9 - L'Impératrice et le roi de Rome
GERARD François (baron) (1770-1837)
Marie-Louise Impératrice des Français et le roi de Rome
Versailles, musée national du château
Surnommé par ses contemporains le "peintre des rois et le roi des peintres",
Gérard fut le portraitiste attitré de Napoléon, de la famille impériale et des grands
dignitaires du Premier Empire. Cette spécialisation lui valut tous les honneurs.
Chevalier de la Légion d'honneur en 1802, premier peintre de l'impératrice
Joséphine en 1806, professeur aux Beaux-Arts en 1811, membre de l'Institut en
1812, il poursuivit sa brillante carrière après la chute de l'Empire en devenant
premier peintre de Louis XVIII en 1817.
S'inscrivant dans la tradition du grand portrait de cour, Gérard peint des effigies
officielles qui, notamment dans les représentations féminines, se teintent souvent
de charme. La grâce du dessin, la richesse des coloris, les décors évoquant le
cadre de vie de chacun, produisent cette impression d'intimité qui nous les rend
plus proches.
10 - La retraite de Russie
CHARLET Nicolas-Toussaint (1792-1845)
Episode de la retraite de Russie, 1812
Lyon, musée des Beaux-Arts
C'est la génération romantique, ces "enfants du siècle" se nourrissant
avec nostalgie de l'épopée napoléonienne, qui illustre en peinture le
désastre de la retraite de Russie. Charlet, un élève de Gros
essentiellement connu pour ses lithographies, présente au Salon de
1836 cette toile d'une poignante intensité dramatique. On y voit les
restes de la Grande Armée, troupes débandées et anonymes, sombrer
peu à peu sous les rafales de neige. Musset, bouleversé par l'oeuvre,
écrivit : "C'est la misère humaine, toute seule, sous un ciel brumeux,
sur un sol de glace, sans guide, sans chef, sans distinction, c'est le
désespoir dans le désert".