Dans ce modèle, la firme n'existe pas en tant que telle. Il n'y a que des individus établissant des
relations d'échange entre eux. Ceci explique le fait qu'il n'y a pas de théorie propre de la firme
dans l'approche néoclassique qui analyse cette dernière à travers la théorie des prix et de l'allocation
des ressources.
La place centrale est occupée par la recherche des conditions de l'équilibre général, pour une économie
sans friction et donc sans coût de transaction1 . Il s'ensuit que cette théorie a banni de ses
préoccupations la stratégie, l'organisation et le management2…
Cette vision de la firme se comprend néanmoins si l'on songe à ce qui a été pendant longtemps l'objet
central de la micro-économie néoclassique : l'étude des mécanismes de prix.
1 Tout contrat d'achat, de vente ou de sous-traitance implique un coût, puisqu'il
faut y consacrer du temps, prévoir l'ensemble des dysfonctionnements possibles,
vérifier que le produit livré est conforme à la commande, etc. Dans un certain
nombre de cas, il est alors plus rationnel de faire soi-même, au sein de
l'entreprise, que de faire faire ou d'acheter. En d'autres termes, l'existence de
coûts de transaction explique pour une part l'existence d'organisations qui
concentrent en leur sein des tâches qu'elles pourraient confier à des sous-traitants
ou à des contractants.
(dictionnaire du cédérom Alternatives Economiques , 7 ème édition, octobre 2003,
logiciel version 7.0)
2 Martinet Alain Charles, Théories de l'entreprise, management stratégique et
réalités des affaires , in Charreaux et al, De nouvelles théories pour gérer
l'entreprise , Economica, 1987.
B. Les limites de l'analyse néoclassique
L'approche en terme de " boîte noire " repose sur des hypothèses réductrices , voire irréalistes :
- concurrence et information parfaites ;
- divisibilité des facteurs de production ;
- rationalité parfaite des agents ;
- absence de progrès technique.
De plus, le comporte-ment de l'entreprise est assimilé à celui de son propriétaire, lequel est supposé ne
poursuivre qu'un seul objectif, la maximisation de son profit.
" La théorie néoclassique standard traite comme un agent individuel ce qui est clairement une entité
collective, en lui prêtant de plus un principe de comportement, la maximisation du profit, qui est
hétérogène au principe d'utilité censé fonder l'ensemble des comportements individuels1 "
Il s'agit donc d'une vision très restrictive de la finalité et des buts de l'entreprise qui
ne prend pas en compte ni la réalité ni la complexité des comportements.
Cette approche présente également l'inconvénient d'utiliser des notions peu utilisées dans les
entreprises.
Par exemple, le calcul à la marge n'existe pas en comptabilité où seules des grandeurs moyennes sont