L3- HISTOIRE ANNÉE 2013/2014

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L3 - HISTOIRE
ANNÉE 2013/2014
Directeur : Jean-Marie LE GALL
Responsable Administratif : Eddy MARIE ROSE
Secrétaire du Directeur : Monique MACQUET
U.F.R. Histoire 17, rue de la Sorbonne 75231 PARIS Cedex 05
 01.40.46.27.89 – Fax 01.40.46.31.80
i
Calendrier universitaire - 2013 – 2014
Rentrée lundi 16 septembre 2013
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 1 semestre
13 semaines de cours :
du lundi 16 septembre au samedi 26 octobre 2013
du lundi 4 novembre au samedi 21 décembre 2013
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● 1
ère
er
session d’examens du 1 semestre, évaluation et orientation
-
TOUSSAINT : du samedi 26 octobre au soir au lundi 4 novembre au matin
du lundi 6 janvier au samedi 18 janvier 2014
NOËL : du samedi 21 décembre 2013 au soir au lundi 6 janvier 2014 au matin
ème
2
-
ère
● 1
semestre
PRINTEMPS : du samedi 12 avril au soir au lundi 28 avril 2014 au matin
12 semaines de cours :
du lundi 20 janvier au samedi 12 avril 2014
session d’examens du 2
ème
semestre
- du lundi 28 avril au samedi 13 mai 2014
● Session de rattrapage
- 1 semaine pédagogique
du mardi 10 juin au samedi 14 juin 2014
Examens : du lundi 16 juin au samedi 5 juillet 2014
3
HISTOIRE MÉDIÉVALE
09 32 - 1er semestre
09 36 - 2ème semestre
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32/36 A : Histoire de l’Afrique médiévale
Enseignants Bertrand Hirsch, Thomas Vernet
INSOLL, Timothy, The archaeology of Islam in Sub-Saharan Africa, Cambridge, 2003.
RANDRIANJA, S. et S. ELLIS, Madagascar : a short history, Chicago, 2009.
VERNET, Thomas, Les cités-États swahili de l’archipel de Lamu, 1585-1810. Dynamiques
endogènes, dynamiques exogènes, Thèse de doctorat, Université Paris 1 PanthéonSorbonne, 2005.
Sujet du cours : Sociétés, cultures et écriture de l’histoire en Afrique subsaharienne à l’époque médiévale
ème
Cet enseignement est destiné à explorer l’histoire des sociétés de deux espaces de l’Afrique subsaharienne : l’Afrique orientale et la Corne de l’Afrique, à une période qui voit l’essor des contacts et des échanges avec le monde extérieur, de nouvelles formes de pouvoir politique (royauté, cité-Etat…), la diffusion de religions comme l’islam ou le christianisme et le développement de cultures de l’écrit.
Les travaux dirigés seront l’occasion de travailler sur les sources de l’histoire de l’Afrique subsaharienne : textes manuscrits et imprimés, épigraphie, sources orales, données
archéologiques, à travers des commentaires de documents contenus dans la brochure.
Une connaissance préalable des sociétés africaines et de leur histoire n’est pas requise.
e
e
2
semestre : Savoirs et pouvoirs dans l’Éthiopie médiévale (XIII -XVI siècle) (B.
Hirsch)
À l’époque médiévale, l’Éthiopie (entendue dans un sens large) est une région de confluence entre des pouvoirs concurrents et complémentaires : le royaume chrétien, en
phase d’expansion, des royaumes musulmans qui dominent la partie orientale de la Corne
de l’Afrique et des sociétés avec d’autres types d’organisation politique dont la mieux connue est celle des Oromo, structurée par classes d’âge et générations. Se développent aussi dans cet espace de remarquables cultures de l’écrit (en geez, éthiopien ancien, et en
arabe) qui nous donnent accès à la façon dont ces sociétés concevaient leur propre
histoire.
Les principaux thèmes étudiés :
Langues et écritures dans la Corne de l’Afrique
Écritures de l’histoire : des lettrés d’Éthiopie aux orientalistes européens
Le legs aksumite et le modèle biblique de l’histoire de l’Éthiopie
Les figures de la royauté et l’idéologie « salomonienne »
Zar’a Yaeqob : un roi lettré au pouvoir
Monastères, moines et saints chrétiens
Les sociétés musulmanes, du Choa à la « Conquête de l’Abyssinie »
L’expansion des Oromo
Contacts et malentendus avec l’Europe
er
1 semestre : L’Afrique orientale et l’océan Indien : le monde swahili, Madagascar et
e
e
les sociétés de l’arrière-pays (VII -XVII siècle) (T. Vernet)
Seront abordés les interactions entre les sociétés de l’Afrique orientale et les flux commerciaux, humains, et culturels, issus de l’océan Indien. Les espaces concernés s’étendent de la Somalie au Mozambique actuels et incluent également Madagascar et les Comores. Les thèmes étudiés seront notamment les suivants :
- Connexions indo-océaniques : Proche-Orient, Inde, Austronésie
- Essor de l’islam
- Phénomène urbain et urbanité
- Traites, esclavage et dépendance
- Mythes de fondation et écriture de l’histoire
e
e
- Nouveau contexte aux XVI -XVII siècles : expansion impériale portugaise, migrations et
reconfigurations géopolitiques.
Bibliographie
CUOQ, Joseph, L’islam en Éthiopie, Paris, 1981.
DERAT, Marie-Laure, Le domaine des rois éthiopiens (1270-1527). Espace, pouvoir et
monachisme, Paris, 2003.
FAUVELLE, François-Xavier & HIRSCH, Bertrand, « Aksum après Aksum. Royauté,
archéologie et herméneutique chrétienne de Ménélik II (r. 1865-1913) à Zär’a Ya’eqob (r. 1434-1468) », Annales d’Éthiopie, 2001, 17, p. 59-109.
FAUVELLE, François-Xavier & HIRSCH, Bertrand, « L’Éthiopie médiévale. État des lieux et nouveaux éclairages », Cahier d’études africaines, 2002, 166, p. 315-335.
FAUVELLE, François-Xavier & HIRSCH, Bertrand, Espaces musulmans de la Corne de
l’Afrique au Moyen Age, Paris, 2011.
TADDESSE TAMRAT, Church and State in Ethiopia, 1270-1527, Londres, 1972.
Bibliographie
BEAUJARD, Philippe, Les mondes de l’océan Indien. Tome 2 : L’océan Indien, au cœur des e
e
globalisations de l’ancien monde (7 -15 siècle), Paris, 2012.
FAUVELLE-AYMAR, François-Xavier, Le rhinocéros d’or. Histoires du Moyen Âge africain,
Paris, 2013.
HORTON, Mark et John MIDDLETON, The Swahili : the social landscape of a mercantile
society, Oxford, 2000.
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32/36 B : Pouvoir et société dans l’Empire byzantin à l’époque iconoclaste (717-912).
Enseignants :Michel Kaplan, Sophie Métivier
er
1 semestre : 717-813
e
2 semestre : 813-912
L’iconoclasme, option du christianisme qui consiste à refuser de représenter le Christ, la Vierge et les saints, est aussi une époque de mutation majeure de l’Empire byzantin, entre fin de l’Antiquité et début du premier Moyen Âge. Il s’agit d’étudier non pas les aspects
strictement théologiques, mais la façon dont se modifie à cette époque l’équilibre des pouvoirs et de la société dans l’Empire. Ainsi, le programme commence quelques décennies avant que n’éclate la querelle religieuse (vers 730) et se poursuit quelques
dizaines d’années après la fin officielle de celle-ci (843). L’historiographie de l’iconoclasme a été profondément renouvelée ces dernières années. L’étude de cette question permet de mieux comprendre, au-delà de l’histoire médiévale, les pays de l’Europe actuelle dont la population est majoritairement orthodoxe.
Bibliographie :
J.-Cl. CHEYNET, Histoire de Byzance, Paris 2005 (Que sais-je ? n° 107).
Le monde byzantin II, L’empire byzantin (641-1204), dir. J.-Cl. CHEYNET, Paris 2006
(Nouvelle Clio).
M.-Fr. AUZEPY, L’iconoclasme, Paris 2006 (Que sais-je ? n° 3769).
e
e
M. KAPLAN, La chrétienté byzantine du début du VII siècle au milieu du XI siècle. Images et
reliques, moines et moniales, Constantinople et Rome, Paris 1997 (Regards sur l’Histoire).
36
32 C: Histoire du haut Moyen Âge
Enseignants : Régine Le Jan, Laurent Jégou,
Pour aller plus loin
Althoff, Gerd, “Family, Friends and Followers. Political and Social Bonds in Medieval
Europe”, Cambridge, 2004
Dumézil Bruno, « Gogo et ses amis: écriture, échanges et ambitions dans un réseau
aristocratique de la fin du VIe siècle », dans Revue historique, 309:3, 2007,p. 553-593
Gautier Alban, Le festin dans l’Angleterre anglo-saxonne, Rennes, 2006
Guerreau-Jalabert A., Caritas y don en la societad medieval occidental, dans Hispania
LX/1, 204 (2000), p. 27-62
Iogna-Prat Dominique, Ordonner et exclure. Cluny et la société chrétienne face à
l’hérésie, au judaïsme et à l’islam, 1000-1150, Paris, Aubier, 1998
McGuire Patrick.B., Friendship and Community, the monastic experience (350-1124),
Kalamazoo, 1988
Le Jan Régine, « Le lien social entre Antiquité tardive et haut Moyen Âge : l’amitié dans les collections de lettres », dans Akkulturation: Probleme einer Germanischromischenkultursynthese In Spätantike und Frühemittelalter, éd. D. Hägermann, 2004, p.
528-546
La vengeance, 400-1200, D. Barthélemy, F. Bougard, R. Le Jan dir., Rome, 2006
Mazel, Florian, « Amitié et rupture de l'amitié Moines et grands laïcs provençaux au temps
de la crise grégorienne (milieu XIe - milieu XIIe siècle) », dans Revue historique, 307, 2005,
53-95
Michalowski R., "Le don d'amitié dans la société carolingienne et les "Translationes
sanctorum"", dans Hagiographie, culture et sociétés, op.cit., p.399-416
Sauver son âme et se perpétuer. Transmission du patrimoine et mémoire au haut Moyen
Âge, François Bougard, Cristina La Rocca, Régine Le Jan (dir.), Rome, 2005
(Collection de l’Ecole française de Rome 351)
Le Jan Régine, « Monastères de femmes, violence et compétition pour le pouvoir dans la
Francie du VIIe siècle », dans R. Le Jan, Femmes, pouvoir et société dans le haut Moyen
Âge, Paris 2001, p. 89-107.
Duby G., Mâle Moyen Age, de l'amour et autres essais, (Nouvelle bibliohèque scientifique
Flammarion) Paris 1988
Carré Yannik, Le baiser sur la bouche au Moyen Âge. Rites, symboles, mentalités, à
travers les textes et les images, XIe-XVe siècles, Paris 1992
Legros, Huguette, L'amitié dans les chansons de geste à l'époque romane, Aix-enProvence, 2001
er
1 semestre
Sujet du cours : Les émotions au Moyen Âge : l'amour et la haine (VIe-XIIe siècle)
Depuis les années 1980, les spécialistes des sciences sociales ont souligné l'importance
des émotions dans les sociétés traditionnelles et l'histoire des émotions est maintenant
devenu un thème de recherche fécond qui justifie de s'y intéresser pour comprendre les
sociétés médiévales. Elle permet de revenir sur l'image fausse d'un Moyen Âge "enfantin",
incapable de dominer ses passions et ses émotions. Elle dépasse la question des
sentiments, qui sont universels, sort des cadres traditionnels (politiques, économiques,
sociaux, religieux) de l’analyse historique pour rechercher les rapports affectifs qui soustendent les liens sociaux au Moyen Âge.
Parmi tous les affects et toutes les émotions, l’amour/amitié et la haine sont essentiels au haut Moyen Âge, car ils déterminent le comportement des individus, l’action des groupes,
les rapports entre les sexes, les relations au sein de la famille, entre les réseaux politiques,
les communautés religieuses, économiques. Une nouvelle lecture des sources dans une
perspective anthropologique permet de comprendre comment une société dominée tout à
la fois par une élite guerrière et par les évêques et les moines, a réussi à intégrer les
valeurs de l'honneur et de la vengeance dans une représentation de la société chrétienne
tendue vers l'au-delà et unifiée par l'amour/charité.
Les questions relatives au genre et aux relations entre les sexes seront traitées dans le
cours du second semestre.
Bibliographie
Pour une première approche
R. Le Jan, La société du haut Moyen Âge, Paris, 2003 (collection U) : lecture obligatoire
pour les cadres généraux de la société.
Pour une approche des émotions et affects
Rosenwein Barbara, « Pouvoir et passion. Communautés émotionnelles en France au
VIIe siècle », dans Annales. Histoire Sciences Sociales, 58:6 (2003) 1271-1292
Rosenwein Barbara, "Histoire de l'émotion: méthodes et approches," dans Cahiers de
civilisation médiévale 29 (2006): 33-48
D. Boquet et Piroschka Nagy (dir.), Le sujet des émotions au Moyen Age, Paris 2009.
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36 C : Histoire du haut Moyen Âge
Enseignants : Régine Le Jan, Thomas Lienhard
ème
2
semestre
e
e
Sujet du cours : Les femmes dans la société du haut Moyen Âge (VI -XII siècle)
Sauver son âme et se perpétuer. Transmission du patrimoine et mémoire au haut Moyen
Âge, F.Bougard, C. La Rocca, R. Le Jan (dir.) collection de l’EFR 351, 2005.
La vengeance, 400-1200, D. Barthélemy, F. Bougard, R. Le Jan (dir.), Rome, Coll EFR
357,2006.
A. Classen éd. Love, Marriage and Transgression in Medieval and Early Modern
Litterature: Discourse, Communication, and Social Interaction, Tempe, 2004 (Medieval and
renaissance
texts and studies, 278
Dhuoda, Manuel pour mon fils, édition et traduction P. Riché, coll Sources chrétiennes.
Georges Duby, Mâle Moyen Age, de l'amour et autres essais, (Nouvelle biblioyhèque
scientifique Flammarion) Paris 1988.
Gender in the Early Medieval World, East and west 300-900, ed. L. Brubaker et J. H. Smith,
Cambridge University Press, 2004
Nira Pancer, Sans peur et sans vergogne. De l’honneur et des femmes aux premiers temps mérovingiens, Paris, Albin Michel, 2001
Isabelle Real, Vies de saints, vie de famille. Représentation et système de parenté dans le
Royaume mérovingien (481-751), Turnhout, 2001
Emmanuelle Santinelli, Des femmes éplorées. Les veuves dans la société aristocratique
du haut Moyen Âge, Lille, Presses universitaires du Septentrion, 2003.
L'histoire des femmes s'est développée dans les années 1960 et a connu un grand
développement dans les pays anglo-saxons, avec les Women's studies. Les Gender's
studies ont pris le relai, dans une perspective nouvelle, moins polémique, qui prend
désormais en compte la construction des identités masculines et féminines, les relations
émotionnelles entre hommes et femmes, les relations sexuelles, la place et le rôle de
chacun des genres au sein des communautés familiales, religieuses, villageoises,
politiques.
Le haut Moyen Âge se prête particulièrement bien à une analyse de ce type, sur la longue
durée, entre la fin de l'Antiquité et le XIIe siècle. Le cours s'organisera donc autour de
thématiques telles que la construction des identités genrées, l'échange des femmes par le
mariage et leur rôle dans le maintien des liens sociaux créés par l'alliance, les médiations
féminines, les femmes dans la compétition et la gestion du pouvoir, les transferts
patrimoniaux et l'existence de biens féminins, les communautés religieuses féminines et
leurs relations avec les communautés masculines, l'amour hors et dans le mariage avec la
question de l'amour courtois... Il mettra en lumière quelques grandes figures féminines, de
Brunehaut à Mathilde de Toscane, tout en évitant d'isoler l'étude des femmes de celle de
la société dont elles sont partie prenante, au même titre que les hommes. On s'efforcera
aussi de dégager les changements qui sont intervenus durant cette longue période, depuis
l'époque barbare jusqu'au XIIe siècle. En définitive, il s'agira de comprendre, à travers
l'histoire des femmes, comment la société du haut Moyen Âge se construit, assure sa
reproduction et se représente.
Bibliographie
Le Jan Régine La société du haut Moyen Âge, Paris, Armand Colin, 2003 (collection U)
lecture obligatoire
Sur la question elle-même
Agire da donna. Modelli e pratiche di rappresentazione (secoli VI-X), C. La Rocca (dir.),
Turnhout, Brepols, 2007 (Haut Moyen Age 3)
Le Jan Régine., Famille et pouvoir dans le monde franc (VIIe-Xe siècle). Essai
d’anthropologie sociale, Paris, Publications de la Sorbonne, 1995
Le Jan Régine, Femmes, pouvoir et société, Paris, Picard, 200l
Femmes et pouvoirs des femmes dans le haut Moyen Age et à Byzance, S. Lebecq et al.,
Lille, 1999.
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32/36 D : Histoire du bas Moyen Âge
Enseignants : Olivier Mattéoni, Fabrice Delivré,
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Sujet du cours : Gouverner le royaume de France (XIV -XV siècle)
Alors que la fin du Moyen Âge est une période de bouleversement pour les sujets du
royaume de France soumis à différentes crises (économique, démographique, guerre avec
l’Angleterre, guerre civile entre les princes), la question de savoir comment le roi gouvernait
son royaume est essentielle. À partir d’une réflexion sur les notions de gouvernement et d’administration, l’enseignement s’attachera à montrer la façon dont le roi prenait ses décisions et comment celles-ci étaient mises en application. Une attention particulière sera
portée aux principes de « bon gouvernement » sur lesquels la littérature politique de
l’époque a été prolifique. Les cadres de la décision politique – le conseil – et les lieux du
gouvernement – palais et résidences princières – feront l’objet de développements particuliers, tout comme les rouages de l’administration. L’étude de l’exécution des décisions royales s’attachera à éclairer l’articulation entre pratique administrative et
contrôle des agents du prince. Sur ce point, les enquêtes dont les fondements et les
modalités puisent à un idéal de réforme constamment mis en avant seront plus
précisément examinées. De même, la diffusion des décisions royales et les canaux de
l’information donneront lieu à une lecture spécifique qui montrera comment les sujets du roi ont pris leur part dans la construction politique du royaume.
Au total, c’est à une réflexion sur l’art du gouvernement et la science de la politique à la fin
du Moyen Âge qu’entend introduire cet enseignement.
Le semestre 1 s'articulera autour de trois thèmes : 1. Les principes de gouvernement. 2. La
décision politique. 3. Les lieux et espaces de gouvernement.
Le semestre 2 privilégiera trois thèmes: 1. Les cadres administratifs. 2. Information et
administration. 3. Contrôle et enquête.
Bibliographie
Philippe CONTAMINE (dir.), Le Moyen Âge. Le Roi, l’Église, les Grands, le Peuple, Paris, Le
e
Seuil (« Histoire de la France politique »), 2002 (4 partie, 1285-1514).
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e
Claude GAUVARD, La France au Moyen Âge, du V au XV siècle, Paris, PUF, 1996
(chapitres 10 et suivants).
Jean KERHERVÉ, Histoire de la France : la naissance de l’État moderne, 1180-1492,Paris,
Hachette supérieur, Carré Histoire, 1998.
e
e
e
Bernard GUENÉE, L’Occident aux XIV et XV siècles. Les États, 6 éd., Paris, PUF
(« Nouvelle Clio »), 1996.
e
e
Jacques KRYNEN, L’Empire du roi. Idées et croyances politiques en France, XIII -XV siècle,
Paris, Gallimard (« Bibliothèque des Histoires »), 1993.
Peter LEWIS, La France à la fin du Moyen Âge. La société politique, trad. fr., Paris,
Hachette, 1977.
39
32/36 E : Histoire économique et sociale du Moyen Âge
Enseignants : Laurent Feller, Julie Claustre, Hélène Noizet, Didier Panfili
e
e
Sujet du cours : Pauvreté et exclusion (VI -XII siècle)
La pauvreté a au moins trois sens au Moyen Âge. Est pauvre celui qui n’a pas de pouvoir ni suffisamment d’appuis sociaux pour se protéger contre les abus et les injustices. Est pauvre également celui dont les revenus, de quelque manière qu’il les obtienne, ne suffisent pas à couvrir les besoins vitaux : le pauvre, ou si l’on préfère, le misérable, est toujours sous la menace de la famine ou de l’éviction de la terre qu’il exploite. Il est aussi possible, dans un autre sens, d’être pauvre par choix, comme les moines qui ne possèdent rien personnellement mais dont la richesse collective est admise par tous. La pauvreté
subie, si elle est extrême, peut mener à la perte de la liberté, c’est-à-dire à la réduction en
esclavage.
La question de la pauvreté est au cœur de l’histoire sociale. Elle met en cause les conditions mêmes dans lesquelles se déroule la vie économique qui produit à la fois des
richesses et de la misère. Elle est aussi au centre de la vie religieuse, parce que valorisée
par le Christ d’une manière qui est toujours à réexaminer. L’articulation des deux plans est cause de tensions considérables à l’intérieur de la chrétienté. On examinera tour à tour les différentes significations que prend la notion. On décrira la
misère et les mécanismes qui y mènent et y maintiennent ceux qui la subissent. On verra
enfin quels remèdes l’Occident chrétien s’est efforcé d’apporter à ce qu’il ressentait à la fois comme un scandale et comme un élément relevant du plan divin pour l’humanité. Cette question débouche sur deux problèmes, celui de l’exclusion sociale des plus misérables et celui de la relation entre pauvreté et salut. Les choix hérétiques, s’éloignant des e
controverses christologiques s’effectuent aussi, à partir du XI siècle, autour des problèmes
posés par la pauvreté.
Bibliographie
A. Banerjee et E. Duflo, Repenser la pauvreté, Paris, 2012
e
e
J.-P. Devroey, Economie rurale et société dans l'Europe franque (VI -IX siècles), Paris,
2003
J.-P. Devroey, Puissants et misérables. Système social et monde paysan dans l'Europe
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e
des Francs (VI -IX siècles), Bruxelles, 2006 Académie royale de Belgique
M. Mollat, Les pauvres au Moyen Âge. Etude sociale, Paris, 1978
M. Mollat, "La notion de pauvreté au Moyen Âge. Position du problème", dans Revue
d'histoire de l'Eglise de France, 1966, p. 5-23
e
Etudes sur l'histoire de la pauvreté (Moyen-Âge-XVI siècle), M. Mollat (éd.), Paris, 1974
A. Sen, Poverty and famines. An essay on entitlement and deprivation, Oxford 1981
C. Wickham, Framing the Early Middle Ages. Europe and the Mediterranean (400-800),
Oxford, 2005
40
32/36 F : Histoire de l’Islam médiéval
Enseignant : Anne Marie Eddé
e
32/36 G : La méditerranée médiévale
Enseignant : Christophe Picard, Annliese Nef
e
Le Proche-Orient islamique du X au XIII siècle : Pouvoirs, économies et sociétés.
Sujet du cours : L'espace méditerranéen au Moyen-âge entre Confrontations et
échanges (VIIe-XIIIe siècle)
er
1 semestre : Les empires arabes et turcs (969-1098)
d
2 semestre : Des croisés aux Mongols (1098-1260)
A partir du VIIe siècle, la conquête arabe a transformé la Méditerranée en un espace de
confrontations entre chrétiens et musulmans.
De part et d'autre, la guerre est devenue le cadre familier des sociétés byzantine, islamique
et latine. Le conflit entre les deux religions universalistes nourrit les discours de légitimation
au sein de sociétés structurées par la rémanence de la violence institutionnelle.
Dans le même espace et dans le même temps, ces sociétés en guerre aménagent sans
cesse des passerelles mettant régulièrement les ennemis en communication et organisent
des réseaux d'échanges multiples, permettant aux marchands, aux pèlerins ou aux
étudiants de voyager à travers la Méditerranée. Cette circulation, souvent au-delà des
frontières, engendre des pratiques culturelles spécifiques, propres aux zones de contacts
entre ennemis, durant une phase d'essor qui touche la Méditerranée dès le IXe siècle.
Le Proche-Orient islamique recouvre, au Moyen Âge, une vaste région qui va de l’Égypte à l’Iraq en passant par la Palestine, la Syrie et l’Anatolie. La période qui s’étend de la fin du e
e
X au milieu du XIII siècle est marquée, sur le plan politico-religieux, par l’affrontement des pouvoirs, les divisions internes, les antagonismes religieux. Abbassides sunnites de
Bagdad, Fatimides chiites du Caire, Turcs seljoukides d’Iran, d’Iraq et d’Anatolie, Francs des États latins d’Orient, Kurdes ayyoubides d’Égypte et de Syrie : comment ces pouvoirs
d’origine et de nature différentes vont-ils se croiser, coexister, s’affronter, se succéder et s’organiser ? Avec quelle légitimité ? Avec quels moyens ? L’instabilité politique n’empêche pas le commerce de se développer, les villes de s’agrandir, la population d’augmenter. Sur quoi se fonde cette prospérité et quels en sont les acteurs ? Les villes sont-elles le reflet de
la vie politique, économique et religieuse ? Que savons-nous de leurs habitants ? des
rapports villes-campagnes ? des relations entre sédentaires et nomades ? Peut-on parler
d’un pouvoir des élites ? Qui du souverain, des émirs ou des oulémas domine vraiment la
société ? Quelle est la place des femmes ? Les non-musulmans (chrétiens et juifs) jouentils encore un rôle ? Sont-ils bien considérés, tolérés ou au contraire persécutés ?
Il est possible de suivre l’un ou l’autre des enseignements semestriels car ils sont autonomes, mais il est recommandé de suivre les deux car ils sont complémentaires.
Aucune connaissance préalable de l’arabe n’est requise.
Bibliographie:
Ph. Jansen, A. Nef, C. Picard, La Méditerranée entre pays d’Islam et monde latin
(milieu Xe-milieu XIIIe siècle), Paris, Sedes, 2000
A. Ducellier, J.M. Martin, M. Kaplan, F. Micheau, Le Moyen Age en Orient, Paris,
Hachette, 2003
J.P. Genet, M. Balard, M. Rouche, Le Moyen Age en Occident, Paris, Hachette, 1999
F. Braudel, La Méditerranée et le monde méditerranéen à l’époque de Philippe II, I
La part du milieu, Paris, Livre de Poche, 1990 (1949).
H. Pirenne, Mahomet et Charlemagne, Paris, PUF Quadrige, Paris, 2005, rééd. avec une
préface de C. Picard.
C. Grataloup, Faut-il penser autrement l’histoire du monde ?, Paris, Armand Colin,
2011.
Bibliographie
Pour une première approche :
- C. Cahen, L’Islam des origines au début de l’empire ottoman, Paris, Bordas, 1968.
- A. Ducellier, M. Kaplan, B. Martin, F. Micheau, Le Moyen Âge en Orient. Byzance et
l’Islam, Paris, Hachette Université, rééd. 2003.
- A.-M. Eddé, F. Micheau, L’Orient au temps des croisades, Paris, GF Flammarion, 2002.
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e
- J.-C. Garcin, États, sociétés et cultures du monde musulman médiéval, X -XV siècle, 3
vol., Paris, coll. Nouvelle Clio, 1995-2000.
- D. et . Sourdel, La civilisation de l’Islam classique, Paris, 1968, Arthaud, rééd. 1991.
Une bibliographie complète sera distribuée à la rentrée.
41
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32/36 J : Les mondes du XIII siècle.
Enseignants : Patrick Boucheron Fabrice Delivré et François Foronda
Semestre 1 : « Croissance, décloisonnements, universalismes »
Semestre 2 : « Entre sacré et souveraineté : figures du pouvoir »
Essor rural, affirmation de la civilisation urbaine, construction de l’État royal, e
effervescence religieuse : le XIII siècle apparaît traditionnellement dans l’historiographie européenne comme un temps d’apogée et d’accomplissement. En l’envisageant dans une découpe légèrement décalée (vers 1180-vers 1270), cet enseignement a donc pour
ambition de donner un panorama général du Moyen Âge central. Mais il se propose de le
faire à partir d’un point de vue décalé, en partant de l’intégration spatiale du système de l’ancien monde par la paix mongole. C’est donc dans les horizons élargies de l’Eurasie qu’on abordera une période historique qui ne se limite pas au « siècle des cathédrales » de
l’Europe chrétienne. Le cours magistral donnera les bases de connaissance nécessaires à e
une compréhension générale du décloisonnement des mondes du XIII siècle, qu’il saisira
selon les méthodes de l’histoire globale, de l’histoire comparée et de l’histoire connectée. Les TD proposeront quant à eux des parcours documentaires essentiellement fondés sur
e
des documents de l’Occident latin, attentifs à l’ouverture des mondes du XIII siècle lors du
premier semestre, aux figures du pouvoir lors du second semestre, qui proposera la lecture
continue d’un petit nombre d’écrits relevant de l’autobiographie souveraine.
Bibliographie
e
Jacques Le Goff, Le XIII siècle. L’apogée de la chrétienté (v. 1180-v.1330), Paris, Bordas,
1993.
e
e
Georges Duby et Robert Mantran (dir.), L’Eurasie, XI -XIII siècles, Paris, PUF, 1982.
Jacques Le Goff, Saint Louis, Paris, Gallimard, 1996, rééd. « Folio » 2013.
Ernst Kantorowicz, Frédéric II, Paris, Gallimard, 1980.
42
32/36 L : L’Empire germanique à la fin du Moyen Âge
Enseignant : Joseph Morsel
Le cours proposé se consacrera donc à la fois à présenter les diverses modalités de l’ordre spatial et temporel dans l’Empire (moins pour insister sur les particularités de l’histoire allemande proprement dite que comme une contribution à la compréhension de l’histoire de l’Europe à la fin du Moyen Âge) et à faire connaître des recherches historiques le première importance mais généralement mal connues (pour des raisons purement linguistiques). Il
s’agira donc d’étudier tant les concepts et les représentations qui structurent l’espace et le temps que les pratiques de leur aménagement. Comment les théologiens pensent-ils le
monde ? Comment conçoivent-ils l’espace sacré et le temps chrétien ? Comment les
peintres les mettent-ils en scène ? En quoi ces représentations spatiales et temporelles
(écrites ou figurées) déterminent-elles la forme et le sens de la documentation sur laquelle
nous travaillons ? Pourquoi et comment la mesure mécanique du temps, pourquoi et
comment les prémisses de la cartographie ? Quels liens y a-t-il entre imaginaire savant et
représentations collectives, entre représentations et pratiques ?
Les approches seront donc textuelles, archéologiques et iconographiques, organisées
autour de deux thèmes semestriels distincts mais corrélés :
Le cours du premier semestre sera destiné à fournir une connaissance à la fois de la
société médiévale allemande (à travers la présentation des principaux rapports sociaux) et
de la mise en œuvre les espaces-temps locaux : bref une approche microhistorique. Le
second semestre sera focalisé sur les modalités de maîtrise de la distance et de la durée,
et donc sur l’enjeu que représente l’intégration sociale durable des groupes humains.
Au cours du printemps, l’enseignement changera en outre d’organisation spatiale et temporelle dans le cadre d’un voyage d’étude d’une semaine (subventionné par l’UFR, facultatif mais vivement recommandé) en Allemagne du Sud, qui permettra à la fois de
travailler directement sur des documents médiévaux originaux et d’appréhender dans l’espace urbain les phénomènes étudiés au cours de l’année.
NB : La connaissance de la langue allemande n’est en aucun cas indispensable pour
assister aux cours et aux TD. Il existe en effet désormais de multiples travaux en français
portant sur l’Allemagne de la fin du Moyen Âge.
Sujet du cours : L’ordre spatial et temporel dans une société médiévale : l’Empire de e
e
la fin du XIII au début du XVI siècle
Dominer les hommes implique de dominer leur rapport à l’espace et au temps : non
seulement ce qu’ils font dans l’espace et dans le temps, mais surtout leurs représentations
de l’espace et du temps, parce que les rapports sociaux sont nécessairement aussi spatiaux et temporels. En effet, aucune société n’existe en dehors de l’espace et du temps : toute société a une certaine extension spatiale (elle ne se restreint ni à un individu
ni à une simple juxtaposition d’individus) et une certaine durée (elle est censée excéder une vie d’homme). Ces deux aspects font de la reproduction de l’ordre social dans le temps et de l’échelle spatiale de cette reproduction des enjeux sociaux clés, dont la compréhension est indispensable à celle du système social médiéval.
Or, alors que nous avons spontanément tendance à considérer l’espace et le temps comme des données naturelles, les cadres neutres dans lesquels se déroulent les actions
des hommes – et plus particulièrement, s’agissant du temps, de la matière de l’histoire (la géographie se chargeant de l’espace) –, il faut plus vraisemblablement considérer que
toute société produit son propre espace et son propre temps, c’est-à-dire ses
représentations et son organisation de l’espace et du temps, que tout endroit dont les hommes s’emparent devient un espace social et que tout moment et toute durée pris en
compte pour l’action constituent un temps social. Comprendre l’évolution de la société médiévale impose par conséquent de comprendre son rapport à l’espace et au temps et l’évolution de ce rapport, en rejetant comme un anachronisme nos impressions d’évidence.
Le Saint-Empire s’avère être un espace remarquable pour l’examen de ces transformations : en effet, on y observe d’une part le même système de représentations que dans le reste de l’Occident latin, et en particulier l’emprise de l’Église sur ce système ;
mais par ailleurs s’y développent très nettement les prémisses de la cartographie et des figurations du monde en 3 dimensions (globe terrestre), l’invention d’instruments de mesure du temps portables donc indépendants des lieux de mesure, sans parler de l’imprimerie qui assure une circulation plus rapide et plus vaste des textes. Et dans la mesure où l’on considère que l’encadrement social passe nécessairement par l’encadrement de l’espace et du temps, ou plutôt par la mise en place de spatialités et temporalités encadrées et
dominantes, on retiendra aussi que la contribution particulière de l’Empire à la domination moderne est justement le rôle déterminant joué par des formes qui, en France p.ex., ont
été enrégimentées par la royauté (appuyée sur l’Église) : villes, seigneurs nobles, princes.
Bibliographie
Pour une première approche du contexte historique, on pourra consulter :
e
Michel PARISSE (dir.), De la Meuse à l’Oder. L’Allemagne au XIII siècle, Paris, Picard,
1994 : pour les bases de départ.
Michel PARISSE, Allemagne et Empire au Moyen Âge, Paris, Hachette (coll. « Carré
e
Histoire »), 2 éd. revue, 2008 : pour une vision d’ensemble.
e
e
Joseph MORSEL, L’aristocratie médiévale. La domination sociale en Occident (V -XV
siècle), Paris, Colin (Coll. U), 2004 : nombreuses références aux rapports sociaux dans
l’espace germanique.
43
Dictionnaire du monde germanique, Paris, Bayard, 2007 : divers articles concernent
l’espace germanique médiéval.
Pour une approche générale des rapports sociaux à l’espace et au temps :
e
Jérôme BASCHET, La civilisation féodale. De l’an mil à la colonisation de l’Amérique, 3 éd.
augmentée, Paris, Champs-Flammarion, 2006 : présentation synthétique de l’espacetemps féodal.
e
Temps, mémoire, tradition au Moyen Âge. XIII congrès de la S.H.M.E.S. (Aix-en-Provence,
4-5 juin 1982), Aix-en-Provence, Publications de l’Université de Provence, 1983 : une
approche classique de la temporalité médiévale.
e
Construction de l’espace au Moyen Âge : pratiques et représentations. XXXVII congrès de
la S.H.M.E.S. (Mulhouse, 2-4 juin 2006), Paris, Publications de la Sorbonne, 2007 : une
approche un peu renouvelée de la spatialité médiévale.
– Pierre BOURDIEU, Le sens pratique, Paris, Minuit, 1980 : l’action du temps sur le fonctionnement social dans une société conçue comme un conservatoire des pratiques
méditerranéennes.
– Henri LEFEBVRE, La production de l’espace, Paris, Anthropos, 1974 : approche théorique
de l’espace (social).
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32/36 M : Histoire matérielle de l’Occident médiéval
er
ème
Enseignantes : Danièle Aribet-Deroin (1 sem) et Hélène Noizet (2
sem)
Hélène Noizet, Boris Bove, Laurent Costa (dir.), Paris de parcelles en pixels. Analyse
géomatique de l'espace parisien médiéval et moderne, Paris, éd. Presses universitaires de
Vincennes, Paris, 2013.
Ce cours, mutualisé avec l'UFR 09 (histoire), se propose d'explorer la manière dont les
hommes du Moyen Age ont exploité les ressources de leur environnement et organisé le
territoire pour répondre à leurs besoins et développer leurs activités.
Le premier semestre traite des temps forts de l'évolution des techniques au Moyen Âge et
au début de l'époque moderne, période riche en innovations de premier ordre : sont
notamment étudiées les principales chaînes opératoires de production incluant la maîtrise
de l'énergie hydraulique (moulins à foulons, forges hydrauliques, etc.). La question de
l'impact sur le milieu, en terme d'aménagement et de consommation des ressources, est
abordée.
er
Bibliographie (1 sem)
Marie-Claire Amouretti, Georges Comet, Hommes et techniques de l’Antiquité à la Renaissance, Paris, Armand Colin, 1993.
Hélène Balfet (dir.), Observer l’action technique ? Des chaînes opératoires, pour quoi
faire ?, Paris, éd. du CNRS, 1991.
Patrice Beck (dir.), L’innovation technique au Moyen Âge, actes du VIe congrès international d’archéologie médiévale (octobre 1996), Paris, Errance, 1998.
Joëlle Burnouf, Danielle Arribet-Deroin, Bruno Desachy, Florence Journot, Anne Nissene
Jaubert, Manuel d’archéologie médiévale et moderne, Paris, Armand Colin, 2012, 2 éd.
Le second semestre porte sur la morphologie urbaine (réseau viaire, parcellaire, répartition
du bâti), étudiée à partir des documents planimétriques tels que le cadastre napoléonien.
On réfléchira aux questions suivantes : comment des formes spatiales, héritées des
sociétés notamment médiévales, se transmettent-elles dans la longue durée ? Comment
les pratiques sociales, les modes d’agir et d’être au monde produisent des types d’espaces différents, plus ou moins denses et diversifiés ? Dans quelle mesure la notion de « ville »
peut-elle rendre compte de ces processus de transmission des formes planimétriques ?
Bibliographie (2
ème
sem)
Joëlle Burnouf, Danielle Arribet-Deroin, Bruno Desachy, Florence Journot, Anne NissenJaubert, Manuel d'archéologie médiévale et moderne, Paris, coll. U, 2009.
Gérard Chouquer (coord.), Objets en crise, objets recomposés. Transmissions et
transformations des espaces historiques. Enjeux et contours de l'archéogéographie, Études
rurales, n°167-168, 2003. Notamment :
Gérard Chouquer « Crise et recomposition des objets : les enjeux de l’archéogéographie, introduction », p 13-31
Sandrine Robert « Comment les formes du passé se transmettent-elles ? » p.115-32
Florian Mazel, Féodalités 888-1180, coll. Histoire de France, Belin, 2010.
45
HISTOIRE MODERNE
09 33 - 1er semestre
09 37 - 2ème semestre
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33/37 A : Guerre et paix, 1756 – 1815
Enseignants : Hervé Drévillon, Virginie Martin
Jean-Paul Bertaud, Quand les enfants parlaient de gloire. L’armée au cœur de la France de Napoléon, Paris, Aubier, 2006
Jean-Paul Bertaud et William Serman, Nouvelle Histoire militaire de la France, 1789 –
1919, Paris, Fayard, 1998
Gilles Candela, L’Armée d’Italie. Des missionnaires armées à la naissance de la guerre
napoléonienne, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2011
Jean Chagniot, Paris et l’armée au XVIIIe siècle. Etude politique et sociale, Paris,
Economica, 1985
Roger Chickering et Stig Förster (dir.), War in an Age of Revolution, 1775 – 1815,
Cambridge University Press, 2010
André Corvisier (dir.), Histoire militaire de la France, t. 1, De 1715 à 1871, Paris, PUF,
1995
Jacques Godechot, La Grande Nation. L’expansion révolutionnaire de la France dans le monde de 1789 à 1799, Paris, Flammarion, 1983 [1956]
Franz A.J. Szabo, The Seven Years War in Europe, 1756 – 1763, Longman, 2007
La période qui va de la guerre de Sept ans (1756 – 1763) aux guerres napoléoniennes
(1803 – 1815) est marquée par une mutation des formes de la guerre et, surtout, de sa
signification politique. La guerre, en effet, accompagne les révolutions politiques et sociales
qui parcourent le monde et qui culminent avec l’Indépendance américaine et la Révolution française. Il s’agira ainsi d’étudier la guerre et ses évolutions comme le révélateur et comme le moteur des évolutions politiques qui bouleversent l’organisation interne des
Etats, ainsi que les relations internationales. On accordera donc un intérêt particulier aux
questions suivantes :
Les mutations de la pratique et de la théorie de la guerre
L’impact (culturel, social, démographique, économique, etc.) de la guerre sur les
sociétés à travers l’institution militaire ainsi que toutes les formes de mobilisation et d’implication des populations. Le rapport entre guerre et politique
Les évolutions du système des relations internationales, qui, au-delà de la
diplomatie, concerne l’ensemble des relations entre Etats ainsi que les logiques transnationales.
Pour caractériser ces évolutions, le concept de « guerre totale » est souvent mobilisé par
l’historiographie, mais il mérite d’être examiné avec précision et soumis à une analyse
critique.
On s’intéressera particulièrement à la France qui l’acteur majeur de ces évolutions, mais on ne négligera pas pour autant la situation des autres pays européens, en particulier la
Grande-Bretagne (qui devient le Royaume-Uni en 1800), la Prusse, principal modèle
d’organisation militaire entre la guerre de 7 ans et la Révolution française, ni les espaces coloniaux, parmi lesquels les Etats-Unis accèdent à l’indépendance en 1776. Les dynamiques globales et transnationales ne seront pas, non plus, oubliées.
Bibliographie
Daniel A. Baugh, The Global Seven Years War, 1754 – 1763. Britain and France in a
Great Power Contest, Longman, 2011
Marc Bélissa, Fraternité universelle et intérêt national. Les cosmopolitiques du droit des
gens, Paris, Kimé, 1998
- Repenser l’ordre européen. De la société des rois au droit des Nations (1795 –
1802), Paris, Kimé, 2006
David A. Bell, La première guerre totale. L’Europe de Napoléon et la naissance de la guerre moderne, Seyssel, Champ Vallon, 2007
47
33/37 B : Histoire du droit privé de l’ancien régime
Enseignante : Nelly Hissung-Convert
P. Petot, Histoire du droit privé français. La famille, texte établi et annoté par Cl. Bontemps,
Paris 1992.
M.-H. Renaut, Histoire du droit privé. Personnes et biens, Paris : Ellipses, coll. Mise au
point, 2008 (synthèse, memento).
J.-L. Thireau, Histoire du droit de la famille, L’Hermès, coll. L’essentiel, 1998.
Sujet du cours : Le droit des personnes et de la famille à l’époque moderne.
Ce cours d’Histoire du droit privé a pour objet les relations juridiques entre les personnes dans la société moderne, du XVIe au XVIIIe siècle.
Il apportera des éclairages sur les règles de droit qui conditionnent l’existence juridique des personnes et les relations entre elles, en mettant l’accent sur celles existant au sein de la famille. Outre l’état des personnes, le droit de la famille (mariage, filiation, autorité parentale, régimes matrimoniaux et successions) sera particulièrement mis à l’honneur et constituera un complément nécessaire à l’étude de l’Histoire moderne. En effet, comme il n’y a pas de société sans droit, la connaissance de l’histoire du droit vient enrichir la réflexion sur l’histoire des hommes.
L’étude de cette matière se fera en plusieurs séances ;; chacune d’entre elles correspondant à un thème donné relatif à une partie du cours. Ces séances de trois heures
commenceront par un apport théorique (le cours) et se poursuivront par des travaux dirigés
consistant en des études de textes (commentaires) ou de sujets précis (dissertations)
préalablement préparés par les étudiants. Le travail accompli sera suivi de discussions et
fera l’objet d’une note de contrôle continu.
L’apprentissage du cours et la préparation des travaux dirigés pourra utilement prendre
appui sur une bibliographie indicative qui sera complétée par des sources et références
plus spécifiques relatives au thème étudié.
Bibliographie
J. Bart, Histoire du droit privé de la chute de l’Empire romain au XIXe siècle,
Montchrestien, 1998.
D. Deroussin, Histoire du droit privé : XVIe-XXIe siècle, Ellipses, 2010.
J. Imbert, Histoire du Droit Privé, Q.S.J., 2001.
A. Lefèbvre-Teillard, Introduction historique au droit des personnes et de la famille, Paris,
1996.
P.-Ph. Levy et A. Castaldo, Histoire du droit civil, 2010.
P. Ourliac et J.-L. Gazzaniga, Histoire du droit privé français : De l'An mil au Code civil, A.
Michel, 1985.
48
33/37 C Histoire des XVIIè et XVIIIé siècles
Enseignantes : Dominique Margairaz, Anne Conchon
33/37 D : Histoire de la révolution Française.
Enseignants : Pierre Serna, Jean-Luc Chappey, Guillaume Mazeau
Sujet du cours : Consommations, productions et innovations en Europe à l’âge des Lumières.
Sujet du cours : "Les révolutions d'Europe 1770-1802"
Dans ce cours seront abordés les différents mouvements en Europe qui des révoltes au x
mutineries ont secoué puis durablement transformé le destin de l'Europe dans la seconde
moitié du XVIIIe siècle.
Le cours mettra en valeur l'histoire politique pensée comme une histoire des pratiques
populaires, élitaires, ( clubs élections, manifestations, écrits) et une histoire des systèmes
politiques (monarchie constitutionnelles, républiques fédérales, république démocratique
puis représentative) dans le processus évolutif d'une révolution qui se propage sur tout le
continent selon des modalités et des intensités différentes.
Nouveaux objets, nouvelles matières, nouveaux services, nouveaux goûts, nouvelles
manières de produire, de vendre et d’acheter… La nouveauté est une des valeurs clé des Lumières, qui inaugurent de nouvelles manières de faire et de penser bien avant l’âge de la révolution industrielle. Ce cours s’attachera à analyser les causes, les modalités et la
portée des transformations à l’œuvre en France et dans le reste de l’Europe, entre le e
e
dernier quart du XVII et la fin du XVIII siècle.
Bien évidemment la Révolution américaine sera étudiée, non en soi, mais plutôt au travers
de l'impact certain qu'elle a provoqué en Europe et plus particulièrement en Suisse, en
Irlande, aux Provinces Unies, en Angleterre ou en France.
La France occupera une position centrale dans cette année, étudiée du point de vue non
d'une histoire centrée sur les événements entre 1789 et 1799 mais dans son inter-relation
avec les autres royaumes puis les autres nations et notamment au travers de la question
de la guerre nouvelle puis des républiques sœurs. La réflexion sur la république comme régime et comme pratique constituera un fil directeur de cette année de L3 qui se terminera
par un tableau de l'Europe révolutionnée en 1802.
S1 : Consommation de nouveauté et nouveauté de la consommation : l’émergence de la consommation dans une société traditionnelle.
S2 : Du producteur au consommateur : inventer, vendre et promouvoir la nouveauté à l’âge des Lumières.
Bibliographie
ème
ème
ème
Garnot, B., La culture matérielle en France aux XVI , XVII
et XVIII
siècles, Paris,
Ophrys, 1995.
e
e
Roche,D., La culture des apparences. Une histoire du vêtement XVII -XVIII siècle, Paris,
Fayard, 1989
ème
ème
Roche, D., Histoire des choses banales. (XVII -XIX
siècle), Paris, Fayard, 1997
Trentmann, F. (ed), The Oxford Handbook of Consumption, Oxford, OUP, 2011
Weatherhill, L., Consumer behaviour and material culture in England 1660-1760, Londres,
Routledge, 1988
Liliane Pérez, L’invention technique au siècle des Lumières, Paris, Albin Michel, 2000
Didier Terrier, Histoire économique de la France d’Ancien Régime, Hachette, 1998
La grande chevauchée,
e
e
V. Milliot, Ph.Minard et M. Porret ed., Droz, 2011, 3 et 5 parties et p. 357-370.
Une Bibliographie sera indiquée en début d’année
49
33/37 G- Empire et révolutions dans l'espace colonial français, à l’époque moderne
Enseignants : Gregorio Salinero/ Frédéric Régent.
33/37 E : Histoire des sciences
Enseignants : Bruno Belhoste, Julien Vincent
e
e
Sujet du cours : L’essor de la science moderne (XVI -XVIII siècle)
Sujet du cours : Les Amériques modernes de la colonisation aux révolutions.
Ce cours est une initiation à l’histoire de la science moderne. On y examinera ses développements multiples, depuis la Renaissance jusqu’à l’âge des Lumières, en s’intéressant à la fois aux conditions matérielles, techniques, sociales, politiques et
idéologiques qui ont permis cet essor et aux effets directs et indirects qui en ont résulté
pour les sociétés européennes.
Seront donc concernés, les domaines de l’Amérique hispanique, ceux de la Nouvelle
France et les colonies Anglo-saxonnes de l’Amérique du nord. L’enseignement a pour but d’étudier dans une perspective comparatiste les sociétés coloniales des divers espaces et l’histoire des empires qui se font face du milieu du XVIIe siècle jusqu’aux premières indépendances. Seront privilégiés, les thèmes de la suprématie espagnole et de son reflux,
le cas du Brésil, les sociétés coloniales caraïbes, l’histoire de la Nouvelle France, les Révolutions atlantiques, la formation des Etats Unis et les prémices des Indépendances.
Bibliographie
Paolo Rossi, Aux origines de la science moderne, Points Seuil, 1999
Steve Shapin, La Révolution scientifique, Flammarion, Paris, 1998
Robert Mandrou : Histoire de la pensée européenne. Vol. 3 : Des humanistes aux
e
e
hommes de scienc, XVI et XVII siècles, Points, 1973
e
e
Michel Blay et Robert Halleux (dir.), La Science classique, XVI -XVIII siècle. Dictionnaire
critique, Paris, Flammarion, 1998
Bruno Belhoste, Paris savant. Parcours et rencontres au temps des Lumières, Paris,
Armand Colin, 2011
Pour aller plus loin :
ère
R. Taton (dir.), La Science moderne de 1450 à 1800, PUF, coll. Quadrige, 1995 (1 éd.
1958)
The Cambridge History of science, vol. 3 : Early Modern Science (Katharine Park et
Lorraine Daston éds), Cambridge, 2006, et vol. 4: Eighteenth Century (Roy Porter éd.),
Cambridge, 2003
Bibliographie
John H. ELLIOT, Empires of the Atlantic World. Britain and Spain in America, 1492-1830,
Yale University Press, 2006. Existe en diverses traductions.
Thomas CALVO, L'Amérique ibérique de 1570 à 1910, Nathan, 1994.
Armelle ENDERS, Nouvelle Histoire du Brésil, Chandeigne, 2008.
Hélène TROCME, Jeanine REVET, Naissance de l'Amérique Moderne XVI-XIXe siècles,
Hachette, 1997.
Gilles HAVARD et Cécile VIDAL, Histoire de l'Amérique française, Flammarion, 2008.
Bernard VINCENT, Histoire des Etats-Unis, Flammarion, 2008.
50
33/37 H Les mondes méditerranéen et atlantique à l’époque moderne
Enseignants : Wolfgang Kaiser et Fabrice Micallef
C. Moatti et W. Kaiser (dir.), Gens de passage en Méditerranée de l’Antiquité à l’époque moderne. Procédures de contrôle et d’identification, Paris, Maisonneuve & Larose, 2007.
J. Dakhlia et B. Vincent (dir.), Les musulmans dans l’histoire de l’Europe, vol. 1: Une
intégration invisible, Paris, Albin Michel, 2011.
J. Dakhlia et W. Kaiser (dir.), Les musulmans dans l’histoire de l’Europe, vol. 2: Passages
et contacts en Méditerranée, Paris, Albin Michel, 2013.
J. Brotton, Le bazar Renaissance: Comment l’Orient et l’Islam ont influence l’Occident,
trad. française Paris, Editions Les liens qui libèrent, 2011.
H. Belting, Florence et Bagdad: Une histoire du regard entre Orient et Occident, trad.
française Paris, Gallimard, 2012.
Sujet du cours : Les transformations du monde méditerranéen à l’époque moderne
(XVe-XVIIe)
La « mer intérieure » est à l’aube des temps modernes tout le contraire d’un espace replié sur lui-même. Le monde méditerranéen connaît à l’époque moderne des transformations profondes. Le cours sera consacré au premier semestre à la géopolitique
de la Méditerranée et aux structures et réorganisation des échanges du XVe au XVIIe
siècle : on analysera les confrontations, alliances et ruptures qui caractérisent l’évolution des rapports de force entre les puissances ; la circulation des biens et des hommes ; les
modalités de contrôle de la mobilité, les pratiques marchandes et les cadres institutionnels
des échanges ;; les conséquence en Méditerranée de l’ouverture européenne sur le monde. Le second semestre sera focalisé sur les villes de la Méditerranée. Les villes sont à l’aube des temps modernes des plaques tournantes du commerce des biens, des hommes et des
idées, des lieux de passage d’une forte mobilité, des centres d’une intense circulation culturelle et des laboratoires politiques et sociaux. Le cours analysera l’organisation et les différenciations spatiales, les formes politiques et religieuses de la vie commune ;
l’intégration dans des circuits d’échanges et des réseaux urbains ; la culture matérielle et
les expressions artistiques dans une circulation interculturelle entre Orient et Occident
pendant une période appelée en histoire européenne la Renaissance.
Bibliographie
ème
J. Carpentier et F. Lebrun (éd.), Histoire de la Méditerranée, 2
éd., Paris, Editions du
Seuil, 2001.
G. Salinero, Les empires de Charles Quint, Paris, Ellipse, 2006.
ème
F. Braudel, La Méditerranée et le monde méditerranéen à l’époque de Philippe II, 2
éd.,
Paris, A. Colin, 1966, 2 vol.
F. Braudel, Civilisation matérielle, économie et capitalisme, XVe-XVIIIe siècle, t. 1 : Les
Structures du quotidien; t. 2 : Les Jeux de l'échange; t. 3 : Le Temps du monde, Paris, A.
Colin, 1979.
D. Albera, A. Blok et C. Bromberger (dir.), Anthropologie de la Méditerranée, Paris,
Bouchène, 2001.
P. Horden et N. Purcell, The corrupting sea: A study of Mediterranean history, Malden,
MA, 2000.
D. Abulafia, The Great Sea. A Human History of the Mediterranean, Oxford, Oxford UP,
2011.
51
33/37 J : Histoire moderne de l’Allemagne et de l’Europe centrale
Enseignantes : Christine Lebeau, Rachel Renault
SCHAUB, Jean-Frédéric, La France espagnole : les racines hispaniques de l'absolutisme
français, Paris, 2003.
STOLLBERG-RILINGER, Barbara, « La communication symbolique à l’époque prémoderne. Concepts, thèses, perspectives de recherche », dans : Trivium, 2008.
http://trivium.revues.org/index793.html
Sujet du cours : Histoire des cours en Europe du milieu du XVIIe au début du XIXe
siècle
L’histoire des cours occupe une place très différente dans les différentes histoires nationales. En France, elle est associée à la construction de l’absolutisme et à la critique
de l’Ancien Régime et subsiste en arrière-plan de la culture politique française
contemporaine. Dans l’histoire des monarchies des Habsbourg (Espagne et Autriche), la cour est vue comme le ciment d’une domination politique composite, tandis qu’elle est perçue dans l’espace germanique comme l’un des lieux d’émergence de la nation. On se propose donc de réfléchir aux fonctions et interprétations de la cour dans différents
contextes politiques, sociaux et culturels de l’Europe moderne.
Le premier semestre sera consacré aux « grandes » cours (Vienne / Versailles / Madrid).
On étudiera la circulation des pratiques, notamment à partir des transferts familiaux
(Habsbourg / Bourbon) et de la fabrication ou de la multiplication des images. Les
spécificités de la cour « aristocratique » de Vienne seront discutées dans la perspective de
la construction de l’absolutisme en Europe.
Le deuxième semestre sera consacré aux « petites cours » d’Allemagne. En dépit de leurs traits communs avec les cours de Vienne et de Versailles, elles constituent un monde
à part, fortement ancré dans le fédéralisme allemand qui ne laisse pas réduire à l’Europe française. On étudiera donc leurs diverses fonctions, politiques, économiques et culturelles
et plus particulièrement leur contribution à la construction de la nation allemande.
Bibliographie
ADAMSON, John dir., The princely courts of Europe, 1500-1750. Ritual, Politics and
Culture under the Ancien Regime, 1500-1750, Londres, 1999.
Jean BERENGER, Histoire de l’empire des Habsbourg, 1273-1918, Paris, 1990.
BLANNING, T.C.W, The Culture of power and the Power of Culture, Oxford, 2002.
BURKE, Peter, Louis XIV. Les stratégies de la gloire, Pierre Chemla trad., Paris, 1995.
ELIAS, Norbert, La Société de cour, Paris, 1985, 1994 (trad. Die höfische Gesellschaft,
1969).
LEFERME-FALGUIERES, Frédérique, Les courtisans : une société de spectacle sous
l'Ancien Régime, Paris, 2007.
MANDROU, Robert, L’Europe absolutiste. Raison et raison d’Etat, 1649-1775, Paris, 1977.
52
33/37 K Renaissance, Humanisme, Réforme
Enseignants Jean Marie Le Gall, Isabelle Brian, Thierry Amalou
33/37 N : Histoire des institutions de l’Europe moderne.
Enseignants : Isabelle Brian, Christine Lebeau, Virginie Martin
Fabrice Micallef,
Sujet du cours : L’Europe et les guerres d’Italie 1494-1559
Sujet du cours : Histoire des Relations internationales à l’époque moderne.. Acteurs et pratiques, XVIe-XVIIIe siècle
L’Italie des années 1494-1559 est déchirée par des divisions liées à la
constitution d’états régionaux procédant parfois de la transformation des communes en principautés.
Ces divisions facilitent l’ingérence des puissances européennes qui ont des intérêts dynastiques dans la péninsule comme les Valois ou les Aragon mais qui sont aussi
suzeraines d’une large part de l’Italie comme l’Empire. Ces puissances vont faire de l’Italie le champ de bataille privilégié de leur affrontement pour l’hégémonie car la péninsule est un territoire riche, culturellement et
économiquement. Mais le contrôle de ce territoire a aussi une valeur symbolique car y
siège la papauté, que l’Italie est un rempart de chrétienté, menacée par les Turcs mais aussi par l’hérésie. Le cours abordera l’époque dans toute la diversité des approches ; affrontements
militaires et diplomatiques, échanges culturels entre l’Italie et l’Europe, relations avec la papauté…
Le premier semestre abordera la période 1494-1529, marquée par la
prépondérance française tandis que le second traitera de l’installation de l’hégémonie espagnole entre 1529 et 1559.
L’histoire des relations internationales a connu ces dernières décennies un fort renouvellement en
intégrant dans son champ les « forces profondes » ou encore les conditions géographiques, les enjeux
économiques et financiers, le mouvement des idées, les opinions publiques. Dans le même temps, les
États abstraits ont cessé d’en être les seuls acteurs. Cet enseignement a donc pour but non seulement d’acquérir les repères chronologiques essentiels à la compréhension des relations internationales à l’époque moderne mais encore de revenir à l’ « invention » de la diplomatie moderne dans un espace
qui ne se limite pas à l’Europe, aux stratégies individuelles et collectives à l’œuvre dans les relations transnationales.
Le premier semestre sera consacré à l’invention de la diplomatie moderne : aux origines multiples
(Venise, Rome), aux acteurs et aux pratiques dans le contexte d’une ouverture sur le monde ainsi qu’à la genèse, à travers les expériences douloureuses des conflits religieux et politiques, d’un ordre européen.
Le second semestre travaillera la question de la professionnalisation de la diplomatie au XVIIIe siècle
et réfléchira plus particulièrement aux instruments qui permettent à la fois de penser et de régler les
relations entre États (économie politique, droit public international…). Au-delà de l’étude des techniques de communication, de négociation et de représentation, on s’intéressera particulièrement Bibliographie
au développement de la notion de puissance dans un contexte de mondialisation des conflits.
(les langues étrangères ne sont pas indispensables pour suivre ce cours)
Jean Delumeau, L’Italie de la Renaissance à la fin du XVIII siècle, Armand Colin, 1974 (de
multiples rééditions)
François Brizay, L’Italie à l’époque moderne, Belin Sup, 2001
Michaelle Mallett, Christine Shaw, The Italian Wars 1494-1559, Pearson, 2012
Marco Pellegrini, Le guerre d’Italia, 1494-1530, Il Mulino, 2009.
Bibliographie
BELY Lucien, Les Relations internationales en Europe : XVIIe et XVIIIe siècles, Paris, PUF, Thémis, 1992, 3e édition,
2001.
BELY Lucien, L’Art de la paix en Europe : naissance de la diplomatie moderne (XVIe-XVIIIe), Paris, PUF, 2007.
BOIS Jean-Pierre, De la paix des rois à l’ordre des empereurs 1714-1815, Nouvelle histoire des relations
internationales, tome III, Paris, Le Seuil, Points histoire, 2003.
GANTET Claire, Guerre, paix et construction des Etats, 1618-1714, Nouvelle histoire des relations internationales,
tome II, Paris, Le Seuil, Points histoire, 2003.
SALLMANN Jean-Michel, Géopolitique du XVIe siècle 1490-1618, Nouvelle histoire des relations internationales,
tome I, Paris, Le Seuil, Points histoire, 2003.
WINDLER Christian, La diplomatie comme expérience de l'autre : consuls français au Maghreb, 1700-1840,
Genève, Droz, 2002.
53
HISTOIRE CONTEMPORAINE
09 34 - 1er semestre
09 38 - 2ème semestre
54
ème
34/38 A : Histoire culturelle au XIX
siècle.
Enseignants : Christophe Charle, Jeanne Moisand (S 1), Julien Vincent (S2)
Bibliographie
Des lectures préalables d’un certain nombre d’ouvrages de synthèse sur le XIXe siècle sont recommandées même s’ils ne portent pas uniquement sur le thème stricto sensu :
Ouvrages généraux :
Sujet du cours : La vie intellectuelle en France 1815-1914
Le XIXe siècle français a été une période particulièrement riche tant sur le plan des
nouveaux courants intellectuels que pour les nouvelles Influences et relations que tous
ceux qu’on appellera à la fin du siècle « les intellectuels » ont exercées sur la société
globale. On tâchera dans ce cours d’inventorier et de comprendre les nouveaux courants d’idées, leurs liens avec les transformations sociales, économiques et politiques mais aussi
d’en faire la genèse et de dresser un portrait à la fois collectif et nuancé des divers groupes d’écrivains, de penseurs, de théoriciens, de savants, d’artistes novateurs, etc., connus ou moins connus concernés. Le plan du cours sera à la fois chronologique et thématique,
l’articulation entre les semestres se situant au cours des années 1860, moment qu’on a décrit ailleurs comme l’époque de la « modernité classique » (C. Charle, Discordance des
temps, 2011) où la vision progressiste rêvée du XIXe siècle, annoncée par nombre de
penseurs depuis Condorcet semble trouver sa réalisation pratique avec la montée en
puissance de la démocratie, de la science et des forces d’émancipation non seulement en France mais dans toute l’Europe.
La dernière partie du siècle (de la guerre de Sécession à la guerre de 1914) voit à la fois la
confirmation de certains de ces acquis mais aussi une nouvelle effervescence qui remet en
cause toute une part de l’héritage des Lumières si l’on pense au darwinisme, aux théories
de l’inconscient, au marxisme et aux nouvelles formes de racisme liées ou non à la colonisation. L’affaire Dreyfus débat à la fois politique, intellectuel et culturel où s’affirme le nouveau rôle et l’identité des « intellectuels », sans clore le siècle, marque un tournant,
prolongé par une exacerbation des idéologies et des affrontements intellectuels dans la
décennie qui précède la grande guerre avec l’arrivée en France de nombreuses idées venues d’ailleurs.
Ambrière (Madeleine) (dir.), Dictionnaire du XIXè siècle européen, Paris, PUF, 1997,
reed. “Quadrige”.
Boudon (Jacques-Olivier), Caron (Jean-Claude), Yon (Jean-Claude), Religion et culture
en Europe au XIXe siècle, Paris, A. Colin, 2001.
Antoine de Baecque et Françoise Mélonio, Lumières et liberté : les dix huitième et dixneuvième siècles, Paris, « Points » Seuil, 2005.
Charle (Christophe), Les intellectuels en Europe au XIXe siècle, Paris, Le Seuil (1996), n.
éd. “Points”, 2001.
Plus spécialisés mais indispensables :
Christophe Charle Naissance des « intellectuels » 1880-1900, Paris, Minuit, 1990.
Christophe Charle, Paris fin de siècle, culture et politique, Paris, Ed du Seuil, 1998.
Christophe Charle, La République des universitaires 1870-1940, Paris, Ed. du Seuil,
1994.
Christophe Charle, Le siècle de la presse 1830-1939, Paris, Ed. du Seuil, 2004.
Christophe Charle, Discordance des temps, une brève histoire de la modernité, Paris, A.
Colin, 2011.
Christophe Charle, Jacques Verger, Histoire des universités XIIe-XXIe siècle, Paris,
ère
PUF, 2012 « Quadrige » (1 édition Que sais-je, 1994).
Claude Digeon, La crise allemande de la pensée française, Paris, PUF, 1959.
55
complexité du processus colonial, dont il convient de réévaluer la place du religieux, en
particulier dans le monde colonial musulman français en Méditerranée.
34/38 B : Histoire des sociétés arabes contemporaines.
Enseignants : Pierre Vermeren, Valentin, Chemery, Philippe Pétriat
Au second semestre, on s’intéressera aux spécificités et aux contradictions de la politique
religieuse de la France coloniale à l’époque de la laïcité officielle. L’Empire colonial échappe à peu près totalement à cette idéologie d’Etat. Entre une politique officielle de gestion de l’islam, et un revival catholique colonial, la République laïque doit répondre à
des revendications religieuses, mais surtout se confronter au « réveil de l’islam ». Celui-ci
constitue une menace croissante, quoique mal perçue, sur les empires coloniaux.
Sujet du cours : « Religions et impérialisme colonial français en Méditerranée :
Egypte, Afrique du Nord, Levant (1798-1954) ».
e
Au XIX siècle, l’irruption coloniale des puissances européennes est perçue par les musulmans de Méditerranée comme une intrusion des chrétiens qu’il faut combattre au nom de la défense du dar-el-islam (la terre de l’islam). Une telle vision religieuse de ces évènements historiques n’est que marginalement partagée par les puissances coloniales, et la religion n’est qu’un aspect secondaire de l’impérialisme européen. Parfois même, sous
e
la III République, des administrateurs coloniaux s’essayent à des politiques résolument e
anti-religieuses. Au milieu du XX siècle, lors de la décolonisation, la dimension religieuse
est même littéralement évacuée des problématiques du moment.
Pourtant, de manière explicite, indirecte, voire souterraine, la question religieuse a bien été
au cœur des enjeux impérialistes français, notamment dans les territoires ottomans, arabes et berbères que la France a dominés ou contrôlés en Méditerranée. La question est même
triple. Elle concerne d’emblée le christianisme, que des missionnaires veulent développer en Afrique du Nord (politique des Pères blancs) ou au Levant (écoles confessionnelles),
tandis que perdure la vieille question de la protection des chrétiens d’Orient.
Puis elle concerne l’islam, d’abord perçu comme un ennemi qu’il faut contenir, puis comme un allié qui favorise le contrôle colonial, et dont il faut s’assurer de la collaboration des dignitaires. L’Empire colonial français, fonctionnarise, forme et salarie le personnel et les
responsables du culte musulman en Algérie, indépendamment de la politique laïque
conduite en métropole. Puis la renaissance de l’islam, sous la forme du panislamisme, inquiète surtout les intellectuels catholiques, plus rapidement conscients de la puissance
mobilisatrice de salafisme que les administrateurs coloniaux.
Bibliographie
Dossier spécial « La loi de 1905 et les colonies », Outre-mers. Revue d’Histoire, n° 348349, 2005-2.
AGERON Charles-Robert, Politiques coloniales au Maghreb, Paris, PUF, 1972.
BOCQUET Jérôme, Missionnaires français en terre d’islam. Damas, 1860-1914, Paris, Les
Indes savantes, 2005.
BOUYRAT Yann, Naissance d’une relation privilégiée dans l’Orient Ottoman : le
rapprochement entre la France et les Maronites du Liban (1831-1861), thèse d’Histoire contemporaine, Université de Bordeaux III, 2011. Paris, Geuthner, 2012.
CLANCY-SMITH Julia, Rebel and Saint. Muslim Notables, Populist Protest, Colonial
Encounters (Algeria and Tunisia, 1800-1904), Berkeley, University of California Press,
1994.
CLEVELAND William L., Islam against the West. Shakib Arslan and the Campaign for
Islamic Nationalism, Austin, University of Texas Press, 1985.
COURBAGE Youssef et FARGUES Philippe, Chrétiens et Juifs dans l’islam arabe et turc, Paris, Fayard, 1992.
DAUGHTON J. P., An Empire divided: Religion, republicanism and the making of French
colonialism (1880-1914), New York/Oxford, Oxford University Press, 2006.
DIRÈCHE-SLIMANI Karima, Chrétiens de Kabylie, 1873-1954, Une action missionnaire
dans l’Algérie coloniale, Saint-Denis, Bouchène, 2004.
FRÉMEAUX Jacques, L’islam et la France depuis 1789, Paris, PUF, 1991.
GEORGEON François et DUMONT Paul, Vivre dans l’empire ottoman, sociabilités et e
e
relations intercommunautaires (XV -XX siècles), Paris, L’Harmattan, 2000.
HEYBERGER Bernard et MADINIER Rémy (dir°), L’islam des marges : mission e
e
chrétienne et espaces périphériques du monde musulman, XVI -XX siècles, Paris,
Karthala-IISMM, 2011.
LAURENS Henry, L’Orient arabe, arabisme et islamisme de 1798 à 1945, Paris, A. Colin,
1993.
Elle concerne enfin le judaïsme, tous les pays de la rive sud comptant de petites
communautés juives, que les juifs de métropole rêvent d’émanciper, tandis que les
administrateurs coloniaux les regardent comme de possible alliés « indigènes ».
Durant le premier semestre, on étudiera principalement la place et le statut de la question
religieuse dans l’impérialisme français. A la décolonisation, l’impérialisme a été
principalement conçu comme une affaire économique. Quand cette thèse a été démentie,
la colonisation a été perçue comme une affaire politique et géopolitique dans le jeu des
rivalités des puissances européennes. Ces deux thèses ne peuvent cependant occulter la
56
LUIZARD Pierre-Jean (dir.), Le choc colonial et l'islam, Les politiques religieuses des
puissances coloniales en terre d'islam, Paris, La Découverte, 2006.
MERAD Ali, Le réformisme musulman en Algérie de 1925 à 1940, Paris/La Haye, Mouton,
1967.
MORLAT Patrice (dir.), La question religieuse dans l’Empire colonial français, Paris, Les
Indes Savantes, 2003.
e
e
PRUDHOMME Claude (dir.), Une appropriation du monde. Mission et missions (XIX -XX
siècle), Paris, Publisud, 2004.
RIVET Daniel, Le Maghreb à l’épreuve de la colonisation, Paris, Hachette, 2002.
e
SAAIDIA Oissila, Clercs catholiques et oulémas sunnites dans la première moitié du XX
siècle, Discours croisés, Paris, Geuthner, 2004.
TRIAUD Jean-Louis, La légende noire de la Sanoussiyya. Une confrérie musulmane
saharienne sous le regard français (1840-1930), Paris, Éditions de la maison des sciences
de l’homme, 1995.
57
e
34/38 C : Histoire sociale du XX siècle
Enseignantes : Annie Fourcaut , Charlotte Vorms
Sujet du cours :Villes et citadins en Europe à l’époque contemporaine (1850-2005)
e
Ce cours rend compte d’une transformation majeure des sociétés européennes à l’époque contemporaine : leur urbanisation. Celle-ci signifie à la fois la concentration progressive des
populations dans des agglomérations et la transformation de ruraux en citadins. Nous
aborderons les causes et les conséquences de cette évolution sur l’organisation des activités humaines, des modes de vie, des relations sociales, de la vie politique et du mode
de gouvernement, et bien sûr des villes elles-mêmes.
Partant de la fin de la ville d’Ancien Régime, au premier semestre, nous étudierons la formation des villes modernes de l’âge industriel. Au second semestre, nous verrons e
comment des ruines de la 2 guerre mondiale émerge une nouvelle réalité urbaine, pour
nous interroger finalement sur la pertinence de la notion de crise urbaine pour caractériser
les évolutions auxquelles nous assistons depuis la fin des années 1970 en Europe
(désindustrialisation des villes, émeutes urbaines, etc).
Le fait urbain sera abordé à toutes les échelles, de l’immeuble à l’agglomération en passant par le quartier. En observant les proximités et les décalages dans la chronologie et les
réalités respectives de l’histoire des diverses villes européennes, on s’interrogera aussi sur la pertinence de la catégorie de « ville européenne ». Le cours présentera ainsi des
évolutions générales qu’il illustrera des exemples pris dans diverses villes d’Europe occidentale et orientale.
Ce cours propose donc une lecture des transformations des sociétés européennes à
l’époque contemporaine (leur économie, leur population, leurs modes de vie, leur
organisation politique, leur culture, etc.), perçues par le prisme des villes. Il éclaire ainsi la
genèse de certaines des grandes questions qui sont au cœur du débat public aujourd’hui. En ce sens, il constitue une bonne préparation à la fois pour les étudiants qui souhaitent
poursuivre des études d’histoire et de sciences sociales, mais aussi pour ceux qui se destinent à des masters professionnels, menant tant vers des professions administratives,
vers les métiers des médias, et surtout ceux de l’urbanisme, de la politique de la ville et de l’aménagement urbain.
Jean-Luc Pinol, Le monde des villes au XIX siècle, Paris, Hachette, 2000
Annie Fourcaut (sous la dir.), Le monde des grands ensembles, Grâne, Créaphis, 2004
La revue Histoire et Sociétés. Revue européenne d’histoire sociale, tout particulièrement
les numéros 12 et 20 : Professionnels de l’urbain et Le logement social, une histoire européenne.
Bibliographie
Helmut Kaelble, Vers une société européenne, une histoire sociale de l¹Europe 18801980, Paris, Belin, 1988.
Jean-Luc Pinol (sous la dir.), Histoire de l’Europe urbaine, 2 vols., Paris , Le Seuil, 2003
58
34/38 D : Histoire contemporaine des relations internationales
Enseignants : Laurence Badel, Anne Couderc, Jean-Michel Guieu
Sujet du cours : L’Europe sur la scène internationale de 1856 à 2010 : puissance,
influence, régulations
Bibliographie
Ni histoire des Etats de l’Europe, ni histoire des relations intereuropéennes, le cours entend considérer l’Europe comme un tout et comprendre comment on est passé de l’Europe des nations à l’Union européenne. L’approche suivie privilégie une analyse systémique de l’évolution de la place de l’Europe dans le monde en mettant l’accent sur la variété des acteurs qui la composent : les Etats, les acteurs issus de la société civile, les organisations
internationales et les organisations non gouvernementales.
De 1856, date du Congrès de Paris qui marque la fin de la guerre de Crimée, à 2010,
année de création d’un Service européen d’action extérieure au sein de l’Union européenne, on évaluera le poids du continent européen dans les relations internationales
et les modalités de son action comme élément régulateur de celles-ci. De la mondialisation
des années 1880 à celle des années 1980, on examinera l’articulation des identités
nationales et des entités impériales ou régionales.
Les instruments de la présence européenne dans le monde seront présentés en combinant
une analyse des outils de la puissance (corps diplomatique, armée, marine, monnaie), des
vecteurs de l’influence (télécommunications, missions, associations économiques, banques, écoles, expositions universelles et techniques) et des modalités des transferts
technologiques et culturels. Les guerres et conférences multilatérales — guerre de Crimée,
Congrès de Berlin, guerre des Boers, conférences de la Haye, guerre des Boxers, guerre
russo-japonaise, conférence de la Paix de 1919, guerres mondiales, etc. — qui scandent,
e
e
de manière classique, l’histoire internationale des 19 -21 siècles siècle seront analysées
dans une perspective d’histoire «totale» pour en mettre au jour les facettes multiples. Cela
permettra d’examiner la redistribution des cartes entre les acteurs européens — et entre
ceux-ci et les acteurs extra-européens —, les transferts d’influence qui s’effectuent, et la manière dont ils donnent lieu à de nouvelles pratiques et à de nouvelles procédures
participant d’une régulation de la scène internationale. Le cours présentera enfin une réflexion originale sur l’émergence difficile d’une politique extérieure de l’Union européenne depuis les années 1970 en se fondant sur les acquis les plus neufs de la recherche
historique dans ce domaine.
Il donnera ainsi des clefs essentielles aux étudiants de L3 et à tous ceux désireux de
e
comprendre, en profondeur, la place de l’Europe dans le monde au début du 21 siècle.
Georges-Henri Soutou, L’Europe de 1815 à nos jours, Paris, PUF, Nouvelle Clio, 2007.
Suzanne Berger, Notre première mondialisation. Leçons d’un échec oublié, Paris, Seuil,
2003. Georges Corm, L’Europe et le mythe de l’Occident. La construction d'une histoire,
Paris, La Découverte, 2009.
Michel Foucher, L’Europe et l’avenir du monde, Paris, Odile Jacob, 2009.
René Girault, « L’histoire des relations internationales peut-elle être une histoire totale ? »,
e
dans Enjeux et puissances. Pour une histoire des relations internationales au XX siècle.
Mélanges en l’honneur de Jean-Baptiste Duroselle, Paris, Publications de la Sorbonne,
1986, p. 29-39.
René Girault, Diplomatie européenne ; nations et impérialismes, 1871-1914, Paris,
e
Masson, 1988, 2 édition, Payot, 2005.
Antonio Varsori, Guia Migani (dir.), L’Europe sur la scène internationale dans les années 1970, Berne, PIE-Peter Lang, 2011.
59
34/38 E : Histoire contemporaine de l’Amérique du Nord
Enseignants : Annick Foucrier (CM), Florian Michel, Nicolas Vaicbourdt (TD)
Bibliographie :
Sujet du cours : Histoire transnationale de l’Amérique du Nord (XVIe-XXIe siècles) :
représentations, circulations, oppositions.
BANCROFT Hubert Howe, History of California, San Francisco, History co, 7 vol., 18861890.
BENDER Thomas, ed., Rethinking American History in a Global Age, California U. P., 2002.
BERTRAND Claude-Jean, KASPI André, HEFFER Jean, La civilisation américaine, Paris,
PUF, 1993.
CALLOWAY Colin G., One Vast Winter Count: The Native American West before Lewis and
Clark, U. of Nebraska P., 2003.
CHAMBERS John Whitclay, PATERSON Thomas, eds, Major Problems in American History:
Major Problems in American Military History, Houghton Mifflin, 1998.
CHANDLER John, COLLOMP Catherine, COTTRET Bernard, LEDRU Raymond, SAVIN Ada,
Histoire de l’Amérique du Nord : Une anthologie du XVIIe au XXe siècle, Paris, Bréal, 2001.
FOHLEN Claude, HEFFER Jean et WEIL François, Canada et Etats-Unis depuis 1770, PUF,
Nouvelle Clio, 1997.
FOUCRIER Annick, Les gangsters et la société américaine (1920-1960), Paris, ellipses,
2001.
FOUCRIER Annick, Meriwether Lewis et William Clark : la traversée d’un continent, 18031806, préface de Philippe Jacquin, éd. Michel
Houdiard, collection Biographies américaines, 2e édition 2005 (1e éd. 2000).
GIBAND David, dir., L’Amérique du Nord au XXIe siècle – Enjeux, défis et perspectives,
ellipses, 2012.
HAVARD Gilles et VIDAL Cécile, Histoire de l’Amérique française, Paris, Flammarion, 2003.
HEFFER Jean, Les Etats-Unis de Truman à Bush, Paris, Armand Colin, 1990.
HEFFER Jean, WEIL François, dir., Chantiers d’histoire américaine, Paris, Belin, 1994.
KASPI André, HARTER Hélène, DURPAIRE François, LHERM Adrien, La civilisation
américaine, Paris, PUF, 2004.
KASPI André, Les Américains, Seuil Points, 2 tomes, 2008.
e
LACROIX Jean-Michel, Histoire des Etats-Unis, Paris, PUF, 4 éd., 2010.
e
LINTEAU Paul-André, Histoire du Canada, Paris, PU F., 4 éd. 2010.
PERMAN Michael, PATERSON Thomas G. ed, Major Problems in American History: Major
Problems in Civil War and Reconstruction, 3e éd. Wadsworth/Cengage, 2011.
PORTES Jacques, Les USA de 1776 à nos jours, Paris, A. Colin, 2013.
WEBER David, The Spanish Frontier in North America, New Haven and London, Yale UP,
1992.
L’histoire de l’Amérique du Nord est souvent associée à la conquête de l’Ouest et à l’expansion des nations depuis la côte Atlantique à travers le continent. Il s’agit d’une histoire est-ouest qui commence avec les treize colonies britanniques.
Cependant les principaux reliefs et les grands fleuves sont orientés nord-sud, rendant les
déplacements plus aisés selon cet axe. Ce sont des directions suivies par les humains –
les premières populations, les explorateurs, les armées, les migrations actuelles –, et aussi
par les plantes, les animaux, les ressources naturelles, les techniques, les capitaux. Par
contre les frontières, qui courent est-ouest, découpent le continent sur les cartes
géographiques en trois ensembles grossièrement horizontaux et opposent les nations
situées de part et d’autre : Canada et États-Unis, États-Unis et Mexique.
Sans négliger la dimension est-ouest illustrée par Frederick Jackson Turner mais aussi par
les relations transatlantiques et transpacifiques, le cours se propose de relire l’histoire du continent nord-américain des origines à nos jours en dépassant les histoires nationales de
chacun des Etats concernés, et en adoptant une perspective particulière, nord-sud et sudnord : comment s’expriment les différences, les préjugés, les oppositions et les alliances au
cours des siècles ? La guerre de Sécession, débutée il y a un peu plus de 150 ans entre le
Nord et le Sud aux États-Unis, est un exemple central de cette problématique qui
s’intéresse aux hommes installés et aux circulations, aux identités locales, nationales,
plurinationales, aux phénomènes à différentes échelles.
L’objectif du cours est d’apporter e des éléments d’analyse des enjeux spatiaux en Amérique du Nord, et de réfléchir sur la nature et le rôle des frontières.
Une brochure de textes et une bibliographie plus complète seront distribuées lors des
premières séances de TD. L’assiduité au CM et au TD est obligatoire.
60
34/38 F : Histoire contemporaine de l’Amérique Latine
Enseignantes : Annick Lempérière, Serge Ollivier
L’Harmattan, 1985.
José del Pozo, Histoire de l’Amérique latine et des Caraïbes de 1825 à nos jours, Sillery
(Québec), Ed. du Septentrion, 2004.
Asuncion Lavrin, Women, Feminism, & Social Change in Argentina, Chile, & Uruguay,
1890-1940, University of Nebraska Press (Nebraska), 1998.
Sujet du cours : L’Amérique latine en mutation : dynamiques sociales et invention
politique, 1910-1960 (Argentine, Chili, Mexique, Uruguay).
Ce demi-siècle d’histoire de l’Amérique latine est encadré par deux révolutions : la
e
e
mexicaine (la 2 du 20 siècle après celle de 1905 en Russie), où s’expriment avec violence des tensions politiques et sociales nationales qui sont aussi à l’œuvre, à des degrés divers, dans le reste du continent ; et la cubaine, première révolution socialiste des Amériques, qui
ouvre une nouvelle période. Entre les deux, la Grande Dépression des années 1930
marque un tournant : la crise sociale qu’elle engendre mobilise tous les secteurs – classes
populaires et classes moyennes, hommes et femmes, intellectuels et politiques –,
déstabilise partout l’ordre établi, conduit des hommes nouveaux au pouvoir, et débouche sur des régimes politiques inédits : les « populismes », qui posent en termes neufs la
question de la démocratisation et de la démocratie politique. La comparaison entre
quatre pays, Argentine, Chili, Mexique, Uruguay, montrera la diversité des réponses
apportées par les Latino-Américains aux défis économiques, sociaux, politiques et culturels
de ce demi-siècle.
Bibliographie
Carlos Altamirano (dir.), La Argentina en el siglo XX, Buenos Aires, Ariel, 1999.
Leslie Bethell, Cambridge History of Latin America : Economy and Society since 1930,
Cambridge: Cambridge University Press, 1998. [il existe une version en espagnol].
Victor Bulmer-Thomas, John Coatsworth & Roberto Cortés-Conde (éd.), The
Cambridge Economic History of Latin America, 2 vol., Cambridge, UK, Cambridge
University Press, 2006.
François Chevalier, L’Amérique latine de l’Indépendance à nos jours, Paris, PUF, Coll.
e
Nouvelle Clio, 2 édition refondue, 1993.
Simon Collier & William F. Sater, A History of Chile, 1808-2002, Cambridge (GB),
e
Cambridge University Press, 2 éd., 2004.
e
Olivier Dabène, L'Amérique latine à l'époque contemporaine, Paris, A. Colin, 7 éd., 2011.
Eduardo Devés Valdés, El pensamiento latinoamericano en el siglo XX, vol. 1, Del Ariel
de Rodó a la CEPAL (1900-1950), Buenos Aires, Editorial Biblos, 2000; vol. 2, Desde la
CEPAL al neoliberalismo (1950-1990), Santiago, Editorial Biblos-Centro de investigaciones
Diego Barros Arana, 2003.
A. Frega (dir.), Historia del Uruguay en el Siglo XX (1890-2005), E.B.O., Montevideo, 2007.
François-Xavier Guerra, Le Mexique de l’Ancien Régime à la Révolution, Paris, 61
34/38 G : Histoire contemporaine de l’Afrique Noire
Enseignants : Pierre Boilley, Anne Hugon
Semestre 1
Semestre 2
Sujet du cours : Histoire du vingtième siècle de l’Afrique noire – (S1 - Pierre Boilley)
Sujet du cours : Afrique(s) anglophone(s), 19 et 20 siècles (S2 Anne Hugon)
e
e
Ce nouveau cours a pour objet d’étudier des régions très diverses du continent africain, e
dont la particularité est d’être entrées dans une zone d’influence britannique au 19 siècle
et/ou d’avoir été colonisées par la Grande-Bretagne et d’en avoir de ce fait conservé la
langue, après les indépendances. On y abordera donc des régions aussi variées, et
éloignées les unes des autres, que la Sierra Leone, Zanzibar, le Kenya, le Nigeria, l’Afrique du Sud (et plus largement l’Afrique australe). Politique, économie, sociétés et cultures de
ces « Afriques anglophones » seront abordées au travers de nombreux documents,
produits par des Africain-e-s et également par des Européen-ne-s.
La conquête coloniale a imposé aux populations africaines une conception exogène de
l’autorité et du contrôle territorial, ainsi qu’une redéfinition de l’espace politique qui passait par la création de frontières inter et intra-impériales, mais aussi d’administration interne. Après les indépendances, cet héritage a induit des difficultés spécifiques tenant à la fois à
l’exercice du pouvoir, aux identités multiples et à la difficile gestation des sentiments nationaux. On étudiera ces évolutions et les résistances qui les ont accompagnées sur le
e
long terme, depuis les entités politiques africaines de la fin du XIX siècle confrontées à
l’avancée européenne sur le continent, jusqu’aux conflits post-coloniaux et aux
décentralisations récentes.
Bibliographie
Bibliographie
Almeida-Topor (H. d'), L'Afrique au XXe siècle, Paris, coll. U, Colin, 1993, 363 p.
Coquery-Vidrovitch (C.) et Moniot (H.), L'Afrique noire de 1800 à nos jours , Paris
P.U.F., (3è éd. 1992), 480 p.
Dubois (C.), Michel (M.) et Soumille (P.), Frontières plurielles, frontières conflictuelles en
Afrique subsaharienne, L’Harmattan-IHCC, Paris, 2000, 460 p.
M'bokolo (E.), Afrique noire : histoire et civilisations, Tome 2 - XIXè et XXè siècles, Paris
Hatier-AUPELF, 1992, 576 p.
D’Ameida-Topor Hélène : L’Afrique, du XXe siècle à nos jours, Paris, U. Colin, 2010 (3
éd.)
e
Cooper, Frederick : L’Afrique depuis 1940, Paris, Payot, 2012 (2 éd.)
Coquery-Vidrovitch, Catherine et Moniot, Henri : L’Afrique noire de 1800 à nos jours,
e
Paris, PUF, Nv Clio, 2005 (5 éd.)
Hugon Anne : Introduction à l’histoire de l’Afrique contemporaine, Paris, Synthèses, Colin,
1998.
M’Bokolo, Elikia : Afrique noire histoire et civilisations : du XIXe siècle à nos jours, Paris,
e
Hatier et AUF, 2004 (2 éd.).
e
62
34/38 H : Histoire culturelle et politique des sociétés contemporaines
Enseignants : Pascal Ory, Raphaëlle Branche
Sujet du cours : Les politiques symboliques dans les sociétés contemporaines.
La cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques, la prestation de serment de Barack Obama, la panthéonisation de Jean Moulin, le drapeau de l’Afrique du sud sous Nelson Mandela, la « Marseillaise » de Serge Gainsbourg,... : les sociétés contemporaines ne
peuvent pas plus se passer d’opérations symboliques que celles qui les ont précédées, et s’en emparent de manière tout aussi polémique. Buch, Esteban La Neuvième Symphonie de Beethoven. Une histoire politique ; Paris,
Gallimard, « Bibliothèque des histoires », 1999, 356 p.
L’ensemble des ouvrages de Michel Pastoureau, à commencer par Couleurs, images,
symboles (1989) et Les emblèmes de la France (1994).
Rituel :
Ozouf, Mona, Les fêtes révolutionnaires ; Paris, Gallimard, « Bibliothèque des histoires »,
1976, 340 p.
Garcia, Patrick, Le Bicentenaire de la Révolution française. Pratiques sociales d’une commémoration ; Paris, CNRS Éditions, 2000, 354 p.
La « politique symbolique » qu’on questionne ici comprend l’ensemble des dispositifs sensibles visant à créer, entretenir ou renforcer le lien social par l’agrégation du groupe autour de signes de reconnaissance (sym-bolon). Après la définition du champ, la
description des trois catégories de l’emblématique, du monumental et du rituel, enfin
l’analyse formelle de ces dispositifs, on proposera une grille d’interprétation générale de ces procédés.
Bibliographie
Généralités :
Ory, Pascal, « L’histoire des politiques symboliques modernes : un questionnement »,
Revue d’histoire moderne et contemporaine, 47-3, juillet-septembre 2000, pp. 525-536.
Aire française :
Nora, Pierre, dir., Les lieux de mémoire ; Paris, Gallimard, sept volumes, 1984-1992,
passim.
Ory, Pascal, Une nation pour mémoire. 1889, 1939, 1989 : trois jubilés révolutionnaires ;
Paris, Presse de la Fondation nationale des sciences politiques, 1992, 283 p.
La France démocratique (combats, mentalités, symboles). Mélanges offerts à Maurice
Agulhon ; Paris, Publications de la Sorbonne, 1998, 492 p.
Emblématique :
Agulhon, Maurice, Marianne au combat, L’imagerie et la symbolique républicaines de 1789 à 1889 ; Paris, Flammarion, 1979, 251 p.
63
34/38 J : Histoire contemporaine de l’Europe Centrale.
Enseignants : Antoine Marès, Alain Soubigou
Second semestre, 1918-1945
Sujet du cours : Politique, sociétés et cultures de l'Europe centrale : 1848-1945
15/01 La reconstitution de l'Etat polonais
22/01 La naissance de la Tchécoslovaquie
29/01 La Hongrie réduite
5/02 Jozef Pilsudski
12/02 T.G. Masaryk et Edvard Beneš
19/02 Miklos Horthy
26/02 La société polonaise de l'entre-deux-guerres
5/03 La société tchécoslovaque de l'entre-deux-guerres
12/03 La société hongroise de l'entre-deux-guerres
19/03 La Pologne disparaît : 1939-1945
26/03 La Hongrie pendant la guerre : une revanche provisoire
2/04 La Tchécoslovaquie : six années d'effacement/ Les perspectives de 1945
Les Polonais, les Tchèques et les Hongrois forment trois entités nationales diverses et
parfois concurrentes au centre de l'Europe : elles représentent démographiquement
environ le poids de la France et sont des acteurs importants de l'histoire européenne
depuis le Moyen Âge. Toutes trois soulèvent la question fondamentale de la possibilité de
réaliser l'équation Nation/Etat dans une région dont les puissances riveraines contestent
e
l'existence étatique depuis le Moyen Âge. Au XIX siècle, la montée des nationalismes
renforce l'aspiration des élites nationales et des peuples à se transformer en entités
autonomes, voire indépendantes. Cette volonté est en partie satisfaite par les traités de
paix de la région parisienne signés au lendemain de la Première Guerre mondiale, ces
derniers donnant forme à une "deuxième Europe centrale", qui prend la suite de l'empire
austro-hongrois. Mais l'entre-deux-guerres et ses crises montrent les limites de l'entreprise.
La Deuxième Guerre mondiale en signe l'échec provisoire. Pourtant, en 1945, dans ses
grandes lignes, c'est cette Europe qui resurgit, et qui subsiste jusqu'à nos jours. Il s'agira
dans ce cours d'aborder l'histoire de ces peuples et de ces États, en la considérant non pas
d'un point de vue occidentalo-centré, mais dans une vision européenne plus générale. Les
politiques, les sociétés et leurs cultures seront abordées.
Bibliographique
SELLIER A. et J., Atlas des peuples d'Europe centrale, Paris, La Découverte, 1991.
BEAUVOIS Daniel, Histoire de la Pologne, Paris, La Martinière, 2004.
BLED Jean-Paul, François-Joseph, Paris, Fayard, 1987
LUKOWSKI Jerzy, ZAWADSKI Hubert, Histoire de la Pologne, Perrin, 2006.
MARÈS Antoine, Histoire des Tchèques et des Slovaques, Paris, Perrin, coll. Tempus,
2005.
MOLNAR Miklos, Histoire de la Hongrie, Paris, Perrin, coll. Tempus, 2004.
SOUBIGOU Alain, T. G. Masaryk, Paris, Fayard, 2000.
TAPIÉ Victor-Lucien, Monarchie et peuples du Danube, Paris, Fayard, 1969.
Premier semestre, 1848-1918
18/09 L'Empire autrichien à la veille de 1848
25/09 Révolution et réaction : les Polonais
2/10 Les Tchèques
9/10 Les Hongrois
16/10 Le Compromis austro-hongrois de 1867
23/10 Les conséquence du Compromis pour les Polonais et les Hongrois
30/10 Les Tchèques : la frustration
6/11 L'empire austro-hongrois à la veille de la guerre
13/11 Les Polonais dans la guerre
20/11 Les Tchèques dans la guerre
27/11 Les Hongrois dans la guerre
4/12 Sortie de guerre et traités de paix
11/12 Semaine pédagogique
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34/38 K : Histoire de la mondialisation au XXè siècle.
Enseignants : Michel Margairaz, Frédéric Tristram.
Bibliographie
Sujet du cours : Histoire de la mondialisation des hommes, des capitaux, des
marchandises de 1880 à 2010 (Europe, États-Unis). Économies, politiques, savoirs.
Jean-Charles Asselain, Histoire économique du XXè siècle, 2 vol., Paris, Sciences
Po/Dalloz, 1995.
Éric J. Hobsbawm, L’ère des empires (1875-1914), trad. fr., Paris, Fayard, 1989.
L’âge des extrêmes. Histoire du Court XXè siècle, trad. fr., Bruxelles,
Complexe, 1999
Suzanne Berger, Notre première mondialisation. Leçons d’un échec oublié, trad. fr., Paris,
Le Seuil, « La République des Idées », 2003.
Alan Greenspan, Le temps des turbulences, nouvelle édition actualisée, trad.fr., Paris,
Hachette Littératures, 2007.
Régis Benichi, Histoire de la mondialisation, 3è éd., Paris, Vuibert, 2008.
Maurice Niveau, Yves Crozet, Histoire des faits économiques contemporains, 3è éd.,
Paris, PUF, « Quadrige », 2010.
Joseph E. Stiglitz, Le triomphe de la cupidité, trad.fr., Paris, Les liens qui libèrent,
« Babel », 2010.
Paul Krugman, Pourquoi les crises reviennent toujours, nouvelle édition, trad. fr., Paris, Le
Seuil, « Points », 2011.
Olivier Feiertag, « L’économie française de 1914 à nos jours. Le temps de la mondialisation », Paris, La Documentation française, Documentation photographique, n°
8081, mai-juin 2011.
Une phase de mondialisation, soit la constitution d’un espace unifié pour les capitaux, les marchandises et les hommes, commence à se déployer à la fin du XIXè siècle, des années
1880 à 1914, ce que certains auteurs ont appelé « la première mondialisation ». Mais cette
mondialisation se développe à des rythmes très inégaux selon les pays et les domaines
impliqués et subit ensuite les fluctuations du XXè siècle, marquées notamment par les
grandes ruptures que sont les deux guerres mondiales et la dépression des années 1930,
qui viennent infléchir, voire contrarier ou entraver le processus, jusqu’à la reprise du mouvement depuis les années 1980/1990.
On analysera les phases d’essor, de ralentissement et de régression de la mondialisation, aussi bien du point de vue des mouvements de capitaux et des tentatives de constitution
d’un système monétaire et financier international, du point de vue du commerce
international comme de celui des grandes migrations et de la circulation des technologies
et des savoirs sur un long XXè siècle, jusqu’à la crise actuelle et aux mutations du XXIè siècle commençant. On envisagera également les politiques visant à réguler les flux de
marchandises, de capitaux ou d’hommes, ainsi que les débats d’idées entre experts et économistes ainsi que leurs retombées sur l’espace public. On s’attachera plus particulièrement à l’histoire des dynamiques internationales, à celle des
États-Unis et des grands pays européens et on y inclura les mondes coloniaux et postcoloniaux.
65
34/38 L : Histoire de la Russie contemporaine
Enseignants : Marie-Pierre REY, François-Xavier NERARD
Semestre 2 : De la guerre civile au retrait d’Afghanistan, 1918-1989. Cours et TD :
François-Xavier NERARD
Sujet du cours: La guerre et la paix en Russie d’Alexandre Ier à Mikhail Gorbatchev, pratiques et représentations, 1812-1989
Si la paix est omniprésente dans le discours soviétique, du premier décret « sur la paix »
du 8 novembre 1917 aux slogans de la Guerre froide qui proclament « la paix au monde »,
il n’en reste pas moins que l’Union soviétique est un état profondément marqué par la guerre.
De 1914 à 1922, les territoires de l’ancien empire russe sont plongés dans une guerre de
huit ans. L’événement révolutionnaire s’inscrit dans ce cadre général et ne peut être pensé sans lui. La guerre et la révolution sont ainsi intimement liées. La révolution naît de la
guerre et se maintient par elle. Les populations civiles comme les élites dirigeantes sortent
profondément marquées par cette expérience militaire qui imprègne durablement aussi
bien les méthodes de gouvernement que les symboles et l’imaginaire politique soviétique.
La Grande Guerre patriotique, et ses plus de vingt millions de morts, est une expérience
traumatisante comme nulle part ailleurs en Europe. Elle est pourtant aussi le moment d’une relégitimation essentielle du pouvoir soviétique. On la retrouve d’ailleurs au cœur du contrat social brejnévien qui fait de cette Guerre un moment quasi sacré de l’expérience soviétique.
Les dernières années de l’Union soviétique sont elles aussi marquées par la guerre. C’est le moment où l’armée soviétique s’enlise dans le bourbier d’Afghanistan. Les « cercueils de
zinc » des soldats tués, mais également le traumatisme des centaines de milliers d’appelés restent largement masqués par un discours glorificateur. C’est pourtant l’armée défaite d’un pays exsangue que Mikhail Gorbatchev décide de retirer en 1989.
Semestre 1 : De la guerre patriotique de 1812 à la Révolution d’Octobre 1917. Cours et TD : Marie-Pierre REY
De juin 1812 à 1914, l’empire russe vécut largement au rythme des guerres, que ces dernières aient été nationales, (guerre de 1812, guerre de Crimée en 1854-56, guerre
contre le Japon en 1904-1905 et Première guerre mondiale), ou plus circonscrites voire
régionales (ainsi des guerres du Caucase des années 1830-50, guerres balkaniques de
1877-78, puis de 1912-1913).
Pourquoi ces affrontements? Quels étaient leurs enjeux et que signifièrent-ils au plan
diplomatique et géopolitique ? Quel fut leur impact sur le plan économique et sociétal ? A
quels types de représentations culturelles et artistiques ces conflits donnèrent-ils lieu et en
quoi la mémoire de ces guerres participa-t-elle à la construction de l’identité russe ? C’est à l’ensemble de ces questions que l’on s’efforcera d’apporter des réponses précises dans une approche qui sans négliger les aspects politiques et militaires, mettra l’accent sur la
dimension socioculturelle de ces conflits.
Bibliographie
Bibliographie
Cate Curtis, La campagne de Russie, 1812, le duel des deux empereurs, Paris, Tallandier,
2006.
Goutman Alain, La guerre de Crimée, 1854-1856, Paris, Perrin, 2006.
Heller Michel, Histoire de la Russie et de son empire, Paris, Flammarion, Champs Histoire,
1999.
Kappeler Andreas, La Russie, empire multiethnique, Paris, Institut d’Etudes Slaves, 1994.
Malia Martin, L’Occident et l’énigme russe, du cavalier de bronze au mausolée de Lénine,
Paris, Seuil, 2003.
Rey Marie-Pierre, Le dilemme russe, la Russie et l’Europe occidentale d’Ivan le Terrible à Boris Eltsine, Paris, Flammarion, 2002.
Alexandre Ier, Paris, Flammarion, Grandes Biographies, 2009.
L’effroyable tragédie, une nouvelle histoire de la campagne de Russie, Paris, Flammarion,
2012.
Causarano, Pietro et alii, 2004. — Le XXe siècle des guerres, Paris, Les éditions de
l’Atelier, 606 p.
Grossman, Vassili, 2006. — Vie et destin, traduction d’Alexis Berelowitch et d’Anne Coldefy-Faucard, Paris, Robert Laffont, collection « Bouquins ».
Werth, Alexander, 2011. — La Russie en guerre (2 tomes), Traduction de Michel Zéraffa,
Paris, Tallandier. (1ère édition 1965)
El Kenz, David & Nérard, François-Xavier (dir.), 2011. — Commémorer les victimes en
Europe, Seyssel, Champ Vallon.
66
34/38 M : Culture et imaginaires sociaux (XIXe-XXe siècles)
Enseignants : Dominique Kalifa, Lise Manin, Nicolas Picard
Sujet du cours : Cultures du peuple, cultures populaire (1830-1930) (S1)
Sujet du cours : La « Belle Époque » (S2)
Ce cours s’attache à étudier l’avènement en France, à compter des années 1830, d’un nouveau régime culturel qui renouvelle les traditionnelles cultures populaires. Qualifié
successivement de culture « industrielle », de culture de masse ou de culture médiatique, il
se fonde effectivement sur la standardisation, la sérialisation et la marchandisation de
l’ensemble des biens culturels. Le cours proposera une discussion des concepts forgés par les sciences sociales pour définir ce nouvel environnement culturel, étudiera les discours
qui l’accompagnent (thématique de la « mauvaise culture »), ainsi que les productions et
les pratiques qui le constituent : journalisme à grand tirage, édition populaire, spectacles et
loisirs de grande consommation, cinéma, sport-spectacles, etc.
Forgée au courant du XXe siècle, l’expression « Belle Époque » désigne avec nostalgie les
vingt ans qui précèdent la Première Guerre mondiale, qu’elle présente souvent comme une période de modernité et de progrès, d’insouciance et de tensions mêlées. A partir d’une réflexion sur la catégorie et sa construction, ce cours vise à revisiter cette séquence et à
analyser son déroulement autant que les modalités de sa reconstruction mémorielle et
historiographique.
Bibliographie:
Bibliographie
Jean-Baptiste DUROSELLE, La France de la Belle Époque, Paris, Richelieu, 1972.
Dominique KALIFA, « Belle Époque », dans C. DELPORTE, J.-Y. MOLLIER et J.-F. SIRINELLI
(dir.), Dictionnaire d’histoire culturelle de la France contemporaine, Paris, PUF, 2010.
Dominique LEJEUNE , La France de la Belle Époque, 1896-1914, Paris, Armand Colin,
1991.
Christophe PROCHASSON., Les années électriques, 1880-1910, Paris, La Découverte,
1991.
Madeleine REBERIOUX, La République radicale ? 1894-1914, Paris, Seuil, 1975
Michel WINOCK, La Belle Époque. La France de 1900 à 1014, Paris, Perrin, 2002.
Jacqueline LALOUETTE, La Belle Époque. Dictionnaire des curiosités, Paris, Tallandier,
2013.
Max HORKHEIMER et Theodor W. ADORNO, La Dialectique de la Raison. Fragments
philosophiques [1947], Paris, Gallimard, « Tel », 1983.
Dominique KALIFA, La Culture de masse en France, t. 1, Paris, La Découverte, 2001.
Jacques MIGOZZI, Boulevards du populaire, Presses universitaires de Limoges, 2005.
Jean-Yves MOLLIER, Jean-François SIRINELLI, François VALLOTTON (dir.), Culture de
masse et culture médiatique en Europe et dans les Amériques, 1860-1940, Paris, PUF,
2006, p. 11-36.
Jean-Pierre RIOUX et Jean-François SIRINELLI (dir.), La Culture de masse en France de la
Belle Epoque à aujourd’hui, Paris, Fayard, 2002.
Jean-Claude YON, Histoire culturelle de la France au XIXe siècle, Paris, Colin, 2010.
67
34/38 N : Histoire contemporaine des mondes juifs
Enseignante Patricia Hidiroglou
e
e
Sujet du cours : Migrations, cultures et identités juives (XIX -XX s)
Semestre I : Emigration/immigration (1881-1939)
Semestre 2 : Cultures juives et identités après la Shoah
Le cours portera sur le double processus émigration/ immigration et son impact sur les
cultures et identités juives contemporaines.
Nous nous interrogerons sur la spécificité des migrations juives dans le mouvement des
e
migrations de masse amorcé en Europe au XIX siècle avec l’âge industriel et la construction de l’Etat-Nation. L’étude de la situation politique, économique et culturelle des juifs en Europe, notamment dans les trois grands empires d’Europe centrale et orientale
d’avant 1914 puis dans les frontières de l’entre-deux-guerres, nous permettra
d’appréhender les déterminants de la mobilité ainsi que les temporalités, conditions et formes d’implantation en Amérique du Nord, Argentine ou Palestine.
L’objet de cette séquence sera d’analyser différents types de parcours migratoires et e
d’espaces culturels d’immigration après les bouleversements du XX s (seconde guerre
mondiale, Shoah, création de l’Etat d’Israël, décolonisation, fragmentation de l’URSS). Ce sont les transferts culturels, les questions d’acculturation, les marqueurs identitaires que nous étudierons en détaillant les principaux courants des migrations juives : intra
européennes, transatlantiques, méditerranéennes (post-coloniales) et vers Israël.
L’émergence de la diaspora transnationale des juifs russes dans les années 1990 marquera le terme chronologique de notre enquête.
Bibliographie
Bibliographie
BARNAVI Eli, Une Histoire moderne d’Israël, Paris, Flammarion 1991.
e
MARRUS, Michael R., Les Exclus. Les réfugiés européens au XX siècle, Calmann-Lévy,
1986.
STORA Benjamin, Les Trois exils. Les juifs d’Algérie, Paris, Hachette, « Pluriel », 2008.
TINGUY Anne de, La Grande migration : la Russie et les Russes depuis l’ouverture du rideau de fer, Paris, Plon, 2004.
WASSERSTEIN, Bernard, Les Juifs d'Europe depuis 1945, Une diaspora en voie de
disparition, Paris, Calmann-Lévy, 2000.
e
BADE Klaus, L’Europe en mouvement. La migration de la fin du XVIII siècle à nos jours,
trad. O.Mannoni, Paris, Seuil « Faire l’Europe », 2002.
EPELBAUM Daniel, Les Enfants de papiers. Les Juifs de Pologne immigrés en France
jusqu’en 1940, Paris, Grasset, 2002.
PEREC Georges, Récits d’Ellis Island, histoires d’errance et d’espoir, Paris, éd. du
Sorbier / INA, 1978.
RÖSKAU–RYDEL Isabel (dir.) Deutsche Geschichte im Osten Europas, Galizien, Bukowina,
Moldau, Berlin, Siedler, 1999.
SOYER Daniel, Jewish immigrant associations and identity in New York 1880-1939, Jewish
landsmanshaften in American culture, Détroit, Wayne State University Press, 2001.
VEINSTEIN Gilles (dir.), Salonique 1850-1918. La “ ville des juifs ”et le réveil des Balkans,
Autrement, série Mémoires, 1992.
68
34/38 R : Histoire contemporaine de l’Asie
Enseignants : Hugues Tertrais, Marie de Rugy
34/38 P La naissance de la nation Italie 1796-1922
Enseignant : Vincent Robert
Sujet du cours : L’Asie et le monde, 1885-1954
Révoltes et révolutions dans l'Europe du dix-neuvième siècle, 1820-1874.
Conçu comme une introduction à l'histoire sociale et politique de l'Europe du dix-neuvième
siècle, ce cours entend retracer les principaux épisodes révolutionnaires qui ont marqué
l'histoire de l'Europe occidentale et centrale, depuis les révolutions espagnole et italiennes
de 1820-21 jusqu'à la Commune de 1871 et aux mouvements « cantonalistes »
contemporains en Espagne en révolution (1868-74) en passant naturellement par le
« printemps des peuples » de 1848. Il s'attachera donc à examiner les conditions sociales
et politiques très diverses qui suscitent révoltes et révolutions, les caractéristiques des
révoltés et révolutionnaires, leurs modes d'organisation, leurs actions, leurs projets et leurs
idéologies. Enfin, puisque dans la plupart des cas ces révolutions n'ont pas triomphé, il
restera à en faire un bilan : évaluer leurs apports aux transformations politiques et sociales
qui marquent le dix-neuvième siècle et à l'histoire de l'Europe tout entière, ainsi que les
traces qu'elles ont laissé dans l'imaginaire collectif.
En quelque soixante-dix ans, le contact de l’Asie avec l’Occident y entraîne des bouleversements profonds et décisifs. A la fin du XIXe siècle, les empires coloniaux sont à
leur apogée, s’imposant en particulier en Asie du Sud-Est. A l’autre extrémité de la zone, le Japon est le seul pays a en tirer bénéfice, en se réformant profondément alors que, entre
les deux, la grande puissance « sortante » qu’est la Chine s’effondre et doit abandonner ses pays tributaires. Cette Asie pacifique ne participe que marginalement à la Grande
Guerre, mais l’année 1919 est un tournant. Au-delà, le Japon affiche sa puissance et son
modèle, alors que nationalisme et communisme se développent et s’affrontent pour régénérer l’Asie. Les empires coloniaux continuent d’y prospérer, mais le fait dominant devient le conflit sino-japonais, conflit endogène dont la réunion du « théâtre » avec celui
de l’Europe, au début des années 1940, donne son caractère vraiment mondial à la nouvelle guerre. La défaite du Japon en 1945, entraîne la déconstruction des empires en
Asie. Alors que le communisme s’impose en Chine, les conflits de décolonisation se mêlent à l’affrontement Est-Ouest pour ensanglanter la façade pacifique de l’Asie, de la Corée à l’Indochine, et la laisse indépendante, certes, mais divisée.
Bibliographie.
Eric J. Hobsbawm Les primitifs de la révolte dans l'Europe moderne Paris, Hachette,
(Pluriel), 2012
Eric J. Hobsbawm, L'ère des révolutions, 1789-1848, Bruxelles, Complexe, 1988
Eric J. Hobsbawm l'ère du capital,1848-1875, Paris, Hachette, (Pluriel), 1997.
Charles Tilly et Sidney Tarrow, Politiques du conflit, de la grève à la Révolution, Paris,
Presses de Sciences po, 2008.
Sylvie Aprile, Jean-Claude Caron, Emmanuel Fureix, La liberté guidant les peuples, Les
révolutions de 1830 en Europe, Seyssel, Champvallon, 2013
Sylvie Aprile, Raymond Huard, Pierre Lévêque et Jean-Yves Mollier, La Révolution de
1848 en France et en Europe, Paris, Éditions sociales, 1998, 255 p.
Bibliographie
CHESNEAUX, Jean, L’Asie orientale aux XIXe et XXe siècles : Chine, Japon, Inde, Sud-Est asiatique,
Paris, PUF, Nouvelle Clio, 1966.
FOUCHER Michel & al., Atlas Asies nouvelles, Paris, Belin, 2002. JOYAUX, François, La nouvelle question d’Extrême-Orient : I. L’ère de la guerre froide, 1945-1959 ;
II. L’ère du conflit sino-soviétique, 1959-1978, Paris, Payot, 1985 & 1988. KLEIN, Jean-François et al., Atlas des empires coloniaux, XIXe-XXe siècles, Paris, Autrement, 2012.
PELLETIER, Philippe, L’Asie orientale : I. Identités territoriales, Paris, Les Indes Savantes, 2003. PELLETIER, Philippe, L’Extrême-Orient – L’invention d’une histoire et d’une géographie, Paris, folio
Gallimard, 2011.
RENOUVIN Pierre, La question d’Extrême-Orient, 1840-1940, Paris, Librairie Hachette, 1946.
ROTTERMUND, Hartmut. O. & al., L’Asie orientale et méridionale aux XIXe et XXe siècles, Paris,
PUF, Nouvelle Clio, 1999. TERTRAIS, Hugues, Asie du Sud-Est : enjeu régional ou enjeu mondial ? Paris, folio Gallimard, 2002.
TERTRAIS Hugues L’Asie au XXe siècle, Paris, coll Cursus, Armand Colin (à paraître janvier 2014)
N. WANG, L’Asie orientale du milieu du XIXe siècle à nos jours, Paris, Armand Colin, 2000.
69
Pierre Laborie, Les Français des années troubles. De la guerre d’Espagne à la Libération,
Paris, Le Seuil, réédition 2003.
Barbara Lambauer, Otto Abetz et les Français ou l’envers de la Collaboration, Paris,
Fayard, 2001.
Jean-Luc Leleu, Françoise Passera, Jean Quellien et Michel Daeffler (dir.), La France
pendant la Seconde Guerre mondiale. Atlas historique, Paris, Fayard/Ministère de la
Défense, 2010.
Robert O.Paxton, La France de Vichy, 1940-1944, Paris, Le Seuil, 1973.
François Marcot (dir.), Dictionnaire historique de la Résistance, Paris, Robert Laffont,
2006.
Philip Nord, France’s New Deal, from the Thirties to the Postwar Era, Princeton, Princeton
University Press, 2011.
Jean Vigreux, Le Front populaire 1934-1936, Paris, PUF, 2011.
Olivier Wieviorka, Histoire de la Résistance 1940-1945, Paris, Perrin, 2013.
34/38 S L’Allemagne, la France et la guerre 1870 -1945
Enseignants : Aylan Aglan, Nicolas Picard
La France face à la guerre (1936-1944). Du Front Populaire à la Libération
L’arrivée au pouvoir en France d’un gouvernement de Front populaire coïncide avec des tensions internationales majeures - remilitarisation de la Rhénanie et guerre civile
espagnole notamment - qui laissent planer de lourdes menaces quand au sort de la paix en
Europe. La guerre, qui se précise dès 1938, a été préparée et anticipée en France comme
dans la plupart des pays européens. Même si des efforts collectifs ont été déployés pour
l’éviter, lorsqu’elle se déclenche en septembre 1939, la France s’y engage avec ses alliés. Après une période de relative accalmie nommée la « drôle de guerre », la grande offensive
allemande du 10 mai 1940 assure la supériorité de la Wehrmacht sur les différents théâtres
de guerre. Pour la France et les Français, la stupéfiante défaite de juin 1940, d’une rapidité fulgurante, est vécue comme une sortie de l’Histoire. Après la signature des armistices
avec l’Allemagne et l’Italie, à partir du 10 juillet 1940, un nouveau régime anti-républicain,
l’Etat français, s’installe à Vichy, entame un vaste de programme de rénovation politique et sociale - la Révolution nationale - et entretient avec les occupants de nouveaux liens
politiques et économiques sous le terme générique de « collaboration d’Etat ». Si le
contenu de cette politique varie en fonction des acteurs et évolue pendant la période, une
constante ambiguïté est maintenue. Tandis que le gouvernement français envisage une
collaboration pour la paix, dans le cadre du nouvel ordre européen en construction sous
l’égide du pouvoir national-socialiste, les autorités occupantes entendent bien mettre en
œuvre une collaboration pour la guerre, signifiant une exploitation intensive de la France
comme de l’ensemble des territoires conquis. Ce cours, destiné aux étudiants de L3, se propose d’étudier la période de 1936 à 1944 en y intégrant les acquis historiographiques les plus récents, en prenant en compte la présence
allemande sur le territoire ainsi que la dimension impériale de la France confrontée aux
temps de guerre.
Bibliographie
Alya Aglan, Le Temps de la Résistance, Paris, Actes Sud, 2008.
Jean-Pierre Azéma, De Munich à la Libération 1938-1944, Paris, Le Seuil, réédition 2002.
Gaël Eismann, Hôtel Majestic. Ordre et sécurité en France occupée (1940-1944), Paris,
Tallandier, 2010.
Robert Frank, Le prix du réarmement français (1935-1939), Paris, Publications de la
Sorbonne, 1982.
Julian Jackson, La France sous l’Occupation 1940-1944, Paris, Flammarion, 2004.
H.R. Kedward, Occupied France : Collaboration and Resistance, Oxford, 1985.
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