7, 15, 25, 27, 29 Anion, 6, 14 Anode, 14, 19 Aromatique (composé), 10, 11 Arsenic, 8 Azote, 7, 25, 37 composés de l’, 26, 27, 28, 29 propriétés, 25, 26 B Bactérie, 2, 3 Baryum, 18 Bauxite, 19 Benzène, 11 Béryllium, 18 Bore, 7 Brandt, Henning, 26 Brome, 10 Bromure d’hydrogène, 10 C Calcium, 15, 16 composés du, 16, 17 Carbonate de calcium, 11, 15, 16, 17 de sodium, 15 Carbone, 5, 7 Cathode, 14, 19 Cation, 6, 14 Charbon, 12 Chaux vive, 17 Chlorate de potassium, 29, 35 de sodium, 35 Chlore, 4, 7, 8, 14, 20, 32, 34 composés du, 32, 33, 35 préparation, 32 Chlorure d’aluminium, 37 d’hydrogène, 32, 33 de magnésium, 21 de potassium, 13, 37 de sodium, 13, 14, 15, 32, 37 Composés aromatiques, 10, 11 de calcium, 16, 17 de l’aluminium, 19, 20 de l’azote, 26, 27, 28, 29 de l’oxygène, 31 de soufre, 31, 32 ioniques, 6, 7, 10, 14 moléculaires, 7, 8, 9, 10 Cycloalcane, 10, 11 rare, 5, 6, 10 Germanium, 5, 8 groupe représentatif, voir Éléments des groupes représentatifs H DDT, voir Dichlorodiphényltrichloroéthane (DDT) Deutérium, 10 Diamant, 4 Dichlorodiphényltrichloroéthane (DDT), 34 Dioxyde d’azote, 28 de carbone, 11, 15, 17, 18, 22 de chlore, 35 de manganèse, 29 de silicium, 21, 22 de soufre, 32 Hall, Charles Martin, 19 Halogène, 6, 13, 16, 32 Halogénure, 6, 7, 13 Hélium, 4, 5 Héroult, Paul, 19, 20 Hydrocarbure, 10, 11, 12 Hydrogène, 4, 5, 14, 16, 25, 27 préparation, 11, 12 propriétés chimiques et physiques, 10, 11 Hydroxyde d’aluminium, 19 de sodium, 14, 35 Hydrure de calcium, 12 interstitiel, 10 ionique, 10 métallique, 10 E I Eau, 3, 8, 31 électrolyse de l’, 10, 29 Électrolyse, 13, 14, 19, 32, 37 de l’eau, 10, 29 Électron périphérique, 5, 28 Éléments des groupes représentatifs, 36, 37 aluminium, 18, 19, 20 azote et phosphore, 25, 26, 27, 28, 29 calcium, 15, 16, 17 chlore, 32, 33, 34, 35 composés ioniques, 6, 7, 10, 14 composés moléculaires, 7, 8, 9, 10 hydrogène, 10, 11, 12, 14 magnésium, 15, 16 oxygène et soufre, 29, 30, 31, 32 potassium, 13, 14 silicium, 20, 21, 22, 23, 24, 25 sodium, 13, 14, 15 Emsley, John, 26 Étain, 5 Éthane, 11 Éthanol, 31 Éthène, 11 Éthylène, 11 Interstice, 10 Iode, 7 Ion chlorure, 35 hydrure, 10 nitrure, 6 Iridium, 29 Isotope, 10 D F Fluor, 8, 16 Fluorite, 16 Fluorure, 16 d’aluminium, 19 Frasch, Herman, 30 Fusion, point de, 6 G Gaz, 10 d’azote, 7, 27, 28, 29 de calcium, 11, 17 Oxygène, 2, 3, 5, 13, 14, 16, 18, 23, 28, 29 composés de l’, 31 propriétés et préparation, 29, 30 Ozone, 30 P Palladium, 10 Perchlorate, 35 d’ammonium, 35 de sodium, 35 Phosphate, 16 Phosphore, 4, 7, 25, 26 propriétés, 25, 26 Platine, 29 Plomb, 5, 24 Point de fusion, 6 Polymère, 24, 25 Potassium, 13, 14 Protium, 10 Pyroxènes, 22 R Réaction d’oxydoréduction, 29 de dismutation, 35 Réduction cathodique, 13 Réseau cristallin, 10 Rhodium, 29 S Naphtalène, 11 Non-métal, 4, 5, 7 Scheele, Carl Wilhelm, 32 Sélénium, 8 Silicate, 22, 23, 24 de sodium, 22 Silice, 21, 22 Silicium, 5, 7, 20 dioxyde de, 21, 22 préparation, 20, 21 silicates, 22, 23, 24 silicones, 24, 25 Silicone, 24, 25 Sodium, 4, 13, 14, 15 Solide cristallin, 6 Soufre, 2, 3, 4, 7, 8, 16, 29 composés du, 31, 32 propriétés et préparation, 29, 30 Stœchiométrie, 10 Sulfure d’hydrogène, 3, 31 O T Or, 29 Orthosilicate, 22 de calcium, 22 Oxacide, 33, 35 Oxydation, 2, 3 anodique, 13 Oxyde d’aluminium, 18, 19, 20, 37 Tableau périodique, 5, 6 Tétrachlorure de silicium, 20 Thiobacillus ferrooxidans (bactérie), 2, 3 Tritium, 10 M Magnésium, 4, 12, 15, 16, 21, 37 Mendeleïev, Dmitri Ivanovitch, 5 Métal, 4, 5, 6, 10, 16 alcalin, 13 alcalino-terreux, 15, 18 de transition, 10 noble, 29 Métalloïde, 4, 5, 7 Méthane, 11, 12 Méthanol, 11 Monoxyde d’azote, 28 de diazote, 27, 28 N X Xénon, 5