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Culture
générale
les bases
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Culture générale
les bases
ISBN : 978-2-9544265-0-1
Dépôt légal : janvier 2013
© Le Monde Politique, 2013
SOMMAIRE
Histoire
Moyen Age
6
16e siècle
9
17e siècle
12
18e siècle
14
19e siècle
18
20e siècle
22
Les enjeux du 21e siècle
47
Philosophie
Philosophes de l’Antiquité
55
Philosophes du Moyen Age
60
Philosophes classiques
62
Philosophes des Lumières
69
Philosophes modernes
74
Philosophes contemporains
81
Littérature
Moyen Age
90
Renaissance
92
17e siècle
94
18e siècle
98
19e siècle
101
20e siècle
104
Economie
Des premiers faits économiques à l’ère pré-industrielle
108
Fin du 18e siècle - 19e siècle
113
Première moitié du 20e siècle
119
Seconde moitié du 20e siècle
126
Fin du 20e siècle - début du 21e siècle
142
Histoire
Moyen Age
Le Moyen Age, ces 1000 ans traversés par des guerres, des épidémies ravageuses, mais aussi des découvertes
scientifiques, débute à la fin de l’Antiquité et s’achève avec la découverte de l’Amérique.
C’est à cet‌te période qu’est créée la société féodale, caractérisée par la répartition de la population en trois ordres,
déterminée par la naissance : la noblesse (caste militaire), le clergé (qui veille au bon exercice des cultes), le tiersétat (les paysans et les artisans, qui constituent la majorité de la population).
En Europe
L’Eglise dispose d’une véritable influence sur la population, par l’organisation de l’espace géographique en diocèses
et en paroisses, maintenant ainsi un contact permanent avec elle. Son pouvoir résulte également des principes et
des valeurs qu’elle diffuse ; sa puissance est telle que la crainte de l’excommunication est alors une menace qui
pèse sur tous.
Mais le Moyen Age n’est pas seulement cantonné au monde religieux. C’est une époque qui annonce les avancées technologiques et culturelles des siècles suivants. De nombreuses inventions viennent en effet révolutionner
cette période : la charrue améliore les rendements agricoles, le développement de moulins hydrauliques apporte
davantage d’énergie, etc. En architecture également, les techniques évoluent : c’est l’époque des voûtes et des
contreforts, véritables prouesses techniques destinées à l’édification des cathédrales ; les temps sont aussi à la
fortification des châteaux forts (essor du donjon en pierre).
Haut Moyen Age
La période du haut Moyen Age est caractérisée par la division de l’Empire romain en trois empires (byzantin, arabo-musulman et celui de Charlemagne), et par la création des premiers Etats modernes. On considère donc que
cette période prend fin aux alentours de l’An Mille.
L’Empire romain s’est en effet effondré sous l’impulsion des migrations du peuple germanique et des Huns ; les
descendants de Clovis ne sont pas parvenus à limiter l’expansion des barbares. L’espoir renaît néanmoins lorsque
Charles Martel stoppe l’avancée arabe à Poitiers ; son fils, Pépin le Bref deviendra roi des Francs. C’est alors que
l’organisation politique et économique évolue : l’expansion des Francs, qui ouvre la voie à l’empire de Charlemagne, son petit-fils, met un terme à l’emprise des Mérovingiens.
Les Carolingiens installent leur capitale à Aix-la-Chapelle et diffusent largement leur religion en se lançant dans
une vaste politique d’évangélisation. C’est ainsi que leur influence s’est imposée sur tout le continent européen,
sur lequel ils ont tenté de bâtir un immense Etat : l’Empire s’étendait de l’Elbe (Allemagne) à l’Ebre (Espagne).
Mais en 843, le traité de Verdun partage l’Empire carolingien de Charlemagne en trois royaumes (entre ses trois
petits-fils). L’absence d’entente entre les descendants conduit à l’effritement de l’Empire : les terres sont déléguées à des seigneurs qui finissent par se les approprier totalement, et l’autorité militaire est confiée aux ducs et
aux marquis ; enfin, la justice est transférée aux comtes. Le pouvoir appartient alors au suzerain, qui exige loyauté
et dévouement de son vassal en échange d’une terre et de sa protection. C’est ainsi que la dynastie capétienne
viendra finalement remplacer les Carolingiens par le règne d’Hugues Capet, élu en 987 ; cet évènement marque
la naissance de la France.
Le traité de Verdun amorce donc la fracture entre l’Est et l’Ouest du continent et va contribuer à accentuer la division de la chrétienté entre orthodoxes et catholiques.
Bas Moyen Age
A cette époque, les royaumes imposent leur souveraineté, mais doivent faire face à la montée en puissance de
l’Eglise. Les autorités civiles et religieuses sont pourtant parvenues à s’accorder un temps, permettant ainsi le
développement économique. Mais la situation s’est par la suite détériorée : en se rebellant contre la papauté
(querelle des investitures), les princes ont introduit une période de troubles, qui a notamment mené à l’institution d’une papauté dissidente en Avignon.
Malgré ces querelles, le milieu du 15e siècle renoue avec la prospérité grâce aux grandes expéditions (découverte de l’Amérique, mise à disposition de boussoles et de cartes marines plus précises, etc.), la croissance
démographique et le développement des zones urbaines. L’artisanat, les foires et l’accroissement des échanges
permettent à certains commerçants de s’enrichir rapidement ; de cet enrichissement naissent des besoins nouveaux (mise en commun de l’épargne des investisseurs), qui font apparaître les premières sociétés par action. Le
capitalisme est né.
L’agriculture bénéficie également de nombreuses innovations qui révolutionnent le quotidien (charrue à roue,
moulins à vent et à eau). Mais ce dynamisme de l’Occident est ralenti à la fin du 13e siècle et surtout en 1347 par
la grande peste, qui décime près d’un quart de la population européenne. C’est en effet une époque marquée
par une succession de crises (famines, épidémies).
L’époque du bas Moyen Age est aussi celle de la guerre de Cent ans, qui a opposé la France à l’Angleterre, et
ruiné l’Europe. La guerre ne prend fin qu’avec la bataille de Castillon en 1453, après la libération d’Orléans par
Jeanne d’Arc. Ces évènements ont pourtant eu des effets positifs sur le pouvoir monarchique : la guerre de Cent
Ans a permis au roi de France d’imposer une fiscalité permanente et de mieux contrôler la noblesse.
Dans le reste de l’Europe, l’Empire de Byzance s’effondre sous la pression des Turcs, par la prise de Constantinople, en 1453. Les Turcs rebaptisent la ville (Istanbul) et y installent la capitale. Les Turcs ottomans, l’une des
tribus turques, ont déjà acquis beaucoup de territoires au Moyen-Orient et ailleurs : leur empire s’étend de la
Hongrie au Maroc. Cette colonisation ottomane détériore la sécurité des villes et limite les innovations, réduisant ainsi le commerce en Méditerranée.
Mais le Moyen Age marque aussi les débuts de l’Etat moderne : l’Allemagne en 911, la France en 987, la Hongrie
en 1001 ou le Royaume-Uni en 1066.
Dans le monde
En dehors de l’Europe, quelques civilisations vont vivre une époque importante dans leur développement.
Civilisation musulmane
L’islam naît en Arabie en 622 ; Mahomet reçoit la révélation d’Allah, qui lui lit le Coran. Il proclame l’existence
d’un dieu unique (Allah) et le respect de sa parole par le biais du Coran. Au Proche et au Moyen-Orient, la civilisation musulmane se répand rapidement. En 732, les musulmans arrivent à Poitiers et aux portes de l’Inde après
avoir conquis l’Afrique du Nord et l’Espagne. L’espace ainsi conquis est divisé en califats, sultanats et émirats
souvent rivaux.
C’est ainsi qu’en Orient, les califes règnent à Damas, puis à Bagdad, qui devient une grande cité d’où affluent
les grandes richesses du monde méditerranéen. La ville atteint son apogée sous le calife Haroun al-Rachid ; les
musulmans connaissent alors leur âge d’or, notamment grâce à leur maîtrise des sciences : médecine (anesthésie et réduction des fractures), mathématiques (algèbre, chiffres arabes), cartographie, etc. En art, la civilisation
musulmane est raffinée : calligraphie, poésie, contes, etc.
Mais sous le poids des révoltes d’esclaves et des tensions sociales, l’Empire de Bagdad finit par sombrer. Pour
limiter ces tensions, le calife al-Qadir interdit toute nouvelle interprétation du Coran, ce qui contribue à mettre
un terme à l’âge d’or arabe, à la réflexion et aux innovations intellectuelles. Ce déclin est précipité par la prise de
Bagdad par les Turcs en 1055.
Civilisations du monde précolombien
De grandes civilisations se succèdent en Méso-Amérique (Toltèques et Aztèques) jusqu’à l’arrivée des Espagnols:
les cités mayas (apogée entre 600 et 1200), les Incas (qui bâtissent le Machu Picchu, imposante forteresse). Ces
civilisations excellent dans de nombreux domaines : astronomie (calendriers solaires), mathématiques, médecine.
Mais elles sont en retard par rapport aux Européens (bloqués par leur conception cyclique du temps, ils perpétuent également les sacrifices humains), notamment techniquement. Elles s’effondrent lors des conquêtes
espagnoles.
Civilisations asiatiques
La Chine connaît son apogée sous la dynastie des Tang, qui restaure son unité. Le pays s’engage alors dans une
longue période de prospérité (développement de l’art et de la littérature sous l’influence du bouddhisme, apogée
de la poésie avec Wang Wei et Li Bai, réformes agraires et fiscales), qui perdure avec la dynastie des Song, durant
laquelle une administration centralisée est mise en place et d’importantes innovations révolutionnent le monde:
l’imprimerie et la poudre à canon voient alors le jour. Mais les invasions mongoles vont mettre fin à la dynastie
Song et ouvrir la voie à l’épanouissement de l’Empire mongol, essentiellement sous Tamerlan.
En Inde, la population subit d’importantes invasions musulmanes. Les Hindous se soumettent à un despotisme
militaire féroce durant le sultanat de Dehli ; les monastères bouddhistes sont détruits et la lourde fiscalité plonge
les Hindous dans la misère. Face à l’islam, une résistance parvient néanmoins à se mettre en place ; mais Tamerlan, chef de guerre mongol, parviendra à instaurer un nouvel ordre mongol en Inde qui perdurera pendant des
siècles.
16e siècle
La période du Moyen Âge prend fin au 15e siècle (en 1453, avec la prise de Constantinople par les Turcs, ou en
1492 avec la découverte de l’Amérique par Christophe Colomb). A cette époque, les Etats chrétiens sont déjà
affaiblis ; mais c’est avec la Réforme protestante puis l’édit de Nantes que la chrétienté occidentale va s’émietter
encore davantage. A l’inverse, l’Empire ottoman et l’Empire perse sont encore très puissants.
En Europe
Malgré un relatif affaiblissement, l’Europe reste puissante par l’influence de sa création artistique et scientifique,
fondement de son développement économique. Elle jette en effet au 16e siècle les bases de sa future domination
sur le monde. Sous l’effet du capitalisme naissant, elle se transforme, notamment grâce aux richesses venues
du Nouveau Monde. Les villes s’accroissent par le développement de l’industrie et du commerce (de nombreux
entrepreneurs investissent dans les affaires), mais aussi du mécénat, qui permet l’expansion de la peinture et de
la sculpture.
En France, le pouvoir de l’Etat s’affirme, se centralise et pose ainsi les bases de l’absolutisme sous François Ier ; en
proclamant le français langue officielle de son administration, il assoit durablement la puissance de l’autorité centrale. C’est ainsi que la royauté a progressivement affirmé sa domination sur le peuple, mais aussi sur la noblesse,
qui a vu ses pouvoirs limités.
L’époque des grandes découvertes
De nouvelles terres (l’Amérique par Christophe Colomb) et de nouvelles populations (Indiens d’Amériques, Noirs
d’Afrique) sont découvertes au cours du 16e siècle. C’est ainsi que le Français Jacques Cartier découvre le territoire qu’il nommera le Canada. Les Européens, partis à la conquête du monde, découvrent ainsi des territoires
situés en Europe ou encore sur le continent américain. Mais leur arrivée conduit à la destruction de leurs civilisations, notamment par les Espagnols : Aztèques et Incas sont christianisés et exploités. Les conquérants vont en
effet profiter de ces découvertes pour réduire en esclavage les populations et exploiter leurs ressources minières
et agricoles. Rapidement, le commerce triangulaire voit le jour : par ce commerce, les bateaux partent en Afrique
pour acheter des esclaves et les revendre en Amérique, afin de rapporter ensuite en Europe les métaux américains. Au-delà de cette exploitation de ressources, les conquêtes apportent des maladies étrangères contre
lesquelles les populations conquises ne sont pas protégées (variole) ; certaines populations sont ainsi décimées.
Français, Portugais, Espagnols et Anglais s’approprient de cette façon des territoires importants. De son côté, la
Russie, gouvernée d’une main de fer par Ivan IV, surnommé le Terrible, colonise la Sibérie.
La découverte de nouveaux territoires a pour effet de remettre en question certaines croyances : on comprend
à cette époque que la terre n’est pas plate et progressivement, les remises en cause scientifiques sont diffusées
dans toute l’Europe ; l’utilisation de l’imprimerie constitue un formidable vecteur de diffusion de ces idées nouvelles, stimulant ainsi les échanges intellectuels. Les livres imprimés de façon industrielle grâce aux découvertes
de Gutenberg ont en effet rapidement concurrencé les parchemins.
L’humanisme
L’humanisme est un courant culturel, qui s’est développé en Europe au cours de la Renaissance.
En s’appuyant sur la Raison, les humanistes ont cherché à retrouver un savoir oublié avec le Moyen Age : celui
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