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Vers une nouvelle culture
aliments terre ?
Partie 1 :
On est foutus, on mange
mal ?!
Action et Recherche Culturelles
Analyse
2012
On
est foutus, on mange mal ?!
On est foutus, on mange mal ?!
Ils sont nutritionnistes ou journalistes et tirent la sonnette d’alarme: attention à nos
assiettes! Nous ingurgitons sans le savoir des aliments qui ne nous veulent pas que du
bien. Au banc des accusés: l’industrie agro-alimentaire et le trop plein d’additifs ou
nutriments inutilement enrichis.
Trop riches en mauvaises graisses, bourrés de fructose-glucose, fabriqués à partir
d’ingrédients de moindre qualité ou sur-enrichis en vitamines et autres additifs:
beaucoup d’aliments de consommation courante sont pointés du doigt par les
spécialistes. Pour les éviter, ces derniers nous conseillent de lire attentivement les
étiquettes. Mais qui prend réellement le temps de s’arrêter plusieurs minutes aux
différents rayons du supermarché pour analyser tous les composants d’un pot de
yogourt ou de céréales, après une journée de travail et avec ses enfants dans les
jambes? Sans oublier que nous sommes conditionnés par des idées reçues en termes
de diététique et que nous orientons donc nos choix vers des produits dont l’accroche
commerciale correspond à nos attentes. Aux Etats-Unis, par exemple, 25% des
consommateurs recherchent avant tout le taux de matière grasse sur un produit. La
moyenne des clients se contente donc de lire les indications les plus visibles sur les
aliments qu’ils achètent. Pour acheter, on s’arrête en général aux accroches commerciales
de type ‘riche en calcium’, ‘0%’, ‘capital santé’ ou ‘juste 5% de matière grasse’, confirme
Fabiola Flex, ancienne employée au département marketing de la multinationale
Unilever et auteure d’une enquête* sur les techniques employées par le secteur de
l’agro-alimentaire pour nous vendre certains produits à l’accroche alléchante, mais
parfois trompeuse…
Sucre ou lipide, il faut choisir !
Ces dernières années, un nouveau phénomène a envahi les rayons des supermarchés:
chaque fois plus de produits enrichis d’éléments présentés comme bénéfiques pour
notre santé colonisent les étagères et frigos des différentes enseignes de la grande
distribution. On trouve aujourd’hui des glaces allégées, des yogourts pour enfants aux
Oméga-3, des margarines au stérol végétal pour réduire le cholestérol, du jus d’orange
au calcium, du lait vitaminé, etc. Si en 1998, 33% des nouveautés avaient une facette
‘nutrition-santé-bien-être’, ce chiffre atteignait 50% en 2004. Explication officielle de cette
tendance: Danone, Nestlé, Unilever, Kellog’s & Cie auraient pris conscience de leurs
responsabilités en matière de santé publique. Ils ne l’ont jamais totalement ignorée, c’est vrai:
malgré quelques alertes à la listeria ou aux salmonelles dans des rillettes ou les fromages au
lait cru, les industriels ont nettement amélioré la qualité sanitaire de nos aliments. Mais s’ils
ont fait des pieds et des mains pour chasser les bactéries dangereuses de leurs produits, ils y
ont hélas incorporé de plus en plus de graisses, de sucre et de sel! Car le gras donne du
fondant. Le sel et le sucre, eux, donnent du goût à moindre coût, explique Fabiola Flex.
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On est foutus, on mange mal ?!
Le problème, c’est que ces produits trop riches ont des répercussions immédiates sur
l’accroissement des maladies cardio-vasculaires et sur l’obésité. En 2000, plus de 15%
des enfants âgés de cinq à douze ans étaient en surpoids en France, contre 3% dans les
années 1960. De plus, un produit dit ‘allégé’, n’est pas pour autant peu calorique. Y
aurait-il tromperie sur la marchandise? L’un des exemples notoires est celui des
produits « allégés en sucre », mais paradoxalement enrichis en lipides, histoire de
compenser la perte de goût. Certains chocolats allégés en sucres sont finalement plus
riches en graisses que les classiques. Même constat avec certains yaourts 0% de
matière grasse et sans sucre ajouté, pour lesquels la saccharose est remplacée par du
fructose, dont la valeur calorique est identique au sucre de table.
Des ‘allégés’ aussi caloriques que les produits classiques
Le sirop de glucose-fructose, qui est chaque fois plus utilisé comme sucre de
substitution dans de nombreux produits, est également pointé du doigt par les
Docteurs Cohen et Serog. Selon ces nutritionnistes, il a la fâcheuse tendance
d’augmenter la synthèse des triglycérides et serait en partie responsable de
l’accroissement de l’obésité aux Etats-Unis. Mais un consommateur qui va lire sur un
produit, ‘0% de matières grasses’ et ‘sans sucre ajouté’ ou ‘diététique’, va d’emblée se
précipiter sur ce produit soi-disant miracle, qui lui offre à la fois plaisir et bonne
conscience. Pourtant, si on y regarde d’un peu plus près, il arrive même que des
aliments clairement évités dans le cadre d’un régime, comme les biscuits, soient moins
caloriques que les douceurs vendues au rayon diététique. Fabiola Flex fait par exemple
référence aux biscuits Taillefine, dont les Tuiles au citron sont plus énergétiques que
les Pim’s à la framboise… Elle signale également que les Galettes gourmandes vanille
citron de Gayelord Hauser, affichées comme produit régime, ne sont pas moins riches
que les brownies au chocolat de Lu. D’une façon générale, toutes ces friandises
estampillées ‘régime’ atteignent souvent 400 Kcal/100 g minimum. De quoi réfléchir
avant de se priver de ses biscuits favoris! Mais surtout éviter de se précipiter sur ces
produits faussement light et en consommer allègrement en pensant qu’ils sont de toute
façon sans danger pour la ligne et la santé. Et c’est là que le bât blesse : ces aliments
ont un effet déculpabilisant qui nous incite au grignotage sans complexes, alors qu’ils
correspondent à un apport calorique plus conséquent qu’ils ne le laissent supposer.
Faire passer des aliments plaisir pour des nutriments de régime, ne relève-t-il pas de la
mauvaise foi? D’autant qu’il est possible de se faire vraiment plaisir à moins! Quatre Pim’s
Mousse au chocolat, par exemple, apportent 192 calories, contre 240 calories environ pour la
pause Taillefine Plaisir aux abricots avec ses deux biscuits. Et puis, avec les Pim’s, au moins,
on a conscience de faire un écart, de se régaler avec de la vraie génoise, de la vraie confiture
et du vrai chocolat. C’est fou, on a tendance à oublier les calories dès qu’il est écrit ‘Taillefine’
ou ‘léger’ sur l’emballage. Combien de femmes ont déjà englouti un paquet de biscuits ou une
tablette de chocolat dans son intégralité en pensant : Pas grave, c’est allégé… ?
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Marketing, quand tu nous tiens! Ce genre d’exemples se démultiplie malheureusement
dans de nombreux rayons. C’est encore le cas des soupes en brique. Knorr Ligne
velouté de légumes verts qui arbore seulement 0,9 g de lipide pour 100 ml, alors qu’un
produit comparable, Knorr Sensation courgettes et basilic, n’en apporte également que
0,9 g sans s’afficher ‘produit régime’, tout en contenant de surcroît un taux de glucides
légèrement inférieur et un prix d’achat bien plus light!
Des produits chaque fois plus riches
Même du côté des rayons frais, mieux vaut savoir ce qui se cache dans les petits pots
d’aspect si inoffensif. Les ‘seulement 5% ou 3,5% de matière grasse’ apposés sur les
yaourts sont-ils vraiment pertinents? Ce pourcentage a en effet l’air très faible, surtout
lorsqu’on le compare à d’autres types de denrées. Mais lorsqu’on se rappelle qu’un
simple yaourt nature contient normalement 1 ou 2% de matière grasse, soit trois à
quatre fois moins, on comprend que ce ‘seulement’ est tout relatif! Les Drs Cohen et
Serog font d’ailleurs remarquer qu’en quelques années, les yaourts sont devenus de
plus en plus caloriques. On peut constater que la valeur moyenne de l’ensemble des yaourts,
qui était il y a quelques années de 70 Kcal aux 100 g, atteint aujourd’hui 80 Kcal. Que celle
des pains, qui était à 250 Kcal, est désormais à 275… Constat similaire du côté des
céréales. Les pétales Spécial K, sont en réalité plus riches en glucides et lipides que les
bons vieux Corn Flakes de base. Les Spécial K fruits rouges contiennent 7 g de
glucides, 0,3 g de lipides et 2 g de lipides saturés contre 2,5 g de glucides, 0,3 g de
lipides et 0,5 g de lipides saturés pour les Corn Flakes classiques, relégué au bas des
rayons de céréales…
Les aliments s’enrichissent, et parallèlement, nous sommes chaque fois plus sédentaires
et nos besoins énergétiques diminuent! Pourquoi les fabricants nous proposent-ils des
produits allégés, alors qu’ils ne le sont pas vraiment ou pas davantage qu’un autre
produit standard de la même gamme? On vous laisse deviner… Les plats surgelés dit
« allégés » se vendent deux fois plus cher que les basiques. Danone quant à lui est muet
sur son yaourt nature: il ne dépasse pas 1,20 euros au kilo. Les Taillefine Cremoso, eux, sont
à plus de 3,70 euros le kilo!, épingle Fabiola Flex. L’argent constitue comme souvent le
nerf de la guerre. Autre fait troublant pour des entreprises qui se disent soucieuses de
notre santé: la composition d’un même produit varie d’un continent à l’autre et selon
le discours nutritionniste ambiant. Explication: en Europe, la tendance surfe plutôt sur
la chasse aux lipides (particulièrement les saturés). Alors qu’aux Etats-Unis, ce sont
surtout les glucides qui sont mis au pilori. C’est peut-être pour cela que Kellogs a
modifié sa recette de barres céréalières? N’est-il pas convaincant lorsqu’il écrit sur ses
barres de céréales Spécial K vendues en France que les glucides complexes donnent ‘un
regain d’énergie’ et que la ‘teneur réduite en matière grasse’ aide à ‘garder la ligne’? Aux
Etats-Unis, ses Special K low carb sont dix fois plus grasses que la version française et
contiennent deux fois moins de glucides complexes. Question cohérence, on a déjà vu
mieux!
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On est foutus, on mange mal ?!
Vitamines et omégas : la modération est de mise !
Et que dire de l’ajout de vitamines et minéraux dans de nombreux produits, autre
mode alimentaire censée contribuer à notre santé? Si la plupart de ces substances sont
éliminées naturellement en cas d’excédent, ce n’est pas le cas de toutes. Un surplus de
vitamine A peut par exemple provoquer des troubles hépatiques et on en trouve
aujourd’hui dans de nombreuses marques de lait. Autres substances en vogue depuis
quelques années: les fameux Oméga-3 ou le phytostérol. S’ils réduisent en effet le
mauvais cholestérol, est-ce vraiment judicieux de proposer cet alicament en vente libre
à des personnes qui n’en n’ont pas forcément besoin? Comme le souligne Fabiola Flex,
d’après les instances de santé européenne, de fortes doses de phytosterol gênent
l’absorption de la vitamine E, du lycopène et du bêta-carotène, micronutriment
essentiel à la bonne santé des yeux et de la peau. De plus, ce sont surtout les Oméga-3
qui font défaut dans notre alimentation, et pourtant, un certain nombre de margarines
contiennent surtout des Oméga-6… Fruit d’or oméga-3 se vend deux fois moins cher
qu’une barquette de Pro-Activ*. (…) Pas étonnant que les ventes des deux références de
margarine Pro-Activ se soient élevées à 80 millions d’euros en 2004, soit la moitié du chiffre
d’affaires produit par toutes les margarines Fruit d’or: à raison de trois portions par jour, il
faut acheter une barquette tous les huit jours! Coût total: plus de vingt euros par mois! Vous
souhaitez varier avec du lait et des yaourts Pro-Activ? Prévoyez alors un budget supérieur à
trente euros environ par mois. A vie évidemment, car l’effet cesse à l’arrêt de la
consommation, explique Fabiola Flex.
Gavage aux probiotiques
L’argument santé faire vendre, mais paradoxalement, parfois au détriment de la santé
elle-même. En 2011, ce sont les petits pots de yogourt Activia et Actimel qui
défrayaient la chronique. Enrichis en bifidus, ces produits sont soupçonnés de favoriser
l’obésité. Le Dr. Didier Raoult, chercheur en microbiologie à l’Unité de Recherche en
Maladies Infectieuses et Tropicales Emergentes de Marseille, a lancé un pavé dans la
marre en publiant un article dans la revue Nature, dans lequel il affirme que les
probiotiques entraînent une prise de poids chez l’homme. Les microbiotes sont en
effet employés depuis une cinquantaine d’années dans les élevages intensifs pour
booster la croissance et engraisser plus rapidement les jeunes animaux (poulets, veaux,
cochons). Un porc gavé de probiotiques gagnerait 10% de poids supplémentaires.
Didier Raoult affirme que l’utilisation des probiotiques dans l’alimentation humaine est
moins réglementée que pour celle destinée à l’élevage. Or, ceux-ci ont été utilisés sans
que l’on cherche à savoir quel serait l’effet sur les enfants. Selon le chercheur, toute la
publicité est axée sur les bienfaits santé de ces additifs, mais peu de recherches le
prouveraient réellement. Il a donc commandé de nouvelles études afin de connaître le
rôle joué par les produits lactés dans l’obésité infantile et établit un lien probant chez
ces derniers, mais aussi chez les adultes. « J’ai rencontré de nombreuses femmes
potelées bien que sous alimentées, et qui cherchaient désespérément à maigrir en se
limitant à quelques yaourts par jour plus quelques babioles », explique Didier Raoult.
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Malheureusement, elles continuaient à grossir, tout en étant plus fatiguées et fragiles. 1
« Au total, le mode d’action des probiotiques et des antibiotiques comme facteur de
croissance et agent de prise de poids chez les animaux et chez les hommes (en
particulier les enfants), semble de même nature. L’antibiotique modifie la composition
de la flore microbienne, dont on sait qu’elle a un lien avec la capacité d’absorption des
aliments et qu’elle est utilisée depuis des décennies pour faire grossir les animaux ».2
Les lanceurs d’alerte préoccupés par ce sujet font donc pression sur le groupe Danone
pour que celui-ci n’utilise plus l’argument santé dans son message publicitaire.
Le hard discount : à boire et à manger
C’est indéniable, un aliment estampillé santé, cela fait vendre! Surtout dans un marché
aussi concurrentiel que celui de l’alimentation, où la guerre des prix et la concurrence
font rage. Depuis quelques années, ces concurrents n’ont pas cessé de grignoter des parts de
marché en proposant des copies de produits de marque. Au rayon ultra-frais, ils ont réalisé
35% des ventes en volume au premier trimestre 2005. (…) Pourquoi Pepsico a-t-il lancé
Tropicana calcium en 1999? Parce que les marques de distributeurs grignotaient des parts de
marché au rayon des jus de fruits et qu’il fallait bien se démarquer, explique Fabiola Flex.
Les hard discounts (Aldi, Lidl, etc.), sont eux aussi pointés du doigt par les spécialistes
de la nutrition. Ayant passé au crible des centaines d’aliments de gammes similaires, les
nutritionnistes Jean-Michel Cohen et Patrick Serog, se sont par exemple étonnés de la
composition de certains produits d’entrée de gamme. Comment ne pas être interloqués
en voyant, par exemple, certains nuggets de poulet adorés de nos enfants, fabriqués en partie
avec de la peau de poulet, certaines préparations à base de viande contenir à peine 1,44 g de
viande pour 100 g, certaines tranches de jambon bon marché contenir 30% de porc en moins
que d’autres vendus plus chers… Sans parler des eaux minérales composées en partie d’eau
du robinet, des colas light à bas prix fabriqués avec des édulcorants contestés comme les
cyclamates, s’exclament-ils ! Sans parler de l’huile de palme et du sirop de glucosefructose, deux substances accusées de favoriser l’obésité et que l’on retrouve plus
fréquemment dans les aliments à bas-prix. Quand on sait que ce sont plutôt des
familles jeunes et aux bas revenus qui fréquentent les hard discounts, on peut
s’inquiéter de la qualité des aliments reçus par les enfants de cette clientèle, même si,
rappelons-le, tous les produits vendus dans ces magasins ne sont pas de mauvaise
qualité.
Plutôt perturbantes toutes ces révélations sur les dessous de l’industrie agroalimentaire! Les conclusions des spécialistes vont par contre dans le même sens. La
seule solution pour échapper aux produits de mauvaise qualité, aux différents additifs
ou aux effets pervers des produits soi-disant light serait de se tourner vers une
alimentation préparée avec des aliments de composition simple ou non-industrialisés,
1
http://environnement-lanconnais.asso.fr/spip.php?article255&lang=fr&fb_source=message
http://www.lepoint.fr/invites-du-point/didier_raoult/probiotiques-et-antibiotiques-les-deux-faces-d-unmeme-produit-26-09-2012-1510548_445.php
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comme les fruits et légumes, la viande et le poisson. Mais cette idée va plutôt à contrecourant de nos actuelles habitudes alimentaires de citadins pressés!
Sandra Evrard
Bien lire les étiquettes !
En 2006, le Parlement européen a voté un texte1 visant à faire le ménage du côté des étiquettes.
Etaient notamment visées les allégations santé et nutritionnelles du style « pauvre en » ou « enrichi
en », qui peuvent inciter le consommateur à choisir ce type d’aliments, même s’ils ne sont pas
forcément bons pour la santé. Cette directive a été transposée en droit belge1 qui exige que
« l’étiquetage nutritionnel est obligatoire lorsque la publicité met en évidence des propriétés
nutritionnelles particulières du produit (exemples : riche en vitamines, pauvre en sel, light, etc.).
Mais aussi que les allégations sur la santé, liés à la consommation de l’aliment (exemples : facilite le
transit intestinal, renforce les os, etc.), soient avérées scientifiquement. On ne le trouve donc pas
sur les emballages de tous les aliments »1. L’harmonisation européenne de l’étiquetage des denrées
alimentaires est en cours et devrait être effective d’ici 2016 au plus tard. Parmi les autres bons
points de cette nouvelle législation, on note que la valeur énergétique sera désormais libellée en
graisses et non en lipides (même chose pour le sodium qui sera aussi libellé ‘sel’), ce qui est plus
parlant pour la plupart des consommateurs. On peut cependant douter que la plupart des gens
prenne le temps de lire les étiquettes en faisant leurs courses ! Le poids de la pub et de nos
habitudes de consommation pèsent donc aussi lourdement dans la balance. Parallèlement à ces
mesures d’étiquetage, il semble donc important d’inciter les acteurs de l’industrie agro-alimentaire
à faire appel à leur sens éthique dans l’élaboration de leurs produits. Mais aussi au niveau de leur
communication marketing, qui ne devrait plus employer l’argumentation alicamenteuse pour
essayer de vendre leurs produits. On ne peut que déplorer le fait qu’il faille réglementer de plus en
plus drastiquement ce domaine à coup de nouvelles réglementations et réagir à posteriori. Il
manque une dimension d’auto-régulation du secteur de l’agro-alimentaire, qui ne s’est pas privé
d’abuser de la crédulité et de la méconnaissance du consommateur, qui n’est pas un spécialiste de
la santé et ne peut donc que difficilement appréhender de manière critique les slogans nutritionnels
soi-disant « bon pour eux ».
Références :
- N’avalons pas n’importe quoi! Comment l’industrie alimentaire s’engraisse en nous vendant
de l’allégé, de l’enrichi, du sans sucre, etc., Fabiola Flex, éd. Robert Laffont.
- Savoir manger. Le guide des aliments 2006-2007, Dr. Jean-Michel Cohen et Dr. Patrick
Serog, Flammarion.
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Publié avec le soutien du service
de l’Éducation permanente de la
Fédération Wallonie-Bruxelles
Editeur responsable : Jean-Michel DEFAWE
© ARC a.s.b.l. - rue de l’Association 20 à 1000 Bruxelles
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