
Gros plan sur un sagiste
Pour cette nouvelle rubrique, nous
avons rencontré Jean-Gabriel
Bosch dont les activités dans la
société ont été multiples pendant
de nombreuses années, y compris
quelques mandats de président.
Bien connu de beaucoup de mem-
bres, plutôt sous le nom de Gaby,
nous sommes nombreux à suivre
les résultats de ses observations et
nous avons voulu en savoir plus sur
ce passionné du ciel et ce qui le
motive à s’intéresser à des objets
souvent négligés par les astrono-
mes amateurs.
(photo 1 - Gaby et son Newton 370
mm. à 4.3 de fabrication person-
nelle)
L’Observateur
La première question qu’on pose à
tout passionné du ciel est de savoir
quand et comment il a commencé
à s’intéresser à l’astronomie.
Jean-Gabriel
Ma passion remonte à mon plus
jeune âge. J’avais 8 ans et grâce
aux quelques sous gagnés par un
petit boulot, je me suis acheté une
petite lunette bon marché de 60
mm. qui m’a permis de voir les cra-
tères de la Lune, Jupiter et ses sa-
tellites, Saturne et quelques autres
objets faciles d’accès.
L’Observateur
On imagine que, comme tous les
amateurs, tu as amélioré ton maté-
riel et as continué à progresser en
observant le plus souvent possible
les planètes et le ciel profond.
Jean-Gabriel
C’est tout à fait ça et d’ailleurs, bien
que maintenant je m’intéresse à
des domaines plus spécifiques, il
m’arrive parfois aussi d’observer et
photographier les objets classiques.
L’Observateur
Tu parles de domaines spécifiques,
de quoi s’agit-il en particulier ?
Jean-Gabriel
D’une manière générale, je dirais
qu’il s’agit de tout ce qui « bouge »
dans le ciel et peut être observé
par un amateur. Il y a bien sûr les
comètes, les astéroïdes et évidem-
ment les étoiles variables.
Je trouve passionnant de trouver
un objet, de suivre son évolution au
cours d’une nuit et pendant quel-
ques jours ou semaines.
La photométrie des astéroïdes et
étoiles reste un de mes sujets favo-
ris. Je me suis un peu spécialisé
dans ce domaine et, à ce jour, j’ai
découvert une quinzaine d’étoiles
variables, pulsantes et binaires ser-
rées. Il s’agit là d’un sous-produit
de la photométrie des astéroïdes.
Comme bien des amateurs, je suis
en contact avec d’autres observa-
teurs en Suisse et à l’étranger.
Pour les astéroïdes, je communi-
que les résultats de mes observa-
tions à Raoul Behrend de l’Obser-
vatoire de Genève. C’est aussi un
plaisir de pouvoir partager mes ob-
servations avec d’autres amateurs.
L’Observateur
Quand on a peu d’expérience dans
ce domaine, on a quelque difficulté
à comprendre comment on peut
déterminer avec précision la varia-
tion d’une étoile comme ça, juste
en visuel.
Jean Gabriel
Il faut un peu d’expérience, mais on
l’acquiert assez vite en utilisant la
technique classique de l’estimation
de l’éclat d’une étoile variable. La
méthode d'observation consiste à
estimer cet éclat en le comparant à
celui, constant, d'étoiles étalonnées
dont les magnitudes ont été mesu-
rées, elles, soit jadis à l'aide de
photométres, soit plus récemment
par photométrie photoélectrique ou
CCD.
L’Observateur
Les comètes te passionnent aussi.
Tu as dû te régaler avec P73
Schwassmann-Wasmann.
Jean Gabriel
Oui, j’ai suivi aussi régulièrement
que possible, satanée météo, l’é-
volution de cette comète dès son
apparition, les 2 fragments princi-
paux ont été bien visibles pendant
plusieurs semaines et les nombreu-
ses photos faites par des Sagistes
et d’autres amateurs prouvent
qu’elle a généré un grand intérêt.
(photo 2) Fragmentation de P/73
L’Observateur
En ce qui concerne les astéroïdes,
il s’agit d’objets qui semblent moins
intéresser les amateurs.
Jean Gabriel
Oui, et c’est normal. Il faut déjà
une caméra CCD et pouvoir suivre
un objet pendant plusieurs heures
voire toute la nuit. D’ailleurs, dans
mon cas, c’est limite, le rendement
est très faible. En effet, il m’est diffi-
cile de suivre un objet plus de 5
heures et le nombre de nuits utilisa-
bles sous nos latitudes est miséra-
ble. Bien des observateurs d’asté-
roïdes ont des montures équatoria-
les qui permettent de suivre 5 asté-
roïdes à la fois, toute une nuit et
plus fréquemment grâce à une
bonne météo. Un diamètre de 150
ou 200 mm. est suffisant, mais une
bonne monture est primordiale.
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