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B. Les embryons humains n'ont aucun statut moral avant la naissance
Argument: Avant sa naissance, l'embryon humain n'a aucun droit particulier; on devrait donc permettre
l’utilisation et la destruction des embryons à des fins de recherche. L'embryon humain n'est pas considéré
autrement que comme un amas de cellules et il est comparable aux autres parties du corps. L'embryon
n'est qu'une possession de la personne du corps de laquelle il est issu et en tant que tel, il a droit au respect
que l’on manifeste à l'égard des possessions personnelles.
Exemples de politiques adoptées à partir de cette façon de voir:
permettre l'utilisation des embryons pour la production de cellules SE humaines
permettre la création d'embryons à des fins de recherche
C. En tant que forme de vie humaine, les embryons humains méritent un certain niveau de respect
et de protection, qui augmente graduellement au fur et à mesure de leur développement2
Argument: Bien que les embryons humains ne puissent prétendre au statut moral à part entière des
humains adultes, on devrait néanmoins leur accorder une certaine "valeur morale" parce qu'ils
représentent la vie humaine. Aucune utilisation frivole ou injustifiée des embryons ne devrait être
permise. Selon cette manière de voir, on soutient que l'embryon acquiert un statut moral par étapes
graduelles au cours de son développement, de la conception à la naissance3 (cependant, il y a débat
concernant la forme de respect qu'il convient de lui accorder et le niveau de protection requis à différents
stades du développement embryonnaire).
Exemples de politiques adoptées à partir de cette façon de voir:
permettre l'utilisation des embryons pour la recherche dans des conditions particulières
D'où devraient provenir les embryons pour la recherche?
Il y a différentes manières de produire des cellules SE humaines. Certaines sont plus controversées
que d'autres.
A. Cellules SE humaines produites à partir de lignées déjà existantes de cellules SE (la
moins controversée)
La production de cellules SE humaines à partir de cellules souches déjà créées élimine la nécessité de
détruire d'autres embryons par le processus de récolte. Cependant, les lignées de cellules souches
existantes, qui sont stockées dans des banques nationales ou internationales de cellules souches en vue
d'une utilisation partagée, laissent à désirer en ce qui concerne la qualité et la diversité génétique. Il est
par conséquent nécessaire de se tourner vers d'autres moyens de produire des cellules SE humaines afin
d’obtenir une compatibilité tissulaire pour chaque patient ayant besoin d'une thérapie à base de
cellules souches.
Problèmes éthiques connexes:
les lignées de cellules souches devraient provenir de banques ou de réserves fiables, qui en assurent
le contrôle de la qualité et garantissent la nature éthique de leur origine
obtention du consentement éclairé adéquat de la part du donneur
garantir le respect de la vie privée et de la confidentialité des donneurs et de leurs renseignements
assurer la traçabilité des sources4
2 On fait souvent référence à cette façon de voir comme à la « vision gradualiste », une position intermédiaire entre
les deux autres perspectives extrêmes, qui soutient que le développement embryonnaire se déroule selon une
évolution continue. L'embryon primitif est moins développé et se voit donc accorder un statut moral limité. À
mesure que l'embryon poursuit son développement, manifestant des traits plus « humains » (notamment le
développement d'un système nerveux central), il se voit accorder plus de respect.
3 Par exemple, les différents stades auxquels on pense qu'un embryon pourrait acquérir un statut moral à part entière
comprennent : le moment où il est implanté dans l'utérus; après l'apparition du sillon primitif; après qu'il se soit
montré viable.
4 Traçabilité : afin de garantir la qualité et la sûreté de ces lignées de cellules souches destinées à être largement
utilisées et partagées par la communauté des chercheurs, il est nécessaire de maintenir une documentation sur