Zoomer sur la peau du chasseur de la constellation d'Orion
En combinant les informations issues de l'interféromètre ALMA et du radiotélescope de 30m
de l'IRAM, une équipe internationale d'astronomes, dirigée par Javier Goicoechea a obtenu
l'image la plus détaillée à ce jour de la barre d'Orion, qui délimite la frontière entre matière
diffuse et matière dense dans la région de formation d'étoiles massives la plus proche de la
Terre. Cette image offre des informations inédites pour l'étude de la morphologie et de
l'activité de cette région fascinante du ciel.
La grande nébuleuse d'Orion, localisée à l'extrémité de l'épée de la constallation d'Orion, fait partie des objets les
plus photographiés par les astronomes amateurs. La grande variété de couleurs des images obtenues traduisent
l'interaction avec la matière interstellaire de l'intense rayonnement dans le domaine ultraviolet (UV) produit par les
étoiles massives rassemblées dans l'amas dit du Trapèze. De part, leur proximité et leur concentration, ces étoiles
massives attirent aussi l'attention des astronomes professionnels. Situé à une distance de 1350 années-lumières de
la Terre, l'amas du Trapèze est en effet la région de formation d'étoiles massives la plus proche. Les astrophysiciens
étudient cette région pour percer les secrets de la formation de ces étoiles lumineuses, qui produisent un
rayonnement 200 000 fois plus intense que celui du soleil.
Le bord du nuage moléculaire d'Oion illuminé par les étoiles de l'amas du Trapèze : En partant de la droite,
la première image est obtenue avec le télescope de 30m seul, la deuxième avec ALMA uniquement et la
troisième est issue de la combinaison des deux jeux de données. Il y a un nombre environ 100 fois plus
élevé de pixels dans l'image ALMA comparée à l'image 30m. Par comparaison une télévision HD offre un
nombre 4 fois plus grand de pixels qu'une télévision standard (copyright IRAM/ALMA/Pety).
Javier Goicoechea nous explique : "Jusqu'à présent, nous avions une vision statique des phénomènes qui
influencent la matière dans cette région de transition à cause de la faible résolution angulaire de la précédente
génération de radiotélescopes. Avec ALMA, le changement est radical. Nous obtenons une image de très grande
sensibilité et avec une précision de 1 seconde d'arc, l'angle sous lequel le système solaire serait vu, s'il était placé à
la même distance que Orion."
Copyright © Observatoire de Paris centre de recherche et enseignement en astronomie et astrophysique relevant du Ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche.Page 2/4